L'infidélité vue par la sexologue Esther Perel

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Eugene
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L'infidélité vue par la sexologue Esther Perel

Message par Eugene »

Son livre sur l'infidélité a fait d'elle un phénomène aux Etats-Unis. Il vient de sortir en France.

La grande prêtresse du sexe 2.0 aux Etats-Unis, c'est elle : Esther Perel, une bête de scène de 59 ans, qui électrise son public avec son regard bleu acier, son accent frenchie et son sens aigu de la formule choc. Il y a trois semaines, la psychothérapeute était l'une des invitées du festival "South by Southwest", grand-messe annuelle de l'innovation et de la création numérique, au Texas. Que venait faire cette spécialiste des relations humaines au milieu des champions des nouveaux médias ? La révolution sexuelle, of course. Son dernier ouvrage, Je t'aime, je te trompe, est sorti en France le 5 avril (1).

Traduit en trente-deux langues, il est déjà un phénomène aux Etats-Unis. Outre-Atlantique, ce best-seller immédiat a jeté un pavé dans la mare du puritanisme anglo-saxon post-affaire Weinstein, en portant un regard dédiabolisant sur le couple et l'infidélité. Mais Ester Perel s'est fait connaître aux Etats-Unis bien avant cela. En 2006, son premier livre, L'intelligence érotique, s'inspirait d'un autre scandale sexuel. L'affaire Monica Lewinsky et les frasques de l'ancien Président Bill Clinton dans le Bureau ovale. Un brin provocatrice, l'auteure a d'ailleurs invité en octobre dernier l'ex-stagiaire de la Maison Blanche à la soirée de lancement de Je t'aime, je te trompe, organisée à New York chez sa compatriote belge la créatrice Diane von Furstenberg.

La nouvelle virginité

Ses deux TED Talks sur le désir conjugal et l'infidélité ont été vus 20 millions de fois sur YouTube. Un record sur le sujet qui lui a valu le titre de "télévangéliste" des couples en péril. Pour briser le tabou de l'infidélité, cette thérapeute avant-gardiste n'y va pas par quatre chemins. Elle invite ses adeptes à venir voir ce qui se passe derrière la porte de son cabinet, via une série de podcasts en anglais. Apparemment, le public est au rendez-vous. Ses treize épisodes Where Should We Begin ? enregistrés pendant les séances (avec l'accord de ses patients), font un tabac sur Audible.com. "Qui a déjà ouvert son cabinet au grand public ? Je me suis dit, si les gens ne viennent pas vers moi, j'irai vers eux", nous disait en janvier dernier celle qui prétend lancer une "campagne de santé publique" sur l'adultère.

Le but d'Esther Perel n'est pas de justifier ou de condamner quelqu'un qui va voir ailleurs, mais d'apporter une nouvelle grille de lecture à cette conduite. "Les frontières évoluent. Il y a cinquante ans, le débat portait sur la virginité avant le mariage, confie-t-elle. Aujourd'hui, la fidélité et la monogamie sont au cœur de la conversation." Cette "gourou" des couples modernes bouscule les clichés, à l'heure de Tinder, Facebook et Snapchat. "Chatter, est-ce tromper ? Et envoyer des sextos, regarder des films porno, rester secrètement actif sur des applications de rencontres, payer en échange de rapports sexuels ou de massages "avec finitions" ou garder le contact avec son ex sur Facebook ? Qui fixe les limites ?", demande-t-elle.

Trois contre-vérités sur les écarts dans la vie conjugale

Je t'aime, je te trompe n'est pas un manuel pour se prémunir ou guérir d'une aventure. C'est un livre-espace de réflexion, fruit de dix ans de recherches. Esther Perel y démonte trois contre-vérités sur les écarts dans la vie conjugale. La première, qui veut que seuls les couples malheureux aillent voir ailleurs. Faux. Cette patiente, par exemple, n'a rien à redire sur son mari : "Nous avons une relation merveilleuse, trois enfants formidables, aucun souci financier, des métiers que nous adorons et de super amis. C'est un as dans son travail, un amant attentif, un type canon, sportif et généreux." Et pourtant, cette quadra accomplie a une relation extraconjugale. "Les gens qui trompent ne sont pas tous des narcissiques accros du sexe, des prédateurs sexuels chroniques. Souvent, ils ont été fidèles durant des dizaines d'années, mais un jour ils franchissent la limite qu'ils pensaient ne jamais franchir, au risque de tout perdre. Cela arrive aux couples heureux, malheureux, chez les jeunes, les vieux, les gays et les hétéros, et même dans les couples libres", affirme la sexologue.

Deuxième cliché : la victime est toujours la personne trompée. Exemple : privé de tout contact physique par son épouse depuis des années, ce banquier new-yorkais se sentait coupable de la tromper, jusqu'à ce qu'il découvre les thèses de la sexologue. "Esther Perel enlève le fardeau de culpabilité de ceux qui agissent et même de ceux qui ne font qu'y penser. Mon épouse devait être l'objet de ma tendresse et m'en donner en retour, mais ce n'était pas le cas. J'ai eu besoin de retrouver cette partie perdue de moi. Grâce à Esther Perel, je m'aperçois que je ne suis pas un malfaiteur, que je ne suis pas seul", affirme cet homme "infidèle". Troisième préjugé : l'infidélité marque la fin du couple. "Avant, la honte, c'était de divorcer. Aujourd'hui, c'est le fait de rester quand on peut partir", souligne Esther Perel. Elle, voit l'espoir au bout de la trahison. "La crise du couple peut amener à une réévaluation, prêche-t-elle. Je dis aux couples qui ont souffert de l'infidélité : votre premier mariage est terminé. Voudriez-vous en nouer un deuxième ensemble ?" Les foules en redemandent. Et si Esther Perel détenait la bonne parole ?

Source
Those who talk behind my back, my ass contemplates
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