Celle-là aussi est très intéressante, j'ai écourté un peu, j'espère que tu ne m'en veux pas SP!
PULSION
Tu parles de "pulsion ". C'en est bien une. Ça peut être une pulsion de vie (Éros).Avoir de l'élan pour quelqu'un... C'est très beau. Le désir... Quel bonheur ! Sauf... Quand on est déjà "engagé". Là, clairement, on vise la fin de quelque chose. Ou on croit qu'on vit la fin de quelque chose. On cherche une espèce de "mort" en quelque sorte. Dans le plaisir immédiat (Thanatos). Pour certains spécialistes, "principe de plaisir" et "pulsion de mort" sont liés. Le principe de plaisir n'est pas le fait de se faire plaisir hein... Faut pas tout mélanger...
Pour moi, mais ce n'est que ma vision (c'est juste que pour le moment, j'ai pas encore trouvé de cocufieur susceptible de démentir ce que je pense et les témoignages s'amoncellent comme un tas de merde sur le terrain de l'amour "moderne" pas plus "merdique" qu'avant, mais beaucoup moins décomplexé), dans les "raisons" de tromper, il y a bien tout ce que tu écris (manque de sexe, vengeance, ennui...) MAIS toutes ces justifications ne sont que des prétextes à une envie déjà bien ancrée depuis plus longtemps. Une sorte de "penchant" naturel à conquérir des territoires corporels et/ou amoureux de manière compulsive (principe de plaisir again). Quand on a ce penchant, la "chance" de sa vie est de trouver quelqu'un "comme soi" pour partager ce désir d'ailleurs permanent.
http://forum.psychologies.com/psycholog ... _229_1.htm
C'est pourquoi j'exclus direct les couples libertins et autres polys, Eux, s'assument comme tels et ne font de mal à personne. Je les envie d'une certaine façon: ils partagent leurs psychoses. Et je dis ça non sans préciser que nous avons TOUS des psychoses et des névroses. Mais à des degrés divers et dans des domaines propres à chacun. J'aimerais davantage te parler de ceux qui se présentent comme des "monogames" amoureux "classiques" et qui finissent sous la couette à secouer le matelas avec un sandwich, non pour chasser la poussière, mais bien pousser la chatière avec une ou plusieurs autres "moitiés"...
LE COURAGE?
Dans les difficultés que l'on rencontre dans la vie, ce qui est "supportable" pour les uns, l'est moins pour d'autres. Question de valeurs personnelles, d'histoire familiale, amoureuse...En parcourant le forum, je me suis aperçu cependant que les "fidèles" ont "supporté", bizarrement, bien plus que la plupart des cocufieurs. Premier constat et personne ne pourra le nier : le cocu est, à l'origine, bien plus "structuré" dans son mental et pose la vie à deux comme un idéal de partage. Il est donc, non seulement "fidèle" à son/sa partenaire, mais aussi fidèle au contrat initial, fidèle à lui-même. Contrairement à une idée répandue, le cocu n'est PAS un archétype de la personne "faible" et malléable. Au contraire, il "attire" parce qu'il a en lui un élan vital, une force, qui fait "envie" à celui qui ne sait pas encore qu'il va trahir.
http://www.sos.cocus.org/viewtopic.php? ... ien#p53080
http://www.la-psychologie.com/phobie%20engagement.htm
Souvent, le cocu représente le "principe de réalité " dans le couple. Celui qui sait où sont les dangers, qui anticipe, pense à l'avenir (des enfants en particulier). Pour preuve: "j'étais perdu " est bien une phrase que l'on retrouve dans la bouche des cocufieurs. Jamais un "fidèle" ne dira: "j'étais perdu dans ma fidélité."
J'ai beaucoup "écouté" les cocufieurs à travers leurs écrits. Pas le temps de compiler. Mais je compte bien laisser sur le forum une boîte à outils sur ce sujet.
LES COCUS
Les premières lignes sont souvent éloquentes.
Laila par exemple :
http://www.sos.cocus.org/viewtopic.php?t=309#p1933
J'ai pas la science infuse mais mon obsession à comprendre a fini par me donner des pistes de réflexion assez fouillées. Certains points sont contestables, très contestables, d'autres, sont vérifiables.
La parole des cocufieurs à mon avis est très importante. Des témoignages de "première main". Du brut. Sur les forums "je ne peux pas m'empêcher de tromper mon mari" (comme si une force "supérieure" les dirigeait...) et autres "j'ai besoin de savoir que je plais" (comme un désir de se situer), ou encore "je ne suis plus moi-même avec mon amant" (comme une recherche de soi qu'on ne connaît pas, des limites floues qui ne semblent pas avoir été posées avant) il y a des récurrences.
Par exemple, il se trouve qu'il existe chez les "voyageurs" sexuels (parce que le sandwich sans sexe, ça n'existe pas) une forme de vide qui ressemble fort à un tonneau des Danaïdes. Ils ont le mari ? La femme ? Heureux ou pas, leur faut encore autre chose.
Ce qui me fait dire que les cocufieurs sont des paniers percés de l'amour. Comme nous tous, mais dans une moyenne "supérieure" si on peut dire. Imaginez-vous être "Tout" pour quelqu'un... Et encore "Tout" pour quelqu'un d'autre... Jusqu'au prochain... Trop bon ! Me voilà à mesurer mon "importance" dans les yeux de quelques uns qui me désirent... Pense cocufieur.
Certains s'assument comme tels. D'autres ne se voient même pas. A l'instar de ma femme par exemple, qui joue les femmes "indépendantes" (comme sa mère) tout en ayant sacrifié toutes ses ambitions personnelles pour... des mecs. Problème : tout ce passif de frustration m'est un peu retombé dessus et la supposée durée de notre "amour" (que je croyais nourri de l'intérieur) n'a été en réalité qu'un enchaînement d'évènements plus ou moins heureux dont je n'étais moi-même pas au courant.
En tout état de cause, le niveau d'exigence des "frustrés" amoureux envers le partenaire, vous ne le savez pas, "eux" non plus, est donc extrêmement élevé. Remarque au passage : cette prétention s'annule si ces personnes tombent sur des "tonneaux" plus grands qu'elles, faut le savoir aussi.
http://www.elle.fr/Love-Sexe/C-est-mon- ... se-1342705
http://forum.aufeminin.com/forum/infide ... rompe.html
http://www.cocus.org/post/2015/04/28/Ad ... echangisme
LE VIDE A COMBLER
On ne s'étonnera pas alors de la loooongue liste de reproches que le cocufieur fait au cocu (pas assez présent, pas assez viril, pas assez senseu...). Non pas que les reproches ne sont pas justifiés, mais leur niveau de tolérance étant relativement bas, tout prend des proportions démesurées dans la tête du cocufieur, habitué à être materné en quelque sorte. Je rappelle pas l'hallucinant : "Tu te rappelles pas m'avoir laissée porter les courses toute seule il y a six ans quand t'étais en dépression" de la femme de Dom (ou quelque chose de ce genre).
Alors certes, elle est "parano", mais cette tare semble visiblement être partagée par la plupart des cocufieurs, même à des degrés non pathologiques.
Et chaque "événement" de la vie (absence, décès dans la famille, manque d'attention, échec professionnel... n'importe quoi) réactive ce manque, renvoie à ce "trou" originel (la nature, vous savez, a horreur du vide et je dis pas ça pour le jeu de mots...
) De fait, la vision que le cocufieur a de son partenaire se "reconfigure" à partir de cette idée simple : si je suis malheureux, c'est de ta faute parce que tu n'es pas assez comme si, si je m'ennuie, c'est de ta faute, parce que tu n'es pas assez comme ça, etc... (Pour le "pourquoi", voir Nabati. Une théorie comme une autre.
http://www.livredepoche.com/comme-un-vi ... 2253176824)
Autre remarque, le cocufieur envisage la relation à deux en mode "parasite". Plein de témoignages rendent compte du fait que le cocu, a toujours aidé le cocufieur pour des questions importantes. Tu nous disais avoir payé le permis de ta cocufieuse n'est-ce pas ? Je rappelle qu'Elphi entretenait son homme... Que Dom se tape tout à la maison pour que sa femme puisse s'épanouir...
Ah ouais, y a moi... Oui, j'ai laissé madame dans ses casseroles. Cependant, nous n'étions pas encore installés dans la routine que, déjà, elle avait décidé de goûter aux joies de l'adultère en pleine construction de notre future vie de famille. Si ça vous parle pas, moi oui. Parasitaire également, mais pas d'un point de vue matériel. Juste affectif.
IMMATURITE
Les justifications du type "nous sommes des animaux", "il faut vivre ses désirs", etc... Sont TOUS démontables un à un. Il y a dans cette démarche, une volonté sous jacente : celle d'obtenir le beurre ET l'argent du beurre (principe de plaisir). Tandis que le fidèle, aimant, se "contente" du beurre, avec ses imperfections, et travaille pour gagner de l'argent sans braquer la crémière. Parce que c'est ainsi (principe de réalité). On pourra "expliquer" tout ce qu'on veut avec les arguments qu'on veut, mais le résultat est invariablement le même : l'un s'envoie en l'air et l'autre se fout en l'air.
A l'image des petits enfants qui ont sans cesse besoin de quelqu'un pour leur tenir la main, les cocufieurs ne s'assument pas. L'immaturité est d'ailleurs souvent de la partie. Ils se perdent (tiens) dans leurs relations comme dans un magasin de jouets. Veulent tout et son contraire... Et puis finalement non. Ils sont " joueurs". L'infidélité, n'est-ce pas un jeu dangereux ?
Ca répond à ta question : s'ils n'aiment plus, pourquoi ils ne quittent pas ? Parce qu'ils ont BESOIN de tous pour leur dire combien ils sont importants. Je sais: jamais c'est formulé comme ça. Aucun cocufieur n'avouera. C'est pourtant bien ce qui arrive dans le réel: cocufieur a un légitime ET un second. En général, le légitime "reste" et se bat pour cocufieur. Cela lui montre combien il est "aimable" et important.
On distingue donc clairement une frange de population qui sait ligoter ses pulsions pour la "sauvegarde" de la famille, en accord avec la parole donnée, et ceux qui se font bouffer par leur pulsions pour la "sauvegarde"... de leur gueule. Je tiens à dire que les uns comme les autres sont égoïstes d'une certaine manière. Mais pas de la même manière, va sans dire...
Certains aiment, très fort, ont peur de la perte de l'être aimé, les autres, se sentent globalement "merdeux", en échec dans les difficultés de la vie, s'étouffent, meurent, mais redeviennent "invincibles" en se jetant corps et âme dans d'autres bras pour se sentir "vivants". Sans peur de tout foutre en l'air parce qu'ils ne construisent rien de stable dans le temps. Des pros de la vie en épisodes, en courtes nouvelles, alors que vous vous mettez en position d'écrire un roman. J'avais dit à ma femme : "Tu comptais faire quoi avec ce con ?" "Rien. On n'avait rien planifié."
Et je dis pas ça pour les poly et autres libertins : comprenons-nous bien. Deux libertins ensemble ne se trompent pas. Deux polys non plus.
Encore que...
http://www.sos.cocus.org/viewtopic.php? ... eux#p53233
LA TRAHISON
C'est plutôt la trahison, le mensonge, les "écarts" par rapport à la parole donnée qui terrasse le cocu :
http://www.mec101.com/infidelite/adulte ... mmuns.html
Bref.
Les "trous noirs" affectifs réajustent leur vision qu'ils ont de leur partenaire en leur demandant, le plus souvent, l'impossible, notamment, la prise en charge de leurs propres défaillances. La fidélité, mais pas pour eux (sinon, on vire lib ensemble, normal quoi...) Et ils ont besoin d'un pilier solide pour satelliser autour. L'opération est très rentable : le sandwich n'a jamais les emmerdes. Il est DISPONIBLE (pendant que vous, vous vous embourbez dans votre merde à gérer le quotidien). Le "trou" se comble ainsi plus facilement.
http://www.sos.cocus.org/viewtopic.php?p=1615#p1615
Les difficultés de la vie se traversent avec une force intérieure pour certains, leur permettant de "tenir le cap", d'autres ont tendance à "réajuster" en fonction des événements.
Le plus dégueulasse, je pense, c'est que, comme PERSONNE n'est parfait, nos conjoints AUSSI sont défaillants. Un partout. Mais nous, nous avons ce putain de sens de l'engagement. En d'autres termes, nous sommes TOUS défaillants d'une manière ou d'une autre mais certains font porter le chapeau de leurs tares sur les épaules du conjoint et vont voir ailleurs. Sans autre forme de procès.
Bon, je fais mon coming out : j'ai, suite à tous mes déboires, un putain de trou affectif qui s'est creusé (et ouais, fallait s'y attendre). L'ennui m'était étranger. Je le ressens maintenant de manière assez violente par moments. Il est gigantesque au point que je me barre à chaque fois qu'une femme m'approche, je me sens un peu plus "ouvert" que par le passé aux signes de drague, tellement j'ai besoin de tendresse, d'affection. D'amour tout simplement.
Ma femme fait ce qu'il faut. Si vous saviez comme elle a changé ! C'est un modèle de tendresse et de compréhension. La femme parfaite. Mais j'ai l'impression qu'elle ne me "suffit plus".
Preuve que ce putain de "trou" affectif est bien issu d'un trauma. J'accepte ce que je ressens. Mais que personne ne soit choqué : non, SP ne virera pas infidèle. Je suis déjà descendu très bas dans ma propre échelle de valeurs, c'est pas pour m'enfoncer davantage dans la merde.