Douleur aigue a écrit :Désolée sp d'habitude tes interventions sont claires mais là j'ai écouté l'émission et je ne comprends pas où tu veux en venir ?
Bonjour D.A.
Ouh... Vaste sujet. En fait je continuais une conversation engagée avec Nos... Il s'interrogeait sur la notion de "pire". Y a-t-il des tromperies "pires" que d'autres ?
Je pense très sincèrement qu'il y a bien des tromperies pires que d'autres. Certaines, obéissent à des critères subjectifs, car connectées à l'histoire intime et d'autres à des critères plus objectifs, comme dans les situations exacerbant la négation de l'identité du trompé en dehors de toute considération intime.
Il y a d'abord tromperies qui réveillent les blessures liées à l'histoire personnelle
Lorsqu'on a été confronté enfant à l'infidélité d'une mère volage, et que l'on en a souffert, cela peut, par exemple, aggraver le sentiment d'injustice déjà bien profond de ce que peut causer une telle infamie (d'autant qu'on s'était donné la mission de réussir son couple, à l'inverse de ses parents). C'est vrai, les infidèles ne pensent pas toujours à cette donnée en trompant.
De la même manière, si le partenaire connait le passif d'abandon d'une récente relation amoureuse et s'envoie en l'air avec un(e) autre, malgré (ou au mépris de) la fragilité du "cocu", le résultat de la partie de galipette hors couple s'en fait ressentir dans une violence redoublée. Beaucoup de maux passés n'étant pas tous digérés, il est compréhensible qu'une trahison, surtout si elle est répétée dans des cadres similaires a des effets
kiss cool bien plus puissants dans l'érosion de l'ego du conjoint trompé.
C'est vrai, les infidèles ne pensent pas toujours non plus à ça.
Il en est de même pour des cas d'adultère où se mêlent également des histoire de drogue, d'argent, et de MST, de relation d'emprise...
Il y a une infidélité + des cerises (empoisonnées) sur le gâteau.
Ca non plus, ce n'est pas souvent pris en compte.
Et d'autres cas dont chacun peut faire état.
Puis les infidélités crasses
Ce sont celles qui sont connectées à une réduction du cocu à presque rien dans les yeux de celui ou celle qu'il aime, parce que cela signifie en creux, et de manière extrêmement violente, une chose indicible, difficile à mettre en mots de façon claire et qui pourtant agit férocement sur l'identité même du couple, et, par voie de conséquence, sur la personne trompée.
Par exemple, les infidélités à répétitions, qui bien que sues, et mille fois pardonnées, constituent des violences redoublées qui altèrent l'estime de soi du "cocu", incapable de quitter (par amour, une de ses valeurs essentielles - c'est-à-dire qui fait son essence) et incapable de rester dans le même temps (par respect d'une autre valeur de force égale). Ce clivage (conflit de loyauté interne entre deux valeurs d'importance égale) cause de grandes souffrances dont on ne sort pas indemne.
"Ils" n'y pensent pas souvent...
De même les infidélités commises avec des proches sont particulièrement destructrices car elles remettent en question non seulement la confiance qu'a le/la trompé(e) en son partenaire mais également la confiance donnée à ce proche qui était son frère, sa soeur, son ami, son père, son confident... Le sandwich en effet, dépositaire d'un certain savoir, voire de certains secrets intimes n'a pu s'empêcher, consciemment ou pas, de retourner les failles du couple à son avantage... La trahison est double et les repères du trompé s'en retrouvent lourdement altérés. Ne plus avoir confiance en "l'amour" est une chose, ne plus avoir confiance en sa famille, en ses amis, en est une autre (qui se surajoute), surtout lorsque l'on sait l'importance de l'accompagnement des proches dans cette épreuve...
Cet élément passe à la trappe la plupart du temps.
Les infidélités commises alors que la femme est enceinte sont aussi de calibre différent qu'une mauvaise "crise de la quarantaine par exemple". Que signifie cette fuite de la famille en construction sinon celle d'une fuite de responsabilités ? En filigrane, se détache la figure d'un homme qui ne veut pas ou plus assumer le rôle de père, qui est pourtant inclus dans le "contrat amoureux" classique. Cela signe un détachement de la femme qui a besoin de son mari dans cette construction et lui, en fuyant sous d'autres draps, nie à son épouse, sa copine, son rôle d'amante qu'elle pourra retrouver une fois le bébé venu au monde. Ce faisant, il lui supprime son identité de femme désirable qu'il transporte ailleurs, le plus souvent avec une sandwichette à la cuisse légère de passage... Il dit à sa femme, sans l'énoncer, qu'elle ne pourra peut-être jamais redevenir objet de son désir. Or, qu'est-ce que l'amour sans le désir ? Et je ne m'étale pas sur la femme enceinte qui fait des galipette en niant ET le rôle de père à son mari ET son rôle d'amant car il n'est, dans ce cas, plus tout à fait l'un ou plus tout à fait l'autre.
Les relations dans le lit conjugal montrent également, au mieux de l'inconscience, au pire du mépris pour le construit : ce lieu symbolique accueille en effet les ébats "légitimes", les câlins des enfants, le chat le dimanche matin, bref, tout ce qui constitue une construction à deux. C'est une chose de "s'hors donner", c'en est une autre de faire pénétrer une tierce dans l'intime du couple. Le symbole peut paraître désuet de prime abord, mais je m'en remets aux préconisations des spécialistes de l'infidélité eux-mêmes (voir :
http://www.soscocu.org/viewtopic.php?f= ... 300#p57612), il est GRAVE de mêler, même symboliquement, la famille à ses pulsions érotiques.
Il est par ailleurs symptomatique de relever que même Eugène (qui n'est pas nécessairement mon allié de pensée, encore que sur certains points...) réprouve s'il n'a pas changé d'avis, l'intrusion de la tierce dans la bulle familiale et également le fait de "faucher" l'herbe sous les pieds d'un ami. Si les "spécialistes" de l'autre côté du miroir le disent, c'est qu'il y a bien une raison...
Mais les cocufieurs non pro n'y pensent même pas.
Que dire également du partenaire qui s'échappe de la relation lors d'une maladie grave, d'un décès vécu par l'autre. N'est-ce pas infliger une double peine ?
Dans la vidéo, sont énoncées des situations dans lesquelles le pardon (et par conséquent l'infidélité elle-même) sont plus difficilement digérables.
Cependant, que personne ne me fasse dire ce que je n'ai jamais dit : la souffrance est bien la même quelque soit la situation. Simplement, il existe des facteurs aggravants que la personne vivra de manière plus difficile ou plus atténuée selon son vécu.
Je ne donne pas dans le concours de souffrance, je m'étais déjà exprimé à ce sujet ici :
http://www.soscocu.org/viewtopic.php?f= ... it=#p57634
Il y a encore à débattre mais il me semble dangereux de procéder à une mise à plat "normalisée" de toutes les infidélités...
De cette idée que tout se vaut, découle une série de remèdes inadaptés qui, à mon sens, détruit plus qu'elle ne guérit. Le "bonnes idées" de reconstruction prise dans des magazines où l'on coince l'avis de la journaliste entre la page people et la recette du dimanche peut déboucher sur des malentendus qui deviendront à termes, insolubles.
Que penser de ce psy bien intentionné qui demande au cocu d'avouer ses manques alors que sa moitié entretient une double, voire une triple relation "extra", privant ainsi ses enfants de sa présence et le couple de finances perdues dans les hôtels bon marché ?
Que dire des bons conseils de coach autoproclamés qui exigent que le trompé "tourne rapidement la page" alors qu'il ne se sait pas cocu et multicocu et que son bourreau, dans le secret, ne fera rien pour arrêter sa pêche à la morue ?
Comment ne pas réagir face au renoncement de son "orgueil" pour que les choses aillent mieux alors que l'on est aux prises avec un pervers narcissique, qui chaque jour, détruit et la relation et la personne qui partage sa vie ?
Comment aborder cette curiosité consistant à rechercher dans le cerveau de la "victime" d'adultère ce qui cause sa souffrance dans ses blessures d'enfance sans JAMAIS demander à l'instable du couple ce qui a pu causer chez lui de tels comportements pourtant en inadéquation avec ce qu'il attend d'un couple ?
Toutes les infidélités ne se valent pas. Le penser constitue pour moi un "biais" qui rend aveugle et le cocu et celui qui veut l'aider. L'absence de variation rend, à mon sens, aveugle.
Deux extrêmes en effet sont à éviter :
"Il te fait cocu ? C'est un pervers narcissique ! Fous le camp !"
"Il faut pardonner, prendre son mal en patience... D'ailleurs toi-même es-tu parfait ? Non ? Ben alors, c'est pas si grave"
Dans ces cas précis, les remèdes faciles peuvent constituer des facteurs aggravants dans la chute du cocu. C'est ce qui est (trop rapidement) soulevé dans la vidéo à partir de la 16ème minute.
Le débat n'est pas clos. Mais à la lecture des témoignages que j'amoncelle dans mes "adultèmes" (voir :
http://www.soscocu.org/viewforum.php?f=40), le constat est accablant.
Ici, peu d'infidélités "légères" et, si l'on peut dire "respecteuses".
Il est possible de lancer un sondage sur la question... Il est temps que j'arrête de "polluer" le post de Nos. Désolé Nos de cette trop longue (encore) intervention
Amicalement.
Il existe pour chaque problème complexe une solution simple, directe et fausse (H.L. Mencken)