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Re: Le meilleur moment pour apprendre

Posté : mar. 13 août 2019 14:00
par Ananké
Tomber amoureux peut-être bien aussi ! Il faut juste pouvoir se relever. :D
Je pense qu'être heureux n'est malheureusement pas un état permanent et qu'en plus d'être subjectif il nécessite beaucoup de travail ! Et tu n'as pas d'impératif à choisir l'une ou l'autre solution...
Pour le voyage, tu as absolument raison ! Prends du temps pour toi.

:fleur

Re: Le meilleur moment pour apprendre

Posté : mar. 13 août 2019 16:26
par Saturnales001
Et tu n'as pas d'impératif à choisir l'une ou l'autre solution...
C'est vrai ça...

Il faudrait peut être que j'apprenne à laisser les choses se faire. Je me suis toujours senti malhabile avec ça. Ça me fait penser a une troisième voie. vivre c'est souffrir après tout. Autant l'accepter.

Re: Le meilleur moment pour apprendre

Posté : mar. 13 août 2019 18:35
par Ananké
Eh bien voilà, la troisième voie ! :)
C'est de cela dont il est question depuis le début, un retour à toi, sur toi !
Prendre du temps pour toi, faire le point, le vide ou ce que tu veux.

Alors oui, vivre c'est souffrir, donc tu sais que tu es bien vivant. :wink:
On dit aussi que choisir c'est renoncer. Et pour ça tu peux prendre tout ton temps.

Re: Le meilleur moment pour apprendre

Posté : lun. 26 août 2019 09:59
par Saturnales001
Bon. J'ai entamé une psychothérapie il y a trois mois. Nourrie de lectures. J'ai aussi passé du temps avec un membre de ma famille qui a vécu une relation de 15 ans avec une PN. Tout était identique. Absolument tout. Les même types de réactions, les mêmes traits. Lui aussi avait droit aux contradictions permanentes entre attitudes et paroles. Lui aussi sentait qu'on lui demandait tout pour lui reprocher ensuite sa faiblesse. Lui aussi était tantôt humilié, tantôt porté aux nues. Nos deux femmes avaient un même goût du mystère, les mêmes instinct de violence psychologique, le même passé, le même cadre familial, la même colère intérieure. La même froideur émotionnelle. Toutes deux se haïssaient et mettaient en avant leurs complexes comme un bouclier, un moyen d'attiser les instincts de protection. Même dans les mots prononcés, tout était similaire sinon identique.C'est bluffant.

J'ai toujours considéré ce truc (la perversion narcissique) comme un fourre-tout psychologique brandi par tous a chaque fois qu'une relation merde. Mais il y a ce truc étrange que je ne m'explique pas. J'ai déjà vécu des ruptures difficiles avant celle ci, mais ici, dès la SECONDE ou elle a pris la porte, elle ne me manquait pas. D'ordinaire on a un deuil a faire de l'autre, On se remémore les bons moments passé, et ce souvenir relance le manque et la douleur, mais ici c'est un deuil de moi même que j'ai du faire. J'ai beau tenter de rafistoler une histoire cohérente que je puisse assumer, je ne trouve aucun bon souvenir. Et pourtant nous avons voyagé, nous avons fait beaucoup de choses mais elle avait ce don d'adopter une attitude, de faire un commentaire ambivalent qui me privait de sérénité et rendait toute situation pourrie. Je me sentais comme vidé, épuisé. Je n'ai eu aucune explication au moment de son départ, juste des mensonges et des reproches invraisemblables. J'ai mis quatre mois a décanter les petites humiliations du quotidiens, les provocations. Quatre mois à comprendre qu'elle me "disait" qu'elle me trompait sans le dire. Qu'elle me donnait à lire sans jamais clarifier. "l'amour rend donc vraiment aveugle" m'a-t-elle dit comme une anecdote le soir ou elle s'est barré. Ma famille me dit aujourd'hui "on n'a pas su te faire entendre raison, tout le monde voyait que tu étais totalement sous emprise, que tu était malheureux, on voyait même qu'elle appréciait le fait de nous le montrer". Moi je me croyais heureux mais je courais...je courais derrière un joli fantasme et de belles valeurs dont elle s'amusait.

Je comprend pas comment j'ai pu me faire bousiller par une gamine qui avait 23 ans à notre rencontre. Comment j'ai pu être si aveugle 5 ans. Comment il a pu l'être quinze ans. Le pire c'est que même maintenant. Même en voyant tout cela, je n'arrive pas à reprendre pieds. C'est comme si tu te réveillais après un long cauchemar en ayant perdu quelques membres.

Re: Le meilleur moment pour apprendre

Posté : jeu. 6 févr. 2020 15:41
par fg.playing
Je viens de relire ton fil (je l'avais déjà lu à l’époque dans ce temps où j'étais encore silencieux ici) après ton post sur le mien.

Et évidemment que tu as tout compris à la vie après un vécu pareil.

Irl, je crois que nous n'aurions qu'à croiser nos regards sans un mot pour comprendre que tous deux nous "en sommes" tels deux frères d'armes rescapés d'un enfer.

Alors tu sais qu'il ne reste qu'à tracer sa route, pour soi avant tout, prendre ce qu'il y a de bon, encaisser le mauvais, sans jugement, neutre, vivre simplement, trouver le plaisir dans le banal.

Si tu as connu la désillusion de la redpill qui peut conduire au nihilisme de la blackpilll alors il est temps, si ce n'est déjà fait d'avaler, cette whitepill qui va te réconcilier avec la vie (surtout la deuxième définition en bas de page).

Dis nous quand même, comment vas tu depuis l'été dernier ?

Re: Le meilleur moment pour apprendre

Posté : jeu. 20 févr. 2020 15:05
par Saturnales001
Je commence a reprendre pieds. Mais je suis différent.

Il me faut arracher cette partie en moi qui fantasmait le monde. Cet appétit illusoire. C'est difficile à décrire, je crois qu'il faut avoir été très engagé dans sa connerie pour comprendre ce que cela fait de retirer le(s) voile(s). Comme dit mon psy : l'intellection c'est la création. Cette narration inconsciente du monde que nous nous faisons ne produit que des expériences qui les confirment. A trop vouloir être responsable on trouve toujours ceux et celles qui te feront porter.
C'est bien davantage qu'une histoire de déception amoureuse. A t'avoir lu je crois que tu comprends très exactement de quoi je parle.

J'ai, comme beaucoup d'hommes, cumulé plusieurs 'tares" : un conditionnement familial ( le transgénérationnel est visible un peu partout, même sur ce site, et il suffit de pas être trop bigleu pour voir que la génération de nos parents ne nous a pas facilité la tâche.) Un conditionnement religieux inadapté au monde actuel sans doute, et un conditionnement civilisationnel (certains parlent de gynocentrisme structurel comme s'il s'agissait d'une conspiration, et d'une nouveauté...mais au fond on est juste les résultats d'un culte larvé à la mère qui s'adapte très mal a une société ou les formes patriarcales ont disparu). Je n'ai pu sortir de ces prisons qu'au prix de vécus "à leur hauteur" : la trahison, l'humiliation, la mort.

Comme tout "mâle blanc cisgenre", j'ai pris cher. Mais je suis reconnaissant : je ne vois autour de moi que des mecs psychologiquement détruits, frustrés, ou alors encore en train de courir dans un couple dysfonctionnel. Normal. Je suis cadre, trentenaire et j'habite Paris : le trio statistique gagnant de la course aux pigeons. Mais je suis chanceux, je gagne bien ma vie, je n'ai pas de pension alimentaire à payer, pas d'enfant à protéger d'une mère castratrice ou dévorante, je mesure 1m90, mes mésaventures m'ont fait perdre 15 kgs que j'ai regagné en muscles, bref, je suis en bonne santé. C'est flatteur d'intéresser des femmes, mais c'est moi-même que j'ai envie de servir aujourd'hui. Aujourd'hui je sais ce qu'il en coûte de vouer sa vie à une chimere et ce qu'on peut en attendre.

Si la "red pill" c'est la découverte tant du Réel que de ton inaptitude à le percevoir. La "black pill" c'est conserver après la découverte une part en toi qui illusionne. Ca ne provoque qu'aigreur, frustration et colère. Non. Ce qu'il faut c'est je crois amputer. Mais les conditionnements ont la vie dure. Je dois encore souvent me corriger. Il m'arrive néanmoins de passer quelques jours en paix. J'espère me dresser pour étendre ces période de répi.

Re: Le meilleur moment pour apprendre

Posté : mar. 25 févr. 2020 21:33
par fg.playing
Avec l'Amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est ensuite obligé de manger froid jusqu'à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son coeur, ce ne sont plus que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus. Jamais plus. Jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'Amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passés à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous les côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages.
Romain Gary, La Promesse de l'aube (1960)

Re: Le meilleur moment pour apprendre

Posté : mer. 26 févr. 2020 00:25
par Saturnales001
C'est tellement juste

Re: Le meilleur moment pour apprendre

Posté : mer. 26 févr. 2020 12:03
par fg.playing
Salut,

Il y a encore quelque temps je n'avais qu'une culture "populaire", geek. Je ne veux vraiment pas la dénigrer. C'est vraiment quelque chose de très riche, très vivant. Et de toutes façons, elle prend ses racines dans la culture classique, celle qu'on enseigne encore dans les milieux aristocratiques, la haute bourgeoisie, Henri IV.

Quand tu rattrapes ton retard en la matière comme je suis un peu en train de le faire, tu te rends compte à quel point comme tout a déjà été dit et ce depuis bien longtemps.

FG.