Le couple libre peut-il fonctionner ?
Posté : lun. 10 juil. 2017 09:45
Aimer ailleurs tout en étant en couple : la relation libre, qui n'impose pas la fidélité, permet-elle l'engagement ? Rend-elle heureux, sans que la jalousie finisse petit à petit par créer le doute chez l'un des partenaires ?
Certains en rêvent, d’autres n’en voient pas l’intérêt ou n’y croient pas, toujours est-il que le couple libre fait parler de lui. Au-delà du fantasme, quels sont les réalités humaines et les sentiments qui s’y rattachent ? Éléments de réponses avec Jean-Claude Piquard, sexologue clinicien.
Souvent une source de souffrances
« En théorie, oui, le couple libre peut fonctionner, mais en pratique le couple libre devient souvent source de souffrances », prévient d’office le sexologue lorsqu’on lui pose la question qui est aussi le titre de cet article.
Pourtant, et comme nous l’a rappelé Jean-Claude Piquard, en l’état actuel des connaissances, aucun argument scientifique ne permet de justifier le couple stable et fidèle, et donc rien n’empêche le couple libre de proliférer. Il n’y aurait, a priori, pas mort d’homme/de femme à aller butiner ailleurs quand bon nous semble.
« D’ailleurs, la stabilité du couple dans le temps a été progressivement altérée depuis la fin du XXe siècle : les divorces et séparations sont plus nombreux et le nombre de partenaires sexuels augmente. Avant la première relation stable, les hommes comme les femmes ont vécu statistiquement trois relations courtes. »
La jalousie peut survenir après de nombreuses années de couple libre
Alors c’est quoi le problème si rien ne s’oppose à ce que des couples ne soient pas sexuellement exclusifs ? Pourquoi se pose-t-on encore la question de savoir si, oui ou non, ce type de relation va fonctionner, et qu’est-ce que ça peut bien faire ?
« À part la nécessaire prévention des infections sexuellement transmissibles (IST), aucune contrainte ne semble s’opposer à ce mode de vie, c’est vrai. Pourtant, un danger guette sournoisement les partenaires : la jalousie qui s’accompagne, hélas, de violentes souffrances. Personne n’est à l’abri, même après de nombreuses années de couple libre sans incident. »
Pour rappel, le dictionnaire Larousse définit la jalousie comme un « vif attachement à quelque chose : garder un secret avec une extrême jalousie. Sentiment fondé sur le désir de posséder la personne aimée et sur la crainte de la perdre au profit d'un rival : être torturé par la jalousie. Dépit envieux ressenti à la vue des avantages d'autrui. »
Garder le secret sur ses infidélités
À titre d’exemple, on peut citer Catherine Millet qui, dans son premier livre intitulé La Vie sexuelle de Catherine M., a dévoilé sa très grande liberté sexuelle. « Dans son second livre, Jour de souffrance, elle ne comprend pas comment elle est à son tour victime des affres de la jalousie », raconte le sexologue, aussi régulièrement témoin (exclusif !) des infidélités de ses patients.
« En consultation, lorsqu’un ou une patiente me parle de son infidélité, je lui conseille de garder le secret. C’est probablement le seul conseil comportemental que je donne. En effet, le plus souvent, j’aide le patient à faire son propre choix, comme être ou ne pas être infidèle, là, moi, je ne me prononce pas.
Mais révéler son infidélité à son partenaire, c’est le faire souffrir alors qu’il n’a pas la responsabilité de cette infidélité. Je fais souvent allusion au jeu de la patate chaude, que personne ne veut garder car elle brule les mains. Le secret de l’adultère est également lourd à porter, ce n’est pas une raison pour le faire porter à son conjoint et ainsi très probablement le faire souffrir », confie Jean-Claude Piquard avant de se questionner : « Est-ce que les générations futures inventeront un nouveau couple libre sexuellement et sans jalousie ? ».
Et les polyamoureux alors ? « Certes, quelques militants prêchent pour le polyamour mais ils semblent aujourd’hui très minoritaires. » Qui vivra verra…
Source
Certains en rêvent, d’autres n’en voient pas l’intérêt ou n’y croient pas, toujours est-il que le couple libre fait parler de lui. Au-delà du fantasme, quels sont les réalités humaines et les sentiments qui s’y rattachent ? Éléments de réponses avec Jean-Claude Piquard, sexologue clinicien.
Souvent une source de souffrances
« En théorie, oui, le couple libre peut fonctionner, mais en pratique le couple libre devient souvent source de souffrances », prévient d’office le sexologue lorsqu’on lui pose la question qui est aussi le titre de cet article.
Pourtant, et comme nous l’a rappelé Jean-Claude Piquard, en l’état actuel des connaissances, aucun argument scientifique ne permet de justifier le couple stable et fidèle, et donc rien n’empêche le couple libre de proliférer. Il n’y aurait, a priori, pas mort d’homme/de femme à aller butiner ailleurs quand bon nous semble.
« D’ailleurs, la stabilité du couple dans le temps a été progressivement altérée depuis la fin du XXe siècle : les divorces et séparations sont plus nombreux et le nombre de partenaires sexuels augmente. Avant la première relation stable, les hommes comme les femmes ont vécu statistiquement trois relations courtes. »
La jalousie peut survenir après de nombreuses années de couple libre
Alors c’est quoi le problème si rien ne s’oppose à ce que des couples ne soient pas sexuellement exclusifs ? Pourquoi se pose-t-on encore la question de savoir si, oui ou non, ce type de relation va fonctionner, et qu’est-ce que ça peut bien faire ?
« À part la nécessaire prévention des infections sexuellement transmissibles (IST), aucune contrainte ne semble s’opposer à ce mode de vie, c’est vrai. Pourtant, un danger guette sournoisement les partenaires : la jalousie qui s’accompagne, hélas, de violentes souffrances. Personne n’est à l’abri, même après de nombreuses années de couple libre sans incident. »
Pour rappel, le dictionnaire Larousse définit la jalousie comme un « vif attachement à quelque chose : garder un secret avec une extrême jalousie. Sentiment fondé sur le désir de posséder la personne aimée et sur la crainte de la perdre au profit d'un rival : être torturé par la jalousie. Dépit envieux ressenti à la vue des avantages d'autrui. »
Garder le secret sur ses infidélités
À titre d’exemple, on peut citer Catherine Millet qui, dans son premier livre intitulé La Vie sexuelle de Catherine M., a dévoilé sa très grande liberté sexuelle. « Dans son second livre, Jour de souffrance, elle ne comprend pas comment elle est à son tour victime des affres de la jalousie », raconte le sexologue, aussi régulièrement témoin (exclusif !) des infidélités de ses patients.
« En consultation, lorsqu’un ou une patiente me parle de son infidélité, je lui conseille de garder le secret. C’est probablement le seul conseil comportemental que je donne. En effet, le plus souvent, j’aide le patient à faire son propre choix, comme être ou ne pas être infidèle, là, moi, je ne me prononce pas.
Mais révéler son infidélité à son partenaire, c’est le faire souffrir alors qu’il n’a pas la responsabilité de cette infidélité. Je fais souvent allusion au jeu de la patate chaude, que personne ne veut garder car elle brule les mains. Le secret de l’adultère est également lourd à porter, ce n’est pas une raison pour le faire porter à son conjoint et ainsi très probablement le faire souffrir », confie Jean-Claude Piquard avant de se questionner : « Est-ce que les générations futures inventeront un nouveau couple libre sexuellement et sans jalousie ? ».
Et les polyamoureux alors ? « Certes, quelques militants prêchent pour le polyamour mais ils semblent aujourd’hui très minoritaires. » Qui vivra verra…
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