Oui et non. il y a trois ans, ils m'avaient interpellé justement à propos de leur fille. Elle a des problèmes de tendance parano depuis fort longtemps. ça se traduit par une crainte démesurée des autres. On avait eu à l'époque une vrai discussion sur le problème de fond.Ricochette a écrit :Dom, tu sens bien que le vent tourne, ne serait-ce qu'au travers des réactions de tes beaux-parents.
C'est des gens bien. Ils vont faire la part des choses avec le temps.
Et ils ne peuvent probablement pas aborder le sujet tant qu'elle est dans leur maison, ou même devant mon fils, qui est chez eux également.Je ne vais pas les mettre dans une situation embarrassante.
En plus, c'est leur fille, ils se doivent de la soutenir.
Si on arrive pas a recoller les morceaux avec mon épouse, elle aura besoin de soutien, et vu qu'elle n'a pas d'amis(es) il ne lui restera que ses parents pour parler.
Tant pis si je passe pour le vilain petit canard pour l'instant. Je m'en remettrai.
Mais ça fait un peu bizarre quand même. Hier soir, quand j'ai appelé, mon fils était prenait un bain. Et bien personne n'a décroché.Pas cool.
Ils étaient tous devant la télé.
C'est ce qui me fait penser qu'ils ont ce comportement devant ma femme.
Ricochette a écrit :Elle reviendra oui, forcément, un jour mais calmée ou énervée, quel que soit son état, tu la connais très versatile et impulsive surtout.
Plus j'avance dans mes réflexionsde "célibataire", plus je comprend sa façon de voir les choses. Je crois.
Ma psy m'a dit (et je pense qu'elle n'a pas tord) que ses accès d'humeur à mon égard sont une forme d'expression de son amour. Elle pense qu'elle m'aime encore du coup.
J'ai tendance à croire ça, sinon, elle serait partie depuis longtemps. Les hommes ont du mal à quitter. Les femmes moins, soit disant.
Donc, partant du principe qu'elle m'aime encore, ses incessants vas et viens veulent dire quelque chose.
Je me demande si elle ne s'interdit pas inconsciemment de m'aimer.
Pour se mettre à l'abri d'une éventuelle rechute de ma part peut-être.
Elle a beaucoup de mal à faire confiance. Ma dépression a du la déstabiliser dans cette confiance qu'elle me portait, obligatoirement.
Auquel cas ce ne serait qu'une manœuvre pour se protéger ELLE.
C'est pas pareil à interpréter que si elle m'en voulait de quelque chose.
Quand on est en couple, ont a parfois des comportements blessants envers l'autre. C'est souvent des choses ou des petits griefs qu'on exprime de façon maladroite, parce qu'on a pas toujours les mots pour le dire.
Pas CONTRE l'autre, mais pour dire "je ne suis pas content de ce que tu penses, ou de ce que tu as fait"
Et puis on passe à autre chose avant d'avoir pu trouver le temps ou la volonté d’éclaircir ce qu'on voulait exprimer.
Ça se produit aussi parfois avec des amis qu'on peut avoir de longue date. On est pas toujours en phase parfaite.
La plupart du temps, on tire un trait dessus, on comprends que ce n'était pas intentionnel, et on efface l'ardoise.
Le problème avec la parano de mon épouse, c'est qu'elle n'arrive pas à effacer cette ardoise. Ce n'est pas sa faute, c'est la maladie qui la rends comme ça.
Normalement, ce serait le boulot de son psychiatre de le faire. Elle y va régulièrement depuis quinze ans.
Ce n'est pas normal qu'elle me reproche un de mes comportement qui date d'il y a huit ans.
Elle m'a dit récemment qu'un jour, pendant qu'elle était enceinte j'avais été faire les courses, et qu'une fois que je les avaient descendues de voiture, je lui avait laissé les ranger. Alors qu'elle était enceinte de plus de 6 mois.
Je n'ai aucuns souvenirs de ça. Il est tout à fait possible que je l'ai fait. Je ne peine pas à admettre que ce n'était pas un comportement très cool de ma part.
J'ai clairement manqué d'attention à son égard. Mais si j'ai fait ça, je n'avait certainement pas la volonté de la blesser.
Je faisait mon travail et la rénovation de la maison à l'époque. Des travaux de rénos assez lourds. Je bossait comme un fou au moment.
J'ai n'ai peut-être pas pris le temps de le faire, simplement parce que je tenais à avancer dans les travaux avant la naissance de notre enfant.
Mais quoi qu'il en soit, on ne divorce pas pour ça!!!
C'était le boulot de son psy de lui expliquer. Venant de moi, ça ne fait pas pareil. Je suis celui qui l'a offensé à ses yeux, elle ne me croira donc pas dans mon explication.
Je suis persuadé que son psy n'est pas vraiment à la hauteur. Depuis le temps qu'elle y va, il la laisse venir sans qu'elle ne travaille sur ces choses. Un peu comme si tu emmènes ta voiture chez le garagiste et qu'il te laisse repartir avec ta panne.
Ma femme a sa part. Elle refuse aussi d'entrer en profondeur dans cette thérapie pour résoudre son problème.
La parano est un problème psy qui peut être assez hard . Elle peut malgré tout, en étant suivie de façon constante et avec un traitement, le vivre "bien".
Elle a probablement peur de s'affronter elle même.
J'arrive à comprendre ça. Mon problème était plus "basique" et pourtant certaines séances m'avaient mis la tête en vrac. Ce n'est pas facile.
Je comprends qu'elle puisse avoir peur de perdre pied.
Mais si en plus elle ne résous pas les problèmes qui peuvent se présenter au cours d'une vie (on en a tous) ça ne peut pas bien se passer.
Si elle accumule tout sans arrêt, c'est sur que le jour ou ça va péter, ça fait être terrible. Genre cocotte minute, la pression monte éternellement.
Et si elle refuse l'aide de tout le monde.....Comment faire?
Pour l'instant, je n'ai pas de solution.Et je ne me sens pas assez solide pour l'affronter si elle explose.
Elle peut aller jusqu’à tenter de se suicider. Je ne veut pas provoquer cet état en faisant une maladresse.
Je souhaite que le calme revienne en elle, que ce temps de pause lui soit profitable pour faire retomber la pression.
Pour nous peut-être, mais surtout pour elle, qu'elle ne se mette pas en mode vrille.
Comme ça on est au moins deux...Ricochette a écrit :Tout ça me laisse dubitative.
Pas facile à dénouer tout ça.
Frustrant ce sentiment d'impuissance.
Oui et non, encore une fois. Je vais nettement mieux depuis que je vous côtoie.Sans Prétention a écrit :tu n'arrives pas à prendre la bonne décision pour toi-même.
A force de comprendre comment ça fonctionne pour les autres, je me suis appliqué le traitement.
Mais c'est certain que c'est plus facile à dire qu'a faire.
D'un coté, mon cerveau a retrouvé une partie de ses facultés d'analyse. Bon. Pas mal. Je me retrouve donc en capacité de comprendre quelque petites choses, aidé par vous (dont toi SP! )
1)Je ne vais plus vers elle, promis juré.
2) Je l'aime. Et à ce titre, je lui pardonne ma paire de cornes.C'est moins grave, à travers mes yeux, que certains comportements névrotiques que j'ai pu lire ici ou là. En plus c’était une relation à distance, donc moins d'implication sentimentale à priori. Discutable malgré tout au su de sa tendance parano. Si elle n'avait pas peur de faire confiance à autrui, peut-être m'aurait-elle trompée avec un voisin, un collègue...Supposition dont je ne tiens pas compte.
3)Je suis POUR la reconstruction. Elle m'aimerait, d'après ses messages "subliminaux".
4)Elle manque de repères, son comportement aléatoire le prouve.
5) Sa confiance en moi est retombée à cause de cette dépression. On ne fait pas une dépression dans le but de nuire aux autres. Je l'ai subie, pas décidé sciemment. Je ne peut rien faire. C'est à elle de comprendre, d'accepter. Pour ça, elle devra peut-être faire ce travail qu'elle repousse depuis si longtemps.
6) Elle ne fera pas ce travail qu'elle repousse depuis si longtemps pour moi. Pour elle, elle ne le fait déjà pas.
Et puis il y a mon cœur qui s'exprime aussi.
Je l'aime.
Je lui pardonne de m'avoir fait mal avec cette histoire.
Je lui pardonne de douter de moi.
Je lui pardonne ses sautes d'humeur.
Je n'ai pas envie qu'on se fasse du mal si on décide de se séparer.
Je n'ai pas envie qu'elle m'en fasse baver avec mon fils.
Je n'ai pas envie de la voir malheureuse.
Je n'ai pas envie de la voir en colère.
J'ai juste envie de la voir joyeuse, souriante, amoureuse.
Et tant pis si elle n'a pas d'amis, je lui prêterait les miens.
Et si elle ne peut pas voir mes sœurs, et bien on s'arrangera, j'irai les voir sans elle.
Et si elle est bordélique, et bien je m'en fou, je rangerai.
Et si elle a encore mal, et bien je lui ferait un massage.
Et si on doit se quitter, et bien on se séparera.
Et si je dois pleurer, et bien je pleurerais.
Et si je dois m'en remettre, et bien ce sera dur.
Chienne de vie.
Je disait l'autre jour une chance sur un milliard. Je ne suis peut être pas si loin finalement.
Ça vaut le coup d'essayer.
Mais pas à n'importe quel prix, ça, c'est acquis!
Ricochette a écrit :En tous cas, sache que nous, nous sommes toujours là pour t'épauler.
Je vais mieux, mais comment soutenir que ça dure éternellement?Sans Prétention a écrit :Dans ce long cheminement, on est là pour te soutenir comme le dit Ricochette.
Je ne veut pas abuser de votre bonté, de votre gentillesse, ni user votre capital empathie, mais je vous ferai signe plutôt que de sombrer à nouveau.
Ça fait trop mal d'avoir mal.
Désolé du pavé, je suis solo, je gamberge un peu du coup...