La vie d'une cocue après une rupture

La découverte de l’infidélité est une expérience traumatique. Il est souvent difficile d’être objectif lorsque nous traversons des situations déstabilisantes. Parlons en sans complexe.

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Lou
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Re: La vie d'une cocue après une rupture

Message par Lou »

Et bien, Dakota, je vois que tu as "dégusté" comme on dit. Cette femme était froide, calculatrice, matérialiste, manipulatrice et très narcissique. Dure est la chute quand on se rend compte avoir donné son amour et sa confiance à ce type de personnes.

Il faut du temps pour faire le deuil de cet amour donné à mauvais escient. Je n'ai pas eu le temps pour ça, il a réussit à me priver de ce passage indispensable à la reconstruction. Je suis toujours dans l'affrontement et d'essayer de parer ces coups bas et destructeurs.

Mon but : essayer de ne pas être trop "abîmée" quand j'en sortirai, pour avoir une vie, digne de ce nom, après tout ça.

J'ai pris un rv avec une psychothérapeute pour avoir une aide (rv en avril) supplémentaire. Ma force est ma détermination. Mais, comme le dit Ricochette, je me rends bien compte que abandonnée n'est pas signe de lâcheté, juste une question de pouvoir se donner l'espoir de vivre autre chose et d’échapper à ses manipulations et coups bas.

Merci pour l'aide que tu me proposes. Ça fait chaud au coeur. Et, ça fait du bien aussi de savoir qu'après tout ce que tu as vécu, tu as réussi à te reconstruire et à aimer à nouveau, à avoir une famille. Ça donne beaucoup d'espérances.

Merci
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jaguarboy
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Re: La vie d'une cocue après une rupture

Message par jaguarboy »

Dakota a écrit :Je l'ai été, en effet, et ça m'aura marqué à vie, car Madame ne manquait ni de toupet, ni de cruauté. Six ans de relation marquée du sceau de l'infamie. Des réunions, tard le soir, au bureau. Des formations le week-end. Un portable qui ne capte pas. Une sœur soi-disant dépressive, qu'il fallait aider régulièrement (et qui était complice de mon ex, puisqu'elle l'accueillait avec ses amants, chez elle, allant jusqu’à lui prêter sa chambre et son lit, afin de garantir tout le confort nécessaire aux amants en chaleur). Des réunions d’anciens lycéens à l’autre bout de la France. Des nuits entières passées sur l'ordinateur, "pour le travail". J’en passe et des meilleures... Elle était très forte, et jamais en mal d'inspiration pour inventer des mensonges.

Et lorsque le pot-aux-roses est découvert (parce que l'amant du moment téléphone sur le fixe et que je décroche !), un soir de novembre 2002, une demande : "Je vais partir, mais j’ai besoin de rester à la maison encore deux ou trois mois, le temps de me faire muter à Lyon ou à Paris. Bien sûr, je peux prendre un appartement si tu y tiens, mais les loyers sont chers, tu comprends ! Et je tiens à sauvegarder mes économies." Véridique ! Ce soir-là, je suis venu au monde une seconde fois, dans la douleur ; une douleur qui vous tenaille, qui vous torture, qui vous ronge. Elle a fait ses bagages.

J'ai mis trois ans à me reconstruire, à raison d'une séance chez une psy chaque semaine, quand ce n'était pas deux. J'ai travaillé sur moi, je me suis "découvert". Aujourd'hui, je suis marié, et j'ai trois enfants, dont un qui n'est pas de moi, mais que j'aime comme un fils. Tout va bien. Il n'en demeure pas moins que je garde une sensibilité exacerbée pour ces affaires de cocufiage.
Ça me rappelle quelqu'un, ça... Mais c'est derrière moi.
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Lou
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Re: La vie d'une cocue après une rupture

Message par Lou »

Je pense que l'on ne s'en sort jamais vraiment indemne.

Le principal est de savoir, au travers de vos posts, qu'il y a une vie après ça.

C'est la chose qui m'aide le plus et qui doit aider beaucoup qui nous lisent. Car, l'espoir d'un avenir meilleur est d'une richesse inimaginable.

Nous sommes, peut-être "plus lent" que nos cocufieurs (cocufieuses), mais peu importe le temps. Le temps est élastique et relatif, n'est-ce pas ?

Merci à vous,
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Ricochette
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Re: La vie d'une cocue après une rupture

Message par Ricochette »

Lou a écrit :Car, l'espoir d'un avenir meilleur est d'une richesse inimaginable.
Une vie sans projet ni espoir est déprimante...à mourir.
Il faut y croire qu'il y a un après, nombreux sont ceux qui nous l'ont prouvé. Mais il faut déjà passer par certaines étapes incontournables.
Personnellement, je suis très optimiste sur l'avenir et je commence à en mesurer les bienfaits croissants depuis mon départ.
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jaguarboy
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Re: La vie d'une cocue après une rupture

Message par jaguarboy »

Lou a écrit :Je pense que l'on ne s'en sort jamais vraiment indemne.
On ne guérit pas, on apprend à vivre avec.
Lou a écrit :Le principal est de savoir, au travers de vos posts, qu'il y a une vie après ça.

C'est la chose qui m'aide le plus et qui doit aider beaucoup qui nous lisent. Car, l'espoir d'un avenir meilleur est d'une richesse inimaginable.

Nous sommes, peut-être "plus lent" que nos cocufieurs (cocufieuses), mais peu importe le temps. Le temps est élastique et relatif, n'est-ce pas ?
Nous ne sommes pas plus lents. Tout d'abord, nos cocufieurs ont un temps d'avance. Ils ont eu le temps de maturer leur petites affaires dans notre dos. Puis, dans une sorte de cacophonie, ils tentent de garder une longueur d'avance, comme des collégiens qui comptent leurs conquêtes.

La fable du lapin et de la tortue.
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Ricochette
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Re: La vie d'une cocue après une rupture

Message par Ricochette »

jaguarboy a écrit :Nous ne sommes pas plus lents. Tout d'abord, nos cocufieurs ont un temps d'avance. Ils ont eu le temps de maturer leur petites affaires dans notre dos.
Ils me répugnent au plus haut point. J'en croise à la pelle qui n'ont aucune vergogne.

Mais le temps finit par les rattraper, comme le futur ex...!!! Ils deviennent alors agressifs lorsqu'ils se font doubler sur la ligne blanche ou lorsqu'on parvient à leur prouver tout l'intérêt qu'on leur porte par le mépris et l'ignorance. Ca les rend furieux, ils en arrivent à faire n'importe quoi, même à se tirer une balle dans le pied.
L'intelligence des bigorneaux quoi!
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jaguarboy
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Re: La vie d'une cocue après une rupture

Message par jaguarboy »

Là encore, ça me dit quelque chose...
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Dakota
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Re: La vie d'une cocue après une rupture

Message par Dakota »

Bonjour,

Franchement, je ne pense pas que nous soyons plus lents ; en réalité, nous faisons un travail sur nous, qui prend du temps et qui nous coûte psychologiquement et affectivement, alors qu'eux n'en font aucun ou l'ont déjà fait, en partie du moins. On ne peut donc pas comparer selon moi. Cette tragédie, une fois découverte et pleinement assimilée, nous donne l'occasion d'évoluer (si on le souhaite et si on le peut). Pour eux, ce n'est qu'un accident de parcours : "ils se sont faits attraper, et voilà tout. La faute à pas de chance" ; souvent, celui ou celle qui trompe entretient un sentiment de supériorité à l'égard de son ou de sa conjoint(e), ce qui lui permet d’ailleurs de faire ses petites affaires sans forcément avoir mauvaise conscience ("j'ai bien le droit de vivre quand même, hein ! Et puis, on ne vit qu'une fois !"). À mon sens, outre quelques contrariétés matérielles liées à une séparation ou à un divorce, ils ou elles se disent après coup que "c'était écrit", "inévitable", ce qui leur permet de s'excuser eux-mêmes et de cultiver leur estime de soi, en se plaçant aussi, pour certains, dans le camp des "victimes". C'est un déni, bien sûr, mais qui leur permet de passer le cap et de ne surtout rien changer à leur fonctionnement ; c'est si confortable. Et comme on le sait, les mêmes causes produisent souvent les mêmes effets...

Oui, Lou, soyez-en certaine, il existe une vie après. Pour ma part, je suis sorti grandi de mon histoire. J’ai beaucoup appris sur moi : à me respecter, à m’aimer, à me faire confiance, à m’écouter, à cultiver mon instinct, à déchiffrer les comportements et les attitudes des autres. Le résultat a d’ailleurs été surprenant ; en quelque temps, malgré les années qui avaient passé (et quelques kilos en plus, mais chut), j’étais devenu quelqu’un d’attirant et qui était très sollicité, y compris par des femmes mariées ! J’ai toujours refusé de vivre quoi que ce soit avec ces dernières : question de principe ! Puis j’ai rencontré ma future épouse. Je lui ai tout de suite fait confiance. Il était hors de question de me montrer soupçonneux à son égard : elle n’était pas "l’autre" et n'avait donc pas à "payer" pour elle !

Ai-je oublié mon histoire passée ? Non, c’est indélébile et j’y pense parfois ; la preuve en est, je suis sur ce forum. Ça aura été une leçon de vie. Et c’est ce que je souhaite dire à celles et ceux qui pourraient me lire ici : oui, il y a une vie après et s’accrocher à son couple n’est pas toujours la solution.

Allez, Lou, courage !
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Ricochette
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Re: La vie d'une cocue après une rupture

Message par Ricochette »

Dakota a écrit :s’accrocher à son couple n’est pas toujours la solution.
Mais en décrocher oui, assez souvent.
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jaguarboy
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Re: La vie d'une cocue après une rupture

Message par jaguarboy »

Ricochette a écrit :Mais en décrocher oui, assez souvent.
Je confirme, c'est en général ce qui fonctionne le mieux.
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Dakota
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Re: La vie d'une cocue après une rupture

Message par Dakota »

Oh que oui...
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Re: La vie d'une cocue après une rupture

Message par jaguarboy »

C'est d'ailleurs étrange car, dans un premier temps, on s'accroche à ce couple à la dérive. On ne veut pas le perdre, on tente de se raccrocher...

Et lorsque l'on voit que ça continue en douce, que les mensonges sont toujours de mise, que soi même, on ne peut vivre en compagnie d'une personne qui vous a copieusement roulé dans la farine, on laisse tomber.

Et c'est bien mieux ainsi, même si le chemin est bien long...
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Re: La vie d'une cocue après une rupture

Message par Ricochette »

jaguarboy a écrit :C'est d'ailleurs étrange car, dans un premier temps, on s'accroche à ce couple à la dérive. On ne veut pas le perdre, on tente de se raccrocher...
Nous sommes nous-même interloqués par notre acharnement à vouloir sauver ce qui ne l'est pas. C'est assez déroutant car c'est une évidence criante que l'on refuse d'admettre. On s'englue, on s'enlise et on s'humilie même aux yeux de l'adversaire qui se délecte de ce constat. Il jubile tant que ça marche.
Il ne faut pas leur offrir ce plaisir jubilatoire et sauver sa peau et ce qu'il nous reste comme honneur qu'ils n'ont pas sali..
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Re: La vie d'une cocue après une rupture

Message par jaguarboy »

Ricochette a écrit :Nous sommes nous-même interloqués par notre acharnement à vouloir sauver ce qui ne l'est pas. C'est assez déroutant car c'est une évidence criante que l'on refuse d'admettre. On s'englue, on s'enlise et on s'humilie même aux yeux de l'adversaire qui se délecte de ce constat. Il jubile tant que ça marche.
Il ne faut pas leur offrir ce plaisir jubilatoire et sauver sa peau et ce qu'il nous reste comme honneur qu'ils n'ont pas sali..
C'est bien ça : avec le recul, une fois passé un cap, on peut alors constater ce que tu décris si bien. Cela m'a propulsé pour aller de l'avant et reprendre en main le cour de ma vie.
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Re: La vie d'une cocue après une rupture

Message par Lou »

Coucou tout le monde,

Vous êtes tellement dans le vrai. Il suffit de comprendre qu'il faut lâcher ces personnes infidèles pour comprendre que notre vie est ailleurs. Même si le chemin est long et douloureux, il le faut. Je ne parle pas d'une infidélité d'un soir, je peux comprendre alors qu'on puisse pardonner, avec cette vigilance d'une éventuelle prochaine fois. Si elle ne se reproduit pas, je comprends certains(certaines) sur ce site de vouloir continuer.

Mais, nous, les cocus à répétition, entourés de mensonges, de faux semblants, de tromperies, de faux messages d'amour, nous ne le pouvons pas au détriment de notre propre vie et de notre propre moi.

Et qu'elle est la personne la plus importante de notre vie que nous même. Nous ne méritons pas de vivre notre vie en la basant sur une surveillance de l'autre, sur la souffrance, le désespoir.

Est-ce les vacances ? La roue qui tourne ? le temps qui passe ? Je ne sais pas et peu importe, finalement. Je sens en moi une reconstruction. Je me sens bien, sereine, calme, posée, comme je ne l'ai pas été depuis près de 5 ans (4 ans de vie tumultueuse avec cet infidèle psychotique auquel je décerne une médaille d'or) et près de 9 mois à faire face à ses attaques, ses menaces pour m'en libérer.

Mon indifférence dépasse le terme. C'est plus que ça. Même plus de colère ou de peur quand je le croise au travail, juste une "merde" pour moi. C'est moche et ça pue, c'est tout. Et quand je l'ai dépassé, il est déjà oublié. Une "merde" disparaît rien que par ses propres bactéries.

Je ne suis pas folle pour autant. Je reste vigilante, mais une vigilance à laquelle je me suis tellement habituée depuis 9 mois qu'elle ne me coûte plus en énergie.

Je me fixe plutôt sur tout autre chose. Les rosiers qui bourgeonnent, un oiseau qui chante à 7 h, le gibier que je croise quand je vais au travail, le matin, ma petite fille à venir en mai, les projets de faire des travaux chez moi, le sport, mes enfants, les sorties... Finalement, il y a tellement de belles choses à vivre intensément et sur l'instant présent.

En fait, je vous ai lu et j'ai réfléchi : nous ne sommes pas plus lent, vous avez raison. On avance petit pas par petit pas dans une reconstruction. Ils (elles) avancent vite mais sur un tapis de joggeur. Bref, ils (elles) font du surplace. Un jour, à cet homme insignifiant qui m'insultait et me provoquait en me disant qu'il allait rencontrer mieux que moi, je lui ai dit : "ton futur ressemblera à ton passé". Le fait est qu'il a beau multiplier les rencontres, les présentations de nouvelles pom pom girls à l'usine.... il est toujours seul. Je ne m'en réjouis même plus. C'est sa vie, c'est tout.

Et la mienne (la vôtre) est ailleurs. C'est tout. A nous d'en donner la tonalité, le rythme.

ps) à mon travail, aucun retour de ce que j'ai déposé auprès de la Médecine du travail. Tout le monde fait comme si...... de rien n'était (ha, le monde du travail : on ne parle pas de pb donc il n'y a pas de pb -politique de l'autruche, quoi !). Je n'y comprends rien. Mais, finalement, c'est que l'autre n'ose même plus s'adresser à moi, ne fait plus exprès de me croiser ou ne m'attend pas partout ou je vais. Et rien que ça, pour moi, c'est encore une bataille pour ma liberté de gagnée.
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