Bonjour MB d'abord, une mise au point puis quelques idées comme ça à la lecture de ton témoignage (pas toujours justes d'ailleurs, mais à discuter) et des hypothèses.
Mise au point :
MB. a écrit : ↑sam. 11 juil. 2020 09:30
étant de l’autre côté, le côté sombre, tordu, je craignais de ne pas intéresser grand monde.
Bien au contraire.
Sois la bienvenue ta démarche est courageuse et on la sent sincère
MB. a écrit : ↑sam. 11 juil. 2020 09:30
Il n’en demeure pas moins la difficulté pour celui qui a toujours était juste, honnête et droit, mon mari, d’attendre réparation.
Personne n'est totalement juste ou honnête. Votre situation le montre.
Sa rancoeur est compréhensible. Légitime. Mais cela reste de la (saine ?) rancoeur.
S'il avait été juste, honnête, droit, bah y en aurait plus.
J'ai une autre vision des choses : peut-être est-il simplement humain.
Avec de belles qualités, on le sent, c'est un type bien. Mais la perfection n'est pas de ce monde.
MB. a écrit : ↑sam. 11 juil. 2020 09:30
Pour mon mari, la loi du talion, œil pour œil, dent pour dent, illustre bien sa pensée. Ou encore, ne fais pas à autrui ce que tu n’aimerais pas que l’on te fasse.
C'est pas pareil la loi du Talion et "Ne fais pas à autrui..." Dans le premier cas, on est dans la réparation (mais une version un peu "old school" proche de la vengeance) et dans l'autre, on est dans la prévention et l'attention à l'autre. Ne pas confondre.
Les idées :
MB. a écrit : ↑jeu. 9 juil. 2020 13:31
Alors que faire ?
Quelques éléments de réponses :
MB. a écrit : ↑jeu. 9 juil. 2020 13:31
je viens témoigner à la demande de mon mari, que j’ai trompé il y a 15 ans, chose qu’il m’est encore difficile à admettre aujourd’hui.
1) Prendre ses responsabilités. "Admettre" cette erreur si tu considères que ça en était une. Si ce n'est pas le cas, prendre ses responsabilités aussi : dire que ce n'était pas une erreur mais surtout être capable d'expliquer
pourquoi. A te lire j'ai une sensation de non dit autour de cette histoire (voir plus bas).
MB. a écrit : ↑jeu. 9 juil. 2020 13:31
J’avais choisi de ne pas travailler pour élever nos enfants, je me suis alors tournée vers une connaissance de fac, connaissance commune, par simple envie de lien social, je n’en avais que très peu à cette époque mais je l’avais choisi.
On perçoit un choix non assumé. L'impression que tu aurais voulu faire autre chose mais la pression sociale ou que sais-je...
2) Assumer ses choix. Tu as choisi une certaine vie, mais pas ses conséquences : remettre les choses à plat et éventuellement partir sur des bases nouvelles. Visiblement votre situation actuelle est mortifère, comment allez-vous vous en sortir sans prendre de décision radicale ? Je t'invite à assumer tes nouveaux choix également : la reconstruction ne se dit pas, elle se fait. Va falloir être actif...
MB. a écrit : ↑jeu. 9 juil. 2020 13:31
Bien que m’ayant prévenu sur le personnage, mon mari s’est aperçu de mon changement progressif de personnalité,
3) Davantage faire confiance à ton mari : apparemment, il a bon sixième sens.
MB. a écrit : ↑jeu. 9 juil. 2020 13:31
j’ai nié bien sûr pendant quelques temps jusqu’à ce que je lui avoue l’impossible. Il aura fallu 6 mois à mon mari pour m’extirper de cette dramatique situation.
Et en plus il est tenace... Deux belles qualités.
MB. a écrit : ↑jeu. 9 juil. 2020 13:31
La pourriture vers laquelle je me suis tournée par simple amitié m’a retourné la tête, » tu mérites mieux, la vie ce n’est pas ça »et j’en passe. Je n’ai réalisé, et avec l’aide de mon mari que cette ordure c’était bien amusé et que j’étais prête à faire n’importe quoi pour ce pervers narcissique, égocentrique, mégalomane, bref une belle enflure! Pendant ces 6 mois, je n’avais plus la capacité de réfléchir, de raisonner ou tout simplement de penser aux conséquences de mes actes, j’étais devenue une autre personne. Détachée émotionnellement, incapable de voir mon mari sombrer chaque jour un peu plus.
Cela est assez courant.
4) Redéfinir une certaine empathie dans le couple. Non pas "souffrir avec", mais comprendre sa souffrance.
Techniquement, il doit aussi comprendre la tienne.
Mais... Ça coince à un endroit... Apparemment, ce qui semble être ton "obsession", c'est "la pourriture" qui t'a manipulée, celui qui t'a délaissée, qui s'est servi de toi (et moins le fait d'avoir "rompu le contrat amoureux" qui vous liait ton mari et toi).
Juste au passage comme ça : admettons que le sandwich ait été prévenant, respectueux et le reste, est-ce que cela signifie que tu n'aurais pas souffert ? Est-ce que tu serais partie avec lui ?
Si c'est le cas, comprends que ce type de souffrance, cette blessure d'amour terrible que tu as vécue, ne peut pas, par définition, être partagée par ton homme : si le sandwich avait "réussi" son coup, tu ne serais plus avec ton mari. Ce n'est que parce qu'il a échoué que vous êtes encore ensemble. Et c'est ce paradoxe vertigineux qui rend la situation compliquée, je pense.
MB. a écrit : ↑jeu. 9 juil. 2020 13:31
Pourtant les conséquences sont, 15 ans après bien présentes. Je me suis faite avoir mais là n’est pas le plus grave.
Ah. Cela revient dans tes propos : ce n'est pas tant le coup de canif dans le contrat qui importe, c'est que tu t'es "faite avoir".
MB. a écrit : ↑jeu. 9 juil. 2020 13:31
Le plus grave est que cette histoire m’a changé et aux dires de mon mari, mais pas en bien.
Ainsi, tu lui en veux de t'avoir transformée. En une créature que tu n'aimes pas. Tu ne sembles donc plus capable d'aimer en retour. Mais es-tu sûre qu'il t'a transformée ? Peut-être, tout simplement, a-t-il révélé quelque chose d'enfoui. Cela pourrait expliquer bien des choses.
En tout état de cause, peu importe au fond, vous êtes clairement un couple avec une de ses composantes blessée qui souffre comme une bête et une personne au narcissisme sacrément écorné.
Faites-vous aider.
MB. a écrit : ↑jeu. 9 juil. 2020 13:31
D’abord, je n’ai compris que récemment la douleur et le calvaire qu’il avait enduré pendant et encore maintenant, je ne me suis pas excusée, sincèrement, de ce que j’avais fait, je n’ai pas pris la mesure de l’ordure que j’ai également été pendant cette période et naïvement j’ai pensé que tout allait rentrer dans l’ordre comme si de rien n’était.
5) S'excuser sincèrement (bis : mais sais-tu de quoi ?). Prendre la mesure de la destruction (de la confiance, de ta personnalité, de son ego à lui).
6) Ne surtout plus penser que les choses s'arrangent "d'elles-mêmes", il n'y a aucune puissance magique qui vous aidera sinon vous-mêmes et vos actes seront les témoins vivants de cet élan réparateur.
MB. a écrit : ↑jeu. 9 juil. 2020 13:31
Mais 15 ans après la poussière est toujours sous le tapis, je dois rembourser, réparer le mal que j’ai fait. Bien que très compréhensif mon mari, légitimement réclame le même investissement de ma part à réparer que celui qu’il a mis pour me sortir de là.
Tout dépend de ce que vous considérez lui comme toi être un couple.
"Dans la richesse comme dans la pauvreté, dans la maladie comme dans la santé, etc..." C'est cliché ou ça a du sens pour vous ?
Pour certaines personnes cela n'a pas de sens.
7) Donc clarifier cette demande d'aide : est-ce une injonction totalitaire ou un juste retour des choses ?
MB. a écrit : ↑jeu. 9 juil. 2020 13:31
Je sais que c’est moi qui ai été cette odieuse, maltraitante femme, et qu’en aucun cas mon mari ne méritait de subir cela, je refoule cette histoire car elle me dérange énormément bien sûr, en permanence on revient à ce drame.
Le refoulement est un mécanisme interne personnel. Il ne peut pas refouler : mémoire traumatique.
Il doit donc se faire aider psychologiquement. Tu n'es pas médecin, tu ne pourras pas grand chose à ce niveau.
8) Par contre, l'encourager, le soutenir, ça oui, tu peux faire. (Et au passage, encore cette thématique de "je suis rien, nulle", etc...)
Aux lecteurs du site : s'il était encore besoin de le démontrer : un éléphant sous un tapis, ça finit par se voir.
MB. a écrit : ↑jeu. 9 juil. 2020 13:31
Le problème ne se règle pas, il pourrit notre quotidien, mon mari est fatigué psychologiquement par cette histoire et moi, selon lui, je suis toujours dans l’inaction, je lui suis infiniment reconnaissante de m’avoir sorti de la, à mon tour de l’aider.
Je perçois des non-dits. Des choses pas claires dans ton esprit... Refouler oui, mais quoi ?
En revanche pour l'inaction, je ne peux que m'accorder avec sa demande. Dans un sens comme dans l'autre par ailleurs. La situation semble bloquée : il faut donc bouger quelque chose.
Mes hypothèses peut-être foireuses :
En fait, j'ai l'impression que ça ne passe pas parce que cette haine que tu cultives envers le sandwich révèle autre chose. Je ne suis pas du tout devin,je ne prétends pas non plus détenir de vérité profonde. Mais les indices s'amoncèlent... Je suis sensible aux récits des gens.
Tu parles beaucoup de ton image dégradée, on est à la limite de la détestation de soi. Un peu comme si tu te sentais incapable d'être aimée. Une sorte de fantôme comme ça qui te dit "tu ne mérites pas mieux, tu ne mérites pas l'amour". Sais pas d'où ça vient. Apparemment pas de ton mari.
Et puis surtout, cette haine du sandwich qui dit qu'il y a eu de ta part plus qu'une passade : un espoir. Et cet espoir déçu, a été le coup de grâce dans une personnalité déjà bien blessée. Maintenant réduite à refouler et ne plus ressentir.
Ce qui est remarquable si je compare avec d'autres témoignages équivalents, c'est que tu ne dis pas "j'aime mon mari". Tu parles de ses qualités, tu fais référence à des obligations sociales, à des choix malheureux... Mais le mot "amour" ne surgit jamais, étouffé sous des tonnes de je ne sais quoi, comme une étincelle qui peine à briller, depuis longtemps. Très longtemps.
Je me suis sans doute lamentablement planté, ce ne sera pas la première fois mais je dis comme ça sort.
Par contre, ça n'enlève rien à mes commentaires précédents :
Je m'aligne sur la proposition de Mitsou : avec un tel bagage, après 15 ans, faites-vous suivre.
Conseil numéro 9 : acceptez votre faillibilité à l'un et à l'autre, aucun de vous n'est une pourriture ou un détail de la création.
L'un comme l'autre vous méritez le bonheur. Et dans cette course à la reconstruction de l'ego, on se croit incapable de tout ou, ce qui revient à la même chose mais inversée, au-dessus des autres : n'ayez pas honte de votre parcours, faites-en une force (conseil numéro 10). Cela exige, bien sûr, du COURAGE. Vous n'êtes pas seuls. Il serait temps de le savoir. Inutile de parler du jugement d'une tierce personne : vous vous jugez déjà beaucoup suffisamment, et mal de surcroit... Laissez entrer un peu d'objectivité dans votre mécanique de couple. Laissez l'oxygène passer. Faites-vous du bien.
En faisant acte de courage, vous serez bientôt fiers de vous. Trouvez un bon thérapeute, pas un guignol.