Reseaux sociaux: Quand on est en couple, est-ce tromper ?

Quel comportement adopter face à l’adultère, comment réagir? Beaucoup de questions, quelques débuts de réponses. Ne pas poster de témoignage dans cette rubrique.

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Eugene
Cocu de garde
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Reseaux sociaux: Quand on est en couple, est-ce tromper ?

Message par Eugene »

Matcher sur Tinder, discuter avec des inconnus sur Adopte un mec, flirter avec une connaissance sur Facebook alors qu'on est en couple, est-ce tromper son ou sa partenaire ? Éléments de réponse.

Vous matchez sur Tinder, discutez avec des inconnus sur Adopte un mec, flirtez avec une connaissance sur Facebook. Vous êtes un as de la drague 2.0. Le hic : vous êtes en couple. Mais rien à faire, vous êtes accro à cette montée d'adrénaline lorsque votre smartphone vibre pour annoncer un « match » ou l'arrivée d'un message, envoyé par le beau gosse de l'open space. C'est grave docteur ?

Pour Pascal Lardellier, sociologue et spécialiste des nouvelles technologies et du couple, il y a tromperie, peu importe le degré de drague d'une discussion. « On peut essayer de se cacher sous le couvert de la camaraderie mais quand on suit ce genre de comportement, on est dans une logique de l'adultère », assure l'auteur de Génération 3.0. (1).

Pour preuve, le spécialiste donne deux exemples. « Quand le conjoint l'apprend, c'est souvent une cause de séparation. J'ai vu des couples qui, lorsqu'ils se constituaient sur des sites de rencontre, désactivaient leurs comptes en même temps. L'acte de désinscription se présente alors comme un marqueur de constitution du couple », analyse Pascal Lardellier.

Ariane Picoche, journaliste et cofondatrice du site ASV STP, le labo du couple 2.0, nuance : « Pendant des millénaires, le mariage était la norme, l'adultère était condamné par l'Église et juridiquement considéré comme un crime. Depuis 1975, il n'est plus puni pénalement, les mœurs ont changé, le couple a évolué. Aujourd'hui, puisque l'État ne nous impose plus un modèle unique, c'est à nous de fixer nos propres règles, à partir de nos expériences, nos envies et celles du partenaire. Cela est vrai pour le couple en général, et la tromperie en particulier. » Pour Jonathan (2), qui avoue « avoir fait ce genre de cachotteries », ces séances de drague sur les sites de rencontre n'étaient pas si condamnables. « Je parlais de tout et de rien et je parlais librement de ma situation. » Il faut dire que, de son côté, son ancienne copine, flirtait avec un autre garçon sur Facebook...

La désinstitution du couple

Les outils du numérique ont décloisonné les normes, et « désinstitutionnalisé le couple », observe Pascal Lardellier. C'est le « polygaming » - une théorie du sociologue - ou l'art « d'avoir délibérément plusieurs partenaires sentimentalo-sexuels ». Cette façon de se comporter n'aurait jamais été possible sans l'avènement des nouvelles technologies, souligne Pascal Lardellier. Facile de draguer 20 personnes en pianotant discrètement sur un clavier. Mais pourquoi le cacher ?

L'important pour Ariane Picoche est d'être au clair avec l'autre pour ne pas le blesser. « On définit les limites ensemble : est-ce que tromper c'est physique ou moral, virtuel ou tangible ? Draguer en ligne, alors que l'on est en couple, devrait faire partie des clauses du contrat que l'on établit avec son partenaire. » C'est ce qu'a fait Julia (2), la vingtaine, lorsqu'elle était en échange universitaire à Hong Kong l'année dernière. Curieuse, elle s'est inscrite sur Tinder mais a choisi d'avertir son copain de l'époque. Peu emballé par la démarche, il a cependant répondu qu'elle avait toute sa confiance. Résultat : Julia a discuté avec une dizaine de prétendants mais n'en a rencontré aucun.

Une question d'égo

Pourquoi ce besoin de (se faire) draguer alors que l'autre est déjà là ? « Je voulais voir comment on m'aborderait, ce que ma photo et ma bio inspireraient. Une amie m'avait aussi dit que c'était un bon moyen de faire des rencontres amicales à Hong Kong », explique Julia. Ariane Picoche confirme, les Tinder et autres Happn capitalisent également sur leur dimension sociale : « La cible principale reste les célibataires, mais ces sites mettent avant tout des personnes en relation, quel que soit leur profil. Au final, on en fait ce que l'on veut : discuter avec des inconnus, chercher une relation d'un soir, rebooster son ego... »

C'est ce qu'a fait Jonathan avec son ancienne petite amie, rencontrée sur Adopte un mec. « J'ai continué à flirter avec des filles pour prendre confiance en moi, constater que je pouvais plaire. » Le jeune homme met en évidence deux manières d'utiliser ces outils : « Rencontrer l'autre et adopter une posture de "personal branding" », explique Pascal Lardellier. C'est-à-dire l'art de faire la promotion de soi, se surestimer et se raconter... Une posture narcissique qui présente l'amour comme un marché où le partenaire devient un produit - si possible premium, déplore le sociologue. « C'est une vision de l'amour un peu désillusionnée, sous le couvert de la performance »... jusqu'au retour à la réalité.

Source
Those who talk behind my back, my ass contemplates
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