Je craque !

La découverte de l’infidélité est une expérience traumatique. Il est souvent difficile d’être objectif lorsque nous traversons des situations déstabilisantes. Parlons en sans complexe.

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Auteur du sujet
Tany
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Re: Je craque !

Message par Tany »

Merci pgtrader, de te faire "l'avocat du diable", j'admets que tu es certainement dans le vrai quant à l'état d'esprit actuel de Flamby.

Ma raison me dicte de gérer tout ça avec maturité pour dépasser l'épreuve et éviter qu'on souffre trop lgtps, mais mon coeur déborde de rancoeur et de jalousie.

Un peu comme pour un deuil, j'imagime qu'on doit passer par plusieurs étapes : le choc, la colère puis l'acceptation ? merci de me dire si vous avez des infos là dessus.

Je me dis parfois que c'est peut-être pas malsain de vider son sac, pour mieux repartir ensuite, mais je ne voudrais pas rester coincée au stade de la rumination...

On voit ensemble un thérapeute fin mai, d'ici-là j'espère avoir un peu avancé.
Merci à tous de votre soutien et de vos analyses diverses, ça donne du recul et on ne se sent plus aussi misérable et seule ! :biere:
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pgtrader
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Re: Je craque !

Message par pgtrader »

Tany a écrit :j'imagime qu'on doit passer par plusieurs étapes : le choc, la colère puis l'acceptation ? merci de me dire si vous avez des infos là dessus.

Evidemment, il a des infos. Il va les retrouver.
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jaguarboy
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Re: Je craque !

Message par jaguarboy »

Tany a écrit :le choc, la colère puis l'acceptation ! :biere:
C'est tout à fait ça. La baffe et l'impression que le monde est un gigantesque Tchernobyl, la colère et les envie de vengeance, puis l'acceptation de la situation, dans un sens ou un autre.

J'ajouterais aussi : le je m'en foutisme. Après la séparation, ce que devient l'autre, la mouscaille dans laquelle il ( ou elle ) se débat nous passe au dessus de la tête.

On pense à soi, parfois à reconstruire autre chose...
Les 200 chevaux parqués sous le capot sont bien moins dangereux que l'âne derrière le volant.
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tropconfiante
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Re: Je craque !

Message par tropconfiante »

ma psy m'a dit que c'était exactement le même processus que le deuil..que ça durait environ 2 ans..voire plus pour certaines personnes en fonction du vécu antérieur: l'infidélité réveille souvent des blessures anciennes..enfouies et qui reviennent en boomerang. alors on se retrouve avec 2 blessures: celle causée par l'infidélité et les traumatismes du passé..
c'est ce qui m'est arrivé...alors ça fait beaucoup de dégâts collatéraux: conjoint famille enfants amis..tout le monde en prend pour son grade dans l'inévitable remise en cause de soi même et la reconstruction laborieuse qui s'ensuit..

les dégâts actuels pour moi : brouille avec un copain de 30 ans... et conflit avec ma file et mon gendre ce matin...car j'ai décidé d'être moi même et d'arrêter de me laisser faire par tous ..mes enfants adulescents en premier...
ça passera ou ça cassera..mais finalement je me sens mieux malgré les larmes.. les accusations de ma fille qui me dit que je deviens asociale..... et la perte d'un "copain" qui aimait beaucoup se faire inviter et gratter là où ça faisait mal..mettant de l'huile sur le feu dans les conflits larvés du couple ou parents enfants..
exit..quant à ma fille elle cesse ses comportements d'enfant gâtée ou elle m'accepte ... une mère qui n'est plus esclave..qui demande un coup de main et du respect..
le mari aussi! il commence à comprendre que c'est fini la brave petite femme soumise qui ne cherchait qu'à plaire aux autres en s'oubliant..quand je vois ce que ça a donné !!!c'est dur pour lui!! mais il faut admettre qu'il essaye!!!qu'il y met du sien ..malgré les bourdes...

une infidélité! ça ravage tout!!!!
parfois ça fait tellement réfléchir qu'on en sort totalement différent!!
mais enfin soi même!!!
et dans le refus des faux semblants!!
je vais me calmer c'est sûr!!
mais là j'ai bouffé du lion!!!
selon la psy je vais repasser par les étapes du développement: comportement d'ado aussi.. du genre envoyer paitre tout le monde?
là j'y suis!!!
sûr!!! ils sont ahuris! avant je pleurais en cachette quand on m'avait blessée..je culpabilisais... maintenant je provoque le conflit quand j'en ai marre !
je vais perdre mes "amis"!! je m'en ferai d'autres... des qui ne m'exploiteront plus pour mon sens de l'écoute!!!qui ne se feront plus de bien en me déstabilisant..
et mes enfants? il est temps qu'ils grandissent!!
et mon mari ? qu'il comprenne que le bonheur à deux ça se défend!!lui..il est en bonne voie...ouf!!
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Lautrec
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Re: Je craque !

Message par Lautrec »

Pis t'as bien le droit de t'exprimer, les autres le font bien d'abord :petard:
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pgtrader
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Re: Je craque !

Message par pgtrader »

Tany, je vais te laisser 3 documents.
Le premier document est de Yves Dalpé: il parle du choc de la découverte. Il mentionne l'état de stress post traumatique que cela génére.
Les 2 documents suivants définissent l'état de stress post traumatique. Le doc du site site psychomédia est très détaillé. Le doc du site sante-az au féminin est beaucoup plus succinct

Bonne lecture à tous
Tany a écrit :Je me dis parfois que c'est peut-être pas malsain de vider son sac, pour mieux repartir ensuite, mais je ne voudrais pas rester coincée au stade de la rumination:biere:
Tu verras à la lecture de ses documents que tu doit parler (tu dois ventiler, pour reprendre le langage des spécialistes), c'est primordial. Depuis la découverte des évènements, tu n'as pas relaché la pression.
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Re: Je craque !

Message par pgtrader »

Source : L'infidélité n'est pas banale par Yves Dalpé

Le choc la découverte

Quand la vérité éclate, celui qui trompe a une longueur d'avance sur la personne trompée. Il a eu le temps de mijoter tout ça à son rythme, tandis que la personne trompée apprend la nouvelle sans avoir participé à tout le processus cognitif de l'autre. Il en résulte la plupart du temps un choc émotif considérable qui peut surprendre l'infidèle. Selon Scarf (1987), la découverte de l'infidélité de son conjoint est même un désastre de l'ordre d'importance d'un décès; ce qui est en quelque sorte la réalité puisque la personne trompée assiste tout à la mort de l'innocence de son mariage, à la mort de la confiance, à la mort de la naïveté entre les 2 conjoints. Un client dans la trentaine, père de trois enfants, dont la mère était décédée accidentellement peu avant qu'il découvre l'infidélité de sa jeune épouse, m'avoua que la relation extraconjugale de son épouse l’accablait autant que la perte de sa mère.
Dans une recherche sur l'infidélité (charny et Parnass, 1995), la majorité des individus trompés, hommes comme femme, avaient encaissé de sérieux dommages à leur confiance en eux et à leur image personnelle. Ils s'étaient sentis abandonnés. Et leur sentiment d'appartenance avait été ébranlé. Évidemment, ils avait senti leur confiance trahie. Ils avaient nourri de la rage.
En tous cas, le choc de la découverte de l'infidélité d'un conjoint peut être tellement important que plusieurs auteurs l'ont comparé au diagnostic du DSM '' Etat de stress post-traumatique'' (Lusterman 1998; Pittman 1989; Spring 1996). Même si techniquement, depuis 1994, ce diagnostic doit être réservé à ceux qui ont vécu une expérience menaçant leur vie, les symptômes suivants associés à l'état de stress post-traumatique se retrouvent néanmoins fréquemment chez les personnes trompées qui viennent de découvrir la vérité:
1) Difficulté d'endormissement
2) Irritabilité ou accès de colère
3) difficulté de concentration
4) Hypervigilance
5) Réactions de sursaut exagéré

On sait par ailleurs qu'à la suite de la découverte de l'infidélité d'un conjoint, l'incidence de l'anxiété monte en flèche et les dépressions sont fréquentes. La santé morale et la santé physique peuvent être affectées. Une réaction courante et typique après la découverte d'une infidélité : La personne trompée est envahie de pensées et d'images intrusives obsessionnelles. La vidéo imaginée de l'infidélité défile presque sans arrêt. Cela peut durer plusieurs semaines, sinon plusieurs mois.
Mais le pire, d'après moi, c'est l'atteinte du sentiment d'appartenance et la menace à la sécurité familiale. L'infidélité, selon Pittman (1994) est probablement l'événement qui apporte le plus de confusion et de désorientation dans un couple. C'est la situation qui est le plus susceptible de détruire le mariage. Pas nécessairement à cause des gestes sexuels extraconjugaux mais à cause des secrets et des mensonges impliqués dans l'infidélité.
En tout cas, il est vrai que les couples qui décident de rester ensemble malgré l'infidélité découverte de l'un des 2 conjoints peuvent prendre plusieurs mois sinon plusieurs années avant de retrouver complètement la confiance, le confort et la stabilité. Certains couples ne s'en remettent jamais. Parfois ce qui semblait oublié émerge tout à coup après plusieurs années et occasionne de nouveau de la discorde conjugale et même un divorce. Cependant, la croyance que l'on peut difficilement ''réparer un pot cassé'' peut amener des couples à opter prématurément pour la séparation, alors qu'ils auraient très bien pu traverser cette crise et en profiter pour faire grandir leur relation conjugale.
Un client m'exprimait sa gratitude lors de sa dernière entrevue avec moi. Il me révélait comment il se sentait plus amoureux de son épouse qu'au début de sa relation avec elle, il y a vingt ans. Cette croissance de son sentiment amoureux faisait suite à la thérapie conjugale subséquente à l’infidélité qu'il lui a infligée. Mais ce cheminement ne s'est pas fait sans douleur pour ce médecin, loin de là. Cette crise conjugale liée à son infidélité a été le plus grand stress de sa vie m'a t-il avoué. Mais cette crise lui a permis de sentir à quel point il tenait à son épouse. Et il devenu plus sensible à tout ce qui pouvait nuire au confort affectif de celle ci. De plus, cela lui a coupé le désir d'être un séducteur. Il préfère maintenant centrer ses énergies sur sa famille.

De nos jours, avec les unions conjugales de plus en plus courtes, il arrive souvent que 2 amants laissent leurs conjoints respectifs pour fonder une nouvelle famille ensemble. Dans ce cas-là, la confiance mutuelle postérieure peut devenir un réel problème car ni l'un ni l'autre des nouveaux conjoints ne peut compter sur la certitude de la franchise de l'autre. Comme ils se sont vus en train de mentir à leurs ex-conjoints respectifs, la méfiance peut s'installer facilement dans leur nouvelle relation. Comment prouver à son nouveau conjoint, en effet, qu'il ne sera pas la nouvelle victime ?
J'ai déjà aidé de tels couples vivant une méfiance tellement qu'elle était impossible à déloger.

Pour nous abandonner dans l'amour conjugal durable, nous avons besoin de sécurité; Nous avons besoin de croire en l'autre, car ce lien est très important. On sous estime probablement la force de l'attachement et l'importance des liens conjugaux. Certains auteurs (Karpel 1994) comparant même la relation conjugale à la relation mère-bébé, tellement l'attachement affectif est fort. Il y a d'ailleurs une similitude frappante entre les deux sortes de relations. Par exemple, dans les 2 cas, la proximité physique apporte un sentiment de sécurité tandis que la séparation peut apporter de l'anxiété et de la peur.

Par ailleurs, la trahison de l'infidélité est d'autant plus blessante qu'on s'est abandonné en toute confiance à l'autre. Qu'est ce que la vraie intimité ? N'est ce pas de se parler de nos joies comme de nos peines ? Du superficiel comme du profond. De partager nos plaisirs comme nos peines. De partager aussi ce que l'on aime comme comme ce que l'on déteste. De confronter nos différences jusqu'à ce que l'on trouve des compromis satisfaisants. N'est ce pas de se montrer tel que l'on est plutôt que comme on aimerait être perçu. D'accepter l'autre comme il est. De prendre soin de l'autre et de le réconforter. De donner et de prendre. Et par dessus tout, n'est ce pas d'être honnête l'un envers l'autre ?

La plupart d'entre nous, sans le réaliser consciemment, ont de grandes attentes en se liant conjugalement, des attentes de réparation. Nous voulons réparer notre passé et les perceptions négatives de soi. Réparer les émotions pénibles vécues dans notre enfance. Et plus notre passé a été souffrant émotivement, plus nos attentes de réparations sont grandes. La découverte subite de l'infidélité d'un conjoint désillusionne en détruisant ce rêve de réparation du passé.

La dimension du passé probablement la plus en cause dans l'infidélité est la confiance fondamentale dans nos proches. Le célèbre psychologue Erickson a fait ressortir l'importance, dans le développement de toute personne, et cela dès la plus tendre enfance, de développer la confiance du lien avec nos parents. Il en fait une tâche développementale préalable à la capacité d'aimer plus tard dans notre vie d'adulte. Les psychologues cliniciens connaissent bien la fragilité des adultes qui n'ont pu compter sur leur mère quand ils en avaient besoin, dans leur enfance. Il leur a manqué une acquisition fondamentale pour le développement de leur personnalité, celle de la confiance en l'autre. Ces personnes sont plus à risque que les autres quand elles se sentent trahies par l'infidélité, parce que le traumatisme de la déloyauté ébranle l'équilibre précaire qu'elles avaient réussi à construire.
En fait, quiconque connaît l'importance des liens conjugaux n'est pas étonné des réactions parfois outrancières suscitées par la découverte de l'infidélité d'un conjoint. On a peur de perdre son conjoint. On a peur de perdre sa famille. On a peur de tomber dans le vide affectif. Ces réactions sont légitimes et normales.
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Message par pgtrader »

Source : www.psychomedia.qc.ca/

DÉFINITION: Qu'est-ce que l'état de stress post-traumatique ?


Il s'agit d'un ensemble de réactions (ou symptômes) qui peut se développer chez une personne après qu'elle ait vécu, été témoin ou confrontée à un traumatisme, c'est-à-dire un événement qui a provoqué la mort ou de sérieuses blessures ou qui impliquait une menace de mort ou de graves blessures et qui a suscité une peur intense, un sentiment d'impuissance ou d'horreur. Un tel événement peut être un accident, une agression violente, un viol, un hold-up, une prise d'otage, un incendie, un tremblement de terre, une inondation, etc.
Quiconque est exposé à un événement d'une telle intensité peut développer des symptômes caractéristiques qui comprennent :
1) le fait de revivre l'événement en pensée de manière persistante;
2) l'évitement des situations qui rappellent l'événement avec un émoussement des réactions générales (engourdissement, anesthésie émotionnelle);
3) une hyperactivité.
Ces symptômes sont décrits plus en détail dans ce qui suit. Bien que certaines variables personnelles (par exemples, expériences durant l'enfance, traits de personnalité, troubles mentaux préexistants, etc.) peuvent augmenter la probabilité de développer un stress post-traumatique, il semble que le facteur le plus déterminant soit la gravité de l'événement vécu. Ainsi il peut se développer chez des personnes ne présentant aucune caractéristique prédisposante, surtout si le stress a été important. Selon certaines études, 8 à 10 % de la population souffrirait à un moment ou à un autre de leur vie d'un état de stress post-traumatique.
Précisons que nous parlons de stress post-traumatique lorsque la perturbation persiste plus d'un mois. Dans le premier mois nous employons plutôt le terme d'état de stress aigu.

SYMPTÔMES
Comment reconnaître les symptômes de stress post-traumatique?
Voici les critères définis par l'American Psychiatric Association et qui sont généralement utilisés:
A) La personne a été exposée à un événement traumatique tel que défini plus haut.
B) L'événement traumatique est constamment revécu, de l'une (ou de plusieurs) des façons suivantes:

1. souvenirs répétitifs et envahissants de l'événement provoquant un sentiment de détresse et comprenant des images, des pensées ou des perceptions. Note: Chez les jeunes enfants, jeux répétitifs exprimant des thèmes ou des aspects du traumatisme.
2. rêves répétitifs concernant l'événement provoquant un sentiment de détresse. Note: Chez les enfants, il peut s'agir de rêves effrayants sans contenu reconnaissable.
3. impression ou agissements soudains "comme si" l'événement traumatique allait se reproduire (incluant le sentiment de revivre l'événement, des illusions, des hallucinations et des épisodes dissociatifs (flash-back), y compris ceux qui surviennent au réveil ou au cours d'une intoxication). Note: Chez les jeunes enfants, la remise en action peut se produire.
4. sentiment intense de détresse psychique lors de l'exposition à des indices internes ou externes évoquant ou ressemblant à un aspect de l'événement traumatique (par ex., les dates anniversaires, le temps froid ou le temps chaud, la neige, certains endroits, certaines scènes à la télévision, etc.).
5. réactivité physiologique lors de l'exposition à des indices internes ou externes pouvant évoquer ou ressembler à un aspect de l'événement traumatique.

C) Évitement persistant des stimulus associés au traumatisme et émoussement de la réactivité générale (non présente avant le traumatisme) comme en témoigne la présence d'au moins trois des manifestations suivantes:
1. efforts pour éviter les pensées, les sentiments ou les conversations associés au traumatisme.
2. efforts pour éviter les activités, les endroits ou les gens qui éveillent des souvenirs du traumatisme.
3. incapacité de se rappeler un aspect important du traumatisme.
4. réduction nette de l'intérêt pour des activités importantes ou bien réduction de la participation à ces mêmes activités.
5. sentiment de détachement d'autrui ou bien de devenir étranger par rapport aux autres.
6. restriction des affects (par ex., incapacité à éprouver des sentiments tendres).
7. sentiment d'avenir "bouché" (par ex., penser ne pas pouvoir faire carrière, se marier, avoir des enfants, ou avoir un cours normal de la vie).

D) Présence de symptômes persistants traduisant une activation neurovégétative (non présente avant le traumatisme) comme en témoigne la présence d'au moins deux des manifestations suivantes:
1. difficultés d'endormissement ou sommeil interrompu
2. irritabilité ou accès de colère
3. difficultés de concentration
4.hypervigilance
5. réaction de sursaut exagérée.

On parle de stress post-traumatique lorsque la perturbation entraîne une souffrance ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d'autres domaines importants.
Le souvenir de l'événement est souvent d'une extraordinaire précision. Les gens disent revoir la scène comme s'ils y étaient. Les images, le souvenir des cris, des odeurs, etc; semblent plus vrais que la mémoire ordinaire. Luc, par exemple, nous racontait comment il n'a qu'à "regarder" ces images pour nous dire combien il a fait de pas pour aller vers les victimes, etc..
Les symptômes de stress post-traumatique sont, de l'avis de plusieurs chercheurs, le résultat de mécanismes d'adaptation de l'organisme. Par exemple, les symptômes d'hypervigilance et autres symptômes de suractivation physiologique se produisent comme s'il fallait rester en alerte pour s'assurer de faire ce qu'il faut et de prévenir tout autre danger. L'émoussement des émotions et l'amnésie permettent de doser le stress à gérer, etc.. Le problème, quand on ne se rétablit pas, est que ces mécanismes se maintiennent alors qu'ils ne sont plus nécessaires et qu'ils présentent trop d'inconvénients.

Il arrive que ces symptômes de stress post-traumatique soient accompagnés de symptômes physiques ou psychologiques d'anxiété ou de panique (il s'agit d'hyperventilation) tels que: palpitations, battements de cœur ou accélération du rythme cardiaque, transpiration, tremblements ou secousses musculaires, sensations de "souffle coupé" ou impression d'étouffement, sensation d'étranglement, douleur ou gêne thoracique, nausée ou gêne abdominale, sensation de vertige, d'instabilité, de tête vide ou impression d'évanouissement, déréalisation (sentiments d'irréalité) ou dépersonnalisation (être détaché de soi), peur de perdre le contrôle de soi ou de devenir fou, peur de mourir, sensations d'engourdissement ou de picotements, frissons ou bouffées de chaleur (reproduit du DSM-IV, Critères d'une attaque de panique). Ses symptômes apparaissent en raison du blocage de la respiration qui se fait lorsque nous sommes anxieux. Ils sont désagréables et souvent inquiétants mais ne sont pas dangereux. Pour les atténuer, prenez le temps de respirer lentement et profondément.

DIFFICULTÉS ASSOCIÉES
Les réactions qui constituent ce qu'on appelle l'état de stress post-traumatique ne représentent souvent qu'une partie de la souffrance et des difficultés des victimes de catastrophes.

Elles vivent souvent un pénible sentiment de culpabilité du fait d'avoir survécu, de ne pas avoir réussi à sauver des gens, par rapport à ce qu'elles ont dû faire pour sauver leur vie, pour ne pas avoir réagi comme elles auraient voulu, etc.. Lorsqu'elles sont victimes d'un acte criminel, elles vivent souvent de façon intense une grande révolte, de l'agressivité, un désir de vengeance et un sentiment d'injustice.

Les victimes souffrent souvent aussi d'un sentiment d'incommunicabilité. Leur expérience, les émotions vécues et leurs réactions sont tellement hors du commun, intenses et inconnues jusqu'à présent que les mots sont difficiles à trouver pour décrire ce qui est vécu, surtout pour les gens qui sont de nature un peu renfermée. Il est souvent difficile pour l'entourage de réaliser ce que la personne vit. Il vient souvent un temps où la victime se fait dire "reviens-en; oublie ça, secoue-toi." Nos clients souffrant d'un stress post-traumatique sévère nous disent à peu près tous que, même si l'entourage offre une bonne écoute, il vient un moment où ils ne veulent plus en parler, ils ne veulent pas imposer cette lourdeur à leur entourage. Le (la) psychologue est souvent la personne à qui on continue à en parler, à qui on réussit de plus en plus à exprimer tout ce qui a été vécu, tout ce qu'on a vu, pensé, ressenti et ce que l'on continue à vivre par rapport à ça. Pourquoi le faire ? Nous en parlons, dans la section Que faire ?.
La vision du monde et de la vie est souvent affectée. Le monde n'est plus aussi sûr. Il devient plein de dangers, de méchancetés, etc., selon le traumatisme vécu. Plus la vision du monde était incompatible avec l'événement, plus le choc est grand. Chez les gens qui ont vécu des traumatismes chroniques (abus, violence conjugale, etc.) particulièrement, les croyances qui se rapportent à soi et aux autres ainsi que la capacité de faire confiance sont très affectées.
Par ailleurs, mentionnons que les gens souffrant d'un stress post-traumatique doivent parfois vivre, en même temps, le deuil de personnes chères, le deuil de leur propre santé, des douleurs constantes, des problèmes financiers, des tracasseries judiciaires, etc..

ÉVOLUTION
Les symptômes débutent habituellement dans les trois premiers mois après le traumatisme bien que puisse exister un délai de plusieurs mois ou même de plusieurs années avant que les symptômes n'apparaissent. La durée des symptômes est variable avec une guérison complète survenant en trois mois dans environ la moitié des cas alors que de nombreux autres sujets ont des symptômes qui persistent plus de douze mois après le traumatisme.
Pour la majorité des gens chez qui les symptômes et problèmes persistent plusieurs mois après le traumatisme, le passage du temps n'amènera pas de rétablissement s'il n'y a pas de traitement. Ces gens risquent de développer une dépression (apparemment 25 à 30% des gens souffrant d'un stress post-traumatique), une consommation abusive de drogue, d'alcool ou de médicaments (environ 50%), un trouble panique, de multiples évitements phobiques et des problèmes de santé. Il est fréquent que ces diverses réactions interfèrent avec les relations interpersonnelles et mènent à de sérieuses difficultés conjugales et familiales. Elles mènent aussi parfois à la perte d'emploi.

QUE FAIRE ?
Pour aider les gens ayant vécu un traumatisme:
Il est important de savoir que plus l'intervention ou l'aide apportée est précoce, meilleures sont les chances de prévenir l'apparition du stress post-traumatique ou de l'atténuer.
Aider un proche:Il est important d'offrir une grande disponibilité d'écoute, de s'intéresser à ce que la personne a éprouvé, afin de lui permettre de s'exprimer et de ventiler. Le seul fait de verbaliser ce qui a été vécu aide à prendre un peu de recul et à être un peu moins entièrement envahi par les émotions. Ne jugez pas. Vous aiderez ainsi la personne à accepter ses réactions, ce qui réduit le risque qu'elle développe de la culpabilité.
Il est aidant aussi d'informer (si vous le pouvez) sur les réactions possibles, ce qui rend ces dernières moins inquiétantes. Peut-être pourriez-vous lui suggérer de lire ce texte (quand elle sera en état de le faire).
Dans la mesure du possible, réduisez les sources de stress pour la personne (par exemple, au besoin, protégez-la des média). Aidez-la à se sentir en sécurité. Aidez-la à s'accorder des moments de relaxation et de détente. Demandez-lui ce qui lui ferait du bien.

Aider un groupe ou une collectivité:Dans le cas d'événements traumatiques impliquant une collectivité ou un groupe de gens (le cas des inondations du Saguenay en est un bon exemple, ou encore les cas d'un grave accident de travail, d'une prise d'otages, etc.) il est très utile que soient organisées des sessions de "debriefing" où les gens peuvent ventiler, partager ce qu'ils ont vécu, être informés des réactions possibles, être informés de bonnes sources sur l'événement, être rassurés, être conseillés sur les bonnes stratégies d'adaptation pour maximiser les chances de bien se rétablir, sur les choses à éviter, etc. Si un tel événement se produit, appelez à l'Ordre des psychologues du Québec ou au CLSC de votre région pour connaître les services disponibles. Dans différentes régions du Québec, des psychologues ont été formés pour intervenir rapidement en cas de catastrophe. Certaines firmes de services psychologiques offrent aussi ce service.

Si vous vivez un stress post-traumatiqueAprès un événement traumatique, parlez-en, ne restez pas seul. Au besoin, par exemple, allez coucher chez un proche. Si l'événement a fait plusieurs victimes, il est bon d'en parler avec les autres victimes assez rapidement pour s'aider les uns les autres à "digérer" l'événement. Vous pouvez peut-être prendre l'initiative de suggérer une rencontre pour en parler. Il se peut que des gens, même des proches, ne comprennent pas vos réactions. Ne vous laissez pas trop déranger par cela. Il est difficile de s'imaginer comment on peut réagir quand on n'a pas vécu une telle expérience. Si l'incompréhension d'un proche en arrive à nuire à votre relation, faites-lui lire ce texte ou demandez à un professionnel (médecin, psychologue) de renseigner cette personne.

Acceptez vos réactions et le fait que vous êtes affecté. Prenez soin de vous, essayez de vous détendre et de vous distraire. Faites ce que vous aimez. Évitez le stress supplémentaire, dans la mesure du possible. L'effet du stress est cumulatif. Essayez de créer de bonnes conditions pour vous rétablir.

Évitez d'abuser de l'alcool et les drogues qui peuvent amplifier certains symptômes.

Essayez de réduire l'impact de vos symptômes (irritabilité, colère, retrait émotionnel, etc.) sur vos relations familiales. Faites comprendre à votre conjoint et à vos enfants qu'ils ne sont pas en cause.

Soyez patient. Laissez-vous le temps de récupérer. Si les symptômes diminuent en intensité et en fréquence après quelque temps, vous êtes sur la bonne voie.

QUAND EST-IL PRÉFÉRABLE DE CONSULTER
Si les symptômes persistent après quelque temps, nuisent à votre fonctionnement ou à vos relations, il serait préférable de consulter un médecin et/ou un psychologue. N'oubliez pas que les gens traités de façon précoce récupèrent beaucoup mieux que ceux traités tardivement.
Votre médecin pourra éventuellement vous prescrire une médication pouvant être efficace pour soulager certains symptômes, ce qui pourrait vous aider à être en meilleur état pour mettre en pratique différents moyens de s'en sortir. Par exemple, lorsqu'une insomnie importante perdure trop longtemps, la personne devient de moins en moins en possession de ses moyens et une médication devient la solution la plus efficace. Par ailleurs, un psychologue peut vous aider de différentes façons à surmonter les symptômes de stress post-traumatique, c'est ce que nous décrivons dans la prochaine section.

AIDE
Aide pouvant être apportée en psychothérapie
Mentionnons que les victimes d'un traumatisme sont parfois éligibles à des indemnités qui couvrent les consultations psychologiques s'il s'agit d'un accident de la route (SAAQ, Société d'assurance automobile du Québec), d'un accident de travail (CSST) ou d'un acte criminel (IVAC, Indemnisation des Victimes d'Actes Criminels). Les gens dont l'employeur offre un programme d'aide aux employés peuvent s'y adresser.
Voici différents objectifs qui peuvent être poursuivis en psychothérapie:

Rassurer en informant sur la symptomatologie (car cette dernière, peu connue, peut être inquiétante et décourageante), ce qui augmente la tolérance à une souffrance normale dans les circonstances et aide à réduire le risque de dépression;
Permettre d'exprimer ce qui a été vécu pendant l'événement: ce qu'on a vu, pensé, ressenti. Comme nous l'avons dit plus haut, il n'est pas facile d'exprimer un vécu aussi intense et il est souvent nécessaire d'avoir l'occasion d'en parler à plusieurs reprises pour réussir à partager ce vécu. Les gens nous ont souvent exprimé qu'ils jugeaient inapproprié, après un certain temps, de continuer à raconter l'événement et leurs réactions à leurs proches. Le (la) psychologue est souvent la personne qui continuera à avoir une bonne écoute et à être intéressé(e) à comprendre ce que la personne a vécu. Outre le fait d'en arriver de plus en plus à partager l'expérience et à être mieux compris, raconter l'expérience aussi souvent et longtemps que nécessaire a différents effets bénéfiques:

Par le récit de l'événement, la personne se réexpose, en pensées, à l'événement traumatique, ce qui favorise une habituation et une désensibilisation qui peuvent amener une réduction de la reviviscence (flash-back, cauchemars, etc.);
Selon certaines hypothèses, la reviviscence aurait une fonction d'intégration au niveau cognitif (ce qui a trait à la compréhension), comme si certaines questions restaient irrésolues. Le fait d'en parler peut aider à résoudre ces questions et ainsi favoriser la diminution graduelle des pénibles reviviscences.

Le fait de raconter l'événement à quelqu'un qui est intéressé à comprendre les émotions, les pensées et les réactions vécues permet de mieux conscientiser tout cela et aide à comprendre la nature et la logique des symptômes de stress post-traumatique (qui sont avant tout des réactions adaptatives), ce qui favorise graduellement leur réduction.
Aider à "digérer" l'événement, c'est-à-dire à accepter que ce soit arrivé (ou du moins à "dealer" avec le fait que ce soit arrivé). Aider à intégrer cette expérience au niveau de ses croyances, de sa vision de la vie, de soi et des autres ainsi que de ses valeurs (ses priorités, les choses qu'on trouve importantes), remettre en question certaines idées inadaptées qui peuvent s'être développées (par ex. la surestimation du danger, la surgénéralisation, etc.).
Enseigner des habiletés d'adaptation, telles une technique de relaxation, des techniques de contrôle de l'hyperventilation (manifestations physiques de l'anxiété), des stratégies de gestion des émotions telles l'anxiété, la dépression, la culpabilité, la colère (entre autres, observation des pensées, images et scénarios qui déclenchent et amplifient ces émotions), des stratégies de résolution de problèmes et de communication (afin de réduire les difficultés familiales), etc..

Aider au besoin la personne à surmonter les peurs qui se sont développées, à diminuer les évitements qui nuisent à son fonctionnement dans divers domaines (par une technique de désensibilisation graduelle, par exemple).
Prévenir les comportements d'adaptation inefficaces (évitements qui favorisent le développement de phobies, abus d'alcool, de drogue et de médicaments, détérioration des relations interpersonnelles, dysfonctionnement au travail, etc.).
Le verbe aimer est le plus compliqué de la langue française: son passé n'est jamais simple, son présent est imparfait et son futur toujours conditionnel. Jean COCTEAU
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pgtrader
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Re: Je craque !

Message par pgtrader »

Source: http://sante-az.aufeminuin.com
Définition du concept d’état de stress post-traumatique


L’Association Américaine de Psychiatrie définit l’état de stress post-traumatique comme "un état morbide survenu au décours d’un événement exceptionnellement violent, capable de provoquer de la détresse pour quiconque. Par exemple, être menacé pour sa vie ou pour celle de ses proches, être agressé, être victime d’un accident ou d’une catastrophe". Il existe souvent une temps entre l’événement stressant et la survenue de l'ESPT: la "phase de latence".

Les symptômes de l’Etat de Stress Post Traumatique
1 - Les trois principaux syndromes
Le syndrome de répétition dit aussi de reviviscence: sa présence signe l'état de stress post traumatique. L’événement est constamment revécu : le jour, le patient a des flash-back ou encore n’arrive pas à parler d’autre chose. La nuit, il revit les scènes traumatiques à travers des cauchemars .
Le syndrome d’évitement : le sujet fait des efforts importants pour éviter toute pensée, conversations ou situations associés au traumatisme. Ce syndrome d'évitement est associé à une fatigue, une réduction nette des intérêts pour les activités habituelles, un repli sur soi et, au final, des altérations du fonctionnement socio-professionnel ou familial.

Le syndrome d’hypervigilance (anxieuse): le sujet reste en état d’alerte permanent. Il n’y a plus de distinction entre les bruits dangereux et les bruits neutres, ce qui entraîne des réactions de sursauts exagérés. Le sujet a l’impression qu’un nouvel événement grave peut arriver à tout instant. Il existe souvent des troubles de la concentration et du sommeil.

2 - Les symptômes non spécifiques de l’ESPT
Des crises d’angoisse aiguës récurrentes.
Des symptômes phobiques, obsessionnelles ou hystériques qui sont souvent présents avant mais à un moindre degré.
Des troubles psychosomatiques (ex: réaction cutanée, ulcère gastrique).
Des troubles des conduites alimentaires : anorexie et/ ou boulimie.
Des abus de substance: toxicomanie, alcoolisme.
Des conduites antisociales (le syndrome de Rambo).

3 - Le syndrome de culpabilité du survivant : il apparaît surtout lors des grandes catastrophes collectives et pourrait s’exprimer en « j’ai trahi mon groupe ou mes proches en ne mourant pas avec eux » .

Quels sont les facteurs prédisposants à l'ESPT ?Certains facteurs psychologiques seraient associés aux états de stress post-traumatiques : une séparation précoce enfant / parents, des antécédents de troubles anxieux, phobiques, obsessionnelles ou hystériques. L'existence de dépressions ou de traumatismes antérieurs semble également favoriser la survenue d'un ESPT.

Différentes anomalies biologiques concernant des molécules impliquées dans le stress pourraient aussi avoir un rôle (cortisol, neurotransmetteur cérébral: noradrénaline). Il existerait également des variables dites modératrices : un réseau social élargi, des stratégies actives de confrontation ou encore un style d’attribution à des causes externes.

Une prise en charge précoce serait nécessaire
Certains préconisent une prise en charge précoce des sujets victimes de catastrophes. La verbalisation des horreurs qu'ils ont vécues les aiderait à "digérer" l'événement et éviterait la stigmatisation de celui-ci en traumatisme psychique. Une fois installé, l' ESPT est souvent difficile à soigner. Les mesures psychosociales sont alors très importantes. Elles permettent le maintien du meilleur fonctionnement socioprofessionnel et familial possible pour ces sujets.
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Tany
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Re: Je craque !

Message par Tany »

En complément des textes de pgtrader : définition Wikipédia.

Le deuil est une réaction et un sentiment de tristesse éprouvée suite à la mort d'un proche. Souvent associé à la souffrance, le deuil est aussi considéré comme un processus nécessaire de délivrance, nommé résilience. Lorsqu'un événement provoque une crise dans la vie d'un individu, un changement radical est opéré dans la situation établie jusqu'alors.

Le deuil a aussi le sens de « perte définitive » d'un objet auquel on tient.

C'est un processus actif : on dit « faire le deuil ». La personne en deuil peut sembler ataraxique, ou dépressive, mais un cheminement intérieur se fait. Dans un premier temps, il n'est donc pas simple de distinguer ce qui en est positif pour la personne.

D'une manière générale le deuil permet de surmonter un événement critique de la vie. Il est souvent associé à la mort : La mort d'une image parfaite des parents lorsque ceux-ci divorcent, la mort de la confiance en une personne, la mort d'une relation amoureuse lors d'une séparation, la mort de quelqu'un. Ce processus peut également entrer en action dans le cas où un proche perd la mémoire ou la raison.

Le deuil nécessite souvent le soutien d'autrui faisant preuve de sympathie (« sympathie » signifie « souffrir avec »).

Les travaux d'Elisabeth Kübler-Ross font retenir cinq étapes d'un deuil.

Choc, déni : cette courte phase du deuil survient lorsqu'on apprend la perte. C'est une période plus ou moins intense où les émotions semblent pratiquement absentes. C'est en quittant ce court stade du deuil que la réalité de la perte s'installe.
Colère : phase caractérisée par un sentiment de colère face à la perte. La culpabilité peut s'installer dans certains cas. Période de questionnements.
Marchandage : phase faite de négociations, chantages…
Dépression : phase plus ou moins longue du processus de deuil qui est caractérisée par une grande tristesse, des remises en question, de la détresse. Les endeuillés dans cette phase ont parfois l'impression qu'ils ne termineront jamais leur deuil car ils ont vécu une grande gamme d'émotions et la tristesse est grande.
Acceptation : Dernière étape du deuil où l'endeuillé reprend du mieux. La réalité de la perte est beaucoup plus comprise et acceptée. L'endeuillé peut encore vivre de la tristesse, mais il a retrouvé son plein fonctionnement. Il a aussi réorganisé sa vie en fonction de la perte.
Les 5 phases ci-dessus peuvent être linéaires mais il arrive souvent qu'un endeuillé puisse faire des retours en arrière avant de recommencer à avancer. Une bonne façon de traverser un deuil est de comprendre ce que l'on vit et de partager ses sentiments et émotions avec des proches ou des gens qui vivent également un deuil.

Ces étapes ne se succèdent pas forcément. Il ne s'agit pas d'un mécanisme inévitable. Certaines personnes peuvent quitter un deuil et passer à l'ultime étape de liberté d'action, sans que les sentiments qu'elles pouvaient porter puissent être considérés comme négligeables.

Le deuil est une réaction personnelle et collective qui peut varier en fonction des sentiments et des contextes. Cette réaction commence par le déni et se termine par une acceptation plus ou moins libérée du sentiment d'attachement qu'éprouvait l'endeuillé.

Face à l'annonce ou au constat d'une rupture, le deuil relationnel peut provoquer des états comparables à ceux de la mort d'un proche.
Dans tous les cas, pour que le processus du deuil devienne actif, la condition est que le changement soit non-désiré. S'il s'agit d'un suicide, si le décès est espéré, si la rupture est attendue, le deuil est soit déjà passé, soit il n'y a pas lieu de parler de deuil, soit il viendra à retardement…


Le deuil est une étape qui est connue en médiation. En effet, le deuil d'une relation est un moment qui nécessite souvent un accompagnement dans le changement relationnel indispensable à la construction d'une nouvelle forme relationnelle, qu'il y ait rupture ou non.

Au tout départ, une information vécue comme choquante provoque une stupéfaction. La nouvelle est par exemple l'annonce d'une séparation ou de l'écoute d'un propos interprété comme véhiculant l'implication d'un changement non désiré.

Le choc ou la sidération : Le terme de sidération peut tout à fait convenir pour qualifier la réaction de la personne face à l'information. Selon les personnalités, cette réaction peut se traduire par une grande agitation ou une paralysie. C'est ce que nous nommons un choc.
Le déni : Ensuite, à ce premier état va s'ajouter le refus de croire l'information. Arguments et comportements de contestation, rejet de l'information apportée et vécue comme choquante. Une discussion intérieure ou/et extérieure peut porter sur la vraisemblance de l'évènement annoncé : - Ce n'est pas vrai, pas possible…

La description de ce moment est succincte, mais il ne faut pas croire que cette brièveté signifie que l'état n'est pas important. Il arrive que des personnes restent bloquées dans cet état… ou qu'elles y reviennent, comme dans un refuge. C'est ce que nous nommons le déni.
La colère : La personne est confrontée à la vérification entêtante de l'authenticité de l'information. Son état va se complexifier avec des attitudes de révolte, tournée vers soi et les autres. Les intensités sont variables, selon l'amplitude du système affectif de la personne. Dès lors, la pensée de la personne se nourrit de fortes contradictions. Elle peut passer de l'accusation à la plus grande considération. Emportée par des réactions paradoxales liées à son système de fonctionnement et à ses interactions, elle peut être entraînée dans le plus grand mutisme ou aller dans une volubilité incontrôlable. Elle vit de la même manière des sentiments de culpabilité. Elle intériorise ou / et exprime toutes sortes de critiques, de jugements.

La personne est dans des états hors de soi. Des pulsions de vengeance peuvent ainsi la pousser à avoir des comportements qu'elle ne comprend pas elle-même. Confrontée à l'impossibilité d'un retour à la situation dont elle doit faire le deuil, la personne vit avec incompréhension une répétitivité de la cause du deuil. Elle subit ses propres reproches, ses remords, ses ressentiments, des dégoûts, de la répulsion. Elle se bat et se débat. Elle peut agir de manière déroutante pour autrui. Tout en elle cherche à ne pas "plonger". Selon ses ressources, elle va agir en séduction ou en agression. Mais tout semble la ramener sur le sujet qui l'obsède. C'est la colère animée par une sorte de disque rayé et parfois une frénésie compensatoire pour contrecarrer l'éventuel sentiment de rejet ou de dévalorisation.


La personne subit un état de résistance à la soumission. Une guerre en soi, avec le sentiment déchirant d'une guerre perdue d'avance. Cet état peut aller jusqu'à la dépression, laquelle peut se caractériser par des douleurs physiques, maux de tête, de ventre, douleurs dans le dos, courbatures, ainsi que des attitudes et comportements suicidaires. Néanmoins, l'ensemble interagissant des états internes peut lui faire revivre les émotions et les comportements antérieurs. Elle devient ici particulièrement "difficile à vivre". Le plus souvent, elle est dans la fuite intérieure et parfois extérieure, avec des tentatives dispersées, imprévisibles, de recherche du retour - que nous pourrions désigner comme des régressions dans les divers états vécus depuis le début du processus. Cet état qui se développe pour arriver parfois à des points culminants de la dépression et de destruction peut être exprimé de manière paradoxale : dramatique en soi et non exprimé vis-à-vis des autres. Sa durée n'est pas liée à l'intensité des sentiments que la personne éprouvait pour le tiers. C'est au moins en tout cas un état de désespérance qui peut s'estomper, mais rarement disparaître soudainement.

La résistance de l'organisme peut ensuite conduire la personne vers l'abandon de cette lutte au cours de laquelle elle peut avoir le sentiment d'avoir tout essayé pour revenir à la situation perdue. Elle peut parfois se réfugier dans l'étape du déni. C'est le cas de ces personnes qui mettent le couvert des personnes décédées (ou parties). Le plus souvent, suivant cette "boucle infernale", elle en arrive à un véritable abandon. Parfois dépressive, parfois redevenant sociable, la personne se laisse porter par le déroulement de la vie. Elle n'a aucune visibilité de ce qu'elle peut faire. Elle agit au gré des circonstances, selon ce à quoi la renvoie l'évènement auquel elle est confrontée. C'est la résignation. Mais cette résignation peut se composer de soumission ou de rejet.

Le précédent état a provoqué une relative ouverture. Le caractère obsédant de la cause du deuil s'estompe. C'est la vie. L'heure est au fatalisme. Il arrive encore que la personne manifeste des états antérieurs. L'intensité est plus faible. Les périodes d'abattement sont moins longues. Elle conçoit quelques projets. C'est l'acceptation. Ce contexte interne est fortement entretenu dans nombre de cultures, avec la fatalité, l'attente du revers de la fortune, la volonté de dieu.

Pourquoi n'est-il pas plus simple de bien prendre les choses tout de suite ? La question est vaine. Le passé est devenu un héritage d'existence, le présent se vit de manière relativisée et en fonction de projets et d'un regard agréable de l'existence. Ce qui était cause de souffrance est devenu une ressource en soi, apaisement, sourire, voire un "merci" d'expérience… Il s'est opéré une transformation qui n'a rien à voir avec la relativisation de l'étape précédente. Une transformation bénéfique, non un lissage d'expérience de vie. C'est l'étape nommée résilience, terme popularisé en France par l'éthologue Boris Cyrulnik.
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incompréhension
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Re: Je craque !

Message par incompréhension »

je me retrouve encore dans ce que tu dis Tany, et d'un côté, cela me rassure, que cela semble être le 'processus' naturel de l'être humain.
Je n'ai plus de geste spontané de tendresse, je ne prends plus de plaisir lorsqu'il m'embrasse, je n'ai plus envie de lui. Je passe mes journées à me demander si je ne l'aime plus définitivement ou si c'est ma colère qui s'exprime ainsi.
depuis 4 mois, je vis avec un vide: le même week-end, j'ai d'abord appris qu'il m'avait trompée par un mail de la grosse moche, puis le lendemain matin, alors que je dormais à peine depuis 3 heures, j'ai perdu quelqu'un qui m'était très cher. En un week-end, c'est comme si on m'avait vidé de tout amour. et je crois que j'ai beaucoup de mal avec ce vide...
J'espère que le temps m'aidera à prendre la bonne décision. Car oui, on peut entendre les "raisons" qui ont favorisé le comportement même si elles n'excusent rien, mais pardonner c'est autre chose, vivre avec c'est autre chose...
C'est sûrement vrai que c'est comme un état de stress post traumatique, avec ces images qui viennent vous hanter dans la journée spontanément ou juste par un petit détail...
Les thérapies de couple peuvent-elles vraiment aider??? je ne suis pas très branchée par ce genre de trucs, j'ai souvent l'habitude de résoudre mes problèmes en en parlant avec mes proches... Mais là, d'un, je n'ai pas envie de leur apprendre ce qui s'est passé et de deux, comme ils n'ont pas vécu cela, je ne vois pas comment ils pourraient m'aider...
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Tany
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Re: Je craque !

Message par Tany »

"incompréhension" : "Je n'ai plus de geste spontané de tendresse, je ne prends plus de plaisir lorsqu'il m'embrasse, je n'ai plus envie de lui. Je passe mes journées à me demander si je ne l'aime plus définitivement ou si c'est ma colère qui s'exprime ainsi."

Je comprends parfaitement ce que tu ressens.

Au degré de rélexion qui est actuellement le mien, je me dis : profite de l'amour qu'il exprime, de ses regrets sincères, du fait qu'il estime ne pas avoir assez d'une seule vie pour se faire pardonner.
C'est plus confortable pour toute la famille et au final c'est peut-être une "chance" pour notre couple, une telle épreuve va nous rapprocher et nous mettra à l'abri de la tentation pour quelques années;

C'est peut être naïf mais j'ai envie d'essayer !

Après tout j'ai la chance d'avoir "gagné" la partie : il n'a jamais envisagé de me quitter pour vivre avec sa maîtresse et même si j'ai parfois l'impression qu'on partage de l'intendance, j'ai la meilleure part : "elle" ne peut que phantasmer une vie avec lui alors que moi je l'ai dans mon lit tous les soirs !
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Re: Je craque !

Message par Adèle »

Tany.... je vais péter ta baloune.... tu n'as rien gagné....

Elle l'avait laissé avant....

Si ça se trouve.... tu es un prix de consolation....
On va mieux lorsqu'on comprend que la fin d'un couple, n'est que la fin d'un monde... pas du monde.

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Nas
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Re: Je craque !

Message par Nas »

Je dirais juste une chose...Le tenter est tout à ton honneur, mais ouvre les yeux en grand et reste objective en permanence
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Adèle
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Re: Je craque !

Message par Adèle »

Tany... au rapport Comment vas-tu?
On va mieux lorsqu'on comprend que la fin d'un couple, n'est que la fin d'un monde... pas du monde.

**on est incurable lorsqu'on chérit sa souffrance** Gustave Flaubert.
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