Une enquête sur la fin de la souffrance

Quel comportement adopter face à l’adultère, comment réagir? Beaucoup de questions, quelques débuts de réponses. Ne pas poster de témoignage dans cette rubrique.

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Usum

Une enquête sur la fin de la souffrance

Message par Usum »

Avant d'examiner en quoi consiste la fin de la souffrance, nous devons comprendre de façon pratique ce qu'elle est.

Qu'est-ce que la souffrance?

Souffrir, c'est s'identifier à la douleur. L'identification étant une fonction du mental, c'est lui qui fera apparaître la souffrance non seulement en relation avec la douleur présente, mais également avec la mémoire des peines passées et l'anticipation des peines futures. Pour ceux qui sont habitués à souffrir, une bonne santé et un bien-être physique n'offrent que peu de soulagement, car le mental fournit un apport incessant de blessures passées pour se lamenter et de montagnes de soucis pour des problèmes futurs dont aucun n'existe encore.

Que l'on souffre peu ou beaucoup, n'a pas grande chose à voir avec la santé, les perspectives matérielles et la qualité apparente de la vie, du fait que la souffrance provient d'une identification enracinée profondément dans le mental.

Ceux qui semblent tout avoir peuvent souffrir davantage que ceux qui semblent n'avoir pas grand-chose. L'identification avec la richesse matérielle et les accomplissements de ce monde (fortune et réputation) peut conduire aux souffrances les plus terribles, le rêve d'une vie qui tourne au cauchemar. Pourquoi? Parce que, dans ce cas nous avons accroché notre wagon aux choses temporaires de la vie. Aussi glorieuses qu'elles puissent paraître, elles ne dureront pas. Nous faisons cette erreur en nous imaginant être ce que nous percevons. Et, c'est une erreur que nous payons très cher.

La souffrance en elle-même est douleur, mais il y a une différence entre cette douleur et celle provoquée par une maladie, une blessure physique ou un événement traumatisant. La douleur de la souffrance imposée par le mental peut être réduite et à la fin éliminée par des méthodes spirituelles alors que la douleur provoquée par des événements en temps réel peut ou non être évitée. Dans tous les cas, si nous sommes capables de laisser aller la souffrance, de laisser aller l'identification avec ce qui nous fait souffrir, les désagréments et les calamités inévitables qui arrivent dans les hauts et les bas de la vie perdront également leur emprise sur nous. Quand nous cessons de nous identifier à notre douleur, la souffrance n'existe plus.

La prochaine fois où nous serons dans la peine, physique ou mentale, et où nous souffrirons, demandons-nous: "qui souffre?".

Si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous découvrirons que c'est notre interprétation de la douleur qui nous amène à nous percevoir en état de souffrance. Si nous portons un jugement de valeur sur notre douleur, bien certainement, nous souffrirons. Nous saurons que nous faisons un jugement de valeur si nous nous demandons, "pourquoi moi?", ou si nous plaçons la faute sur autrui, avons de la colère ou essayons d'obtenir des autres qu'ils partagent notre peine. Dans toutes ces réactions, nous nous identifions à notre peine.

Par contre, si nous voyons notre souffrance telle qu'elle est, sans la colorer d'une façon ou d'une autre, la douleur sera encore là, mais non la souffrance, pas de jugement, pas de lamentations, pas de regrets du passé, pas de drame intérieur en train de se jouer, pas de peur du futur.

Ceux que nous voyons supporter leur peine de cette façon, nous avons tendance à les qualifier de spirituels. Ils semblent être sur un plan de conscience plus élevé et la douleur du moment présent ne provoque pas la réaction mentale que nous qualifions de souffrance. Ce qui ne veut pas dire qu'ils ne réagiront pas à la douleur avec une grimace ou en pleurant.

Que nous nous soyons fracturé un os, que nous ayons perdu un être cher, nous ressentirons la douleur et nous pleurerons. Aller au-delà de la souffrance ne veut pas dire que nous aimons être dans la peine. Cela ne veut pas dire, non plus, que nous ne ferons pas ce qu'il faut pour faire disparaître notre peine et celle des autres. Mais, quoi qu'il arrive, si nous avons lâché prise à notre identification, nous ne garderons aucune cicatrice de la souffrance, pas même dans la minute qui suit. Tout arrive dans l'instant présent, et disparaît...

De nouveau, qui souffre? Nous n'avons pas encore répondu à cette question. Nous avons seulement décrit les mécanismes de base de la souffrance. Quand nous nous identifions à notre douleur et que nous sommes dans la souffrance, qui en fait l'expérience? Est-ce notre conscience de soi attachée au monde extérieur? Notre corps/mental? Notre conscience derrière tout cela? Cela va au cœur de cette enquête et de toute enquête à caractère spirituel concernant le Soi. Plus important, cela va au cœur de la signification du silence intérieur permanent (le témoin), car sans le témoin, il ne peut y avoir d'enquête sur le Soi réellement efficace. Sans le témoin, notre conscience de soi se manifestera en pensées, émotions, dans le corps et dans notre environnement. Nous ne serons pas dans une relation saine avec ce que nous sommes ou avec ce qui se passe dans notre vie. C'est dans cette déconnexion temporaire de la conscience que la souffrance intervient. Est-ce vraiment ce que nous sommes? Seulement si nous restons identifiés à notre perception du monde extérieur en pensant n'être que cela.

D'un autre côté, quand nous réalisons que notre conscience de soi est le silence intérieur permanent (le témoin), cultivé dans la méditation profonde journalière, rien ne peut plus nous toucher. Nous ne pouvons pas souffrir quand nous sommes Cela, peu importe ce que font le corps et le mental. C'est un fait que notre conscience ne souffre pas, même quand elle s'identifie. Elle est seulement conscience, cette part de nous qui a toujours été, qui ne change pas. Seul change le vernis des pensées, des émotions et de la matérialité. Inévitablement, le monde extérieur change. Mais, intérieurement, nous ne changeons jamais? Alors, qui souffre?

La vérité est que personne ne souffre, sinon ceux qui s'identifient à leur souffrance et encore n'est-ce qu'une illusion, une croyance en quelque chose de temporaire, un rêve. Et pourtant, pour celui qui en fait l'expérience, c'est bien réel.

Tout cela semble plutôt idyllique et ne veut plus dire grand-chose quand nous souffrons, identifiés à cette souffrance. Il en va de même de tous ceux qui se débattent avec l'enquête spirituelle sur le Soi sans avoir développé une présence suffisante du témoin. C'est une vraie galère. Nous ne voulons pas être insensibles. Que le témoin soit là, présent ou non, nous aurons de la compassion pour tous ceux qui souffrent. Notre condition humaine nous incite instinctivement à aider ceux qui sont dans le besoin et tout particulièrement ceux qui souffrent.

Les enseignants spirituels agissent comme ils le font, car ils veulent plus que tout aider tous les êtres à aller au-delà de la souffrance dans la paix qui n'a pas de fin et dans la joie qui est là, en nous, toujours présente et disponible.

Une seule condition peut nous sauver de l'identification avec les hauts et les bas de la vie. Une seule condition peut nous sauver des efforts du mental pour créer d'immenses paysages imaginaires d'espace et de temps. Cette condition est le témoin, notre silence intérieur inhérent, cultivé facilement par la méditation profonde journalière. Alors une vraie compréhension devient possible et nous devenons capables d'aller au-delà de la souffrance, nous étonnant d'avoir pu souffrir un jour.

La force du témoin, combinée à la précision d'une approche intelligente de la recherche du Soi est tout à la fois un paradoxe et un mystère. Et pourtant, ce témoin est bien plus réel que tout ce que nous voyons dans notre monde extérieur de pensées, d'émotions et de perceptions du corps et de ce qui nous entoure. Le témoin et sa relation avec l'enquête sur le Soi sont bien réels, car ils peuvent faire une différence tangible dans la qualité de notre vie. Et quelle différence!

Dans les leçons à venir, nous allons approfondir les techniques de l'enquête sur le Soi, particulièrement en relation avec le silence intérieur permanent, le témoin, cultivé au préalable par la méditation profonde (voir la leçon 13). Nous verrons qu'il y a une grande différence entre pratiquer l'enquête sur le Soi avec le témoin (enquête relationnelle) et pratiquer sans le témoin (enquête non relationnelle). Comme pour tout dans l'enseignement AYP, notre approche sera pratique avec un minimum de termes obscurs.

Quelquefois, la recherche du Soi, même professée par de grands enseignants n'est qu'un coup d'épée dans l'eau ou même pire. Nous explorerons pourquoi cela arrive et comment cela peut être résolu afin de pouvoir bénéficier de toutes les approches qu'on les appelle jnana, advaita, non-dualité, vacuité, pleine conscience, etc. Avec une approche intelligente, le mystère se dissipera peu à peu et nous deviendrons un avec le mystère lui-même. Nous le saurons en vivant la joie intérieure qui monte, une vie lumineuse sans souffrance, même quand il nous arrive de ressentir la douleur. La libération de la souffrance est notre destinée à tous.

Le gourou est en vous

http://www.aypsite.ch/lecon_321

L'original car la traduction laisse à désirer à certains endroits : http://www.aypsite.org/321.html
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Usum

Re: Une enquête sur la fin de la souffrance

Message par Usum »

Par contre, si nous voyons notre douleur/peine telle qu'elle est, sans la colorer d'une façon ou d'une autre, la douleur/peine sera encore là, mais non la souffrance; il n'y aura pas de jugement, pas de lamentations, pas de regrets du passé, pas de drame intérieur en train de se jouer, pas de peur du futur.
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Usum

Re: Une enquête sur la fin de la souffrance

Message par Usum »

Les pièges du mental

Le mental est une machine merveilleuse, capable d'accomplir de grandes prouesses d'analyse, de déduction et de découverte. C'est également le mental qui nous permet de créer notre sens du "Je": "Je suis Marie", "Je suis ce corps", "Je suis ce mental", "Je suis né, je vis, un jour je mourrai".

Le but de la recherche du Soi est d'utiliser le mental pour mettre en question et transcender ces affirmations associées avec "Je suis".

Quand elle se combine avec la présence du témoin résultant de la méditation profonde journalière, l'enquête sur le Soi révèle que nous ne sommes pas notre nom, notre forme ou même notre sens du "Je", que nous sommes la tranquillité derrière et à l'intérieur de tout ce qui est projeté. Ainsi, le premier piège du mental est l'identification. L'identification de notre conscience avec toutes les choses projetées dans le temps et l'espace.

En fait, l'identification est peut-être le seul piège du mental. Le mental a tendance à ressasser notre expérience de la vie que ce soit celle du passé, du présent ou du futur. Suivant notre humeur, il la peindra de couleurs positives ou négatives. Il s'agit toujours de la même chose, le mental nous emprisonnant dans quelque chose.

Est-ce la faute du mental? Y a-t-il quelque chose de fondamentalement dysfonctionnel dans le mental de l'être humain? Est-ce quelque chose d'autre? Après tout, le mental n'est qu'une machine. Allons-nous blâmer l'automobile quand elle dérape pour aller s'écraser sur un arbre? Allons-nous blâmer le marteau quand il frappe notre pouce? Peut-être bien que certains d'entre nous le font. Et, peut-être que c'est le signe d'un problème sous-jacent. Si le conducteur ne se sent pas responsable de sa voiture et le charpentier de son marteau, alors qui le sera? De même, si l'habitant du mental ne prend pas la responsabilité de ses actions, qui la prendra?

Qui habite le mental? C'est nous qui sommes conscients, à quelque degré que cela se situe. Moins l'habitant du mental est conscient, moins il est probable que le mental fonctionne comme il devrait, comme un serviteur. Plus probablement, il fonctionnera comme un apprenti sorcier, jouant au leader et jetant comme un voile de confusion sur la vie. Là où il y a un vide de la conscience (le témoin n'étant pas très présent), le mental se précipite pour remplir le vide de la seule chose avec laquelle il puisse le remplir, quantité de pensées et de perceptions erronées qui à leur tour se traduisent par: "Je suis ces objets de la perception..." au lieu de "Je suis le sujet, la conscience éternelle pénétrant tous ces objets...".

Ainsi, le premier pas pour aider le mental à revenir à son fonctionnement correct est de s'assurer que l'habitant du mental est bien présent et éveillé. L'habitant, c'est-à-dire le témoin et maintenant nous savons ce qu'il faut faire pour cela: la méditation journalière. Quand l'habitant du mental s'installe et prend les rênes, les opérations du mental sont améliorées de façon régulière. A mesure que l'emprise de l'identification diminue, le fonctionnement du mental s'améliore dans tous les domaines.

Mais, intégrer complètement le mental et le silence intérieur ne se fait pas en un jour. Cela prend du temps. Même après l'émergence naturelle du désir de s'engager dans la quête du Soi, il y encore une longue route à parcourir pour atteindre l'illumination. Le long de la route, il y a quelques pièges du mental qui peuvent compromettre notre progrès spirituel. C'est de ce genre de pièges que nous allons discuter, car ils ont un impact sur notre capacité à continuer les pratiques et à progresser de façon continue sur notre chemin:

- S'enticher des expériences spirituelles ou les craindre
- Analyser ou philosopher de manière excessive
- Exagérer l'enquête sur le Soi ou les autres pratiques de yoga
- L'illusion de la réalisation ou d'être arrivé
- Nier la nécessité de s'engager dans les pratiques
- La trappe de la non-dualité - le refus du monde

De tels pièges peuvent handicaper un aspirant spirituel à n'importe quelle étape du chemin. Les pratiquants avancés sont également susceptibles d'être déstabilisés, peut-être d'autant plus s'ils sont visités par des expériences spectaculaires de l'immensité de la conscience de pure félicité, de la béatitude extatique et de pouvoirs miraculeux de telle ou telle sorte. De telles expériences peuvent ébranler le mental si le silence intérieur, le témoin n'a pas encore atteint un niveau de maturité suffisant dans le système nerveux qui permette au pratiquant de prendre dans sa foulée les expériences spirituelles avancées.

Que nous soyons au tout début de notre chemin ou très loin sur la route, cultiver le témoin sera notre meilleure assurance pour nous garder des pièges du mental.

...

http://www.aypsite.ch/lecon_329
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Usum

Re: Une enquête sur la fin de la souffrance

Message par Usum »

Faire germer cette graine qui est en nous

Notre mental a une capacité naturelle à être silencieux. Lorsqu'il devient silencieux nous entrons en contact avec notre génie. Albert Einstein disait que les idées qui l'ont conduit à la découverte de la théorie de la relativité lui étaient venues lors de moments de réflexion silencieuse. Mozart entendait ses sonates et ses symphonies résonner dans les recoins silencieux de son esprit. Tout ce qu'il avait à faire c'était de les mettre par écrit. Tout le monde connaît l'histoire de Newton qui a découvert la loi de la gravité en faisant la sieste sous un pommier. Qu'une pomme lui soit réellement tombée sur la tête ou non, personne n'en sait rien, mais il ne fait aucun doute que c'est dans la tranquillité que son esprit à révélé un trésor de connaissance. Nous pourrions donner d'autres exemples encore, mais vous avez compris ce dont je parle. L'esprit silencieux a une grande créativité. Mais ce n'est pas tout. L'esprit silencieux est apaisé, plein de béatitude, sain, et ces qualités transparaissent à travers la personne et influent sur son entourage. Les gens qui savent cultiver un esprit apaisé non seulement sont en contact avec leur créativité, mais ils irradient aussi une jeunesse d'esprit et un optimisme qui affectent tous ceux qui sont proches. Ils ont de « bonnes vibrations ».

Nous avons précédemment parlé de conscience (l'observateur), et du monde objectif (l'observé). La nature essentielle de notre conscience est le silence béatifique. C'est ce qui est derrière l'esprit, en arrière plan, et qui est expérimenté lorsque l'esprit devient immobile. C'est un réservoir infini des qualités citées plus haut, le royaume de ce que nous nommons Dieu, toujours présent, en nous même. C'est la raison pour laquelle dans les Psaumes nous pouvons lire: « Sois silencieux et sache que je suis Dieu ». Pour accéder au divin, tout ce que nous avons à faire c'est apprendre comment accéder à ce silence.

La méditation est le processus qui consiste à permettre de façon systématique à l'esprit de devenir silencieux à des moments bien précis chaque jour. En procédant ainsi quotidiennement pendant des semaines, des mois et des années, le silence intérieur et la conscience deviennent progressivement plus évidents lorsque l'esprit est actif en dehors des moments de méditation, enrichissant ainsi la vie ordinaire. Par la méditation, la relation entre la conscience et le monde change petit à petit. C'est le processus d'union produit par le yoga. C'est la première étape. Une fois que le silence béatifique commence à s'établir dans notre vie de tous les jours, de nombreuses autres choses peuvent être faites pour l'accroître et l'étendre davantage. Mais il nous faut en premier lieu établir une base dans la conscience, faire germer la graine du silence intérieur de qui nous sommes pour ainsi dire.

Nous avons dit précédemment que notre esprit a une capacité naturelle à devenir silencieux. Dans la méthode de méditation profonde que nous allons pratiquer ici, nous nous servirons de cette capacité naturelle. En fait, dans toutes les pratiques que nous apprendrons ici (et il y en a pas mal), nous nous servirons de nos capacités naturelles. L'idée est de vous montrer comment utiliser les capacités qui sont déjà en vous. Nous utiliserons seulement quelques leviers ici ou là pour activer nos capacités naturelles. Le reste dépendra de vous. Si vous mettez en application ce que vous apprendrez dans ces leçons et si vous vous y tenez, un jour vous réaliserez que vous êtes une machine à fabriquer de la béatitude de façon permanente, bien au-delà de ce que l'on peut imaginer. Oui, c'est ce que nous sommes. La méditation est la première étape, le premier pas.

Des pensées nous viennent dès la première seconde après notre réveil et cela se poursuit jusqu'à la dernière seconde avant de nous endormir le soir, et il nous en vient encore pendant que nous rêvons. Et pourtant nous avons dit que le silence est une capacité naturelle de l'esprit. Comment cela est-il possible?

Nous utiliserons une pensée pour y parvenir. Pas n'importe quelle pensée. Une pensée particulière que l'on appelle un «mantra ». Et nous utiliserons une façon particulière de penser ce mantra qui permet à l'esprit de faire ce qu'il sait faire facilement quand on lui en donne l'opportunité, je veux dire de s'apaiser.

Il est vrai que n'importe quelle pensée peut être utilisée pour méditer, cela a été amplement démontré par les chercheurs ces trente dernières années. Mais nous utiliserons une pensée particulière qui a certaines propriétés vibratoires et qui produit un certain effet sur le système nerveux. C'est également une pensée qui permet d'accéder par la suite à des techniques plus avancées, nous en reparlerons le moment venu. Le mantra que nous allons utiliser pour commencer est le suivant:

...I AM...1 (audio anglais)

Nous ne nous focaliserons pas sur la signification de I AM (JE SUIS) pendant la méditation. Bien sûr il a une signification sacrée dans la tradition judéo-chrétienne en particulier, et il offre une similarité avec les sons sacrés que l'on trouve dans d'autres traditions. Mais ici c'est le son qui nous intéresse, pas sa signification. C'est le son que nous utiliserons, intérieurement. Nous recherchons la qualité vibratoire profonde du son quand il est utilisé correctement dans le mental et le système nerveux. C'est probablement en raison de ces effets profonds dans l'être humain que I AM (AYAM) a été révéré depuis des siècles. Pour ce qui nous concerne, nous nous attacherons à utiliser correctement le mantra dans notre pratique de la méditation. C'est ainsi que nous obtiendrons les meilleurs résultats.

Voici comment l'utiliser:
Installez-vous tranquillement et confortablement dans un lieu où vous ne serez pas dérangé, asseyez vous sur un siège avec un dossier de préférence. Choisissez un endroit où vous pourrez rester assis pendant vingt minutes les yeux fermés sans être interrompu.

Une fois que vous serez bien installé, fermez doucement les yeux. Vous remarquerez que des pensées se succèdent dans un courant ininterrompu. Très bien, observez les sans vous en préoccuper. Puis après une minute, introduisez doucement la pensée ...I AM... (AYAM) et commencez à la répéter mentalement sans effort, facilement. Si votre esprit s'évade vers d'autres pensées ne vous en inquiétez pas, c'est normal et naturel. Simplement revenez au mantra lorsque vous vous rendez compte que vous n'êtes plus en train de le répéter. C'est tout ce qu'il y a faire. Répétez le mantra intérieurement, facilement, silencieusement, sans effort. Lorsque vous vous rendez compte que vous n'êtes plus en train de le penser, revenez-y sans effort. Le but n'est pas de se focaliser dessus. Le but est de suivre le simple processus de la répétition du mantra, de le perdre et d'y revenir quand vous l'avez perdu. Ne résistez pas si le mantra tend à devenir moins distinct. Penser le mantra n'implique pas une prononciation claire du mantra. I AM (AYAM) peut être expérimenté à différents niveaux du mental et du système nerveux. Quand vous y revenez, revenez à un niveau qui est confortable, sans rechercher une prononciation claire ou floue.

Pratiquez de cette façon là pendant vingt minutes puis, tout en gardant les yeux fermés prenez quelques minutes de repos avant de vous lever.

Pratiquez ainsi deux fois par jour, le matin avant de commencer votre journée puis avant de commencer vos activités du soir. Mieux vaut pratiquer avant les repas, car la digestion peut interférer avec le processus de méditation. Prenez la résolution de pratiquer ainsi quelques mois. Laissez à la pratique le temps d'agir. Vous serez étonné des résultats et vous voudrez pratiquer toujours davantage.

C'est tout pour le moment.

Dans les leçons suivantes nous entrerons dans le détail du processus et des résultats obtenus par la méditation. Après cela nous commencerons à utiliser une autre capacité naturelle que nous avons tous, notre capacité à utiliser le souffle pour faire se mouvoir le silence en nous en une extase sans fin.

Le gourou est en vous.

Note du traducteur: Ce mantra se prononce AYAM. Bien que la méditation ne soit pas basée sur la signification du mantra, il faut signaler que I AM veut dire « JE SUIS » en anglais

http://www.aypsite.ch/lecon_013

P.S.: Il a tout bon, sauf sur Einstein.
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Usum

Re: Une enquête sur la fin de la souffrance

Message par Usum »

La destination ultime est l'illumination.

De quoi s'agit-il? C'est un état d'union équilibrée entre nos deux natures: l'état de conscience de pure félicité et notre implication sensorielle dans ce monde physique. C'est la définition du yoga et le but de toute religion.

L'évolution des expériences est un voyage complexe et personnel, mais selon un certain schéma qui comporte trois étapes facilement identifiables:

Tout d'abord le silence qui s'installe par la pratique régulière de la méditation. On peut aussi en faire l'expérience comme d'un état de paix intérieure, de bonheur et de félicité. Mais surtout on en fait l'expérience comme état de stabilité intérieure qui n'est pas affecté par les circonstances extérieures. Le silence intérieur est la fondation des expériences ultérieures dont la venue est facilitée par des techniques de yoga avancées qui éveillent le silence de la conscience de pure félicité et le transforment en un état dynamique dans notre système nerveux.

Ensuite vient l'expérience extatique qui s'élève dans le corps et dans l'environnement. Elle provient de l'éveil de l'énergie vitale dans le corps et d'un raffinement progressif des perceptions sensorielles. Par le pranayama (contrôle du souffle) et d'autres moyens, la méditation voit ses effets accrus de sorte que les sens sont ouverts bien que tournés vers l'intérieur, ce qui nous permet de percevoir les courants extatiques d'énergies qui nous parcourent et qui nous entourent. On pourrait dire que le silence bouge en nous, et cela crée une sorte d'expérience nouvelle et captivante. A ce niveau, l'appréciation du flot d'énergie divine est accrue de façon naturelle, ce qui entraîne un désir encore plus grand de se fondre dans l'expérience sensorielle qui devient de plus en plus profonde. On s'abandonne à ce processus lorsqu'il survient et cela l'accélère. La deuxième étape est comme de tomber dans un abîme d'extase sans fin. Nous fonctionnons dans le monde empli d'une joie qui va en s'accroissant et notre attention s'absorbe dans la beauté toujours présente de façon sous jacente à toutes les choses. Pour nous, les limites se dissolvent.

Troisièmement, comme notre attention réside naturellement dans le silence ondulant béatifique et omniprésent en toutes choses, nous devenons cette harmonie toujours présente. Nous découvrons que notre soi est l'essence de toute chose. C'est l'expérience d'unité, d'union, d'illumination. Le monde ne disparaît pas. Il devient transparent. Les limites deviennent comme des voiles qui recouvrent finement l'essence de toute chose et que nous percevons maintenant comme une expression de notre propre nature. Pouvons nous encore agir dans le monde? Oui, mais nos motifs sont différents de ce qu'ils étaient auparavant quand nous ne pouvions nous voir que séparés. Nous agissons maintenant dans l'intérêt d'un plus grand soi et nous pouvons donner l'impression de n'avoir plus de soi. La vérité c'est que nous continuons d'agir pour l'intérêt de notre soi, mais notre soi est devenu universel, donc notre intérêt est pour l'humanité toute entière et pour la vie tout entière.

Dès le tout début de la pratique des techniques avancées de yoga, et peut être même avant, nous expérimentons des bribes de ces trois niveaux en fonction de la dynamique de notre processus de purification qui est unique. Nous pouvons faire l'expérience d'éléments qui appartiennent aux trois niveaux en même temps. Avec le temps nous reconnaissons les expériences qui sont des jalons sur le chemin de l'illumination. Et il y aura bien davantage de sous- jalons dont nous parlerons lorsque nous ajouterons de nouvelles pratiques avancées de yoga. Les jalons sont là pour nous inciter à continuer, pour nous donner de l'inspiration et que nous soyons régulier dans notre pratique quotidienne de la méditation. Les jalons n'ont pas vraiment pour but de dire « ah, voilà, aujourd'hui je suis ici sur le chemin de l'illumination ». Et peut être en effet que nous en sommes à cet endroit là, mais cela ne sera vraiment significatif que lorsque nous aurons dépassé ce point et que notre expérience sera devenue permanente et fera partie de notre vie. Lorsque l'expérience devient naturelle et normale elle devient réelle. La vie est alors telle qu'elle doit être vécue. Les jalons se dissolvent au long du chemin. L'illumination, au bout du compte, a peu de rapport avec les jalons. C'est jouir de devenir ce que nous avons toujours été.

Si vous faisiez ce voyage en Californie dont nous avons parlé plus tôt, passeriez-vous votre temps à vous émerveiller de la façon dont vous êtes venu jusque là? Probablement pas. Il vaut bien mieux apprécier la beauté de la Californie. Cependant, cela peut être utile de passer en revue les détails du voyage pour le bénéfice des autres. Après tout, tout le monde émane de la même conscience divine que nous, donc nous nous soucions que tous puissent faire un voyage rapide et sûr.

Jésus a dit « faites aux autres ce que vous voudriez que l'on vous fasse ». La vérité c'est que tous les autres sont vous. Donc, ce n'est pas seulement un bon conseil moral, c'est aussi un bon conseil pratique. Avec l'expérience, nous en venons à savoir que les autres sont notre propre soi lorsque les portes qui donnent accès à nos royaumes intérieurs divins sont ouvertes.

Combien de temps le voyage prend-il? Cela dépend surtout de nous, de nos actions passées qui ont produit ces obstructions logées profondément dans notre système nerveux et de ce que nous faisons à partir de maintenant. Nous ne pouvons pas changer le passé. Mais nous pouvons agir dans le présent pour modeler notre futur. Personne ne peut faire ce choix à notre place. Si nous pratiquons les techniques avancées de yoga avec une dévotion sincère, nous donnerons une autre direction à notre vie. Une fois que nous nous sommes mis en chemin sans en dévier, ce n'est qu'une question de temps. Alors nous voyons que ce n'est pas tant la destination finale qui compte. C'est l'expérience croissante de la joie chaque jour, chaque mois et chaque année qui passe. C'est un chemin de félicité, un chemin de plaisir au fur et à mesure que nous nous déployons de l'intérieur. Mettez-vous en route et commencez à apprécier le voyage dès aujourd'hui. Vous parviendrez à destination à un moment ou à un autre.

Le gourou est en vous.

https://www.aypsite.ch/lecon_035
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Usum

Re: Une enquête sur la fin de la souffrance

Message par Usum »

Avertissement: depuis que j'ai arrêté cette méthode, j'ai retrouvé ma stabilité mentale d'antan et même bien plus.

Donc à déconseiller lors de grands traumatismes car l'énergie développée durant ces pratiques va facilement alimenter le monstre... cercle vicieux.
Néanmoins, il peut être utile de pratiquer cette méthode pour découvrir les capacités insoupçonnées qui sommeillent en nous.
Je conseillerais donc de pratiquer quelques semaines pour découvrir par exemple le "prana".

Ensuite, arrêtez et passez à ces pratiques :

1°) Le matin, au réveil idéalement (20 min en tout et 30 min au bout de qq mois) : http://www.eso-garden.com/specials/the_ ... energy.pdf
Le développement de l'énergie préalablement effectué vous permettra de ressentir la bonne posture à adopter (votre corps ajustera ensuite sa position de lui-même), sans quoi vous risquez de mal vous y prendre et d'avoir des douleurs qui s'amplifieront avec le temps.
Avec cette méthode de Qi Gong : Pêche d'enfer garantie et un grand calme intérieur.

2°) Méditation Vipassana (le soir avant le coucher et au moins 2h après le dernier repas: sommeil garanti !).
http://www.buddhanet.net/pdf_file/mahasit1.pdf

Vous lèverez ainsi beaucoup de blocages psychologiques en peu de temps.

A ceux qui diront "je n'ai pas le temps..." vous en avez d'autant plus besoin !
Un peu moins de télé peut-être ?
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Usum

Re: Une enquête sur la fin de la souffrance

Message par Usum »

La Pensée Juste et les Ecuries d'Augias
...
Le Bouddha parlait continuellement de la restriction de la pensée, de la pensée transformante, et de ce genre de choses. Il en faisait un point très important, mais il ne s'arrêta pas là. Il a également préconisé que les gens continuent à cultiver la concentration, puis la perspicacité (insight practices), afin de temporairement calmer et ensuite surmonter, pour toujours, les illusions fondamentales qui dirigent nos esprits "bruyants". Ce même point s'applique à la psychothérapie: cela peut être utile, mais pour trouver la fin de la souffrance, nous devons aller beaucoup plus loin.

Le Soutra #20 dans le "Middle Length Discourses of the Buddha" (grand livre, soit dit en passant) est appelé "L'éloignement des pensées distrayantes." Dans ce texte, Bouddha a exhorté ses disciples à s'occuper des pensées maladroites, malsaines ou inutiles de la façon suivante.

Premièrement, si l'étudiant est attentif à la chose qui provoque ces pensées maladroites (inappropriées) , alors il devrait prêter attention à quelque chose de sain qui ne produit pas de pensées maladroites.
Si cela échoue, alors ils devrait réfléchir sur le danger relatif à ces pensées et ainsi essayer de se conditionner pour ne pas penser de telles pensées .
Si cela échoue, alors il devrait essayer d'oublier ces pensées et de ne pas leur accorder d'attention.
Si cela échoue, alors il devrait accorder de l'attention en vue d'apaiser l'esprit et de calmer ces pensées.
Si cela échoue, alors l'étudiant devrait se contenter de sa pleine volonté et «écraser l'esprit avec l'esprit», forçant les pensées à s'arrêter d'un effort inlassable et sans limites.

Il a également recommandé les pratiques formelles de concentration de la bonté, de la compassion, de la joie sympathique et de l'équanimité (voir Lovingkindness, L'art révolutionnaire du bonheur, par Sharon Salzberg, ou Training the Mind, par Chogyam Trungpa).
Daniel Ingram
Mastering the Core Teachings of Buddha
http://integrateddaniel.info/book/


Sujet remonté par Anonymous le ven. 30 juin 2017 11:30.
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