Victime d'un MPN et/ou d'un conjoint violent?

La découverte de l’infidélité est une expérience traumatique. Il est souvent difficile d’être objectif lorsque nous traversons des situations déstabilisantes. Parlons en sans complexe.

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Ricochette
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Victime d'un MPN et/ou d'un conjoint violent?

Message par Ricochette »

Il nous est souvent bien difficile de répondre à la question: Pourquoi sommes-nous restés aux côtés d'un conjoint MPN et/ou violent?
Le syndrome de Stockholm peut être l'un des éléments de réponse.

Vous avez un proche sous l’emprise d’un manipulateur et vous essayez de lui en faire prendre conscience. Malgré toutes vos tentatives pour lui faire ouvrir les yeux, votre proche prend la défense de ce manipulateur. Cela vous semble incroyable ?
Pourtant c’est une situation fréquente. L’explication, c’est que votre ami est atteint de ce qu’on appelle le « Syndrome de Stockholm ».
C’est vrai, si vous en avez déjà entendu parler, le terme « syndrome de Stockholm » est utilisé à la base pour décrire une situation particulière qu’on retrouve dans les prises d’otages. Mais on peut le généraliser : le « syndrome de Stockholm » se retrouve plus généralement chez une personne victime d’un agresseur. Ici, l’agresseur c’est le manipulateur.

Le « syndrome de Stockholm », c’est quoi exactement ?
Dans le cas d’une prise d’otages, on a constaté que les otages avaient tendance à développer certains liens avec les personnes qui les retiennent prisonniers. Ces liens, ça peut être :
-de l’empathie (ils vont se mettre à la place de leurs ravisseurs et chercher à comprendre leurs motivations)…
-de la sympathie…ou de la contagion émotionnelle (les ravisseurs vont transmettre leurs propres émotions à leurs victimes)…

Comment peut-on expliquer le syndrome de Stockholm ?
L’explication, c’est que, que quand une victime est coupée du monde, et affaiblie, elle développe de la confiance pour son agresseur. Puis de la gratitude.
La victime perd peu à peu son sens critique.
Par ailleurs, la victime agit par instinct de survie. Inconsciemment. Elle pense en effet que si elle s’attire la sympathie de son agresseur, elle pourra contrôler les émotions de celui-ci. De cette façon la victime pense se protéger : peut-être que l’agresseur l’épargnera.
Ce contrôle n’est en fait qu’une impression. Ce n’est pas parce que la victime se croit hors de danger, qu’elle l’est réellement.
En agissant ainsi la victime se protège de l’angoisse du danger, mais pas du danger lui-même. Le danger, lui, est toujours réel.

Pour que le syndrome de Stockholm puisse apparaître, il y a plusieurs conditions à réunir. Parmi lesquelles :
-L’agresseur doit être capable de justifier ses actes aux yeux de sa victime…D’où la confusion créée par un manipulateur dans l’esprit de sa victime.
-Les victimes potentielles ne connaissent pas l’existence du syndrome de Stockholm…L’une des premières armes d’un manipulateur, c’est l’ignorance de sa victime à propos des mécanismes de manipulation.

A quoi ressemble le syndrome de Stockholm chez les victimes d’un manipulateur ?
Dans le cas où l’agresseur est un manipulateur, celui-ci va :
-isoler sa victime (déménagement ; il fait couper les ponts avec la famille, les amis ou le travail, etc.)…
affaiblir sa victime en développant chez elle la peur, le doute, la confusion, la culpabilité, etc... Il pourra aller jusqu’à la priver de sommeil (la réveiller en pleine nuit, etc.)…
-faire épouser sa propre logique à sa victime (une fois que sa victime sera pleine de doutes et de confusion)…
-présenter les aides extérieures comme des agressions…

En effet, dans une prise d’otage, les forces de l’ordre représentent un « danger » potentiel pour les otages, dans la mesure où la relation ravisseurs-otages peut souffrir d’une intervention des forces de l’ordre…
Dans le cas d’un manipulateur, un proche qui veut aider la victime représente aussi un danger potentiel… au même titre que les forces de l’ordre…

De son côté, la victime va :
-toujours chercher à satisfaire le manipulateur.
-épouser ses causes.
-le défendre.

Si une personne a été victime de maltraitance pendant son enfance, elle peut avoir déjà développé le syndrome de Stockholm au cours de son enfance. Il se peut alors que le syndrome de Stockholm s’installe en elle et reste à l’âge adulte. La personne sera alors plus vulnérable et plus influençable. Pour elle, le risque de tomber dans les griffes d’un manipulateur sera plus grand.

Comment aider un proche atteint du syndrome de Stockholm ?
Vous pouvez informer votre proche de l’existence du syndrome de Stockholm. Les manipulateurs tirent leur force de l’ignorance des autres.
Proposez-lui d’inverser la situation : « Et si ce que tu vis, c’était moi/Simone/Eric qui le vivait ? Qu’est-ce que tu en penserais ? Qu’est-ce que tu nous dirais ? Est-ce que tu aurais le même point de vue ?»
Proposez-lui d’en parler autour de lui. Demandez-lui d’écouter les avis extérieurs (pas seulement le vôtre) afin de confronter son point de vue, afin de savoir ce que de l’extérieur on pense de cet agresseur et de ses agissements.

Le syndrome de Stockholm se différencie des psychoses par un caractère généralement réversible qui se manifeste dans les jours ou dans les semaines qui suivent la libération.
Le rire c'est une poussière de joie qui fait éternuer le coeur.
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