Bonjour
Lactus Bifidus a écrit : ↑dim. 28 nov. 2021 17:57
Dépend ? Euh non, pas dépend. Jamais
Deg a écrit : ↑dim. 28 nov. 2021 20:22
Mais je veux bien savoir pourquoi tu considères que "dépend" SP?
D'abord, petit rappel :
1) Responsable ne signifie pas coupable.
Les magazines, pseudo psy, faux coachs, se sont engouffrés dans la brèche de la confusion de sens sur ces termes pour déclarer (comme des boeufs) : "si il - ou elle - a été infidèle, c'est 50/50". Sans préciser que
NON, c'est pas toujours 50/50, et sans préciser par ailleurs 50/50
de quoi.
Du coup, on répète pour ceux qui lisent le site (pas pour les cornes de bronze, argent ou or habitués à la question...
) :
OUI, on est
responsable de ce qui se passe dans le couple (bonheurs, comme malaises)
mais faut être sacrément bon statisticien (ou tout simplement un escroc) pour affirmer un 50/50
systématique en matière d'infidélité (et surtout un 50/50 de quoi).
Je trouve ce positionnement violent, irresponsable, ignorant des réalités du couple et de la complexité des relations humaines.
C'est un peu comme si on disait que
tous les accidents de la route sans exception c'est toujours torts partagés.
Ceci étant posé, passons par des cas d'école.
Exemple A :
Le père de Marine a un cancer. Son mari, Paul, fait
ce qu'il peut pour l'aider mais elle se ferme et refuse absolument tout dialogue avec lui car son chagrin est immense (elle ne reçoit plus l'amour de son mari).
Paul n'est ni responsable ni coupable de la peine de Marine.
Marine n'est pas coupable de sa peine mais, même anéantie par le chagrin, elle doit essayer de se responsabiliser envers Paul. Surtout si Marine préfère les bras de Jean-Pierre ensuite. Si elle préfère les bras de Jean-Pierre, Marine est responsable de son choix.
Il y a donc :
- Lors du décès du père : responsabilité du malaise du couple : Paul : 0. Marine : 0.
- Le choix de Marine de mettre Paul hors jeu face à sa situation : Paul : 0. Marine : 1. (et si elle n'en n'est pas responsable, il faut la déclarer irresponsable
. CQFD)
- Une fois l'affaire dévoilée, Marine décide de continuer à fricoter avec l'amant (mensonge, manipulation, etc...) sans vouloir se remettre en cause et en refusant toute thérapie de couple (ben oui dans sa tête : elle y a droit : "Je m'émanslipe et je me libère"). Culpabilité dans l'effondrement du couple : Paul : 0. Marine : 1. Culpabilité par rapport à la parole donnée : Paul : 0. Marine :1 (x2 parce qu'en plus, elle est passée devant le maire, le curé, la grand tante pour déclarer que "ceux qui font ça sont des salauds").
On va lui accorder un point pétage de plomb de Paul qui est "responsable" de sa crise quand l'autre fait comme si il n'existe pas.
Exemple B :
Marine vient d'accoucher (et c'était difficile). Besoin de souffler, de se retrouver avec bébé, la belle famille qui est gonflante... Episiotomie compliquée...
Au bout de deux semaines, Paul (déjà fuyant et pas impliqué) trouve que Marine ne s'occupe pas assez de lui (gros besoin de sexe), la trouve insupportable, et prend peur face à son nouveau rôle de père. Il demande avis à Céline qui a une oreille tellement attentive qu'elle lui prête même son lit.
Il y a donc :
- Lors de l'accouchement : responsabilité dans le malaise du couple. Paul : 0. Marine : 0.
- Après l'accouchement, Marine a besoin d'aide, Paul ne lui donne pas. Marine est certes "sexuellement" pas disponible mais normalement c'est passager. Paul s'impatiente. Responsabilité dans le malaise du couple : Paul 1 (voire même 1 point culpabilité en plus). Marine : 0.
- Paul cocufie Marine : Responsabilité de Paul : 1. Marine : 0. Et comme il a déjà eu un comportement de merde : 1 point culpabilité (x2 parce qu'en plus il est de ceux qui déclarent "que c'est pas bieeeeen").
Ca fait un score de merde pour Paul. On est bien d'accord.
Et au milieu, il faut y ajouter des variables subjectives : Marine qui a trompé Paul auparavant, Paul qui a un gosse ailleurs, le père de Marine qui détestait Paul et que Marine n'a jamais défendu...
Bref :
on peut parler de circonstances atténuantes ou aggravantes, mais on voit bien ici que le 50/50, c'est quand même un peu osé (voire carrément gonflé) comme concept quand on parle de responsabilité dans le couple (c'est au mieux variable et quand c'est pathologique, ça peut pas être 50/50). C'est encore plus méprisable lorsqu'on parle d'infidélité et j'ai pas besoin de développer plus sur cette violente systématicité.
2) Peut-on être responsable (pas dit coupable, dit responsable) quand même de l'infidélité de l'autre ?
Ben pour le coup, je distingue depuis pas mal de temps, 2 types d'infidélités :
A - La conjoncturelle
B - La structurelle
Dans la
conjoncturelle, le malaise vient du couple dans une situation donnée.
Dans la
structurelle, y en a un des deux qui fait pas du tout le taf question couple (et en général celui qui en fout le moins c'est celui qui se plaint le plus. Celui qui a le plus besoin de liberté est celui qui en abuse le plus pendant que l'autre est parcimonieux. En général, c'est celui - ou celle - qui garde les gosses quand l'autre sort -. Question de "caractère". D'où également une vraie dissymétrie entre les deux protagonistes). Et il ou elle fera jamais le taf (sauf traitement psy. Précision : le traitement psy c'est pas pour arrêter d'avoir une vie "libre" et une sexualité débridée : c'est pour comprendre pourquoi on fait systématiquement croire à un monogame qu'on l'est aussi et pourquoi ensuite on veut le garder sous sa coupe tout en sachant pertinemment qu'on se foutra de sa gueule le lendemain).
Passons sur le structurel : ce sera toujours de votre faute, vous n'êtes jamais assez bien, vous ne faites jamais ce qu'il faut pour votre moitié. Comprenez pourquoi nous conseillons ici de prendre vos jambes à votre cou dans pareil cas. Et parfois faut même plus réfléchir : les narcisses et autres pervers ont dans leur trousse à outils cette tendance très égocentrée à vouloir "plaire" à tout prix à tout le monde. Inutile de développer : ce n'est même pas "cétafote", c'est plutôt "ceseratoujourtafote".
Prenons maintenant un cas conjoncturel.
Exemple A :
Paul se rend disponible pour Marine. Il est attentionné, la suit dans ses projets. Que fait Marine ?
Marine passe ses soirées dehors avec ses potes, sort(ait) en boîte, ciné, restau, avec des bandes de copains (le problème c'est pas les sorties, c'est que le couple ne partage
rien), n'est jamais à la maison. Quand elle rentre, arrive l'heure du câlin. Nope. Trop fatiguée. Il est 3 heures du mat.
Le couple n'est pas considéré comme étant en crise puisque c'est leur mode de vie. Elle dehors, lui dedans. Pas de sexe, pas d'attention, d'ailleurs personne n'en parle. C'est comme ça.
Passe par là un énième connard qui a flairé le bon coup ("je vais te faire découvrir l'amour...")
Avant la glissade : Responsabilité dans la crise du couple : Marine : 0. Paul : 0. Y a apparemment pas de crise (ou alors c'est inconscient). Bon déjà à ce stade je les attends les 50/50. Y a rien !
Au moment de l'infidélité : responsabilité : Marine : 1. Paul : 0.
Lors de la découverte : Paul "se rend compte" que finalement ça lui plait pas tant que ça cette vie en mode disjoint, il préfèrerait le mode conjoint.
Marine se "rend compte" que finalement elle avait des manques affectifs.
Crise.
Si Marine aime Paul, il rebattent les cartes, main dans la main. Thérapie si possible.
Culpabilité ressentie : Marine : 1. Paul : 1.
Culpabilité réelle : dépend du "contrat" passé entre eux. Mais on voit bien qu'il n'était pas possible que ça ne dérape pas un jour. A l'origine de cette certitude, une certaine responsabilité de ce qu'on fait du couple. Contrairement aux cas évoqués plus haut, il n'y a pas de "surprise". Le couple est fondamentalement à risque sur la question. Personne n'a failli à sa parole : y en a jamais eu.
Si Marine a une emprise sur Paul, elle continue inlassablement. C'est alors pas une crise, c'est une structure, un manière d'être, d'aborder la vie, une philosophie presque. Culpabilité ressentie : Marine : 0. Paul : 2000.
Exemple B :
Marine se rend disponible pour Paul. Elle est attentionnée, le suit dans ses projets. Que fait Paul ?
Paul passe ses soirées dehors avec ses potes, se roule des joints (c'est pas ça le problème, c'est de le faire sans Marine), n'est jamais à la maison. Quand il rentre, arrive l'heure du câlin. Nope. Trop fatigué. Il est 3 heures du mat.
Ca dure depuis 8 mois. Marine tente de parlementer. Paul s'en branle. Il baise quand ça lui chante, mène la vie qu'il aime. S'en fout. Et pour parachever le magnifique portrait, Paul dragouille par ci par là à ses heures perdues (c'est pas bien méchant, "juste" roulé une pelle, et mis undoigt ? à son ex...
mais ça fait chier Marine).
Le couple est en crise depuis quatre mois maintenant.
Marine demande de l'attention, du sexe (ce qui est le contrat naturel dans un couple). Paul ne donne pas d'attention et le sexe, c'est plutôt du cul, et c'est quand lui veut. Et il veut pas souvent.
Passe par là un énième connard qui a flairé le bon coup ("il n'est pas disponible, je suis malheureuse, etc...") Et tout ce que dit Marine est vrai
Elle prend rendez-vous... pas chez le psy.
Avant l'événement : responsabilité de Marine dans le malaise du couple : 0. responsabilité de Paul : 1.
Pendant l'événement : responsabilité de Marine : 1. Responsabilité de Paul, je mettrais 1 aussi. Pourquoi ? Parce que ce qu'elle cherche ailleurs est directement connecté à ce qu'il ne lui donne pas. Je parle souvent des 20% que le cf cherche chez l'amant. Là, le cf (conjoncturel) a droit à 20% d'investissement avec son officiel.
Bien sûr, ce sont des cas extrêmes. Mais ce dernier par exemple est proche de celui de Thunder (qui a fait son introspection. Il y a bien une part de responsabilité pour moi).
J'écrivais en 2016 :
Sans Prétention a écrit : ↑mar. 31 mai 2016 14:14
Thunder fumait des joints et ne s'occupait pas de sa femme. Il avait en outre un peu "dévié" avec une autre femme. Conclusion: on peut parler de corresponsabilité.
Sa femme a très vite pris conscience de ce qu'elle avait fait et s'est remise tout de suite sur les rails. Elle a cessé son aventure de merde avec le sandwich. Conclusion: Thunder peut à nouveau avoir confiance.
Ma synthèse ici :
viewtopic.php?p=57910#p57910 (2016.
Lisez, on en rediscute quand vous voulez).
J'en ai d'autres.
Le mec qui dit à sa femme : "Va voir ailleurs si ça te chante". Et la femme qui le fait.
(couple de SOS)
La femme qui répète toute la journée à son mec : "mais qu'est-ce que je fais avec toi ? Vivement qu'on se sépare !" (et qui pleure après avoir découvert un SMS suspect).
L'autre qui propose à son homme (à contre-coeur) un plan à trois. Et l'homme qui revoit le plan, mais à 2.
L'autre encore qui accepte que madame dorme avec l'amant dans le lit conjugal. (Oui, oui, me dites pas que vous avez pas lu cette histoire...
)
Ouaip. Y a coresponsabilité de l'infidélité dans ces cas-là.
Sur quelle base ?
Ben
quand il y a un lien direct entre l'action du cocu et l'action du cf.
Dans le cas d'un décès d'un parent, y a aucun lien entre le fait d'aller coucher avec Jean-Pierre et le chagrin éprouvé. Il n'y a qu'une corrélation de circonstance. Un prétexte.
Dans le cas d'un accouchement, c'est la vie, c'est normal que l'enfant prenne la place. Le mari doit être présent. Là il n'y a aucune responsabilité de la cocue qui s'occupe de son enfant.
L'ex cocufieur qui se fait cocufier sans avoir pris soin de faire un travail conséquent sur son couple, y a une responsabilité (c'est pas "ferme les yeux, on repart comme en 14")
Mon problème c'est que je ne pense que très rarement à partir de mon cas spécifique.
J'ai toutes les combinaisons en tête dans mes réponses.
D'ailleurs ça me fait dire des conneries des fois
En tout état de cause,
Je maintiens donc qu'aucun cocu n'est coupable de son cocufiage.
Que dans la grande majorité des cas, le problème vient du cocufieur seul.
Et la grande majorité des cas, c'est un peu la synthèse de Pandore par exemple :
Pandore a écrit : ↑mar. 21 mars 2017 10:32
Je me suis repassé en boucle ces derniers mois. J'en ai pris plein la gueule mais quand j'analyse les critiques, elles sont quasiment toutes infondées.
Dans une des raisons invoquées au début, elle m'avait expliqué que c'était pour goûter à l'interdit. Je crois que la SEULE et VRAIE raison
Je crois que je dois cesser de me faire des nœuds au cerveau et me déculpabiliser. Je suis quelqu'un de très investi en tant que mari et père. Je suis pour la parité des tâches ménagères. Je mets en place toutes les actions pour nous sécuriser financièrement et assurer à MES FILLESune enfance heureuse que je n'ai pas eu. Ma femme a eu une enfance heureuse. Elle n'a pas de blessure. Et c'est seulement par l'expérience des sentiments douloureux qu'elle peut comprendre enfin pourquoi il est vain de prendre des risques inutiles.
Je sais aujourd'hui une chose. Elle m'a trompé alors que notre couple allait bien, qu'au lit tout se passait bien (je sais que certains peuvent en douter mais même elle ne m'a rien critiqué à ce sujet), que je m'investissais à fond pour nous (elle l'a reconnu). Elle m'a reproché de lui avoir trop parlé de mon boulot alors que le soir c'est elle qui en parle pendant 80% du temps.
Mais que comme dans toutes les règles, il y a des exceptions.
Minimes mais existantes.
On peut être responsable d'un accident de voiture sans être coupable de ce qui est arrivé à la personne qui venait en face.
Si c'est la personne qui venait en face, qui nous a foncé dessus, on n'est ni responsable ni coupable.
Si on buvait au volant, qu'on avait un phare cassé et les pneus lisses, en faisant des doigts d'honneur à la grand-mère qui passe sur le passage piéton, on est responsable oui.
PS : le témoignage de Pandore est symptomatique non pas parce que ça me ferait plaisir mais le suivi longitudinal des couples de SOS indique fortement cette inclinaison : plusieurs mois ou années après les faits, les cf admettent avoir fait de la merde (sauf les structurels). Dont acte.
Il existe pour chaque problème complexe une solution simple, directe et fausse (H.L. Mencken)