Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

La découverte de l’infidélité est une expérience traumatique. Il est souvent difficile d’être objectif lorsque nous traversons des situations déstabilisantes. Parlons en sans complexe.

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K.O.tique
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par K.O.tique »

@sansprétention
Et tu veux continuer comme celà longtemps hein? Dis?
Un quart d´heure avant sa mort, il vivait encore!
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Sans Prétention
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Sans Prétention »

Non bien sûr. Mais là ce n'est pas du à ma femme. C'est Moi qui bloque: syndrome de l'amour parfait... Faut surmonter.
Madame, elle, on peut dire qu'elle est revenue "dans la lumière". Pour moi. Pour elle surtout et nos enfants chéris.
Niveau d'exigence un peu trop élevé par rapport aux inconséquents qui peuplent la planète amour...
C'est un cap... Que dis-je ? Une péninsule à passer !!!
Il existe pour chaque problème complexe une solution simple, directe et fausse (H.L. Mencken)
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fifi59
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par fifi59 »

Mon dieu que c'est touchant.... Les enfants.... qui prennent le relai des mots avec leurs maux... :sad: :sad: :sad:
Si tu savais comme je comprends.... Loulou2 qui devient de plus en plus sourd.... c'est pas pour rien.

Cette année, papa et maman sont ensemble, et personne n'est malade.

Tu fais quelque chose de ce tsunami qui s'est abattu sur toi... c'est ce que cette expérience révèle de toi qui DOIT compter en priorité...

Nos moitiés ne sont plus idéalisées, mais humanisées....

La réparation, tu la trouveras en toi, pour toi, quelque soit la forme... et tu apprendras peut être à accepter ce qu'elle semble prête à t'offrir aujourd'hui...
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Sans Prétention
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Sans Prétention »

Séance psy couple. Paroles pas exactes mais substance "fidèle".

"Je suis très heureuse de voir que vous avancez, que vous vous reconstruisez... C'est excellent. J'aimerais que tous les couples fassent comme vous. Par contre monsieur m'inquiète... Il y a quelque chose dans votre fonctionnement qui fait peur. Vous repoussez les limites sans cesse. Vous avez failli y passer. Pourquoi vous vous maltraitez autant ?"

"Dépendance affective. Je me vois pas sans elle."

"Il y a autre chose"

"... Le désir de ne pas terminer sur un échec. Je suis perfectionniste."

"La séparation n'est pas nécessairement un échec. Ca peut être le début de quelque chose de nouveau, de plus aéré"

"Merci pour moi", elle dit, ma femme, outrée.

"Non, non, je ne reviens pas sur votre démarche. Il a l'air de savoir où il va et vous aussi. C'est très bien. Mais votre mari m'intrigue... Qu'est-ce qui fait que vous êtes prêts à tout sacrifier comme ça ?"

"Réparation de mon histoire personnelle ? Mon père était infidèle. Il a laissé ma mère sur le carreau. Je veux faire autre chose de ma vie. Je veux pas revivre ça, alors je fais des efforts. Je veux que ma femme comprenne. Qu'elle me comprenne. Mon père comprenait rien, ça a mal fini..."

Rires gênés de la psy.

"Je sais pas moi. Entre la peste (la séparation) et le choléra (continuer avec une femme qui m'a prouvé qu'elle était capable du pire), j'ai choisi. En pleine conscience. J'ai beaucoup de mal à pardonner, j'y suis pas encore. Mais j'assume."

"Merci pour le choléra !!!" Elle boue ma femme... Et elle a raison.

"Vous assumez quoi ?"

"Conflit de loyauté. Il m'a fallu choisir entre partir et essayer de réparer. Je suis resté. Un peu de force, c'est vrai. J'ai fait une super dépression quand même. Je pouvais pas partir à ce moment là. Et puis j'ai dû choisir entre la fidélité et l'amour. Deuxième conflit de loyauté. J'ai renoncé à la fidélité."

Et là je me suis dit: merde ! C'est quoi la fidélité, quel en est le sens ? Et là des images me sont venues. J'aime... toujours ma femme, oui mais elle n'est plus l'alpha et l'omega de mon univers. J'aime... Une image. Un truc impossible, un souvenir. J'aime aimer d'un amour pur, serein. "Si tu me proposes pas ça, je pense, à quoi ça sert tout ça ?"

"Et ?"

"Et en tant qu'hyper sensible, je ne PEUX pas la tromper. Ce n'est pas de la morale, c'est une impossibilité, je me ferai trop de mal à moi-même... D'ailleurs je sais que je suis la proie de gens un peu manipulateurs. Malgré mon sens aigu des personnes, lorsque j'aime, je ne me méfie pas. Je les considère comme des gens souffrants s'ils me font du mal."

"Jusqu'à quelle limite ?"

"..."

"Jusqu'à votre destruction ?"

Et là je pense: pas d'autre issue madame SP. Il faut que tu CHANGES. Y a pas d'autre moyen. "Je t'acceptes comme tu es", ça marchera pas. Pas d'issue possible. Trop de souffrance en perspective. Je la regarde et je pense : "trouve un moyen. Guéris-toi parce que j'aurai pas de scrupule. J'ai mangé de la terre par-dessous... Je n'en aime pas le goût. D'autres ailleurs sont possibles."

Je reprends : "Je suis comme un asthmatique en milieu allergène. Je supporte certains écarts moins que la moyenne.
Troisième conflit de loyauté: entre mon couple et moi, j'ai choisi mon couple"

"Vous avez perdu beaucoup de vous dans cette histoire".

"Trop. Les limites sont dépassées. Il faut que je me répare. J'ai pas envie de casser la bagnole de l'autre pour qu'il avance pas. Je veux réparer ma voiture pour avancer. Pas une destruction, une réparation."

Et là, je vois une lumière. Une image. Quelqu'un. Virtuelle, quelque part.

"Comment vous allez faire ?"

"Il faut que je rencontre des gens "comme moi""

"Ce sont des soutiens, ça vous réparera pas..."

"Il FAUT que je les rencontre."

"Des gens "comme vous", des hypers sensibles ?"

"Oui... Un coach qui connait bien le sujet." Oui, et non. Des "fidèles". Il FAUT que j'en rencontre des gens qui sont ici...

Et tout le soir, ma femme me dit pardon. Désolée. "J'ai vraiment abusé, j'ai trop tiré sur la corde. Je voyais pas que ça te faisait aussi mal. Je comprenais pas ta souffrance. Je comprenais pas ce qui m'arrivais. J'arrivais pas à m'arrêter. J'ai été égoïste. Je sais que tu es bon pour moi. Je sais que ce que tu m'apportes c'est mieux que ce que les autres peuvent m'apporter. J'ai pas envie de finir toute seule."

"T'es super belle. Tu finiras pas toute seule. Y en a partout des mecs..."

"Oui mais pas des comme toi."

"Ah si, je les rencontre tous les jours sur un forum..." (je lui cache pas grand chose, hein...).

"Oui mais après, il faut le contexte, la rencontre... Je suis pas folle..."

Le contexte, la rencontre...

Une prise de conscience aigue du monde dans lequel nous vivons ?
Je l'aime. Elle veut s'en sortir. Mais je ne braderai plus ce que j'ai de meilleur. Tiens c'est pas de moi cette phrase...

Fin de la dépendance affective. Je me sens libre de rester ou de partir. Voilà peut-être à quoi ressemble l'étape post "entre deux".

Courage nous !
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fifi59
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par fifi59 »

:) :) :)
C'est qu'il y en a des étapes dans nos chemins de croix...

Si tu sens que tu dois aller au bout de quelque chose, vas y...

C'est un peu le sens de mon break. Allez au bout de quelque chose... Même si moral dans les chaussettes pour moi aujourd'hui après séance de couple...

D'ailleurs, une fois, tu as laissé échappé un truc... à propos des enfants... vous avez su les préserver. Comment avez vous fait? Les nôtres ne vont pas bien, et nous ne savons même pas leur parler...
Nous avons une séance à 4 début juin pour qu'elle nous aide... Si c'est pas un constat d'échec parental, qu'est ce donc... j'en ai honte...
C'est ce qui me fiche le moral en l'air aujourd'hui....
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Ricochette
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Ricochette »

Sauf que le 4, papa aura quitté le domicile et que l'explication parentale aura déjà eu lieu.
Il vous faudra éviter de vous dénigrer devant les enfant. Expliquez-leur la situation avec des mots appropriés à leur âge et non aux vôtres. Ne pas trop noircir le tableau et éviter de montrer son chagrin.
Faire un parallèle peut-être comme une querelle entre frère et soeur, on s'aime toujours mais pas toujours évident de cohabiter sans chamaillerie. Leur évoquer cette transition comme un fait provisoire sans en connaître la durée.
Il faut surtout que vous les rassuriez mutuellement sur l'amour que vous leur portez, c'est ça l'essentiel afin qu'ils ne se sentent pas abandonnés pour autant. Veillez à ce qu'un contact constant reste établi entre eux et chacun des parents.

Les enfants sont plus malléables que les adultes sur cette question de la séparation. Surtout s'ils continuent à être rassurés et choyés.
Le rire c'est une poussière de joie qui fait éternuer le coeur.
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fifi59
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par fifi59 »

Oui ricochette. Ce sont les mots exacts employés par la thérapeute ce matin d'ailleurs!!!!!

Mais pour elle, juste au début de la séparation, c'est question planning. Nous leur avons parlé ce midi... aucune réaction... mais je ne vais pas bien et cela se voit... ils vont d'abord me sonder avant de poser les questions je crois.
Demain le grand va à un festival BD avec son père... Ils parleront entre homme. Moi, je serai avec mon crampon (c'est un mot d'amour,hein!!) de 5 ans. Il saura me parler si je lui dit que je vais bien.

La thérapie perso me fait un bien fou. Le sport, les copines, le forum me font un bien fou. Les moments passés avec lui, aussi parfois. Par ex, je suis malade en ce moment. Ma tête sur ses genoux me réconforte énormément. Mais cette thérapie de couple.... j'ai l'impression d'en ressortir comme en échec: pas réussi mon couple, pas réussi en qualité de mère... J'me sens tellement nulle quand je ressors de là...
Je sais pas si c'est normal..
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Ricochette
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Ricochette »

Ravie que mes réflexions personnelles de mère corrhoborent avec les conseils de ta psy.
Il ne faut jamais sous-estimer l'intelligence des enfants. S'ils n'ont eu aucune réaction, c'est que cela faisait un moment qu'ils sentaient que vous n'étiez pas dans votre assiette. Bien-sûr que votre attitude a transpiré le malaise.

Les mettre dans la confidence, c'est bien car ils n'ont pas le sentiment d'être exclus d'un sujet qui les concerne. Une forme de confiance que vous leur accordez et qui leur permettra de ne pas être sur le qui-vive sans savoir, à se méfier de tout.

Pas de mensonges surtout, optez plutôt pour les non-dits dans certains cas. Ca n'est pas une trahison mais juste une forme de protection pour eux.
Le rire c'est une poussière de joie qui fait éternuer le coeur.
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Ricochette
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Ricochette »

P.S: Déjà souligné à plusieurs reprises, la thérapie de couple est rarement profitable au cocu qui souvent s'en faire remettre une couche alors qu'il se trouve déjà en piteux état.
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Sans Prétention
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Sans Prétention »

fifi59 a écrit :Si tu sens que tu dois aller au bout de quelque chose, vas y...
Je cours, je cours... :super:
fifi59 a écrit : C'est un peu le sens de mon break. Allez au bout de quelque chose... Même si moral dans les chaussettes pour moi aujourd'hui après séance de couple...
Ricochette a raison. Souvent, on se retrouve sur la sellette. Une fois même, j'ai eu envie de baffer le psy. :ire:
Plusieurs fois, plusieurs psy...
Mais même dans un état critique, j'ai su garder mon esprit critique. Une partie de mon cerveau qui fonctionne encore bien malgré le tsunami. Sais plus si c'est le droit ou le gauche. M'en fous, de toutes façons je suis pas latéralisé... :fou:
fifi59 a écrit : D'ailleurs, une fois, tu as laissé échappé un truc... à propos des enfants... vous avez su les préserver. Comment avez vous fait? Les nôtres ne vont pas bien, et nous ne savons même pas leur parler...
Nous avons une séance à 4 début juin pour qu'elle nous aide...
Je sais pas comment on a fait... J'ai dû garder la tête froide. Et là, je me jette des fleurs (j'ai voulu me jeter par la fenêtre, c'est mieux de se jeter des fleurs :biere: ) je le dis sans vergogne, c'est pas grâce à madame: championne de l'omission et des mensonges. Aucun investissement pour elle sur ce point (à l'époque). Un entrainement intensif familialement cultivé doublé d'un sens du déni incredible !!!
C'est surtout moi qui ai dû serrer les dents... Sais pas comment j'ai fait.
Je dois être un vrai gentil au moral d'acier trempé dans de l'adamantium pur !!! :petard:
fifi59 a écrit :Si c'est pas un constat d'échec parental, qu'est ce donc... j'en ai honte...
C'est ce qui me fiche le moral en l'air aujourd'hui....
Je vais te dire qu'est-ce donc : T'es un peu dure avec toi. Et d'une, c'est pas TOI qui est à l'origine du désastre, et de deux, t'as fait ce que tu as pu avec ce que tu avais dans le ventre. Faut connaître la fin du film pour dire qu'il y a eu "échec". Moi je dirais c'est plutôt un raté (voilà, qu'est-ce donc). Mais on en fait tous plein.

Le plus grave c'est de pas le reconnaître. Tiens, ma beldoche par exemple ( :diable: ) : y a des principes éducatifs de merde qui ont vrillé la tête de mon épouse. Je les identifie. Ben... Elle va bien, elle a réglé ses problèmes avec son passé et elle voit pas le lien entre le fait que sa fille étouffe en permanence (ce qui l'amène à me tromper des fois, mais ça ça appartient pas à ma belmère :sad: ...) et la trop grande place qu'elle occupe dans sa vie affective. Ben ma beldoche est un cas grave. Un échec.

Toi tu te poses des questions. Kesdonk ? "C'est un raté" (aurait pu être un taré remarque :doute: ...)
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so78
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par so78 »

Vos posts ne donnent pas très envie d'une thérapie de couple... De toute façon pour moi, monsieur n'acceptera jamais par peur de se voir confronté à ses torts et encore culpabilisé. Il dit qu'il assume, mais non, il n'assume rien du tout. Même sa façon de me culpabiliser et de me manipuler pour se justifier quand il est pris en faute, il trouve cela logique, c'est pour se défendre dit-il.
Sans prétention, tu as toute mon admiration, chapeau bas. J'aimerais être capable d'avoir ton recul.
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Sans Prétention »

Je te remercie So, je suis flatté par ce compliment. Mais, il faut que je te l'avoue: à trop avoir du recul, j'ai failli tomber dans le ravin et me fracasser... Sans aucun espoir de remonter. Ouf !
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fifi59
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par fifi59 »

Ne te fracasse pas SP.... Sinon, j'appelle les pompiers!!!!
Eh!!! Tu sais que j'ai une formation pour les premiers secours!!!!
En théorie, je sais remettre en route un coeur qui s'est arrêté de battre. En théorie... faudrait que j'essaie sur moi avant de le faire subir aux autres... :mdr :mdr
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Sans Prétention
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Sans Prétention »

Tu sais faire rebattre les coeurs toi ? Effectivement, si le tiens repart c'est bon signe !!!

C'est marrant comme expression: "repartir"... Partir à nouveau ? Partir pour du nouveau ?

Je me gratte le menton avec le pinceau de l'interrogation du questionnement intérieur...
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Sans Prétention
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Re: Et un fidèle de plus : j'ai un mari vraiment infernal !

Message par Sans Prétention »

Il y a une magnifique inconnue dans mon salon. Elle a le geste ample et facile des princesses modernes. C’est une mère dévouée qui sourit au-dessus de mes enfants, légère, apaisante.

Je perçois en mon fort intérieur un sentiment de déjà vu, de déjà su. Je ne saurais compter le nombre de fois où son regard a avalé le mien de façon délicieuse. Perdu dans ce souvenir, je n’en finis plus de méditer entre le canapé de cuir noir qui trône au milieu du séjour façonné en cathédrale et la terrasse de la piscine qui vire au glauque, faute d’entretien. Je n’ai pas beaucoup de temps en ce moment.
Le travail m’entraine loin, hors de chez moi, et un ailleurs m’arrache à une partie de ma vie, la partie la plus douloureuse.

Penché sur le bassin artificiel de moins en moins chloré, je contemple au fond de l’eau les lambeaux de ces réminiscences obscures qui ont pile un an. Je me dis que je dois m’en occuper, mais pas tout de suite : ma tête s’encombre de rêves qui paralysent parfois mes élans, quand la douceur m'envahit.

Je sens mon être quitter les draps de la mort… Le linceul qui me couvrait la bouche et dansait jusque dans mes poumons avait un trou que je n'avais pas remarqué : la déchirure a la découpe parfaite d'un espoir de neuf. Ou peut-être est-ce moi qui, à force de pleurs et de cris intérieurs, ai réussi à scinder le voile mortuaire par le milieu. L'espace qui laisse entrer la lumière n'est pas grand, mais il s'élargit de jour en jour.

L'inconnue m’apporte mon rafraîchissement préféré du vendredi soir qu’il me semble partager avec elle depuis si longtemps déjà. C’est la même brune depuis bientôt quatorze ans, mais son identité m'échappe: je croyais l'avoir aimée jadis.
Elle est toujours aussi fraîche, presque froide, et toujours aussi désaltérante. Je caresse le contenant avant de le porter à mes lèvres et je ressens des perles glacées qui me glissent dans la gorge. Je suis là et las. Autre bière. Un temps, seul.
Je me sens revivre. Je préfère la boire, la bière sur les lieux de ma mise en bière. Et le vent me souffle sur le visage pendant que je frissonne devant les arbres de mon jardin devenu splendide car éphémère. Je pense à vendre. Quoiqu'il arrive... J'en peux plus de dormir dans ce lit infidèle de toutes façons. Je prends alors conscience que rien ne dure, mais que j'ai aussi besoin de sécurité.

Comme cette inconnue qui semble avoir partagé ma vie un temps, j'aime l'aventure, l'inattendu. Mais je ne m'obstine pas à vouloir couper au couteau la ceinture qui pourrait sauver ma vie en cas de crash. Je ne ressens rien de vivifiant à me lâcher des deux mains dans le n'importe quoi dansant dans les doigts espiègles d'un destin capricieux. Suis-je trop précis, méticuleux, malade, dans mes désirs les plus profonds ?

Mes enfants ont l’air heureux. Le premier avec lequel j’ai une connexion si particulière envahit la pièce de son silence artificiel, coiffé d’un casque qui le coupe de tout. A dix ans, il manipule la souris comme personne et commence ses premiers montages vidéo. Il a une idée en tête : créer sa chaîne Youtube. C’est agaçant et intéressant à la fois. Agaçant car il semble vouloir faire comme tous ses pairs. Je n’aime pas que mon fils soit absorbé par des pulsions grégaires. Je ne voudrais pas le voir un jour être confisqué de sa singularité dans ce monde que je ne saurais aujourd’hui qualifier de « beau ». Je voudrais lui apprendre à passer par-dessus le « syndrome du mouton » qui a aspiré sa mère jusque dans les bas-fonds d’une infidélité-réflexe qui dit qu’elle ne peut se sortir de ses angoisses qu’en cherchant des bras avec lesquels aucun contrat n’est signé, si ce n’est celui de la contrainte nulle des instants inconsistants, à l'endroit où se perd le beau de l’âme. Je voudrais qu’il apprenne à créer. Il commence à produire des petites histoires sur son écran. Intéressant.

La petite est sur son piano. Elle, en revanche, occupe l’espace sonore laissé libre. Sept ans. A l'âge de raison, elle improvise et se met à chanter. Elle compose… Comme son père !

Et son père, il « compose » avec cette famille qu’il aime de plus en plus fort. Mais qui est cette inconnue qui se déplace avec prestance dans son salon ?

Il perçoit en son fort intérieur un sentiment de déjà lu, de déjà bu.

Une histoire de trahison, un goût de poison que je parviens aujourd’hui à museler, tout comme j’ai muselé mes Cerbères intérieurs pour « être quelqu’un ». Quelqu’un de bien, même si je n’ai pas réussi tous les jours, même si j’ai cru en une toute puissance impossible. J'ai cru nous protéger, ma famille et moi, et elle, avec de l'amour. Il n'a pas suffi.

Elle me revient à l'esprit, l'inconnue. Nous nous sommes mariés, parait-il... Je ne la connaîtrais pas, je l’aurais voulu pour femme. Je ne la saurais pas capable de tant de détachement envers notre lien, je l’aurais voulu mère de mes enfants. Je la repositionne dans ma mémoire. Elle n’est plus à la même place. Toujours belle, mais son éclat a disparu derrière les éclats de nos constructions amoureuses abîmées.

Si nous nous quittons, j’aurai de la peine. Juste de la peine. Pas ce déchainement incontrôlé qui engloutit jusqu’à ce que tout l’être suffoque, enterré vivant sous la boue du sordide.
Je me sens capable d’aimer à nouveau. Et d’être aimé en retour, pour ce qui me traverse le coeur, ce qui me meut, m'agit dans le soleil qui m’appelle avec sa lumière. J’ai tout essayé. Rien à faire, mon esprit ne plie pas ; il rompra peut-être, mais je ne suis pas fait pour aimer avec approximation. Le sombre m'insupporte et tous ces écarts me ravitaillent en haine. Mais j'ai muselé mes Cerbères...

Belle inconnue, auras-tu cette force de redevenir celle qui s'est ouverte à moi il fut un temps ?
Aurai-je la force, le courage, de redevenir l'amoureux constant que je m'étais juré d'être ?
Si tu n'en as pas la force, ne lutte pas. Je ne veux pas que tu (te) fasses mal, que tu luttes contre ta nature... Je reconstruirai ailleurs.
Et si moi je n'en ai pas la force, ce ne sera pas un échec, mais le début de quelque chose d'autre.
Sans rancune. Sans haine.

Le temps ne m'oppresse pas, j'ai acquis une sérénité intérieure héritée de mes plus beaux souvenirs d'amour, mais ailleurs m'appelle, de plus en plus fort... Tu n'entends pas sa voix ? Seras-tu à sa hauteur, au-delà de tes horizons étouffés ?
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