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par hugo » mar. 13 mars 2018 11:23
Après une longue hésitation, je me suis dit que partager "l'après" me semblait une bonne expérience pour le commun des cocus dont fourmille tristement ce forum...
Que d'histoires d'une banalité désobligeante, poussant la majorité d'entre nous dans la déchéance sentimentale dont nous devenons les otages, malgré nous, malgré eux, mais malgré tout... On se retrouve dans une communauté virtuelle pour partager nos misères, qui du comte de fée se transforme en citrouille dont le soulier s'est égaré, mais le prince s'en est allé et nous voilà mal chaussé...
Dans ce contexte aussi bandant que malheureux, nous sombrons tout romantique et amoureux que nous sommes, la trahison fait mal au cul, et notre égo se morfond, les larmes se banalisent, c'est le bordel dans l’ambiguïté, et la tristesse déborde de vantardise poussant notre sourire à l'épuisement...
"Mais putain comment vais-je rebondir ? "
"Prendre soin de soi"
oui, mais dans l’immédiat : "mon cul..." là tout de suite j'ai besoin de sombrer tranquillou, la goutte au nez, une bouteille à la main, j'ai besoin d'un miracle aussi athée que je suis :
"dieu mon cher et tendre, entre deux misères, pourrais-tu prendre le temps de mon égoïsme pour effacer l'inimaginable banalité dont se régale ma vie ces derniers mois..."
Mais dieu n'écoute pas, préférant se miraculer la nouille dans les terres du libre arbitre, laissant ses moutons broutés l'herbe toujours plus vertes de l’Éden de son prochain...
J'ironise la chose, je me moque de ma fragilité qui m'a fait honte, mes yeux fixés sur mon nombril attendant un présent apaisé...
Donc oui en général tu morfles : tu restes, tu morfles, tu pars tu morfles, tu te tripotes l’hésitation tu morfles aussi, ça c'est le pot commun... Ensuite nos histoires s'émancipent suivant le passé, l'éducation, et le caractère de chacun, cocus ou cocufieurs, nos chemins se séparent et chacun va se retrouver face à toute sa désillusion, son déni, sa naïveté et surtout à la réalité...
Ensuite va falloir gérer, apprendre à gérer, ou apprendre à apprivoiser cette souffrance, elle ne va pas passer, on parle souvent de confiance, aujourd'hui je me ris au nez, la confiance justifie la trahison, alors à quoi bon se leurrer, pas de pessimisme à deux balles, c'est juste que pour ma part j'ai appris à m'en passer, elle ne m'est plus indispensable, pas de fatalisme foireux, sincèrement je m'en branle entre deux feuilles de sopalin... dieu que c'est bon... ne perdons pas le gout des bonnes choses...et puis un jour il y a un truc qui se passe et tu reprends le cours de ta vie... celle que tu croyais égarée à durée indéterminée...
Un an pour que je lui dise : OK c'est bon maintenant que chacun a fait son chemin, moi et ma compréhension, nous sommes prêt à te laisser dériver avec ton ambiguïté"
Ouais un an de potassage, psychologie, sociologie, témoignages, bref un an pour sortir de cette spirale à la con qui fait chier tout le monde, un an pour la faire tomber de son piédestal sur lequel j'avais érigé mon illusion... puis un projet commun sincère, tout est dit finalement, nous avons cette chance d'être meilleur potes, permettant une certaine sérénité pour l'avenir... Rien de simple, aucune euphorie de part et d'autre, on marche sur la pointe des pieds, timides, maladroits, on s'apprivoise doucement... pas de "cétafote, enculé, salope", non rien de tout ça, un peu d'amertume, sans violence ni effusion de colère...
Pas de Happy-end à la con, je me protège, elle est hésitante, pour ma part je vais bien, j'ai bien revalorisé ma petite personne, j'ai rangé mon nombril, repris le cours de ma vie, bien bossé, je profite au jour le jour, je pourrais me séparer d'elle, mais on s'entend bien, et elle me manquerait...
il me manque encore beaucoup pour atteindre la complicité et la tendresse d'antan, et même moi aujourd'hui je n'arrive plus à lui dire "je t'aime", pas l'envie, essayant de me convaincre quotidiennement que c'est le cas, ou pas, je m'en fou, la reconstruction est pénible et douloureuse, rien ne disparait, c'est une autre histoire qui commence, mal certes mais je veux aller jusqu'au bout des choses car j'ai tellement appris sur moi, sur elle, sur la maturité en général, que je ne retomberais pas dans la dépendance étouffante, dans la fusionalité naïve, dans le déni amoureux, nous sommes deux adultes qui se leurraient d'une perfection révolue...
C'est bien parti pour que l'on s'en sorte, sans garantie, à nous d'entretenir ce qui nous unis de nouveau, que cela marche ou pas, il ne faut surtout pas perdre ce petit espoir de sourire à nouveau.