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Les polyamoureux ne sont pas encore sortis du placard

Posté : ven. 10 nov. 2017 09:06
par Eugene
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Vidéo: Victoria Corá / Fabien Grenon

Société Rencontre avec des Vaudois qui considèrent qu’amour et exclusivité ne font pas bon ménage.

«Nous allons réinventer le couple», se réjouissait Jean-Paul Sartre lorsque Simone de Beauvoir accepta son «pacte de polyfidélité», en 1929. Ni échangisme, ni libertinage, le polyamour veut repenser les normes du couple. Comment? En s’affranchissant de la jalousie et de la possession, si chères aux monogames. «Je t’aime, donc je suis jaloux» devient «Je t’aime donc je te désire libre» chez les polyamoureux. La règle? Communiquer et ne jamais se mentir.

Le mois dernier à Lausanne, l’association pour la défense des droits LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et trans) Vogay fait salle comble lors d’une rencontre autour du polyamour. Ce soir-là, les participants ont des orientations sexuelles différentes: hétéros et homos s’intéressent au polyamour. Très vite, la question qui pique la langue est lancée dans l’assemblée: peut-on être amoureux de plusieurs personnes en même temps? Parmi les convives, une poignée de polyamoureux, dont Clara*, une trentenaire qui évolue dans le milieu de la culture. «On peut offrir beaucoup de choses à beaucoup de gens, l’important c’est que tous les participants soient d’accord.» Selon elle, le polyamour est avant tout une leçon d’honnêteté. Si les langues se délient en terrain favorable, le sujet reste tabou.

Peur du jugement des autres, honte de ne pas réussir à choisir entre deux amants, ceux qui pratiquent l’amour multiple n’affichent pas leur situation polyamoureuse dans leur statut Facebook. «Avec Internet, c’est très facile aujourd’hui de trouver plusieurs partenaires mais parmi ceux qui ont des relations sexuelles très libres, presque tous tiennent un discours romantique: ils n’ont aucun problème à avoir des «sex friends» mais une fois ces expériences faites, ils se marieront et resteront fidèles à une seule personne.» Le romantisme serait-il le pire ennemi du polyamour? «On nous fait croire que l’amour est un sentiment exclusif», constate le psychologue Yves-Alexandre Thalmann. Dix ans après la publication de son livre Les vertus du polyamour, le Fribourgeois arrive à la conclusion que si les pratiques ont évolué, les mentalités, elles, n’ont pas vraiment changé.

Après le couple, le trouple

Lorsque l’on casse le modèle du couple, il n’y a pas d’autre modèle auquel se raccrocher, il faut donc l’inventer, poser les règles, se faire confiance. Pas avec les amis, pas avec un proche, pas dans le lit matrimonial… Il existe autant de règles que de liaisons et c’est souvent au moment de définir les limites que se joue le succès de ces relations.

Certains choisissent de vivre en trouple. Celui-ci s’organise parfois autour d’une seule personne qui se partage alors entre deux amoureux. Trois jours chez l’un, trois jours chez l’autre et le dimanche à soi, ces rapports sont souvent confrontés au manque de temps et aux problèmes de calendrier. Dans un trouple, chaque personne peut aussi être en relation amoureuse avec les deux autres. Autre cas de figure, plus rare, celui où les polyamoureux fondent une famille: l’homme devient papa des enfants des deux femmes qu’il aime et qui s’aiment parfois entre elles. Ou c’est la femme qui a deux amours et un enfant.

Avec 40% de mariages qui finissent par un divorce, dont la moitié pour cause d’adultère, le polyamour pourrait bien devenir une solution pour sauver son couple. C’est en tout cas la théorie de la suissesse Carolle Graf, qui a déjà publié plusieurs livres sur le couple aux Editions Jouvence.

«En ouvrant notre couple, je n’ai rien perdu, j’ai vu que ça ne changeait rien à notre amour de ne pas être exclusif. Je n’ai plus peur de perdre mes enfants, plus peur d’être abandonnée parce que je me suis rendu compte que ça n’arrivait pas», constate la jeune retraitée. Elle et son époux, Serge Graf, sont devenus polyamoureux suite aux ennuis de santé de Carolle. Exclusive pendant 15 ans, elle ne pouvait plus avoir de relations sexuelles et propose alors à son mari d’aller voir ailleurs.

«La première fois, j’ai pleuré pendant 3 jours parce que j’avais perdu l’exclusivité. Et puis, c’est passé. Ça a même renforcé notre couple». Aujourd’hui, ils préparent un nouveau livre: Le couple ouvert ou l’adultère sans mensonge, dans lequel ils décortiquent une dizaine de relations. Leur constat? L’exclusivité n’est plus la garante d’un couple qui dure. Au contraire. Certains couples préfèrent ouvrir le leur plutôt que d’y mettre fin suite à un adultère. «Lorsqu’il y a tromperie, ce qui fait le plus mal souvent ce n’est pas l’acte sexuel en lui-même, c’est le mensonge», remarque la spécialiste en psychologie de couple.

Sur Google, la recherche «polyamour» recense déjà 155'000 résultats. Le sujet s’est popularisé mais les «poly» restent invisibles et minoritaires. «Le recul montre que dans notre société, c’est tellement difficile de vivre comme ça que la plupart du temps, l’expérience se solde par un échec. Multiplier les partenaires, c’est multiplier les problèmes», constate le psychologue Yves-Alexandre Thalmann. Souvent, ces relations cessent lorsque l’un des partenaires demande à l’autre de choisir. Car même si le modèle traditionnel du couple nucléaire tourne au vinaigre, cela reste le seul modèle proposé. * Prénom connu de la rédaction (24 heures)

Source

Re: Les polyamoureux ne sont pas encore sortis du placard

Posté : ven. 10 nov. 2017 10:33
par Sans Prétention
«On peut offrir beaucoup de choses à beaucoup de gens, l’important c’est que tous les participants soient d’accord.» Selon elle, le polyamour est avant tout une leçon d’honnêteté.
Depuis le temps que je le dis... Les "cocus" ne souffrent pas seulement du pas de côté mais de la trahison, du mensonge, du "cétafote" et des accusations rétroactives... Bref : du manque d'honnêteté dans un couple (même s'il est traditionnel)... D'ailleurs, même dans un "trouple" si l'un des participants commence à mentir ou manipuler...