Moi qui me croyais à l'abri...
Posté : ven. 6 juin 2014 13:10
Bonjour à tous. Voici mon témoignage à chaud, un gros pavé qui j'espère sera assez complet pour que beaucoup s'y reconnaissent.
Moi : 29 ans, 5 ans d’étude (2 diplômes) mais carrière insignifiante (actuellement employé dans une agence de location de voiture) puisque je ne voulais pas quitter le département histoire de privilégier la carrière de ma chérie. Très peu de famille (un grand-père, deux oncles que je n’aime pas ou peu, et quelques cousins avec qui je n’ai pas de contact) et j’en ai toujours souffert. J’ai eu deux relations courtes avant de connaître ma chérie à l’âge de 20 ans.
Elle : 27 ans, enseignante dans le patelin juste à côté de chez ses parents (ce qui est idéal), a toujours tout réussi dans la vie du premier coup (sauf agrégation qu’elle a testé cette année juste pour voir, et raté comme elle l’avait prévu). Brillante, intelligente, féministe convaincue, et physiquement tout à fait mon type de femme. Trois sœurs (une plus grande, deux plus petites) dont l’aînée est en couple depuis bientôt 9 ans et a une petite fille dont je suis le parrain. Je suis la première relation de ma chérie, je pense que c’est important dans l’histoire.
Nous : à 20 et 18 ans, nous nous sommes rencontrés à la fac. Parcours classique : premier appart ensemble au bout de 2 ans de relation, puis vie commune parfaite avec des amis en commun que l’on voit souvent. Mariage génial après 7 ans de couple, avec la particularité que je prends son nom de famille au lieu de l’inverse. Déjà parce qu’en tant que féministe elle estime qu’elle n’a pas à devenir la propriété de son homme donc elle ne risquait pas de prendre mon nom, mais j’estimais que ses parents (géniaux) méritaient amplement d’avoir des petits enfants à leur nom (rappel : 4 filles), donc j’ai décidé que je m’appellerais désormais comme sa famille. Peu après le mariage nous achetons notre maison, à la campagne pour pouvoir avoir des chèvres comme elle l’avait toujours voulu. J’ai toujours exprimé mon désir d’avoir des enfants, pour enfin me sentir génétiquement proche de quelqu’un. Elle n’a jamais voulu en avoir tôt mais je lui avais donné ma limite : je ne voudrais pas atteindre 30 ans avant d’avoir mon premier enfant. C’est donc à Noël dernier, un peu avant mes 29 ans, qu’elle accepte que l’on essaye d’en faire. Une de ses meilleures amies est enceinte (mais le couple est au bord du gouffre) et sa grande sœur a une petite fille super que nous adorons, c’est pour cela que je me dis qu’avec la limite que je lui avais donné, c’est logique qu’elle se décide enfin.
En 9 ans de couple, nous avons eu une dispute (oui, une seule) mais aucun de nous ne se souvient pourquoi. Nous aimons beaucoup de choses en commun (l’Histoire, les animaux, les séries télé, les sorties culturelles, jeux vidéo, jeux de société, mêmes musiques…) et partageons toutes nos expériences.
Concernant nos relations sociales en dehors du couple, elles sont limitées de mon côté par plusieurs facteurs : je ne suis ami avec aucun/e collègue, mes amis ont tous déménagé en dehors du département, et je me suis détaché de tous les clubs ou associations dont je faisais partie mais n’ai rien retrouvé à la place. Je me complais à jouer en ligne tous les soirs avec mes amis, ce qui plait à ma chérie puisqu’il s’agit là de mon seul lien social en dehors de mon boulot. Concernant ma chérie, elle a pas mal de copines (et s’en refait d’autres par l’intermédiaire du boulot où elle voit pas mal de nouvelles têtes), dont beaucoup d’anciennes qui sont quasiment toutes restées dans notre ville natale, et les voit très régulièrement, au moins une ou deux fois par semaine. Elle me reproche de ne plus avoir assez d’amis et ne pas chercher m’en faire. C’est plus facile à dire qu’à faire, mais je le lui accorde.
La tromperie : nous sommes donc depuis Noël à essayer de faire un enfant. Nous nous sommes bien amusés avec les tests d’ovulation, à ne rien comprendre à comment ça fonctionne mais tant pis, il suffit de faire l’amour régulièrement (nous le faisons en effet plus souvent qu’avant) et ça finira bien par marcher. Pas de bébé en vue au bout de cinq mois, mais pas grave. Tout va bien dans notre couple, mis à part le manque d’amis qu’elle me reproche. Dimanche dernier je me lève après elle, et elle m’annonce en pleurant, sans introduction, qu’elle est tombée amoureuse de quelqu’un. Et que ça dure depuis trois mois. Choqué mais gardant mon calme (je suis quelqu’un de très posé et pragmatique, je ne m’énerve jamais), je lui demande qui c’est même si j’ai un gros doute. Comme prévu, c’est un de ses collègues. Elle m’annonce qu’elle ne sait plus où elle en est dans la vie, qu’elle s’est menti à elle-même sur sa vie, car la maison à la campagne et la routine quotidienne ce n’est pas ce qu’elle voulait. Elle m’annonce surtout qu’elle croyait vouloir un enfant mais que ce n’est absolument pas le cas, que là aussi elle s’est menti à elle-même. C’est cette phrase qui fait le plus mal : “Je suis pressée de reprendre la pilule”. Elle me dit qu’elle ne se voit pas à 60 ans sans enfants, mais qu’elle ne sait pas quand elle voudra les faire. Ce qui va donc à l’encontre total de ce que nous nous sommes dit pendant nos 9 ans de couple : elle a toujours voulu 3 ou 4 enfants, sûre que dès qu’elle aurait le premier elle en ferait un second derrière, elle m’a même suggéré des prénoms. Au-delà de l’adultère, je suis surtout cocu de sentiment de filiation. Je suis resté avec elle pendant 9 ans parce que je savais que ce serait elle la mère parfaite de mes enfants. Eh bien non, elle ne pense pas en vouloir pendant les prochaines années et pense même qu’elle n’en a jamais réellement voulu. Je lui dis OK, pas grave pour les enfants, je peux encore attendre, mais il faut que ça s’arrête avec l’autre. Elle me répond qu’elle est vraiment amoureuse, que ça lui est tombé dessus comme ça. Il faut y comprendre que ça ne pourra pas s’arrêter facilement, ce qui corrobore les témoignages que j’ai pu lire ici ou sur d’autres sites.
“L’autre” : 42 ans (15 ans de plus qu’elle), professeur d’EPS dans le même établissement que ma chérie. Marié mais “vit en coloc avec sa femme” (donc couple terminé), a des enfants. Quand il est arrivé dans l’établissement, elle me l’a décrit comme un gros lourd imbu de lui-même qui faisait beaucoup trop de blagues de cul. Et puis avec le temps, elle m’en a dressé un autre portait. Que finalement il n’était pas aussi lourd, et qu’il était très sympa. Elle est partie deux fois avec lui en classe de neige où ils étaient trois enseignants surveillants : lui, ma chérie, et la prof d’allemand qui est la collègue préférée de ma chérie. J’ai donc aperçu ce type l’année dernière en allant chercher ma chérie au retour de la classe de neige. Grisonnant, pas mal physiquement même si pas bien grand, une bonne tête. Cette année, la classe de neige s’est déroulée différemment et il a fallu que je garde la voiture du type dans mon garage pendant la semaine (une Citroën DS5 flambant neuve). Durant la semaine, ma chérie me disait qu’elle ne s’éclatait pas à gérer les gamins (ce qui est compréhensible) et que ses moments de bonheur de la journée était les centaines de textos qu’ils s’envoyaient à trois, elle, lui et la prof d’allemand.
C’est là que je l’avais vu venir. “Femme qui rit...”, dit-on. C’est donc après cette classe de neige qu’ils ont commencé à se voir. Je ne pensais pas nécessairement qu’elle allait me tromper avec lui mais je savais que si elle devait aller voir ailleurs, c’était le principal suspect.
Elle me le décrit maintenant comme quelqu’un avec une histoire difficile, et que, selon ses dires, “Tu ne peux pas le juger, tu ne le connais pas”. Okay. Mais selon moi, un mec dont la vie est bien établie (des enfants, un boulot qui paye très bien) et qui entame une relation sérieuse avec une jeune mariée de 15 ans de moins que lui, c’est bel et bien un salaud. Ou un veinard, selon le point de vue.
Je suis donc la preuve vivante que PERSONNE, mais alors PERSONNE, n’est à l’abri d’être trompé. 9 ans de relation parfaite avec une gentille fille sage, elle n’a presque rien à me reprocher puisque j’ai toujours été aux petits soins avec elle, sans jamais un mot de travers ou une action déplacée. Je n’ai jamais eu l'occasion, encore moins l'envie de toutes façons, de la tromper. J’ai passé toute ma vingtaine à être le prince charmant, celui dont on nous rabâche les oreilles que les femmes attendent toute leur vie sans jamais le trouver. Le “presque rien à reprocher” est important là : le reproche est que j’ai été trop présent, trop attaché à elle. Le mari trop parfait, qui l’étouffe sous son imperfection à elle. Toute mes décisions ont été prises sous l’angle de notre couple, je n’ai jamais rien fait qui aille à l’encontre de ses (nos !) valeurs, je l’ai toujours mise sur un piédestal. Je suis maintenant un féministe tout comme elle, et je me suis toujours arrangé pour que nous fassions tout pareil. En conséquence, je ne suis pas un mâle alpha. Je ne m’énerve pas, je suis non-violent, je ne fume pas, je ne bois pas, ma vie est dictée par la logique et par la raison. Tout en étant un amoureux gnan-gnan.
Je vais finir par le sujet qui pourrait être le plus important mais qui ne devrait pas l’être à mes yeux : la sexualité. J’étais sa première fois, et je l’ai toujours sentie assez prude. Au fil des années, nous avons découvert de nouvelles positions, et nous en découvrions encore ces temps-ci. Ça allait bien. Certes les rapports n’étaient pas fréquents (1 fois ou 2 le week-end, et rarement en semaine fatigue oblige), elle s’en était plainte il y a quelques années quand c’était encore pire et j’avais fait des efforts suite à ça. Depuis que nous essayions d’avoir un enfant la fréquence avait augmenté. Pas forcément la qualité, mais elle ne m’a pas signifié récemment que ça n’allait pas à ce niveau. Quand j’ai essayé de parler de sexe pour comprendre l’adultère, elle m’a bien signifié (sans vraiment le dire, puisqu’elle ne sait pas parler quand ça ne va pas) que ce n’était pas ça qui l’avait amenée vers l’autre, ni même fait rester. Bref, ce serait certainement une fausse piste de penser que le manque de fréquence et/ou qualité sous la couette est à l’origine de l’adultère.
Et maintenant ? Depuis 5 jours qu’elle me l’a avoué, nous avons eu quelques discussions. Ce qui en ressort c’est qu’elle n’a rien, mais alors rien du tout, à me reprocher qui aurait pu causer l’adultère. Qu’elle a eu un coup de foudre et qu’elle l’a suivi. Elle est consciente qu’elle a tout à perdre à divorcer pour se mettre avec l’autre (une partie de ses amis et de sa famille ne lui pardonneraient pas) et surtout rien à y gagner, mais elle ne sait pas où elle en est et ne peut pas prendre de décision maintenant. Nous faisons chambre à part mais j’accepte qu’elle me prenne la main le soir quand nous regardons la télé (nous n’avons rien changé à notre routine quotidienne). Tout ce que je peux faire pour lui rappeler que je suis là et que c’est moi qui suis légitime au quotidien, je prends. Je sens qu’elle revient petit à petit physiquement vers moi. Mais envisage-t-elle seulement de ne plus faire de même avec son collègue ? Je ne sais pas du tout où en est leur relation, mais je pense qu’ils se voient encore comme avant, et qu’ils couchent probablement toujours ensemble. Je suis d’accord pour lui laisser du temps, la brusquer ne mènerait à rien. Elle prendra elle-même la bonne décision, je le sais. Mais en même temps, si elle était si pressée de reprendre la pilule (alors qu’on ne risque pas de coucher ensemble dans les prochaines semaines même si elle lache l’autre), j’espère que ce n’était pas pour passer à l’étape supérieure avec son collègue et ne plus mettre de préservatifs (si ça été le cas un jour). Je ne lui ai pas demandé de détails là-dessus. N'étant pas propriétaire de son corps ni de son intimité, je n'ai pas à m'aventurer là-dedans (mais je la forcerai quand même à aller faire des dépistages).
Je n’attends pas vraiment de l’aide en postant ce témoignage, mais j’espère qu’il servira à d’autres pour ne plus se sentir seul. Je suis l’archétype du mari qui a tout fait pour que son épouse (une fille sage et intelligente, avec un vrai esprit de famille) soit heureuse quitte à sacrifier ma carrière et mon mode de vie (je suis un vrai citadin). La preuve est donc faite que ça peut tomber sur n’importe qui et que l’on ne peut pas faire confiance aveuglément à son conjoint.
Moi : 29 ans, 5 ans d’étude (2 diplômes) mais carrière insignifiante (actuellement employé dans une agence de location de voiture) puisque je ne voulais pas quitter le département histoire de privilégier la carrière de ma chérie. Très peu de famille (un grand-père, deux oncles que je n’aime pas ou peu, et quelques cousins avec qui je n’ai pas de contact) et j’en ai toujours souffert. J’ai eu deux relations courtes avant de connaître ma chérie à l’âge de 20 ans.
Elle : 27 ans, enseignante dans le patelin juste à côté de chez ses parents (ce qui est idéal), a toujours tout réussi dans la vie du premier coup (sauf agrégation qu’elle a testé cette année juste pour voir, et raté comme elle l’avait prévu). Brillante, intelligente, féministe convaincue, et physiquement tout à fait mon type de femme. Trois sœurs (une plus grande, deux plus petites) dont l’aînée est en couple depuis bientôt 9 ans et a une petite fille dont je suis le parrain. Je suis la première relation de ma chérie, je pense que c’est important dans l’histoire.
Nous : à 20 et 18 ans, nous nous sommes rencontrés à la fac. Parcours classique : premier appart ensemble au bout de 2 ans de relation, puis vie commune parfaite avec des amis en commun que l’on voit souvent. Mariage génial après 7 ans de couple, avec la particularité que je prends son nom de famille au lieu de l’inverse. Déjà parce qu’en tant que féministe elle estime qu’elle n’a pas à devenir la propriété de son homme donc elle ne risquait pas de prendre mon nom, mais j’estimais que ses parents (géniaux) méritaient amplement d’avoir des petits enfants à leur nom (rappel : 4 filles), donc j’ai décidé que je m’appellerais désormais comme sa famille. Peu après le mariage nous achetons notre maison, à la campagne pour pouvoir avoir des chèvres comme elle l’avait toujours voulu. J’ai toujours exprimé mon désir d’avoir des enfants, pour enfin me sentir génétiquement proche de quelqu’un. Elle n’a jamais voulu en avoir tôt mais je lui avais donné ma limite : je ne voudrais pas atteindre 30 ans avant d’avoir mon premier enfant. C’est donc à Noël dernier, un peu avant mes 29 ans, qu’elle accepte que l’on essaye d’en faire. Une de ses meilleures amies est enceinte (mais le couple est au bord du gouffre) et sa grande sœur a une petite fille super que nous adorons, c’est pour cela que je me dis qu’avec la limite que je lui avais donné, c’est logique qu’elle se décide enfin.
En 9 ans de couple, nous avons eu une dispute (oui, une seule) mais aucun de nous ne se souvient pourquoi. Nous aimons beaucoup de choses en commun (l’Histoire, les animaux, les séries télé, les sorties culturelles, jeux vidéo, jeux de société, mêmes musiques…) et partageons toutes nos expériences.
Concernant nos relations sociales en dehors du couple, elles sont limitées de mon côté par plusieurs facteurs : je ne suis ami avec aucun/e collègue, mes amis ont tous déménagé en dehors du département, et je me suis détaché de tous les clubs ou associations dont je faisais partie mais n’ai rien retrouvé à la place. Je me complais à jouer en ligne tous les soirs avec mes amis, ce qui plait à ma chérie puisqu’il s’agit là de mon seul lien social en dehors de mon boulot. Concernant ma chérie, elle a pas mal de copines (et s’en refait d’autres par l’intermédiaire du boulot où elle voit pas mal de nouvelles têtes), dont beaucoup d’anciennes qui sont quasiment toutes restées dans notre ville natale, et les voit très régulièrement, au moins une ou deux fois par semaine. Elle me reproche de ne plus avoir assez d’amis et ne pas chercher m’en faire. C’est plus facile à dire qu’à faire, mais je le lui accorde.
La tromperie : nous sommes donc depuis Noël à essayer de faire un enfant. Nous nous sommes bien amusés avec les tests d’ovulation, à ne rien comprendre à comment ça fonctionne mais tant pis, il suffit de faire l’amour régulièrement (nous le faisons en effet plus souvent qu’avant) et ça finira bien par marcher. Pas de bébé en vue au bout de cinq mois, mais pas grave. Tout va bien dans notre couple, mis à part le manque d’amis qu’elle me reproche. Dimanche dernier je me lève après elle, et elle m’annonce en pleurant, sans introduction, qu’elle est tombée amoureuse de quelqu’un. Et que ça dure depuis trois mois. Choqué mais gardant mon calme (je suis quelqu’un de très posé et pragmatique, je ne m’énerve jamais), je lui demande qui c’est même si j’ai un gros doute. Comme prévu, c’est un de ses collègues. Elle m’annonce qu’elle ne sait plus où elle en est dans la vie, qu’elle s’est menti à elle-même sur sa vie, car la maison à la campagne et la routine quotidienne ce n’est pas ce qu’elle voulait. Elle m’annonce surtout qu’elle croyait vouloir un enfant mais que ce n’est absolument pas le cas, que là aussi elle s’est menti à elle-même. C’est cette phrase qui fait le plus mal : “Je suis pressée de reprendre la pilule”. Elle me dit qu’elle ne se voit pas à 60 ans sans enfants, mais qu’elle ne sait pas quand elle voudra les faire. Ce qui va donc à l’encontre total de ce que nous nous sommes dit pendant nos 9 ans de couple : elle a toujours voulu 3 ou 4 enfants, sûre que dès qu’elle aurait le premier elle en ferait un second derrière, elle m’a même suggéré des prénoms. Au-delà de l’adultère, je suis surtout cocu de sentiment de filiation. Je suis resté avec elle pendant 9 ans parce que je savais que ce serait elle la mère parfaite de mes enfants. Eh bien non, elle ne pense pas en vouloir pendant les prochaines années et pense même qu’elle n’en a jamais réellement voulu. Je lui dis OK, pas grave pour les enfants, je peux encore attendre, mais il faut que ça s’arrête avec l’autre. Elle me répond qu’elle est vraiment amoureuse, que ça lui est tombé dessus comme ça. Il faut y comprendre que ça ne pourra pas s’arrêter facilement, ce qui corrobore les témoignages que j’ai pu lire ici ou sur d’autres sites.
“L’autre” : 42 ans (15 ans de plus qu’elle), professeur d’EPS dans le même établissement que ma chérie. Marié mais “vit en coloc avec sa femme” (donc couple terminé), a des enfants. Quand il est arrivé dans l’établissement, elle me l’a décrit comme un gros lourd imbu de lui-même qui faisait beaucoup trop de blagues de cul. Et puis avec le temps, elle m’en a dressé un autre portait. Que finalement il n’était pas aussi lourd, et qu’il était très sympa. Elle est partie deux fois avec lui en classe de neige où ils étaient trois enseignants surveillants : lui, ma chérie, et la prof d’allemand qui est la collègue préférée de ma chérie. J’ai donc aperçu ce type l’année dernière en allant chercher ma chérie au retour de la classe de neige. Grisonnant, pas mal physiquement même si pas bien grand, une bonne tête. Cette année, la classe de neige s’est déroulée différemment et il a fallu que je garde la voiture du type dans mon garage pendant la semaine (une Citroën DS5 flambant neuve). Durant la semaine, ma chérie me disait qu’elle ne s’éclatait pas à gérer les gamins (ce qui est compréhensible) et que ses moments de bonheur de la journée était les centaines de textos qu’ils s’envoyaient à trois, elle, lui et la prof d’allemand.
C’est là que je l’avais vu venir. “Femme qui rit...”, dit-on. C’est donc après cette classe de neige qu’ils ont commencé à se voir. Je ne pensais pas nécessairement qu’elle allait me tromper avec lui mais je savais que si elle devait aller voir ailleurs, c’était le principal suspect.
Elle me le décrit maintenant comme quelqu’un avec une histoire difficile, et que, selon ses dires, “Tu ne peux pas le juger, tu ne le connais pas”. Okay. Mais selon moi, un mec dont la vie est bien établie (des enfants, un boulot qui paye très bien) et qui entame une relation sérieuse avec une jeune mariée de 15 ans de moins que lui, c’est bel et bien un salaud. Ou un veinard, selon le point de vue.
Je suis donc la preuve vivante que PERSONNE, mais alors PERSONNE, n’est à l’abri d’être trompé. 9 ans de relation parfaite avec une gentille fille sage, elle n’a presque rien à me reprocher puisque j’ai toujours été aux petits soins avec elle, sans jamais un mot de travers ou une action déplacée. Je n’ai jamais eu l'occasion, encore moins l'envie de toutes façons, de la tromper. J’ai passé toute ma vingtaine à être le prince charmant, celui dont on nous rabâche les oreilles que les femmes attendent toute leur vie sans jamais le trouver. Le “presque rien à reprocher” est important là : le reproche est que j’ai été trop présent, trop attaché à elle. Le mari trop parfait, qui l’étouffe sous son imperfection à elle. Toute mes décisions ont été prises sous l’angle de notre couple, je n’ai jamais rien fait qui aille à l’encontre de ses (nos !) valeurs, je l’ai toujours mise sur un piédestal. Je suis maintenant un féministe tout comme elle, et je me suis toujours arrangé pour que nous fassions tout pareil. En conséquence, je ne suis pas un mâle alpha. Je ne m’énerve pas, je suis non-violent, je ne fume pas, je ne bois pas, ma vie est dictée par la logique et par la raison. Tout en étant un amoureux gnan-gnan.
Je vais finir par le sujet qui pourrait être le plus important mais qui ne devrait pas l’être à mes yeux : la sexualité. J’étais sa première fois, et je l’ai toujours sentie assez prude. Au fil des années, nous avons découvert de nouvelles positions, et nous en découvrions encore ces temps-ci. Ça allait bien. Certes les rapports n’étaient pas fréquents (1 fois ou 2 le week-end, et rarement en semaine fatigue oblige), elle s’en était plainte il y a quelques années quand c’était encore pire et j’avais fait des efforts suite à ça. Depuis que nous essayions d’avoir un enfant la fréquence avait augmenté. Pas forcément la qualité, mais elle ne m’a pas signifié récemment que ça n’allait pas à ce niveau. Quand j’ai essayé de parler de sexe pour comprendre l’adultère, elle m’a bien signifié (sans vraiment le dire, puisqu’elle ne sait pas parler quand ça ne va pas) que ce n’était pas ça qui l’avait amenée vers l’autre, ni même fait rester. Bref, ce serait certainement une fausse piste de penser que le manque de fréquence et/ou qualité sous la couette est à l’origine de l’adultère.
Et maintenant ? Depuis 5 jours qu’elle me l’a avoué, nous avons eu quelques discussions. Ce qui en ressort c’est qu’elle n’a rien, mais alors rien du tout, à me reprocher qui aurait pu causer l’adultère. Qu’elle a eu un coup de foudre et qu’elle l’a suivi. Elle est consciente qu’elle a tout à perdre à divorcer pour se mettre avec l’autre (une partie de ses amis et de sa famille ne lui pardonneraient pas) et surtout rien à y gagner, mais elle ne sait pas où elle en est et ne peut pas prendre de décision maintenant. Nous faisons chambre à part mais j’accepte qu’elle me prenne la main le soir quand nous regardons la télé (nous n’avons rien changé à notre routine quotidienne). Tout ce que je peux faire pour lui rappeler que je suis là et que c’est moi qui suis légitime au quotidien, je prends. Je sens qu’elle revient petit à petit physiquement vers moi. Mais envisage-t-elle seulement de ne plus faire de même avec son collègue ? Je ne sais pas du tout où en est leur relation, mais je pense qu’ils se voient encore comme avant, et qu’ils couchent probablement toujours ensemble. Je suis d’accord pour lui laisser du temps, la brusquer ne mènerait à rien. Elle prendra elle-même la bonne décision, je le sais. Mais en même temps, si elle était si pressée de reprendre la pilule (alors qu’on ne risque pas de coucher ensemble dans les prochaines semaines même si elle lache l’autre), j’espère que ce n’était pas pour passer à l’étape supérieure avec son collègue et ne plus mettre de préservatifs (si ça été le cas un jour). Je ne lui ai pas demandé de détails là-dessus. N'étant pas propriétaire de son corps ni de son intimité, je n'ai pas à m'aventurer là-dedans (mais je la forcerai quand même à aller faire des dépistages).
Je n’attends pas vraiment de l’aide en postant ce témoignage, mais j’espère qu’il servira à d’autres pour ne plus se sentir seul. Je suis l’archétype du mari qui a tout fait pour que son épouse (une fille sage et intelligente, avec un vrai esprit de famille) soit heureuse quitte à sacrifier ma carrière et mon mode de vie (je suis un vrai citadin). La preuve est donc faite que ça peut tomber sur n’importe qui et que l’on ne peut pas faire confiance aveuglément à son conjoint.