L'adulte roi : un pari amoureux risqué

Quel comportement adopter face à l’adultère, comment réagir? Beaucoup de questions, quelques débuts de réponses. Ne pas poster de témoignage dans cette rubrique.

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Sans Prétention
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L'adulte roi : un pari amoureux risqué

Message par Sans Prétention »

Je vais parler de l'adulte roi au masculin. Ce comportement n'est pourtant pas l'apanage des hommes, les femmes adultes reines sont pléthore.
Ce n'est donc pas une question de genre mais de personnalité construite sur l'exacerbation du moi et de sa volonté de plaisir absolu. (…)
Tel un enfant qui convoite un beau jouet, l'adulte roi croit très vite au grand amour dès que son ego peut être désiré. (...)

Il y a toujours eu une relation narcissique dans la séduction amoureuse. Personne ne peut nier cette jouissance de l'état amoureux, celle de l'être aimé qui est fou d'amour et ne cesse de nous renvoyer combien nous sommes uniques dans notre beauté, dans notre intelligence, dans notre façon de vivre. Ne dit-on pas dans les expressions populaires de bon sens, que « l'amour rend aveugle » ?
Quoi qu'il en soit nous serions bien stupides de ne pas profiter de cette lune de miel des rapports amoureux qui savent transcender ce que nous sommes: nous passons d'une sorte d'anonymat à la lumière du regard de l'autre, nous sommes aimés !
Les plus sages sauront dépasser cette période passionnelle (d'aveuglement ?) et construiront peu à peu une vraie relation d'amour : un amour qui se consolide non pas seulement sur les apparences, sur les bénéfices secondaires de chacun, sur l'unique jouissance des ego respectifs valorisés, mais qui devient progressivement l'amour de l'autre pour ce qu'il est, pour ses valeurs de vie, pour sa façon d'être au monde. Bref, un amour qui n'a rien à voir avec les envolées lyriques des premiers jours, des mois ou des années de l'état amoureux, mais un amour vrai, voulu, profond, reconnu et surtout construit.

Les rares fois où un adulte au roi consulte au cabinet c'est pour répondre à une demande pressante d'un conjoint qui réclame un travail sur soi, une remise en cause de son comportement quotidien dans le couple, au risque d'une rupture imminente. Bref, il vient consulter sous la menace de perdre son objet d'amour.

Quand le conjoint espère un véritable regard sur soi et sa philosophie de vie, l'adulte roi va tenter de mettre le psy dans sa poche.
S'il ressent une petite honte à quitter celle autrefois aimée, il veut surtout éprouver le moins de culpabilité possible. Il n'est pas question de regard sur soi mais d’obtenir l'approbation de l’ex qui croit à sa volonté de changement et à celle du psy qui risque de lui renvoyer, sans jugement aucun, que sa décision de vie lui appartient. (...)

Les femmes adultes reines aiment, elles aussi, de façon déroutante. Parfois qualifiées d'histrioniques, d'allumeuses, la vérité est plus banale et leur pathologie est celle de leur comparse masculin : « Je désire ce que j'ai envie et cesserai d'aimer ce dont je n'aurai plus envie...»
(...)

Nous l'avons dit, la personnalité profondément égocentrique des adultes rois n'est pas l'apanage des hommes et comme pour les enfants rois ou les adolescents rois, c'est l'égalité entre hommes et femmes, la parité parfaite...
(...)
Ce fonctionnement est difficile à accepter lorsqu'on éprouve de vrais sentiments et mon patient en avait. Il prenait conscience qu'il passait toujours en numéro 2 dès que l'envie de cette adulte reine changeait.
(…)

La victime de l'amour égocentrique est, répétons-le, chosifié, elle n'est qu'un objet de consommation à un moment donné. Il n'est, bien sûr, pas interdit de consommer ce genre de relation, mais à la condition de savoir aimer soi-même égoïstement. Sinon, le risque de bovarysme n'est pas loin : le partenaire romantique perd beaucoup au jeu des égocentriques. Il paiera l'addition, aura le cœur brisé, il sera la perpétuelle victime de celui ou celle dont l’ego démesuré met à l'abri de toute souffrance.
(...)

Et lorsque vous le retrouvez et que vous lui faites la remarque qu'il est inconstant, peu fiable, voire grossier, il vous expliquera tout de go qu'il n'avait pas envisagé que vous puissiez être blessé.
Il sait alors plaider sa cause, fond en regrets de toutes sortes, promet l’impossible et retrouve toutes les armes de la séduction : le sourire qu'il faut, la caresse appropriée, les déclarations qui anesthésient… Et ce profil bas, style Calimero, nous fait craquer et nous fait croire qu'il ne l'a pas fait exprès, il n'y aura plus de tel comportement à l'avenir. Et comme il est grand jouisseur de la vie, il nous emporte dans son envie présente. S'il est avec vous c'est bien qu’il le désire ce jour-là. Son entrain, sa joie de vivre, ses flatteries ont vite fait de tuer nos dernières velléités de jugement voir de remise en cause. Lorsqu'il aime, il est irrésistible. Le problème c'est qu'il aime par intermittence et si vous acceptez ce courant alternatif, gare aux pannes de courant.
(...)

L'adulte roi est le plus souvent polygame. Imaginez-vous cet insatiable gourmand de la vie se contenter de la même pâtisserie tous les jours ? Cette problématique est parfois légitime lorsqu'un couple connaît des pertes de désir, c'est souvent une étape difficile. Pour l'adulte roi, cela ne pose aucune question, il n'a été que très rarement monogame. Combien de fois ai-je entendu telle ou telle patient m’avouer, après quelques séances, qu'il y avait toujours eu beaucoup de partenaires au même moment ? (…)

La frustration est constamment niée, évitée chez lui. Le problème majeur de cette pathologie du principe de réalité est non seulement qu'elle est destructrice pour son auteur, mais qu'elle entraîne aussi l'autre, surtout dans la relation amoureuse, dans la détresse.
(...)

Il n'est déjà pas facile pour le commun des mortels d'admettre avoir tort (...)
Alors pour notre adulte roi, c'est une démarche impossible : reconnaître qu'il est le seul responsable d'une histoire de couple qui se délite est au-dessus de ses forces.
Je me souviens de Justin, autre souffre-douleur d'une femme égocentrique. Il me disait combien il avait tenté de renvoyer sa compagne à sa propre responsabilité et obtenez invariablement les mêmes réponses : « Tu me reproches cela, mais souviens-toi à cette époque-là, je n'étais pas bien, j'avais tel souci, il s'est passé tel ou telle chose… Bref c'est le fameux théorème : si j'ai mal agit c'est que les circonstances ne m'ont pas aidée à faire autrement.
(…)

Celui qui décide de rompre, se voit rongé par la culpabilité face à cette pseudo souffrance et se laisse aisément séduire par les déclamations, les promesses, les faux serments. Comment un être humain normal peut-il concevoir que tout cela n'est qu'apparence, faux-semblants et que la seule souffrance de l'adulte roi et la douleur que ressent son ego et non l'absence de l'être aimé ?

Source : http://www.odilejacob.fr/catalogue/psyc ... 131195.php
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Douleur aigue
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Re: L'adulte roi : un pari amoureux risqué

Message par Douleur aigue »

Bonjour,

Je ne pensais pas qu'on pouvait décrire aussi bien l'homme avec qui je partage ma vie.

Est-ce que tu as lu la suite? (je l'ai commandé)
est-ce qu'il est possible de vivre avec un mec comme cela ou faut-il que je prenne mes jambes à mon cou?

Merci
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Sans Prétention
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Re: L'adulte roi : un pari amoureux risqué

Message par Sans Prétention »

Douleur aigue a écrit :Bonjour,

Je ne pensais pas qu'on pouvait décrire aussi bien l'homme avec qui je partage ma vie.

Est-ce que tu as lu la suite? (je l'ai commandé)
est-ce qu'il est possible de vivre avec un mec comme cela ou faut-il que je prenne mes jambes à mon cou?

Merci
Tout lu, oui.

Après sur la "possibilité" de continuer ou pas, cela dépend à quelle race appartient ton roi. S'il s'est transformé en tyran (comme le Jules de Klimt), alors c'est plus difficile.

La thèse développée par Didier Pleux est par exemple que les PN font partie de cette dernière catégorie. Lui précise qu'on peut les "guérir" (à grands coups de latte dans la tronche. Non, j'exagère, en "résistant", en étant ferme mais certainement pas en étant dans la séduction ou en faisant appel à leur coeur ou leur raison). D'autres grands spécialistes de la question pensent qu'il n'y a aucun espoir pour les pires d'entre eux.

Pleux (l'auteur) pense que les adultes rois ont nécessairement été trop aimés. Pour ma part, j'ai constaté que des "sans parent" (des "sans papa" surtout ou, de façon emboîtée, des "trop de maman"), et donc des sans amour, surtout paternel, ça donnait le même résultat.
Pour moi, il ne s'agit pas forcément d'êtres qui ont été trop aimés (vrai pour les garçons surtout) mais tout simplement d'êtres à qui on a supprimé l'image d'un père fiable, c'est à dire d'une loi claire qui donne des "barrières" (père absent, mère envahissante, mère castratrice, étouffante, père trompeur, père soumis, castré...)

À lire:
http://www.soscocu.org/viewtopic.php?f= ... ati#p55609

Bref...

Tout ça pour dire que je ne lis pas dans les boules de cristal, je me trompe aussi parfois mais je constate simplement (par empilement de témoignages) qu'il y a des grandes familles auxquelles appartiennent les "cf" patentés qui ont tous appris le même refrain "moi, moi, moi, moi, moi... cétafote, je fais ce que je veux, quand je veux, t'as qu'à pas être si faible/gentil/dépressif/naïf/émotif/constant... La vie est insupportable, je m'ennuie, il/elle est merveilleux, mais toi t'as pas le droit de me faire ça sinon je te quitte".

Ah et puis "je suis lâche parce que si je me mets avec une libertine qui adore comparer ses étalons, j'y vais pas. Mieux vaut une gentille petite femme soumise et fidèle... Au moins je suis à l'abri de la concurrence".
(Là c'est moi qui rajoute pour le fun. Mais il y a de ça).

La chanson des adultes rois. Sans rime et sans frontière.
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Douleur aigue
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Re: L'adulte roi : un pari amoureux risqué

Message par Douleur aigue »

Sans Prétention a écrit : Après sur la "possibilité" de continuer ou pas, cela dépend à quelle race appartient ton roi. S'il s'est transformé en tyran (comme le Jules de Klimt), alors c'est plus difficile.

La thèse développée par Didier Pleux est par exemple que les PN font partie de cette dernière catégorie. Lui précise qu'on peut les "guérir" (à grands coups de latte dans la tronche. Non, j'exagère, en "résistant", en étant ferme mais certainement pas en étant dans la séduction ou en faisant appel à leur coeur ou leur raison). D'autres grands spécialistes de la question pensent qu'il n'y a aucun espoir pour les pires d'entre eux.
Mon spécimen n'est pas un tyran parce que son profile est plus complexe. J'y reviendrai plus tard.
Ce que j'entends et qui m'éclaire c'est que je ne comprenais pas pourquoi il était impossible de faire appel à la raison et très décevant d'en appeler à ses sentiments à mon égard.
Je me suis tapé la tête contre les murs pendant des mois parce qu'il refusait d'accepter l'évidence de la réalité et le bon sens.
Je n'arrive pas à lui faire entendre raison mais maintenant je sais pourquoi.
Sans Prétention a écrit : Pleux (l'auteur) pense que les adultes rois ont nécessairement été trop aimés. Pour ma part, j'ai constaté que des "sans parent" (des "sans papa" surtout ou, de façon emboîtée, des "trop de maman"), et donc des sans amour, surtout paternel, ça donnait le même résultat.
Pour moi, il ne s'agit pas forcément d'êtres qui ont été trop aimés (vrai pour les garçons surtout) mais tout simplement d'êtres à qui on a supprimé l'image d'un père fiable, c'est à dire d'une loi claire qui donne des "barrières" (père absent, mère envahissante, mère castratrice, étouffante, père trompeur, père soumis, castré...)
Il a profité d'un père très présent et très exigent, qui a transposé sur lui tous ses espoirs déçus. Donc beaucoup de pression, beaucoup d’exigence et beaucoup d'amour. Le problème c'est que son père était tyrannique et que sa mère mentait sans cesse pour le couvrir. (ils ont développé une sorte de club du mensonge contre le père)
On est d'accord pour le trop de mère, ma belle mère est sympa mais elle ne s'oppose jamais à son fils, si elle pense que cela ne va pas passer avec son mari elle prône le mensonge.
J'ai mis du temps à trouver ma place parce que je n'ai pas été élevée comme cela et je ne comprenais pas cette incapacité à affronter mon beau père.
Du coup j'ai un modèle bizarre, il n'acceptera pas qu'on s'oppose à lui mais il va se sentir obligé de se justifier sans cesse parce qu'il a besoin d'obtenir le consentement de l'autre.
Quand il dit c'est ta faute, il a besoin que j'en sois convaincu, que j'adhère à son idée.
Et il ne dira jamais :"je fais ce que je veux, quand je veux"
Il dira :" je n'avais pas le choix, ton attitude m'a poussé dans ses bras, tu ne m'as pas écouté ni soutenu, elle si. Elle m'a sauvée (sous entendu j'étais en danger donc je n'avais pas le choix)"

Ce qui m'inquiète c'est la notion de résistance, je lui en oppose une farouche depuis longtemps mais elle doit être subtilement dosée parce que dès que je dépasse un point, il attaque et son égo tente de me détruire et quand il a finit de dire ou de faire des horreurs, il se referme, je croyais qu'il culpabilisait mais en fait je pense maintenant qu'il attends juste un peu pour faire son retour.


SP, je cherche un topic sur la souffrance pour essayer de convaincre un jeune cf qu'il fait effectivement du mal et qu'il doit cesser.
Je lui ai transmis ton truc sur "ce qui ne se sais pas" fait quand même du mal, et cela l'a ébranlé un peu mais il n'arrive pas à se projeter dans la douleur que va ressentir sa femme quand elle saura. Maintenant qu'il peut être certain qu'elle saura.

Steelhuman
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Re: L'adulte roi : un pari amoureux risqué

Message par Steelhuman »

Impressionnant et fort intéressant cher SP :jap:

J'ai donc été marié avec 2 femme-reine :kelkon:

Vive le célibat et c'est pas demain la veille que je remettrais le couvert :bonk:
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Lautrec
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Re: L'adulte roi : un pari amoureux risqué

Message par Lautrec »

Steelhuman a écrit :c'est pas demain la veille que je remettrais le couvert :bonk:
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Steelhuman
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Re: L'adulte roi : un pari amoureux risqué

Message par Steelhuman »

Lautrec a écrit :
Steelhuman a écrit :c'est pas demain la veille que je remettrais le couvert :bonk:
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Santé et bon week-end à tous :nuts2:
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Sans Prétention
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Re: L'adulte roi : un pari amoureux risqué

Message par Sans Prétention »

Douleur aigue a écrit : Mon spécimen n'est pas un tyran parce que son profile est plus complexe.
Les profils de tout le monde sont plus complexe.
Eviter les trop grandes généralités (l'être humain est humain, ce qui est passé est passé, les cocufieurs cocufient, les cocufieurs sont tous des pervers narcissiques... C'est 50/50) et les trop grandes subjectivités (oui, il m'a menti, mais pas comme ça... Ouais bon. Il a menti quoi...). Difficile exercice.

C'est un peu comme un test "vous avez une majorité de "a"... Parfois y a plein de "b" que vous avez cochés. La meilleure façon de lire le test est en réalité de voir la proportion de chaque réponse... (Sais pas si je suis clair).

Ou encore : 1 accident de la route mortel sur 2 est causé par l'alcool.
"Mon voisin est mort sur la route et il avait pas bu, donc c'est faux."
Ben en fait, c'est peut-être l'autre qui avait bu (donc ça ne change rien : 1 accident mortel sur 2 est du à l'alcool) ou alors il y avait un autre facteur (par exemple, la fatigue. Ca change rien non plus à la tendance générale : 1 accident sur 2 est du à l'alcool, ton voisin, c'est un des cas numéro 2... fatigue, erreur d'appréciation des distances, trop grande vitesse... LES facteurs 2 n'annulent pas LE facteur 1... Qui reste quand même majoritaire... :roll: )

Et là le constat est accablant : pendant les "crises" d'infidélité, cf ne raisonne pas.
Cf ne conçoit pas qu'il peut tout perdre ou mesure cette perte comme moins importante que son histoire de cul (le plus souvent).
Cf active une forme d'amour pour son con joint très particulier, proche de celui de la madone et la putain.
Cf accuse l'autre de ses déboires (c'est marrant parce qu'ils sont capables de dire en même temps, "je l'ai pas fait contre toi"... Heu...)
Cf est légitimé par le comportement d'un des parents.
Cf joue sur son image "parfaite" socialement alors que, dans le secret, c'est une véritable raclure.
Cf ment et fuit ses responsabilités.
Cf est celui qui, dès le début, est moins engagé affectivement dans le couple (même s'il peut l'être "physiquement")
Etc...
Douleur aigue a écrit : Ce que j'entends et qui m'éclaire c'est que je ne comprenais pas pourquoi il était impossible de faire appel à la raison et très décevant d'en appeler à ses sentiments à mon égard.
Une découverte pour moi également.
Je comprenais rien de ce que ma femme me racontait à l'époque...
Je voyais tout par le prisme de ce que nous nous étions promis, j'évacuais certaines de ses remarques à la faveur de ce que MOI je pensais.
Les raisonnements "c" cons, parce que pas ancrés dans le réel (le réel n'est pas SA propre vision des choses, ça c'est UNE vérité, l'autre a la sienne. Le réel c'est la vérité des deux conjugués sur le terrain amoureux...) ça fait mal, et ça fait perdre du temps :

"Comment est-ce possible ??!!! Pourtant il/elle m'aime !!!! Ben oui, il/elle me le dit, il l'a même juré sur la tête de son fils !!!"

Pièjacon :

1) Est-ce que t'es bien sûr que "aimer" ça veut dire la même chose pour toi et l'autre ?
En attendant, comme vous n'êtes pas d'accord sur ce que veut dire "aimer", il/elle ment pas. :fou:

2) Il/elle peut effectivement "t'aimer", toi comme la madone, la mère des ses enfants, sa "favorite", et l'autre comme la putain adorée.
Ce qui est in con cevable pour toi qui, fondamentalement monogame, aime les deux figures réunies dans la même personne (voir 2: le cf est clivé). Donc il/elle ment pas en disant "Je t'aime". :bonk:

3) Toi tu penses que dire c'est faire (connement, tu es logique et donc "cohérent") mais "cf" est naturellement clivé (ce qui est une forme de cohérence aussi) : il passe son temps à s'arranger avec les événe ments (en deux mots).
Lui pense qu'on peut dire un truc et faire autre chose, en fonction d'un intérêt supérieur (en général son nombril). Et cela connecté avec une "morale" qui entre en concurrence avec l'engagement initial.
Toi tu ne mens pas parce que "ce n'est pas bien", mais en temps de guerre, pour protéger des juifs, des résistants ont donné de fausses informations aux nazis. Tu ne vas pas dire "Oh ! C'est pas bien !"
Donc au final, il/elle ment, mais c'est, dans sa tête, "pour la bonne cause" (ne pas faire souffrir, ne pas reporter sa culpabilité sur l'autre, préserver son "jardin secret", un devoir sinon son monde s'écroule, qui n'existe pas sans mensonge...)
Le problème, c'est la notion "d'intérêt supérieur"... Ouais...

4) Jurer "sur la tête de" : pour toi c'est "grave". Mais pour "l'autre" qui est déjà passé devant le curé pour te jurer fidélité et qu'il a "fauté", ben tu vois le niveau de la "parole donnée"...
Comme le disait ma femme "c'est important mais c'est comme la gourmandise, des fois on s'autorise des petits extras même si c'est pas bon pour la santé" :bonk:

Donc: appel à la raison = 0, il raisonne pas pareil que toi.
Appel au coeur = 0, il n'aime pas comme toi.
D'où l'avalanche de déceptions qui fait s'embourber "c" dans des douleurs... aigues !!!

Douleur aigue a écrit :Je me suis tapé la tête contre les murs pendant des mois parce qu'il refusait d'accepter l'évidence de la réalité et le bon sens.
Je n'arrive pas à lui faire entendre raison mais maintenant je sais pourquoi.
Voilà.

Autres exemples de raisonnement "débile" de "c" (je le dis exprès avec une pointe de provocation... :kelkon: ):

"Mais l'autre n'a rien à te proposer, le sandwich ne veut pas faire une vie avec toi..."
Bah non... C'est bien avec sa/son légitime qu'il fait sa vie... mais "l'autre" est nécessaire à son équilibre...
"Nous", on comprend pas ça, on mise connement sur le même cheval.
Cf ne veut pas "contruire" avec l'autre. Se trouve même, il vaut pas "construire" tout court. Juste se faire "plaisir" et rendre sa vie moins vide (et ce vide l'angoisse à un point que tu n'imagines pas... Tu n'as JAMAIS ressenti CETTE angoisse-là). Le dialogue est complètement faussé.

"Mais merde pourquoi il/elle reste avec moi ? Il peut pas choisir ?"
Il/elle a choisi : les deux (ou les douze).
Et pas de construction avec "l'autre", juste du fun, point barre. Dans la tête d'un "cf", lui demander de "choisir" est un non sens : c'est comme si je te disais : je t'enlève la vue ou l'ouïe ? Tu me réponds de quel droit connard ?
Ben pareil pour cf avec son sandwich. Sandwich ou plat équilibré ? L'un pour me maintenir en forme, l'autre pour le plaisir... De quel droit connard ?
Douleur aigue a écrit : Il a profité d'un père très présent et très exigent,
Jusque là tout va "bien".
Douleur aigue a écrit : qui a transposé sur lui tous ses espoirs déçus.
Et là commencent les problèmes.
Douleur aigue a écrit : Donc beaucoup de pression, beaucoup d’exigence et beaucoup d'amour.
Exigence, on sait tous ce que ça veut dire.
Pression, aussi.
Mais "amour"... T'es sûre que vous êtes d'accord ton Jules et toi sur ce que papy Raide appelle "l'amour" ?
Déjà là: ça commence à craquer au niveau de la couture...
Douleur aigue a écrit : Le problème c'est que son père était tyrannique et que sa mère mentait sans cesse pour le couvrir. (ils ont développé une sorte de club du mensonge contre le père)
Tiens, tiens... Donc, on PEUT (voire on DOIT) mentir pour protéger ses fesses... Je continue pas (... et maman est complice, papa (la loi) évacué au bénéfice du "plaisir" (maman la douceur, la protection contre la loi, etc...)
Douleur aigue a écrit : On est d'accord pour le trop de mère, ma belle mère est sympa mais elle ne s'oppose jamais à son fils, si elle pense que cela ne va pas passer avec son mari elle prône le mensonge.
Putain ma belle-mère...

Allez, si t'as le courage : http://www.1001nuits.org/index.php?titl ... troduction
(sinon, va direct à la section "bonnes intentions et manque de règles : http://www.1001nuits.org/index.php?titl ... .C3.A8gles. Pas mal expliqué)
Douleur aigue a écrit : J'ai mis du temps à trouver ma place parce que je n'ai pas été élevée comme cela et je ne comprenais pas cette incapacité à affronter mon beau père.
Ben dis-toi que tu es dans une famille de névrosés. Une fois que tu en auras acquis la certitude (et PAS "mon Dieu, cémafote, je fais tout mal, je comprends pas, je suis pas assez bien pour ma belle-mère, je suis pas assez bien pour mon mari...."), tu verras que ton comportement changera... Positivement.
J'ai mis 15 ans à comprendre. :bonk:
Douleur aigue a écrit : Du coup j'ai un modèle bizarre,
Je suis pas sûr...
Pour ma part, papy n'est pas du tout un despote (c'est limite une chiffe molle mais qui se venge, avec des relents assez violents quand la situation le menace).
Par contre, il a complètement été évacué par ma belle-mère. Donc pas assez de père ou trop de mère, c'est un peu la même chose: un envahissement du "vas-y mon chéri, fais ce que tu veux, maman sera toujours là, fais-toi plaisir, je te couvre".
Obéissance maladive à maman parce qu'il a tout à y gagner : sécurité affective, et c'est "elle" aussi qui lui donne son "pouvoir". Toi, là dedans, tu n'es que partie négligeable... Sauf si tu décides de te barrer... Le "trou" provoquera un vide. Mais ta présence ne provoque rien : t'es là, à son service, c'est normal. Tout va bien.
Douleur aigue a écrit : il n'acceptera pas qu'on s'oppose à lui mais il va se sentir obligé de se justifier sans cesse parce qu'il a besoin d'obtenir le consentement de l'autre.
Typique des ego très peu consistants.
Mais surtout, ne jamais décevoir maman.
J'en ai des anecdotes là-dessus, sur des trucs que je ne comprenais pas, qui n'étaient pas "logiques"... Complètement vrillés. Mais qui convergent tous vers un point : NOUS SOMMES LA PERFECTION (les autres sont tous des cons).
Douleur aigue a écrit :Quand il dit c'est ta faute, il a besoin que j'en sois convaincu, que j'adhère à son idée.
Tu m'étonnes. Une sale habitude prise de longue date.
Douleur aigue a écrit :Et il ne dira jamais :"je fais ce que je veux, quand je veux"
C'est maman qui dit "fais ce que tu veux quand tu veux".
Et puis il y a des variantes: ma femme s'est toujours plaint d'être une "femme au foyer" (ce qu'elle n'est pas complètement) et de reproduire les schémas de sa mère TROP femme au foyer.Conclusion : elle ne fait pas ce qu'elle veut, quand elle veut.
Sauf que... Quand je lui ai demandé pourquoi elle n'avait pas arrêté avec son amant, sa réponse m'a fait tomber de ma chaise : "J'avais pas décidé"... Tout en disant que c'était plus fort qu'elle :bonk:

Bref, au final, elle a géré tant bien que mal, mais toujours dans un sens qui l'arrangeait.
Et mamie derrière pour "l'encourager", du moins, pour ne montrer aucune résistance à un comportement qu'elle avait elle-même jugé néfaste chez son mari (papy allait aux putes).
Douleur aigue a écrit :Il dira :" je n'avais pas le choix, ton attitude m'a poussé dans ses bras, tu ne m'as pas écouté ni soutenu, elle si. Elle m'a sauvée (sous entendu j'étais en danger donc je n'avais pas le choix)"
Cétafote.
Elle est l'objet de toutes les attentions autour de son nombril.
En attendant, il fait ce qu'il veut. Puisque "cétafote", et "elle est merveilleuse".
Tu vois bien que même s'il le dit pas avec sa bouche (je fais c'que je veux), le résultat est le même.
Douleur aigue a écrit : Ce qui m'inquiète c'est la notion de résistance, je lui en oppose une farouche depuis longtemps mais elle doit être subtilement dosée parce que dès que je dépasse un point, il attaque et son égo tente de me détruire et quand il a finit de dire ou de faire des horreurs, il se referme, je croyais qu'il culpabilisait mais en fait je pense maintenant qu'il attends juste un peu pour faire son retour.
Résister n'est pas le traiter de tous les noms d'oiseau... C'est dire "NON", c'est dire "TU ne me parles pas comme ça". C'est dire "JE comprends que tu ne comprennent pas mais il va falloir que tu mettes à jour ton logiciel : nous ne pensons définitivement pas la même chose et je ne t'autoriserai pas à m'imposer ton modèle" (notamment sur la notion très fluctuante de "fidélité"). J'ai pas encore trouvé toutes les clés pour tout te dire... Mais le début c'est : respecte-toi, il ne le fera pas à ta place.
Douleur aigue a écrit : SP, je cherche un topic sur la souffrance pour essayer de convaincre un jeune cf qu'il fait effectivement du mal et qu'il doit cesser.
J'ai pas... Et puis pourquoi faire ? Ni le coeur, ni la raison... Tu sais pourtant...
Comme à un enfant, il faut être ferme ou lui faire éprouver la perte.
Douleur aigue a écrit : Je lui ai transmis ton truc sur "ce qui ne se sais pas" fait quand même du mal, et cela l'a ébranlé un peu mais il n'arrive pas à se projeter dans la douleur que va ressentir sa femme quand elle saura. Maintenant qu'il peut être certain qu'elle saura.
Bah non, il peut pas se projeter... Il est DANS son plaisir. Et cette douleur de l'autre, il l'évacuera.
La manière la plus simple de le faire : "Cétafote".

Ca évite de se mettre face à ses responsabilité. Typique adulte roi : c'est toujours "l'autre" le problème (et, quelque part, l'adulte roi a raison: personne n'est parfait mais LUI que faut-il pour améliorer le lien ? Quelles sont ses prérogatives qui lui permettent de mépriser ainsi l'engagement qu'il avait sans doute pris un jour de mariage ou de rencontre ?
Ca a un nom : son nom... bril !
Il existe pour chaque problème complexe une solution simple, directe et fausse (H.L. Mencken)
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brassens
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Re: L'adulte roi : un pari amoureux risqué

Message par brassens »

Salut SF,

Je partage tout cela à 100%, l'essentiel est expliqué et aide à comprendre...merci SF!

Et là le constat est accablant : pendant les "crises" d'infidélité, cf ne raisonne pas.
Cf ne conçoit pas qu'il peut tout perdre ou mesure cette perte comme moins importante que son histoire de cul (le plus souvent).
Cf active une forme d'amour pour son con joint très particulier, proche de celui de la madone et la putain.
Cf accuse l'autre de ses déboires (c'est marrant parce qu'ils sont capables de dire en même temps, "je l'ai pas fait contre toi"... Heu...)
Cf est légitimé par le comportement d'un des parents.
Cf joue sur son image "parfaite" socialement alors que, dans le secret, c'est une véritable raclure.
Cf ment et fuit ses responsabilités.
Cf est celui qui, dès le début, est moins engagé affectivement dans le couple (même s'il peut l'être "physiquement")
Etc...

1) Est-ce que t'es bien sûr que "aimer" ça veut dire la même chose pour toi et l'autre ?
En attendant, comme vous n'êtes pas d'accord sur ce que veut dire "aimer", il/elle ment pas. :fou:

2) Il/elle peut effectivement "t'aimer", toi comme la madone, la mère des ses enfants, sa "favorite", et l'autre comme la putain adorée.
Ce qui est in con cevable pour toi qui, fondamentalement monogame, aime les deux figures réunies dans la même personne (voir 2: le cf est clivé). Donc il/elle ment pas en disant "Je t'aime". :bonk:

3) Toi tu penses que dire c'est faire (connement, tu es logique et donc "cohérent") mais "cf" est naturellement clivé (ce qui est une forme de cohérence aussi) : il passe son temps à s'arranger avec les événe ments (en deux mots).
Lui pense qu'on peut dire un truc et faire autre chose, en fonction d'un intérêt supérieur (en général son nombril). Et cela connecté avec une "morale" qui entre en concurrence avec l'engagement initial.
Toi tu ne mens pas parce que "ce n'est pas bien", mais en temps de guerre, pour protéger des juifs, des résistants ont donné de fausses informations aux nazis. Tu ne vas pas dire "Oh ! C'est pas bien !"
Donc au final, il/elle ment, mais c'est, dans sa tête, "pour la bonne cause" (ne pas faire souffrir, ne pas reporter sa culpabilité sur l'autre, préserver son "jardin secret", un devoir sinon son monde s'écroule, qui n'existe pas sans mensonge...)
Le problème, c'est la notion "d'intérêt supérieur"... Ouais...

4) Jurer "sur la tête de" : pour toi c'est "grave". Mais pour "l'autre" qui est déjà passé devant le curé pour te jurer fidélité et qu'il a "fauté", ben tu vois le niveau de la "parole donnée"...
Comme le disait ma femme "c'est important mais c'est comme la gourmandise, des fois on s'autorise des petits extras même si c'est pas bon pour la santé" :bonk:

Donc: appel à la raison = 0, il raisonne pas pareil que toi.
Appel au coeur = 0, il n'aime pas comme toi.
D'où l'avalanche de déceptions qui fait s'embourber "c" dans des douleurs... aigues !!!
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Re: L'adulte roi : un pari amoureux risqué

Message par Sans Prétention »

brassens a écrit :Salut SF
Sans Fioriture...

Bonne journée à toi Ferrat... :D
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brassens
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Re: L'adulte roi : un pari amoureux risqué

Message par brassens »

Bonsoir SP!

Le P et le F sont pourtant éloignés sur le clavier!
Désolé!
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Auteur du sujet
Sans Prétention
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Re: L'adulte roi : un pari amoureux risqué

Message par Sans Prétention »

brassens a écrit :Bonsoir SP!

Le P et le F sont pourtant éloignés sur le clavier!
Désolé!
Je pense que SF c'est de la science fiction... Moi aussi je pensais... Avant d'en arriver là...
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