Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

La découverte de l’infidélité est une expérience traumatique. Il est souvent difficile d’être objectif lorsque nous traversons des situations déstabilisantes. Parlons en sans complexe.

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grabuge
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par grabuge »

[ quote="grabuge" ] Copié / Collé de [ quote="grabuge" ] en début de message et de [ /quote ] pour terminer la citation ... Essaie, tu me diras...
Impossible sur un smartphone par contre... En plus de la dépression amoureuse, crise de nerfs. Ca le fait pas. :ire: [ /quote ]

ESSAI !!!
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grabuge
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par grabuge »

Bon j'abandonne les citations ...
tellement doué ce SP :-)

D'accord avec toi SP : en effet pour cocufier il faut être en forme.

Alors l'avantage d'une rupture amoureuse en été, vous savez quoi ? Ce sont les lunettes de soleil cache-cernes et cache yeux rouges... on peut toujours sauver les apparences avec le bas du visage.
Et puis on peut toujours faire croire que si on dort pas c'est à cause des fortes chaleurs.. pareil pour le manque d'entrain et d'appétit.
Non finalement c'est une bonne période pour rompre. Mais par contre pour passer à l'offensive séduction faut enlever les lunettes : c'est là que çà se complique...je n'en suis pas encore là, comme toi à l'époque !!

Bon le problème c'est les coups de fil des potes , de la famille "vous faites quoi cet été ? " , jusqu'à maintenant je m'en sors (pas encore passée au stade de mettre tout le monde au courant, seules deux amies le sont ), mais reste un peu évasive ...

Mais là c''est un vrai break , suis fière de moi, je ne réponds même plus à ses sms et commence à l'imaginer comme une vague silhouette s'effaçant dans la brume ...un fantôme.. "j'ai épousé une ombre" (teins d'ailleurs PAtrick Dewaere est son acteur préféré...°. J'aurais tellement aimé pouvoir l'aimer comme j'en avais envie, sans me ronger les sangs, tellement préféré qu'on fête ce soir les vacances ensemble..

Même ses derniers sms me déçoivent , quand je le questionne sur son idée de l'amour, et qu'il ne fait que parler de mes charmes, de ce qui lui plait chez moi, et il croit me faire fondre avec çà , mais aucune allusion à la notion d'engagement. Impression d'être un simple produit de consommation. Peut-être lui manque-t-il juste une corde, un neurone : celui de l'amour d'autrui. Même sa tendresse n'était là que pour se convaincre lui-même qu'il était capable d'aimer.

J'adore comme tu résumes mes deux expériences : le loup des mers un peu frustre, puis le pseudo romantique épris d'opéra, d'art, de voyages, et de bordels (cherchez l'intrus ...)
Y' aurait pas un entre-deux?
Je ne veux pas d'une relation pansement mais je pense qu'une histoire toute simple avec un mec simple (attention je ne veux pas dire con ...) , calme, affectueux, fin ... pas trop moche non plus , un minimum de classe ...sachant ce qu'il veut dans la vie ... pas dragueur ...

Bon en attendant je suis contente pour toi SP que çà s'apaise .. fais gaffe à l'eau qui dort , moi aussi j'étais apaisée, je le trouvais juste un peu surmené .. un peu stressé quand même ces temps ci. Mais tellement occupée encore à cicatriser la plaie d'il y a 6 ans (!!) que je n'imaginais même pas qu'il puisse pousser le vice jusqu'à en ouvrir une autre ailleurs .

Très bon week end à vous tous même si pour beaucoup le week end est la période la plus anxiogène !! Parce que d'habitude qui dit week end dit retrouvailles, plaisir...faut réinventer ses week ends
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Sans Prétention »

grabuge a écrit :[ quote="grabuge" ] Copié / Collé de [ quote="grabuge" ] en début de message et de [ /quote ] pour terminer la citation ... Essaie, tu me diras...
Impossible sur un smartphone par contre... En plus de la dépression amoureuse, crise de nerfs. Ca le fait pas. :ire: [ /quote ]

ESSAI !!!
T'es sur mon post. Second essai : y avait une astuce. Il faut supprimer les espaces entre les crochets. Je te laisse pas partir en vacances tant que tu y arrives pas... :cocu:
Modifié en dernier par Sans Prétention le ven. 3 juil. 2015 21:31, modifié 1 fois.
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Sans Prétention »

grabuge a écrit :Bon en attendant je suis contente pour toi SP que çà s'apaise .. fais gaffe à l'eau qui dort , moi aussi j'étais apaisée, je le trouvais juste un peu surmené .. un peu stressé quand même ces temps ci. Mais tellement occupée encore à cicatriser la plaie d'il y a 6 ans (!!) que je n'imaginais même pas qu'il puisse pousser le vice jusqu'à en ouvrir une autre ailleurs .
Ma hantise. Mais ce soir, elle m'a dit quelque chose qui me fait penser que... Episode à suivre...
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Sans Prétention »

Etat d'esprit ce matin ?

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Dom3
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Dom3 »

Aujourd'hui c'est un jour sans?
Il y a un lien avec ça?
Sans Prétention a écrit :Mais ce soir, elle m'a dit quelque chose qui me fait penser que... Episode à suivre...
Sinon, il va falloir espacer les épisodes, voire changer de série...La mélancolie, c'est plus sympa l'automne.

Courage SP le bout du tunnel est...au bout....du tunnel... :doute:
Dans la vie, fais confiance à ceux qui peuvent voir ces trois choses: ta peine derrière ton sourire, ton amour à travers ta colère et la raison de ton silence.
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grabuge
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par grabuge »

SP ben zut alors .... si celà peut t'aider :

Les derniers sms de mon"futur ex? " : "la dernière fois je n'avais pas mesuré les conséquences de mes actes"
ma réponse : "ah bon ? tu n'avais pas vu comme celà m'avait rendu malheureuse et pourri notre relation parl a suite ???"
sa réponse : "non je parlais des conséquences pour moi . La punition n'avait pas été assez forte." "je tiens à toi plus que tout au monde je suis capable de changer et je te le prouverai "(no comment)

Donc tu vois ce genre de personne, comme ta femme :l'égocentrisme absolu. S'en foutent de nous voir malheureux tant qu'ils nous ont à côté d'eux. Toujours ce schéma pitoyable et immature du "tu me suis je te fuis, je te fuis tu me suis".

Je ne vois pas trop d'avenir pour nous deux, étant donné le foutage de gueule absolu que représente pour moi ce genre de réponse digne d'un enfant de 5 ans, qui a perdu son jouet, mais celà peut peut-être te donner une piste : punis là, pars un mois , tu verras bien si elle change d'attitude. Ou si elle en profite pour butiner tout à son aise... et tu seras fixé.

Allez on se remonte le moral !
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Sans Prétention »

Dom3 a écrit :Aujourd'hui c'est un jour sans?
Il y a un lien avec ça?
Ni sans, ni avec... "Lé là" comme on dit chez nous...
Sans Prétention a écrit :Mais ce soir, elle m'a dit quelque chose qui me fait penser que... Episode à suivre...
Juste un échange, touchant, sincère : "Tu me pardonneras jamais ? Dis, tu me pardonneras un jour ? Je t'aime. Je veux qu'on soit heureux ensemble. J'attendrai le temps qu'il faudra. Je veux qu'on vieillisse ensemble." Un souffle chaud, plus vrai que tous les cocufiages du monde... :sad:

Le demi fantôme que je suis ne sait que répondre. Il veut sortir de l'ombre, exister, dire que ce qui s'est passé, c'est juste impossible. Une ignominie.

"Je t'avais déjà pardonné." Elle avait recommencé, soit disant qu'elle était amoureuse. Lui 50 balais, elle 40. Lui 6 enfants dont 4 en étude. Elle 2 adorables anges de 7 et 10 ans. Lui, une femme qu'il "aime". Elle, un mari qu'elle "aime".
J'ai beau lire, relire, comprendre, je n'accepte pas que ses pulsions aient été plus fortes que la famille, plus fortes que notre (pseudo ?) amour.

Je pense aujourd'hui que des éclairs de lucidité sont en train de lui traverser douloureusement le coeur. C'est dit : elle tient à moi. Comment expliquer alors que j'ai été tant traîné dans la boue ?

J'étais flamboyant, enjoué, même si souvent mélancolique. Mais là je crois que je n'arrive même plus à sourire dans la maison. Que dehors.

Ma petite me l'a dit ce matin : "Papa, tu souris jamais !"
A 7 ans, voici comment on voit le monde. Papa ne sourit jamais.

Si, je prends des doses ici !
Dom3 a écrit :Courage SP le bout du tunnel est...au bout....du tunnel... :doute:
:lol:

Les vacances vont être longues sans vous. Peut-être insupportables. Peut-être pas. Si je passe par chez toi, tu me loges ? Je te paierai le resto... :cocu: :cocu:
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Sans Prétention »

grabuge a écrit :Je ne vois pas trop d'avenir pour nous deux, étant donné le foutage de gueule absolu que représente pour moi ce genre de réponse digne d'un enfant de 5 ans, qui a perdu son jouet,
C'est à cela que je repère les potentiellement reconstructibles : soit ils grandissent (et ça leur fait mal mais ils sont "d'accord"), soit ils ne sont pas des immatures affectifs. Tous les autres : poubelle.
Se trouve que comme vous me voyez sur le forum, je suis un peu pareil dans la vie. Donc, je la "coache" pour la sortir de sa légèreté infantile. Problème : est-ce à moi de faire ?!??!!? N'est-ce pas se poser en "gourou" ? Est-ce que je lui supprime pas sa "liberté" de penser ?

Des signes encourageants, des paroles censées... J'aime... Mais je ne guéris pas. C'est tout. Normalement, j'aurais dû clôturer mon post depuis quelques mois pour vous dire combien la construction c'est génial et que j'ai "réussi" à la reconquérir. Tout est vrai. Sauf moi. Moi, je cherche encore quelque chose... :?
grabuge a écrit : mais celà peut peut-être te donner une piste : punis là, pars un mois , tu verras bien si elle change d'attitude. Ou si elle en profite pour butiner tout à son aise... et tu seras fixé.
Là où je suis, on fait vite le tour. Je risque de tomber sur elle à tous les coins de rue... On verra comment je serai à la fin des vacances.
grabuge a écrit :Allez on se remonte le moral !
Mission accomplie. Ton regard critique sur ta situation fait plaisir. Maintenant tu peux aller claquer la bise à Ricard (pas l'alcool, le moine ! :lol: )
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Sans Prétention »

Il est des pleurs dont la salinité est plus douce à la langue que d'autres.

Ceux de cette femme venue se blottir dans mes bras, l'esprit perdu, hoquetant des parcelles de sensibilité que je croyais à jamais oubliées dans le dégueulis de l'infidélité, ont une saveur particulière, méconnue des arts de ce monde. Ils sont sincères, même s'ils demeurent sans consistance diachronique, éphémères comme une étoile filante que l'on ne revoit jamais. Puissante, réelle, inoubliable, mais insaisissable.
Ainsi est-Elle : volontaire, repentie. Aujourd'hui. Pendant que les horloges s'arrêtent et que la pluie reste en suspension dans le ciel comme dans un Magritte inachevé. Ainsi ne sera-t-elle plus demain, peut-être.
C'est bien la conscience de ce qui nous apparaît comme évident à cette heure qui guide sa main, accrochée à la mienne, dans un projet de maintenance délicate du tic-tac des siècles d'amour à venir.

Ses yeux laissent échapper une buée abondante qui, se cognant contre ma poitrine, éclate en eau raffinée. Il s'en évade, libérée, une odeur d'encens empreinte d'une ferveur désespérée. Elle manifeste une foi impossible, décalée, en notre amour à présent perdu.
Avant ces effusions magnifiques, je lui disais, de ce grand fauteuil noir abîmé - que je ne quitte plus depuis des mois pour ne pas m'affronter au réel -, que j'étais devenu quelqu'un. Quelqu'un de sans doute moins bien que celui qui m'avait précédé ici, dans ce même fauteuil, moins sombre à l'époque où l'innocence était reine.

"C'est de ma faute, c'est moi qui t'ai rendu comme ça. Je suis si désolée..."

Je ne résiste pas à ce souffle là. Il est chaud comme l'Indien qui baigne mon île en été, et, pour une fois, atrocement authentique. Mais dans notre univers fini, la relation duelle se prend les pieds dans un relativisme quantique navrant de banalité. Il existe des variables qui se meuvent dans le vide de ses humeurs torturées. Hier, elle était "loin". Aujourd'hui elle m'aime plus que tout.

J'appréhende sa constance dans un étirement temporel qui se délite et se déchire au fil des événements. Il y a des blancs, des morceaux de noir, et des pansements qui s'effilochent, imbibés d'une potion à la composition incertaine.
La possibilité de s'arracher aux contraintes des aiguilles du cadran en forme d'épées de Damoclès qui tournent au-dessus de nos êtres inéluctablement voués à la dépérition n'existe que dans la mort, et de cela, elle m'en a voulu. Plus que de raison. Je n'avais rien d'autre à lui proposer qu'un bonheur aplati sous le poids de la réalité que j'avais domptée dans mes vies antérieures. J'avais imaginé ces victoires comme le signe d'un enchantement. Pour mon esprit résilient, il y a des trésors en tout. Mon univers, revenu de la mort, sublime le vent qui souffle en décoiffant les têtes, les herbes vertes humbles mais confortables aux pieds, les regards complices, les stupidités partagées et les rires enfantins. Elle, ne conçoit que le trop.

Sans doute aussi, de retour des enfers, mon âme gardait les traces d'une mélancolie se répandant sur sa joie et sa bonne humeur qui ne devaient connaître aucun frein, qui ne devaient souffrir d'aucune impureté. Mon regard souvent triste malgré une joie intérieure que j'aime imaginer comme étant un extrait du sublime paradis, était snobé par son envie écrasante de jouir du meilleur sans entrave, en pensant le meilleur toujours un peu plus loin qu'ici. Je ne sais moi-même si j'ai toujours porté cette lourdeur, ou si son affection conditionnée par une exigence de merveilleux quotidien inconcevable m'a plongé dans ce spleen indompté.

Je la voulais complètement là, elle me repoussait toujours plus loin de sa vie, en mettant dans les interstices devenus des gouffres, un amant, des enfants, des amis, un voyage, des parents, des images rigidifiées de la vie à deux, un amant encore et ma tristesse grandissait.
Je la voulais complètement là, volontaire pour un projet amoureux au long cours, elle est d'accord, sa déclaration ardente me l'affirme, et pense dans le même temps étouffer de cette décision.
Elle se voudrait indépendante, "femme moderne", volage, "libre", et, dans un décroché improbable, s'accroche à ma personne décharnée, vidée de son essence, qu'elle magnifie, qu'elle veut garder dans son pays intérieur. Elle me veut moi et ma fidélité.
Il m'avait semblé ne pas avoir succombé aux succubes errant dans les terres arides des amours post-modernes.

La dénégation de sa mère a tout à coup un écho troublant : "C'est une gémeau." L'astrologie ainsi expliquerait tout. La niaiserie des magazines "in" prescriraient les nouvelles lois sociétales. Avec effroi je constate qu'Elle ne les suit pas, ces préceptes aux relents consuméristes. Elle les fabrique, les accompagne de ses désirs vampiriques, suivant et faisant la masse.
Je ne peux m'empêcher de cracher sur ces dogmes de papier glacé, au nom de la liberté d'être responsable. Les étoiles sont des rêves. Elles ne dictent pas notre conduite, elle se cherchent, et s'atteignent, s'attrapent, et luisent dans le coeur lorsqu'elles deviennent vôtres d'une certaine manière. D'une certaine manière seulement, car les étoiles sont insaisissables, quelqu'un me l'a soufflé un jour. Je ne me déferai pas de cette certitude.

Mais n'est-ce pas cette certitude qui me perd ? Quelque chose l'agite comme un bocal à moitié rempli de désespoir crasseux et de possibles luminescents ne se mélangeant pas. Le bocal est tombé. Je pleure sur le verre qui me coupe la main et me fend les entrailles. Le contenu s'échappe et je ne vois rien, occupé à m'occuper du contenant brisé.
Je n'avais pas senti, le regard tourné vers ses démons, que les miens étaient en train de grignoter les restes de mes jours par la jambe. Et le peu de joie que j'avais se fait engloutir par un monstre à l'appétit incommensurable.
J'avais détourné la tête pour embrasser le déni avec la langue jusqu'à ce qu'il m'aspire presque en totalité. Ce n'est qu'à la dernière goutte de sang, que je me suis rendu compte de ma sécheresse grandissante.

Je me pensais stable, sûr de mon ego et pourtant, tous les messages envoyés par ses voyages hors de nous ont bien nidifié, tels des oiseaux malfaisants, dans les branches de mon arbre intérieur, un sole pleureur aux racines plantées dans la boue de mon amour déchu.
Je me voyais tellement "bien", recevais tant de bénédictions, que j'ai négligé mon intimité en putréfaction. Il en était de même pour elle. Bien que moins ambitieuse sur sa "maison moi", les espaces qui l'appelaient au dehors lui échappaient en se moquant d'elle. Et nous cheminions côte à côte dans cette tristesse larvée jusqu'à la libération des diables qui se sont joués de mes illusions. Ils m'ont torturés aux endroits où j'avais placé ce qui m'était le plus cher. Ce n'était pas de ma faute. C'était écrit dans le marbre, quelqu'aient pu être mes trajectoires quotidiennes, j'étais prisonnier de son insatisfaction chronique.

J'ai cru, en luttant de toutes mes forces contre la culpabilité que certains veulent faire porter aux victimes des Nérons adultérins, en ma toute puissance. Je me suis voulu vainqueur de ces serviteurs de Baal, demandant toujours plus de femmes, plus d'hommes, de prostituées, et de sacrifices d'enfants, qui brûlent des cités amoureuses une salive au goût égoïste, égocentré, à la commissure des lèvres qui enflent en vampirisant le monde jusqu'à plus soif.
Or, il n'en n'est que peu de choses. Je dois envisager mon combat glorieux pour mon idée de l'amour comme une blessure de Narcisse et non comme une victoire. Je suis tout juste le chevalier Roland, laissant son chant sur un forum, à l'agonie.

- Alors, vous ne vous sentez pas diminué ?

- Non, rétorquai-je à ce médecin de l'âme avec la foi d'un dévot tenté.

- Qu'est-ce que vous pensez de VOUS ?

- Je suis quelqu'un de bien, je n'ai pas failli..., assurai-je, détaché de moi.

- Vous êtes sûr ? Vous ne vous sentez pas un peu...

- Trompé, bafoué, oui. Mais c'est ELLE qui m'a fait ça. Moi, je suis quelqu'un de bien. C'est ce que disent les gens que je connais..., assure mon assurance (en la) vie d'un ton monocorde.

En ouvrant les yeux, je me rends bien compte que le poison a fait son oeuvre. Je sépare difficilement mes paupières, engluées dans de la poussière carbonisée, des larmes et de l'hémoglobine sèche. La lumière me fait mal. Elle me brûle l'iris. Sorti de ma caverne, en accommodant progressivement ma vision à une réalité barbare, il me faut cracher le morceau pour guérir. Les oeufs malfaisants posés sur mon sole ont éclos. Je suis probablement, très probablement, quelqu'un de bien. Ca me monte à la gorge.

Derrière la vitre de mes croyances et de ma haine grandissante, je dois le vomir à la face du monde : je me suis senti humilié, méprisé, brisé, incapable, incompétent, rabaissé, viril comme une folasse dans une boîte de nuit "hype", meurtri comme un galérien en fin de vie, désert.
Il me faut reconnaître que même si, dans l'espace du réel, je ne suis PAS QUE cela, je l'ai pensé. Et je le pense encore. Je sens la colère monter en moi et je me débats pour ne pas devenir fou mais, j'avoue sous ma torture, j'avoue, je ne veux pas m'en sortir car je me sens indigne. Je ne veux pas qu'elle y parvienne non plus, plus indigne que je ne suis encore. Alors je la salis un peu plus chaque jour. Les oeufs ont éclos : je suis devenu pervers. J'en avais les outils, le flair, l'intelligence peut-être. De victime à bourreau, telle est la trajectoire attendue de ceux qui ont trop souffert. Cela explique aussi sans doute son état de bourreau, elle qui a laissé tant d'âmes en peine sur son chemin.

L'infidélité se consume au pétrole. Il y a des pans de notre vie carbonisés. En sa demeure, comme en la mienne, et la pièce commune est dévastée. Pour l'instant, les enfants sont à l'abri. Peut-être ai-je peur qu'une séparation ne laisse voir l'innommable. Ca sent le souffre.

Il va me falloir détacher ces peaux mortes sous lesquelles ne se montre aucun derme naissant, la chair à vif et le sang écarlate suintant sur le parquet de cet amour passé.
Mais j'expérimente, en remettant dans ma sève des petites perles calcifiées qui jonchent le sol, une circulation de sang nouvelle. Et je me dis qu'il est encore des trésors sous les décombres, m'apercevant avec une allégresse timide et retenue que je retrouve des billes de sourire en reprenant ce qui est à moi par terre et en mettant ce qui est à nous sur la table. Je surveille qu'elle ne me vole rien. Non. Elle me laisse récupérer mon âme, et me donne un peu de la sienne, pour combler parfois.
Ma tristesse me fait osciller entre rage folle et espérance solide. La première est reçue difficilement, on s'en doute, la seconde est anoblie par ses efforts d'un genre nouveau.

Pour une fois, je ne la vois pas tenter d'ouvrir une fenêtre à coups de marteau, pour s'évader. Elle reste. Elle n'a pas vu qu'à force de faire des trous dans la cloison, elle a fini par toucher un mur porteur. Son esprit et son coeur conscientisent par le prisme de cette destruction qu'il est temps d'atteindre l'âge de raison. Alors elle reste. Et me demande de rester pour contempler sa venue au monde, pendant que moi, j'assiste impuissant à ma venue immonde.
La structure ne tient que sur deux planches qui risquent de rompre à tout moment. Fallait-il donc réellement tout casser pour qu'elle puisse "vivre" en choisissant, enfin ?
Elle ne sait pas faire autrement, mais au fond, elle a raison : l'horloge doit se remonter tous les jours et le regard doit rester attentif au moindre retard, sous peine de dérèglement affectif. Il ne s'agit pas de jouer la partition du bonheur "en même temps", mais dans un même temps, un temps circadien, approximativement juste, mais calqué sur le mouvement de la vie qui ne connait pas l'enfermement sur un tempo trop exact.

Je ne sais que faire de toute cette crasse accumulée dans mon bassin glauque. J'étais déjà malade de la penser l'esprit ailleurs souvent, comment surmonter le cauchemar de son corps réellement ailleurs maintenant ?
Je veux abandonner la colère. Etrangler les oisillons du malheur venus nicher dans mon arbre que je veux voir devenir "(h)être".
Pour assainir mes eaux, je n'ai que le rêve et la voie du beau, de l'art.
Est né en moi le désir de vivre un rêve fou, pour me panser, quelqu'en soit le prix, pour revenir ou partir. A jamais. Dans les deux cas. Et si mon rêve se fait long à venir, il ne me restera qu'à errer dans le néant et attendant qu'elle rebâtisse la tour, seule, ou que le monde s'écroule. :kelkon:
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so78
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par so78 »

Panser, c'est la clé. Comment? Quand? Y a-t-il une date limite? Un temps donné après lequel tout le monde peut se relever? Est ce que tout le monde s'en relève?
Peut-on attendre que l'aide et l'amour de l'entourage nous guérissent ou n'y a-t-il que nous même pour faire de ce trou béant une cicatrice?
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Sans Prétention
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Sans Prétention »

so78 a écrit :Panser, c'est la clé. Comment?
Avec quelqu'un dans ses bras. C'est mon avis. Mais le mien seulement. Dommage...
so78 a écrit : Quand?
Le plus vite possible. C'est mon avis. Uniquement mon avis. Dommage...
so78 a écrit : Y a-t-il une date limite?
Sans quelqu'un qui console, il n'y a plus de limite dans la date. C'est ce que je pense et je partage cet avis avec moi-même. Dommage.
so78 a écrit : Un temps donné après lequel tout le monde peut se relever? Est ce que tout le monde s'en relève?
Combien de temps ? Dépend de chacun. Est-ce qu'on s'en relève ? Oui.
so78 a écrit :Peut-on attendre que l'aide et l'amour de l'entourage nous guérissent ou n'y a-t-il que nous même pour faire de ce trou béant une cicatrice?
Ouais en fait je t'exprimais ce que je pensais : avec l'amour de l'entourage et un / des consolateurs. Mais certains soutiennent qu'il faut cicatriser tout seul.

Relis Motrix et "Bertrand" (pas facile à trouver lui...). Ils te diront qu'on avance seul jusqu'à la guérison mais qu'on peut guérir à deux.
Ricochette, KOtique et d'autres pensent qu'on peut le faire seuls.
Moi, je pense l'impossible. Sur ce coup là, je suis mal placé... :doute:
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Sans Prétention »

Au commencement, vous souhaitez le meilleur pour vous. Elle fait irruption dans votre univers, comme ça :
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Vous vous voyez beau dans ses yeux. Un peu con dans vos attitudes, crispé, limite constipé. Mais beau quand même.
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C'est un enchantement. Un cadeau de la vie...
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Et puis vous voulez évoluer professionnellement. Vous travaillez dur pour être à sa hauteur...
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pour vivre ça :
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Mais elle, s'ennuie déjà:
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Son record ? 6 mois 2 jours 4 heures 37 minutes et 58 secondes sans se lasser.
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Mais vous ne voyez pas, ou vous ne voulez pas voir ce qui arrive
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Pour vous, le couple, ressemble aux films romantiques qui gavent votre imaginaire affectif
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Elle, projette déjà notre décrépitude. Au bout de 2 ans et demi de vie commune...
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Elle s'imagine mourir par étouffement.
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Vous vous voyez tout à coup moins beau dans ses yeux.
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Vous sentez que quelque chose cloche, ne tourne pas rond, mais vous vous accrochez à une image insaisissable
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Et pendant ce temps, la famille, l'arrivée de ses parents, le mariage, dans sa tête...
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On relance la machine... Un bébé ? Quel bonheur !
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Mais elle regarde ailleurs. Et son pied glisse...
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Vous ne comprenez pas ce qui se passe.
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Souvent vous êtes mal. Pourquoi ? Est-ce moi qui ai un problème ?
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Et un jour, enceinte, elle vous lâche : "J'ai envie d'aller voir ailleurs"
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Et là, vous vous rendez compte que votre vie, c'est Matrix. La princesse, serait-elle...
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Les bases d'une vie amoureuse en dépérition. Plus rien ne fonctionne. Ni le cerveau, ni le coeur...
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Maintenant, elle comprend...
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Et moi aussi j'ai compris.
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La reconstruction ? Un recommencement infini...
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Il existe pour chaque problème complexe une solution simple, directe et fausse (H.L. Mencken)
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Sans Prétention
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Enregistré le : jeu. 5 mars 2015 19:32

Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Sans Prétention »

L'autre soir, elle me voit happé par l'écran de mon ordinateur. J'ai la face éclairée et l'esprit aussi. Mais une autre partie de moi est dans l'ombre. Elle s'approche. Féline, comme elle sait faire.

_ Tu regardes quoi ?, interroge-t-elle surprise par le monde d'écritures que livre ma vitre 2.0. Elle est féline, et arbore la ride du lion.

_ Un cours de bio.

_ ?
Son silence semble signifier "ça ne s'arrange pas"...

_ T"imagines pas ce qu'on peut comprendre en regardant un cours de bio...

_ Qu'est-ce que tu vas me sortir encore ?, souffle-t-elle incrédule.

_ Tiens regarde : http://bv.alloprof.qc.ca/science-et-tec ... naute.aspx
Tu vois, les différentes déclinaisons des relations amoureuses.

_ ?

_ Compétition : Comme L et N qu'on connait... C'est ridicule. Et ça mène pas loin... Les deux sont perdants. Prédation : ça, c'est toi avant moi. Peu constructif quand on imagine la vie à deux non ? T'en as pas marre des feux de paille ? Pour moi le Don Juanisme, c'est du charlatanisme amoureux.

_ Et nous, tu vas dire que c'est parasitaire ?

_ Tu lis dans mes pensées. "Je l'ai pas fait contre toi mais pour moi" est une vraie phrase de parasite. C'est le ver qui dit à la feuille : "Je le fais pas contre toi mais pour moi"... On n'avait pas convenu ça pour nos vies au départ. Je rééquilibrerai. Si t'es un parasite, je deviendrai parasite. J'y ai laissé toutes mes feuilles avec toi. Tout. C'est une constante chez les cocufieurs. Ils sont souvent en mode parasite. C'est fini ça. Plus de relation parasitaire. Ou tu changes, ou c'est moi. Pas d'autre solution. Remarque, les vers se transforment parfois en papillon...

_ Reste la symbiose ou le mutualisme. C'est quoi la différence ?

Elle s'arrête, net. Son esprit semble vouloir mettre fin à la collaboration. Jouer à comprendre ne l'intéresse guère.

_ Putain pourquoi on parle là ?, finit elle par lâcher comme lorsque cède un barrage.

Je monte un nouveau mur.

_ Tu veux qu'on arrête ?

Je parle sèchement. Sans investissement affectif particulier. Un cyborg en mode survie.

_ Ouais. Je t'écoute du matin au soir mais... ça avance pas, hésite elle.

_ Je suis blessé merde ! Ok, j'arrête. Tu me gonfles.

Son regard se perd sur notre passif. Elle a l'impression que sa peine, pour sa faute, est de m'entendre jusqu'à la fin des temps. Elle se soumet à un Dieu culpabilisateur qui demande des oreilles en offrande. Jusqu'à usure des tympans.

_ Ouais continue..., dit-elle désoeuvrée. Continue... professeur, pense-t-elle très fort.

_ La symbiose : on a BESOIN l'un de l'autre pour vivre. Le mutualisme c'est quand on tire avantage l'un de l'autre mais on peut vivre sans. C'est plus sympa que cette merde dans laquelle tu m'as foutu. Nous on était du genre plutôt symbiotiques... Mais bon, vu que tu étouffes en permanence dans ta vie, prends le large...

_ Le mutualisme c'est bien.

_ En fait c'est plus un truc aéré, entre mutualisme et symbiose qu'il faut. Mais le plan parasite, j'en ai ma claque. Tu couches à droite à gauche et moi je suis comme une merde dans cette relation...

_ Je couche pas à droite à gauche.

_ Peu importe. Les conneries ça suffit. Je deviens libertin ou tu arrêtes. Je me fous de ce que la vie nous réserve après ce qu'on a vécu, ce sera "je dégage" sans sommation. Reste le plan libertin.

_ Non. Ca va pas. On dit quoi aux enfants ? On les élève comment ? Et puis je veux pas savoir. Et c'est quoi ce nouveau contrat ? J'ai jamais voulu te tromper.

_ Plus ça va et plus je me dis que tu as ça en toi. Tu sais pas sublimer. Tu vis dans l'instant, sans penser aux conséquences. Déconnectée. Je suis loin : super ! je me tape un mec ! En fait tous les cocufieurs vivent des INSTANTS. Comme des gosses. Ils construisent rien.
Ils attendent que les "solides" tracent la voie de la sécurité pour eux. Vite, je fais ma connerie. Peu importent les enfants, le mari, mes engagements... C'est incroyable. Je te refais un cours sur le principe de plaisir ? Je t'ai dit que c'est infantile et archaïque ?

_ Pas la peine...
C'est pas pour ça que je me suis mise avec toi, reprend-elle après un silence noyé sous le bruit de mon palpitant amer.

_ Chez toi c'est presque maladif. Tu refoules, tu refoules... Et puis un jour ça explose. Connerie !

_ ...

_ Il faudrait que tu comprennes... mais j'y crois pas trop.

_ Tu me laisses vraiment aucune chance de changer !

_ Je pense que tu peux pas.

_ Merci.

_ Entre la franchise et les encouragements qui mènent à rien, je préfère la franchise. Si tu te penches sur la question, et que tu regardes OBJECTIVEMENT ce qui t'a amené à me tromper, y a pas grand chose, donc, ça recommencera. T'as peu d'empathie et tes démons intérieurs sont plus forts que tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à de l'amour véritable. Tu sais pas faire ça.

_ Non, j'étouffais dans ma vie. Je sais que j'avais tout... Super mari, maison, enfants... Mais j'ai besoin de plus.

_ Putain tu fais chier ! Si j'avais offert la moitié de ce que je t'ai donné à une autre femme...

Dans ma tête, j'ai l'impression de me répéter. Je me coupe la parole tout seul, je coupe mes errements traumatiques.
Elle me connait : je passe de questions en questions, indéfiniment, en quand j'arrive à la source, je la taris pour passer à un autre domaine. J'ai peur que le domaine de l'infidélité, je ne le surmonterai pas. Dans mon intellect, sûrement. Mais dans mon coeur, jamais. Je la laisse me voler la fin de la phrase.

_ Et c'est quoi le commensalisme ?

_ C'est comme la femme de ton sandwich qui dit rien : une âme perdue. En gros, "fais ce que tu veux, ça ne me touche pas". Ca existe dans la nature, pas en amour. Moi si tu me refous un grand singe dans le lit, je mets une garce trouvée sur le bord de la route.

Je bluffe. Ça se sent. Les solides n'ont pas le mensonge aussi facile que les cocufieurs.
Le portrait robot de ma femme dans le costume du coupable est peu reluisant. Mais il faut se plier à la réalité: elle a menti, manoeuvré, triché. Le tout n'était pas une glissade, mais bien un purgatoire morbide qu'elle a installé dans nos vies. Je le regarde et j'ai l'impression d'avoir été violé par ses démons à elle.

Le petit ange sur son épaule tente une incursion verbale dans ma logorrhée. Il lui a appris à se rattraper avec des déclarations amoureuses voilées. Elle me sait difficile à contrer sur le terrain de l'argumentation. Seules les paroles blessantes et les mots tendres me réduisent au silence. Elle choisit l'armistice.

_ J'aime pas les singes. Tu veux pas que je devienne ta louve ?

_ ... Ouais. Un animal fidèle. Ou on met fin au jeu de cons, je me barre quoi.

_ Je veux pas te perdre. Je suis désolée...

_...
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