La goutte d'eau

La découverte de l’infidélité est une expérience traumatique. Il est souvent difficile d’être objectif lorsque nous traversons des situations déstabilisantes. Parlons en sans complexe.

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Brigitte
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La goutte d'eau

Message par Brigitte »

Bonjour à tous,
je suis tombée sur ce forum l’an dernier. Sans éplucher tous les messages j’y ai trouvé quelques réconforts, des surprises (beaucoup d’hommes), des tristesses surtout. Je suis dans une situation où je ne suis pas forcément en train de crier au secours, mais je sais que mon entourage n’est pas préparé à ce que je suis en train de vivre. Donc, j’ai décidé de me livrer ici.

Je crois que cela va faire presque un an. Je ne retiens pas les dates exactes des évènements douloureux que j’ai vécu, mais je retiens à peu près la période.

Cela va donc faire un an que j’ai appris que la personne avec qui je vis en concubinage depuis 4 ans n’était pas satisfait de notre relation.

Mais en réfléchissant cela remonte à plus longtemps. En 2014 je crois (là encore je ne sais plus exactement). Le jour où il m’a appelé de son travail à l’étranger, complètement bourré, pour m’avouer qu’il était allé aux putes la veille. Il voulait que je prenne l’avion pour le rejoindre. Il s’en voulait et je lui manquais. Estomaquée, déboussolée, j’ai tout de même regardé les prix des billets d’avion. Mais je me suis ressaisie et je lui ai dit non. Il venait de me blesser, je n’allais pas accourir pour le réconforter.

À son retour, j’ai eu droit à des excuses et des attentions qui paraissaient sincères. Son boulot l’oblige à voyager sur de longues périodes, ses collègues ont l’habitude d’aller aux putes, il s’est fait embarqué, il a succombé, il en avait envie. Sans avoir demandé j’ai eu droit à des détails. Que ça n’avait pas été exceptionnel, que c’était mécanique, froid, blablabla. OK. Il m’a dit que c’était une erreur, que je ne méritais pas ça. Il me l’a avoué, il m’a expliqué que c’était dur pour lui de tenir sans sexe. Au final, j’ai passé l’éponge. Faute avouée est à moitié pardonnée.

Mais j’ai compris peu à peu que je ne pouvais plus lui faire confiance. Comme je ne suis pas une jalouse maladive, j’ai laissé le temps s’écoulé, les choses aller, sans forcément m’inquiéter. Sans emploi depuis longtemps, je me rends compte que j’ai surtout été aveuglée par mes propres problèmes et par mes sentiments. Je n’ai pas voulu prêter attention à de nombreux indices qui étaient pourtant évident. Un jour, encore après un voyage de travail, après avoir fait l’amour, son téléphone vibre sur le canapé. je n’étais pas assez proche pour voir qui appelait mais je le vois tout de même appuyer sur le bouton marche/arrêt pour faire cesser la sonnerie, puis éteindre carrément son téléphone. Pourquoi n’a-t-il pas répondu ? Pourquoi éteint-il son téléphone? Je ne sais pas exactement pourquoi, mais s’est à ce moment-là que j’ai eu le déclic, mon signal d’alarme s’est allumé : « son comportement est étrange ».

Les jours qui ont suivi, l’idée a germé dans ma tête. il y avait quelque chose, j’en avais l’intuition. Un matin, il est partie précipitemment au travail, en oubliant bien en évidence son téléphone portable. Ainsi, il m’a offert la possibilité de confirmer mes soupçons. Quoique, ce que j’ai découvert allait bien au-delà de ce que j’imaginais.

1. L’appel qu’il avait étouffer venait une femme qu’il fréquente depuis longtemps. Des sextos et des rendez-vous à la pelle. C’est ce qui m’a fait le plus de mal. Une simple recherche internet et je l’ai identifié. Physiquement c’est tout à fait son genre. Forcément elle travaille dans le même milieu professionnel. Classique…

2. Série de messages. Pendant un autre voyage de travail (en France), il s’est amusé à draguer par texto une jeune nana (à peine majeur je crois). Je crois qu’elle n’a pas cédé, mais peut importe, qu’il y soit arrivé ou pas, l’objet des messages était bien de la mettre dans son lit.

3. Autre série de message. Une autre femme, visiblement rencontrée à l’étranger (car les messages sont en anglais), qu’il invitait ardemment à le rejoindre sur un autre déplacement de travail.

4. Autre message : Un de ses collègue (que je connais), lui proposait de manière détourné de quoi fumer. La fumette, ce n’est pas le problème. Le problème est que ce collègue précisait dans son message : « pour ta copine aussi si elle en veut ». Vous devinez le problème ? J’ai arrêté de fumer il y a longtemps, la copine en question n’était évidemment pas moi. Conclusion, d’autre personnes sont au courant.

Voilà à peu près ce que j’ai trouvé. Il y avait surement d’autre choses, mais aujourd’hui, ce sont les principales choses que j’ai encore en mémoire.

En apprenant tout ça, j’ai eu un moment de crise. Mon corps m’a complètement lâché : tremblement, tachycardie et hyperventilation. ça a duré deux heures, mais j’ai réussi à me calmer avec des exercices de respiration. Seule, j’ai eu besoin de parler à quelqu’un. Ayant peu ou pas d’amis de confiance, j’ai donc appelé la personne que j’ai jugé la plus capable de m’écouter, ma mère. Certain diront que c’est une mauvaise idée de mêler sa famille aux histoires de couple, pourtant elle a réagit comme je l’espérait, elle m’a juste écouté, elle ne s’est pas énervée et n’a pas émit du jugement ni de conseils sur ce que je devais faire après. Elle a juste écouté et m’a dit qu’elle restait joignable si besoin.

Même en ayant réussi à me calmer à peu près, j’étais dans un sale état. Je n’avais plus de force. Je n’avais pas la force de le confronter, de lui parler, de le regarder. Et pourtant c’est arrivé. Il est rentré tard (une habitude). il n’était pas sobre mais pas complètement soûl non plus. Je n’étais pas couchée. Il était content de voir que son téléphone était là, à la même place où il l’avait laissé le matin même. Il pensait l’avoir perdu sur le chemin. Puis il a vu ma tête. Il m’a demandé d’un ton léger ce que j’avais. Je ne sais plus exactement ce que j’ai dit, mais en gros que je savais tout. J’étais déjà dans un sale état, mais ce qui a suivi a réussi à m’achever. L’alcool lui a visiblement permis de faire sortir des choses, mais le problème c’est que dans cet état, il était méchant et vulgaire. Bilan : c’était entièrement ma faute. Ma faute, parce que :

- Il a des besoins sexuels auxquels je ne répond pas complètement
- Je passe trop de temps sur mon ordi (même si je suis sans emploi à temps plein, ma profession est étroitement liée à l’ordinateur, du coup j’entretien mes compétences en pratiquant).
- Apparemment, je le traite comme un objet quand moi-même j’ai envie de faire l’amour (ce point est important car j’ai le même sentiment à son égard).
- les rendez-vous avec l’autre, c’était parce que moi je n’étais pas présente (j’ai rendu visite une fois à ma famille)
- Bilan, c’est mon comportement qui l’a poussé à aller voir ailleurs

J’ai essayé de me défendre, de comprendre. Pourquoi il n’en avait pas parlé plus tôt? Pourquoi il n’a pas cherché à me faire comprendre que ça n’allait pas ? mais j’étais pas en état. À toutes mes questions, à toutes mes faibles tentatives de comprendre, il avait une réponse bien cinglante à me donner. Je lui ai demandé « et maintenant ? on fait quoi ? ». Il me répond que c’est moi qui ai un choix à faire. C’était moi, définitivement moi, qui devait endosser toute la responsabilité, et en plus endosser le rôle du bourreau.

Assommé pour le 2e fois dans la journée, j’ai bu quelques verres de bières et je suis allée me coucher. Il m’a rejoint plus tard, visiblement plus calme. J’étais trop affaiblie, je l’ai laissé me parler, m’approcher, me toucher.

Les jours qui ont suivi, nous avons rediscuté de ce qui n’allait pas. Moi aussi j’avais des choses à dire. On ne faisaient plus grand chose ensemble, il se désintéressait de moi. La routine et les mauvaises habitudes (je fais tout le ménage et la cuisine) me pèse également. Je lui ai fait comprendre que quand il m’a connue j’étais une personne enjouée et curieuse, et qu’aujourd’hui je me sens dévalorisée, je n’ose plus rien et j’ai peur de tout. Je ne dis pas qu’il est responsable de mon changement, mais notre relation n’a visiblement pas évolué dans le bon sens. Ma conclusion du moment est que nous étions deux personnes malheureuses et incapables de se parler pour débloquer la situation.

Je n’ai pas réussi à prendre une décision. J’avais envie d’y croire. Croire que je pouvais faire des efforts, que lui aussi. J’ai agi de la seule manière que je pouvais, en laissant le temps passer. J’avais un entretien d’embauche peu après. Autant vous dire que je ne pas réussi à le préparer tellement ma tête était encombrée.

Un mois plus tard, il m’invite sur un de ses fameux voyage de travail en Espagne. Je l’avais déjà accompagné une fois, normalement ça ne pose pas de problème. Moi ça m’a fait du bien de voyager (ma situation financière ne me le permet actuellement pas). Mais j’avais toujours un nœud dans le ventre. Lors d’une soirée au restaurant, j’ai remis le sujet sur la table, surtout concernant cette femme avec qui ça durait depuis longtemps. Les révélations qu’il m’a faite sur elle m’ont de nouveau blessé. Elle est plus âgé que moi. C’est elle qui l’a dragué. Il ne pouvait pas résisté en m’expliquant : « C’est comme avec toi, c’est physique ». Il insiste en me disant : « elle a vécu des moments difficiles » (avec un ex violent je crois), « Je suis sûre que si tu la connaissais tu t’entendrais bien avec elle » (cette dernière phrase me rappel qu’un de ses gros fantasmes c’est le plan à trois). Bref, je voyais clairement un attachement à elle dans ces propos. Pour finir, il m’interdit de parler d’elle à ses collègues présents sur ce voyage.

Avec le recul, même un mois après, j’étais toujours pas en état de me défendre. Pourquoi je n’ai pas riposté ? Pourquoi je n’ai pas pris le taureau par les cornes et je ne lui a pas demandé de prendre une décision : « désolé mais aussi sympa qu’elle puisse être, je ne peux pas partager, c’est elle ou moi ».

Aujourd’hui donc, on est presque un an après ces faits. Mercredi 29 juin à 14h, j’ai eu un rendez-vous où j’ai appris une bonne nouvelle. Le 11 juillet j’entame une formation qui débouchera sur un emploi. Heureusement que j’ai eu cette nouvelle ce jour là car sinon, j’allais m’effondrer à nouveau. Le matin je me suis levée tôt pour me préparer à mon rendez-vous. Je voulais prendre mon temps pour me pomponner, choisir ma tenue, etc. Lui, il était revenu la veille d’un voyage de travail. Il s’est levé peu de temps après moi pour finalement aller se recoucher. Je ne m’alarme pas. Comme il n’avait plus de cigarettes, je profite d’un passage dans la chambre pour lui demander si il voulait que j’en achète. Il me dit qu’il veut bien et que je peux prendre un billet dans son portefeuille.

J’ai effectivement trouvé de la monnaie dans son portefeuille mais en sortant le billet j’ai également sorti un ticket de restaurant en Italie datant du 30 mai (2 entrée, 2 plats, 1 coca, une bière, 1 café), une carte d’hôtel en Italie (avec mot de passe wifi à l’arrière), une carte de taxi italien (avec service à l’international). Depuis mercredi, je me creuse la tête pour me rappeler ses allers et venus, mais je n’ai aucun souvenirs d’un quelconque voyage de travail en Italie. Et oui, comme ces allers-retours font partie de son boulot, je ne me suis pas inquiétée et je ne passe pas mon temps à tout surveiller, ce serait insupportable. C’est beau la confiance !
En réfléchissant un peu, je pense à regarder les SMS que nous avons échangé. Le jour où il était au restaurant en Italie, il m’envoyait par SMS : « Je me suis trompé quand je t’ai dit que je rentrai lundi, je rentre mercredi midi et je vais au boulot direct, donc à mercredi soir ». Ok…
J’ai eu beau me creuser les méninges, je ne savais plus où il devait être ce jour là, mais j’étais certaine du mensonge. Il me semblait qu’il était soi-disant chez ses parents, mais je ne pouvais pas le confirmer avec certitude.
En re-consultant les SMS, je remets forcément en question plusieurs messages. les fameux messages et variantes du « Je vais rentrer tard » ou bien le message qui ne lui ressemble pas trop se terminant par « bisous bisous » avec des smiley. Je me suis de nouveau fait avoir en beauté. Une grosse impression qu’on se fout de ma gueule.
J’ai réfléchi, encore et encore. Puis je me suis souvenue, que dernièrement il avait été tellement distant que j’avais trouvé ça bizarre, au point de d’avoir évoqué son attitude à une de mes connaissance, sans pour autant soupçonner le pire. En recoupant ces souvenirs, ça coïncidait avec la date du ticket de restaurant. Puis j’ai trouvé un autre ticket de caisse qui m’a permis de reconstituer véritablement l’historique de ses déplacements. Ça y est, le simple doute est devenu une certitude. Il suffit que je demande à sa mère s’il est passé chez eux ce week-end là et j’ai ma réponse. Mais je ne le ferai pas par respect pour eux. Peut-être qu’il le sait ça et que c’est pour cette raison qu’il les a utilisé comme alibi.

Heureusement que j’ai eu cette bonne nouvelle pour le boulot, ça me fait penser à moi, à mon avenir, à mes projets, à mes envies, mais surtout, elle m’a donné le sourire alors qu’une demi-heure avant le rendez-vous j’avais envie de pleurer.
Cette bonne nouvelle m’a donné la force de ne rien lui dire à propos de ce que j’avais découvert en rentrant. Ça m’a permis de voir qu’il m’adressait la parole juste pour me balancer ses prochains déplacements de travail (réels ou inventés). Ça m’a permis d’apprendre le lendemain qu’il repartait déjà pour un autre boulot. Ça m’a permis de regarder enfin avec un œil amusé son manège avec son téléphone (comment il fait ? Ça doit être dur à la longue). Ça m’a permis de me rendre compte que sa façon d’embrasser était différente, plus goulue. Ça m’a permis de rester stoïque quand il m’a montré ses derniers achats de fringues, dont une chemise qui s’éloigne totalement de son style habituel (pour moi il a été conseillé dans cet achat). Ça m’a permis de lire au lit comme j’aime le faire avant de dormir sans aucune gène, alors que lui déteste ça car la lumière l’empêche de dormir. Oui c’est un peu bête, ça peut paraitre stupide mais au moins je n’étais pas à me morfondre sur mon sort.

D’ailleurs c’est un fait étonnant mais je n’ai pas encore réellement pleuré. D’accord j’ai eu quelques larmes tout de même et je me sens apathique, mais quelque chose est différent. Un ras le bol, un mensonge de trop, la confiance est définitivement balayée de notre relation. Je ne connais plus la personne avec qui je vis.

J’aime encore la personne que j’ai rencontré il y a 5 ans, à la fois timide et bourru, plus jeune que moi de 5 ans, avec qui j’avais des points en commun. J’aime encore la personne qui a des petites attentions, me ramène des petits cadeaux de ses voyages. J’aime la personne qui comme moi rêve d’une maison à la campagne.
Mais je n’aime pas la personne qui me ment, qui sexuellement ne me parait plus sur la même longueur d’onde que moi, que je trouve parfois macho et misogyne dans ces propos et comportement, qui ne fait pas d’effort pour connaitre ma famille (alors que moi je connais bien la sienne), etc.
Oui, je fais une liste pour et une liste contre (que je ne vais pas développer ici).

Je crois que nous avons changé, nous nous sommes trop éloignés, on ne se comprends plus sur certains choix, comportements. On s’est enfermé dans une situation dont on n’arrive pas à s’échapper. De plus on est têtue tout les deux.
Je suis prête à admettre que j’ai aussi des torts, mais hors de question que j’endosse toute la responsabilité. Comme il l’avait dit lui-même, je ne mérite pas ça.

La suite je ne sais pas trop comment l’envisager pour l’instant. Les dernières fois, j’ai été trop optimiste, j’ai essayé de passé à autre chose trop vite. Malgré toutes les autres merdes qui me sont arrivées, j’ai une capacité à dédramatiser et à aller de l’avant. Mais l’an dernier je ne suis pas allée dans le bon sens. Maintenant je vais prendre le temps de réfléchir, de le regarder tel qu’il est vraiment, de me reconstruire, de me préparer en cas de séparation. J’ai la trentaine et j’ai peur de m’enliser dans une histoire qui finira tôt ou tard par se terminer. Lui il a maintenant l’âge que j’avais quand je l’ai rencontré, il a eu plusieurs expériences depuis (moi et les autres…), ses envies ont surement évoluées, les miennes aussi.

J’écris ces lignes 3 jours après cette dernière découverte. Il est encore en déplacement professionnel et reviens demain. Moi je me prépare mentalement. Je ne ferai pas la même erreur que la dernière fois où j’étais beaucoup trop désespérée et affaiblie. Je vais contacter quelqu’un pour avoir une solution d’hébergement en urgence. Je vais me préparer à le confronter, calmement et dans une situation où je ne serai pas trop en position de faiblesse. Et cette fois, je veux qu’il s’implique réellement, sincèrement. Qu’il me dise et assume enfin ce qu’il veut pour l’avenir. Le sien, le mien ou le notre. Il m’a déjà fait énormément de mal. J’ai l’impression que ce qu’il peut me dire ou faire aujourd’hui ne peut pas être pire. Mais je veux qu’il ai le courage et d’assumer ses actes.
Demain ou la semaine prochaine, franchement je ne sais pas.

Un jour, il m’a dit qu’il était un peu trop fleur bleue, que c’était pour ça qu’il était encore avec moi… ça me fait bien rire, mais il a peut-être pas tort, peut-être qu’il aimerait établir un passage entre le rêve (celle qu’il aimerait que je sois ou que j’étais) et la réalité (celle que je suis aujourd’hui).

Je pense que je vais m’arrêter là.
Bravo à la personne qui aura le courage de me lire. Je m’excuses d’avance pour les fautes, la conjugaison surtout.
J’ai mis la journée à écrire ce pavé, et ça m’a fait un bien fou de pouvoir mettre des mots, exposer les faits, mettre les choses bouts à bouts. Faire un point, avoir une vue d’ensemble en essayant de calmer la colère et les ressentiments. Je réfléchissais en même temps que j’écrivais, donc il y a peut-être des stupidités.

Mais c’est en écrivant que beaucoup de souvenir importants ou anodins sont remontés (exemple 1: je suis passée des cheveux long au carré, il me le fait remarqué que un mois après. Exemple 2 : Il utilise whatsapp tout à coup prétextant qu’il garde le contact avec des collègues à l’étranger). L’amour rend aveugle. Je cherche à arracher mes œillères, enlever mon masque de victime et retrouver la personne qui se cache en dessous.

B.
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Sans Prétention
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Re: La goutte d'eau

Message par Sans Prétention »

Bonjour Brigitte...

Tu n'es donc pas en France ?

Sinon ben, on retrouve tous les ingrédients de la "mauvaise" tromperie (y en a-t-il une bonne ?):
- Clivage de la personnalité (avec masque qui tombe à la découverte : tout à coup, le cocu est vraiment, mais vraiment une sous-merde !)
- Manipulation
- Minimisation de la responsabilité individuelle (Je suis allé aux putes, mais c'est pas de ma faute hein... C'est les copains. 6 ans d'âge mental.)
- Personnalité clivée (double vie)
- Exigence de perfection de "c" (le cocu) de la part de "cf" (le cocufieur)
- Découvertes étalées dans le temps (récidive de type "structurelle")
- Le syndrome "tousasétafote"
- le comportement "je suis célibataire" ou "ouin ma partenaire m'aime pas comme je le mérite"... / Jeux de séduction
- Temps libre à ne plus savoir qu'en faire (si au moins "ils" pouvaient utiliser cette énergie pour... Une cause humanitaire ! Naaan, je plaisante...)
- Dominant affectif (tu DOIS tout pardonner mais lui ben... Comme c'est ta faute, il a rien à se reprocher.)
- Principe de plaisir (incapable de ne pas "se faire plaisir" quitte à blesser l'autre, ranafoutre...)
Et j'en passe.

Et en plus, il veut pas connaître ta famille ?

Ben j'espère que tu pourras investir ton nouveau travail pour t'en sortir.

Les miracles existent mais, visiblement, à monsieur Fleur Bleue, ton amour lui suffit pas.
Fleur Bleue mon c... Je vois d'ici la tige...

Sinon, rien de particulier sur son passé ?
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Zoch
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Re: La goutte d'eau

Message par Zoch »

Bonjour Brigitte.
Et malheureusement, bienvenue. ..
rassure toi, ton récit est clair et bien écrit. ..
:wink:
Une phrase m'à fait tilt... "avant j'étais joyeuse et enjouée. Aujourd'hui, je me sens dévalorisée je n'ose plus rien et j'ai peur de tout".

Peut être que la tromperie n'est qu'un symptôme parmi d'autres de ce que l'on peut appeler une relation toxique ?

Le recul dont tu fais preuve aujourd'hui tend à montrer qu'une petite révolution a eu lieu à l'intérieur de toi. C'est la meilleure des choses.... c'est une très bonne nouvelle cette formation et ce travail.
Si Mr est un manipulateur immature, alors oui, c'est toi qui va devoir prendre la décision de la séparation. Pour toi. Pour ta reconstruction personnelle. ..

Je me suis longtemps obstinée. ..mon ex me disait que si nous nous séparons c'était parce que je ne supportais pas ce qu'il avait fait. Je disais "non c'est parce que tu m'as trompé ". Jusqu'au jour où j'ai compris qu'il avait raison. Et que d'ailleurs c'est la seule raison valable.
Se séparer parce que JE et non pas parce que TU.
Je te souhaite beaucoup de courage pour la suite. Mais il semble que tu aies fait un sacré bout de chemin déjà.

Mention spéciale pour ta maman. Ça doit être quelqu'un de bien.
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Auteur du sujet
Brigitte
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Re: La goutte d'eau

Message par Brigitte »

Bonjour.
Si si je suis en France.

Et bien, ça fait bizarre de lire un commentaire sur cette histoire. C’est net, tranché et ça fait du bien. Merci.
Je n'ai pas beaucoup dormi et j'ai enfin pleuré, beaucoup. Maintenant je tremble car il rentre tout à l'heure et je ne veux pas le voir.

Son passé. Premier enfant, un petit frère et une petite sœur. Dans sa jeunesse ils étaient tous les 3 dans la même chambre. Ce manque d’intimité à l’adolescence lui a pesé. Rapport étrange avec son père, il en a pris plein la gueule avec lui (physiquement et psychologiquement). Sa mère était femme au foyer pendant sa jeunesse, elle a retravaillé une fois que sa petite sœur était au lycée. Il me dit que son souvenir de sa mère à cette période, c’était qu’elle passait ses après-midi devant la tv. Pour ma part, quand je vais chez ses parents, je suis surtout épouvantée de voir que sa mère fait toute les tâches du quotidien : ménage, cuisine, linge. Ça a surpris sa mère que je veuille m’occuper moi-même de mon linge. Un jour il m’a avoué que quand il était plus jeune il avait surpris son père à flirter avec une voisine. Une fois qu’il m’a dit ça il est parti se coucher, comme pour couper net la conversation, pour éviter tout échange.

Il connait également mon passé. Mon père est mort en 2008, il était alcoolique depuis longtemps. Il avait des problèmes de santé. Il a fini par se suicider.
Entre mes 17-20 ans, je me suis droguée. C’était très lié à mon cercle d’ami et à la situation que je vivais chez mes parents. Mais en gros j’ai touché à pas mal de drogues. J’ai jamais été dépendante aux drogues dures mais j’ai été dépendante du cannabis. C’est pour ça qu’aujourd’hui je suis fière de dire « non merci, je ne fume pas ». Mais pour en arriver là j’ai fait des sacrifices. J’ai coupé les ponts avec mon cercle d’amis. Je me suis bougé le cul pour faire des études. Je me suis éloignée géographiquement.

Raconter mon passé me fait réaliser encore des choses.
Il m’a souvent fait comprendre qu’il aimerait que je fume avec lui. Il trouve ça excitant. il n’arrive pas à comprendre et respecter le fait que j’ai arrêté.
Il avait jamais touché à la cocaïne. C’est presque avec fierté qu’il m’annonce qu’il sait enfin quel effet ça fait, parce qu’un collègue lui en a offert au boulot. Au boulot… Il a rien compris, moi j’étais fière de lui quand il ne touchait pas à ça. Après son annonce, j’ai eu l’impression d’avoir un ado en face de moi. Il faisait des choses que moi j’avais fait il y a déjà un bon moment.

En écrivant encore, je pense que je vais réaliser d’autres choses.

Je vais me faire un café, rassembler deux trois affaires et partir voir la personne que j’ai contacté. Je n’ai pas envie de le confronter, mais je n’ai pas autant de force qu’après mon rendez-vous pour faire semblant, pour faire comme si tout allait bien.

Bonne journée
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so78
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Re: La goutte d'eau

Message par so78 »

Bonjour,
Tu paraîs très forte et je suis admirative de ton sang froid. Je vais être très succincte mais directe: chaque chose nouvelle éveillant ta suspicion est plus que probablement une nouvelle frasque de ton homme. Whatsapp c'est sûr en tout cas, c'est l'arrière petit fils de messenger. Très pratique pour chatter en toute discrétion.
J'insiste, mais si j'ai appris quelque chose dans cette histoire c'est qu'il y a (eu?) une face cachée de l'iceberg à chacune de mes suspicions. C'est un fait, pas un malheureux hasard.
Courage, 5 ans c'est beaucoup mais je n'ai pas vu d'enfants dans votre histoire alors je te conseillerais de partir car je pense qu'il recommencera, et quand bien même il ne recommencerait pas, ses voyages te renderaient folle. Mais tu es seule apte à décider et personne ne te jugera.
Attends toi à ce qu'il persiste à te laisser toute décision, cela fera de lui une victime et il vivra plus facilement avec lui même comme cela.
Bon courage, bises
So
PS: te faire culpabiliser est le plus grand classique du cocufiage. Évidemment c'est nous qui les poussons dans le lit avec d'autres personnes !
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Sans Prétention
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Re: La goutte d'eau

Message par Sans Prétention »

Merci So.
Clair, lucide, rationnel.
:jap:
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Sans Prétention
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Re: La goutte d'eau

Message par Sans Prétention »

Zoch a écrit : Une phrase m'à fait tilt... "avant j'étais joyeuse et enjouée. Aujourd'hui, je me sens dévalorisée je n'ose plus rien et j'ai peur de tout".

Peut être que la tromperie n'est qu'un symptôme parmi d'autres de ce que l'on peut appeler une relation toxique ?
Amen.
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Brigitte
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Re: La goutte d'eau

Message par Brigitte »

la goutte d’eau - épisode 2

Bonjour,
Une situation de merde en amenant une autre, j'éprouve encore le besoin de mettre par écrit la situation dans laquelle je suis.

Je suis partie dimanche de notre appart, mais je suis finalement revenue car j’ai appris par sms que « monsieur » ne rentrerait pas avant 23h. Ce message était presque un aveu car rien ne justifiait qu’il rentre si tard. Mais moi ça m’a permis de me coucher seule, j’étais exténuée.

Le lendemain, lundi, j’ai agi comme un robot. J’ai fais ce que je fais d’habitude, la cuisine, la lessive, du tri dans mes papiers administratifs, des bricoles pour moi. J’ai parlé avec lui comme d’habitude. On a diné, regardé un film. Bref, je n’étais pas prête à lui dire.

Mardi, je me suis de nouveau réveillée avec la poitrine dans un étau. C’est lui qui en me demandant « tu as froid ? » m’a fait remarqué que mon état se voyait. Je suffoquais, je tremblais, il fallait que ça sorte : « Je crois que tu me mens ». Il me réponds « sur quoi ? ». Je lui réponds : « sur plein de choses je crois, dont tes déplacements ». Puis je lui ai demandé calmement de me dire la vérité, de me parler. Réaction ? Il ne voulait pas en parler pour le moment et 5 mn plus tard il allait se coucher.
Il s’est relevé de temps à autre jusque dans la soirée mais pas un mot. J’ai profité d’un de ces allers-retours pour aller me coucher. Il est donc resté sur le canapé toute la nuit.

Mercredi matin je prends le petit déj’ dans la chambre. Il entre dans la chambre et se jette dans le lit, s’emmitoufle dans la couette en me disant : « si tu veux qu’on parle ». Je lui ai dit que je lui avait demandé quelque chose la veille et qu’il pouvait commencer par là. Au vu du long silence et des inspirations fortes, ça a été dure pour lui de dire : « Je ne suis pas allée chez mes parents la dernière fois. J’étais en Italie avec une fille et ce dernier week-end aussi ». J’ai demandé « et maintenant ? ». Il me répond : « je ne sais pas ». C’était pas vraiment la question que je voulais poser mais elle est sortie toute seule, du coup j’ai rectifié en lui demandant de me parler vraiment, de s’exprimer, de mettre des mots sur la situation. La seule réponse que j’ai eu est : « y’a rien à dire, c’est ça le truc » tout en me tournant le dos.

Je n’arrive plus à pleurer et pourtant j’en ai envie. Je me suis pincée fortement, j’ai frappé du point dans le carrelage en prenant ma douche. Des petits gestes pour extérioriser ou calmer ma douleur car les larmes ne sortent plus. Pas d’inquiétudes je n’ai aucune idée suicidaire, j’ai juste une douleur constante. Maintenant je suis très en colère d’avoir en face de moi un gamin boudeur incapable d’assumer une situation. C’est la guerre des nerfs. En passant, son téléphone reste toujours près de lui.

J’ai encore occupé la chambre cette nuit. Il s’y est incrusté dans la nuit (notre canapé est vraiment pas confortable). Aucun contact cependant.

Voilà, deux jours après, j’avoue que je ne peux pas faire grand chose avec ce mur de silence face à moi. Il va bien falloir qu’il sorte de son silence et de son inertie pour qu’on puisse faire des choses pour nos avenirs respectifs.

Ah, je pense aussi que la fille en question est en Hongrie car lundi il me piquait des cigarettes. Officiellement il n’en avait plus et il n'est pas sorti en prendre. Hier je me rends compte qu’il a quelques cigarettes sur la table mais pas de paquet. Ce matin, comme par magie un paquet de clopes hongrois fait son apparition. Après vérification, il a une cartouche dans son sac.

Je vous souhaites une bonne journée à tous
Moi je tiens bon :)
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cecile82
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Re: La goutte d'eau

Message par cecile82 »

Bonjour Brigitte,
Au vu de la situation et de son manque d'empathie (J'ai tenu presque 10 mois en ce qui me concerne) je te conseille fortement la séparation...
Pense à toi, prépare ta sortie ou la sienne , mais tu seras toujours malheureuse avec ce genre 'homme...
Bon courage!
J'ai éclaté en sanglots. On n'éclate jamais de faim ou de froid. En revanche on éclate de rire ou en sanglots. Il est des sentiments qui justifient qu'on vole en éclats...
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grabuge
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Re: La goutte d'eau

Message par grabuge »

Bonjour Brigitte,

j'imagine bien ton état ayant vécu une expérience assez similaire.. sauf que le "mien" n'a jamais découché , se contentait d'intégrer des visites à des p... dans son emploi du temps journalier, sauf qu'il regrettait amèrement comme un petit garçon, et a entamé une psychanalyse.
Je crois que c'e sont ses "efforts" qui m'ont fait tenir, enfin rester malgré tout, même si je le hais encore parfois et même si ce n'est pas la panacée.
La première fois, il t'a avoué pour la prostituée : à ce moment là c'était peut être récupérable, mais depuis il s'est enfoncé bien lourdement semble -t-il et s'enfonce dans le mensonge jour après jour.
Si mon homme'il avait agi comme le tien, c'est à dire sans le moindre remords, la moindre explication, le moindre réconfort (c'est en tout cas ce qui apparaît dans tes messages) , je l'aurais quitté, folle de rage et de douleur certes, mais ...
Eloigne toi de lui, ne reste pas dans cet entre deux. Il ne te respecte pas. Il a besoin d'un bon électrochoc. Donc je rejoins les autres avis.

en tout cas courage !!
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