Peut-on être infidèle quand on vit avec un malade ?

Quel comportement adopter face à l’adultère, comment réagir? Beaucoup de questions, quelques débuts de réponses. Ne pas poster de témoignage dans cette rubrique.

Modérateur : Eugene

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Eugene
Cocu de garde
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Peut-on être infidèle quand on vit avec un malade ?

Message par Eugene »

Au cours de la maladie, il y a deux victimes : le malade et celui qui l’accompagne. La médicalisation de l’existence et la peur de mourir, tout cela peut faire rêver à de nouveaux horizons, à une herbe plus tendre, plus vive, plus intense. Quel meilleur antidote alors à la crainte du néant que l’amour ?

Quand Thanatos rôde, Eros n’est pas loin. Un ami, tout jeune retraité, me parlait de sa femme malade depuis des mois. Il s’en occupait avec tendresse et dévouement mais avouait aussi sa lassitude . Tous les jours, les mêmes soins, les mêmes mots d’encouragement, les mêmes rituels, la chambre, les médicaments sur la table, le thermomètre…. Son seul plaisir était le club de sport, il en ressortait plein d’énergie, mais que faire de celle-ci ? Il tournait comme un lion en cage.

Un jour, fatigué de lui-même, il s’est confié à son médecin traitant, une femme. Elle lui a alors recommandé une potion pour le moins extraordinaire : faire l’amour. « Tu te rends compte, m’a t-il confié effaré, elle m’a dit comme ça, vous ne savez pas quoi faire de toute votre énergie, eh bien trompez votre femme ! Un médecin ! »

Aussi étrange que cela paraisse, je n’ai rien trouvé à redire à cette proposition. L’amour contre la mort, pourquoi pas ? C’est le meilleur des remèdes, l’élixir de vie le plus puissant.

Comme le disent volontiers les psys, toutes les thérapies marchent à condition d’être adaptées à la personne qui les pratique.

Il trompe sa femme quel salaud ! Prenons le cas ultra-fréquent du cancer du sein, une femme sur huit est touchée, beaucoup de maris ou de compagnons sont tentés de prendre la fuite à cette occasion. Dans la même journée, ils peuvent passer de la fusion la plus tendre avec leur femme à la souffrance redoutable d’être laissé sur le bord du chemin.

Souvent, ces hommes tenaient parce que leur compagne était forte et que tout reposait sur elle. Mais à partir du moment où la béquille se brise, ils comprennent qu’ils vont s’écrouler, alors ils préfèrent fuir pour ne pas trop souffrir de l’abandon. C’est l’hypothèse la plus souvent vérifiée quand on prend le temps de comprendre « pourquoi ils ont fait ça » . Et même lorsque ces hommes restent « un peu », mais ont des aventures ailleurs, ce n’est pas parce que ce sont des salauds comme tout le monde le pense, c’est parce qu’ils ont besoin d’être rassurés, au sens de ne pas être abandonnés.

La peur de la contamination . On rencontre aussi des hommes qui s’éclipsent par peur d’être « contaminé » par la maladie, peur de vivre avec le cancer, de ne parler avec leur femme que de ses analyses, de ses bilans, de ses chimios, de ses drains, de ses résultats… ils se retrouvent alors contraints de penser à la fragilité de la vie, à l’occurrence de la mort, et ça leur est insupportable. Certains hommes estiment même avoir la part la plus difficile. Ils sont contraints d’assister passifs au spectacle qui se trame devant eux, alors que leur compagne, elle au moins, lutte contre son mal. Il n’y a rien de pire que l’imaginaire. Ce n’est pas une excuse pour eux, mais c’est une explication.

Désamorcer la bombe. Il est important que ces hommes sachent que les pensées qui les obsèdent sont banales et humaines. Oui, comme eux, d’autres hommes imaginent déjà leur compagne morte; oui, ils sont terrorisés à l’idée d’être perdus comme des enfants, cette simple constatation les rassure et leur permet souvent de passer le cap.

Ils doivent savoir aussi que, quelle que soit la phase traversée dans le couple, ils peuvent surmonter l’épreuve. Même s’ils sont partis, même s’ils se sont montrés infidèles. Ce n’est pas de l’angélisme mais la réalité, à condition que les proches ne mettent pas de l’huile sur le feu.
L’entourage est souvent le premier à conseiller d’en rester là quand « cet ignoble individu est là à tromper sa femme en pleine chimio ! ». Ce n’est pas le moment de prendre des décisions définitives. Il faut laisser du temps au temps. Pour les hommes aussi, la maladie est un ouragan. Le couple peut en sortir renforcé malgré les turbulences traversées.

Et les femmes ? Elles jouent le plus souvent les infirmières, fidèles au poste, mais certaines rêvent aussi d’une liaison éphémère qui les renforce et les font sortir de leur univers et de leur épuisement .Quelques unes franchissent le pas quand l’occasion se présente.

Connais toi toi-même. J’ai demandé à mon ami, quelle était sa thérapie ? Si tu dois tromper ta femme dans la culpabilité et dans les affres, alors « l’infidélité thérapeutique » est un remède empoisonné. Mieux vaut libérer ta libido dans d’autres activités ( le théâtre, le chant, la randonnée…). Si tu le vis positivement en te disant qu’un peu plus heureux, tu seras un peu plus fort et que tu t’occuperas mieux de ta femme, alors c’est un remède à envisager. Seul toi connait la réponse.

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Those who talk behind my back, my ass contemplates
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Sans Prétention
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Re: Peut-on être infidèle quand on vit avec un malade ?

Message par Sans Prétention »


Dans la même journée, ils peuvent passer de la fusion la plus tendre avec leur femme à la souffrance redoutable d’être laissé sur le bord du chemin.

Souvent, ces hommes tenaient parce que leur compagne était forte et que tout reposait sur elle. Mais à partir du moment où la béquille se brise, ils comprennent qu’ils vont s’écrouler, alors ils préfèrent fuir pour ne pas trop souffrir de l’abandon. C’est l’hypothèse la plus souvent vérifiée quand on prend le temps de comprendre « pourquoi ils ont fait ça » . Et même lorsque ces hommes restent « un peu », mais ont des aventures ailleurs, ce n’est pas parce que ce sont des salauds comme tout le monde le pense, c’est parce qu’ils ont besoin d’être rassurés, au sens de ne pas être abandonnés.
De vrais hommes. Viriles et tout.


On rencontre aussi des hommes qui s’éclipsent par peur d’être « contaminé » par la maladie, peur de vivre avec le cancer, de ne parler avec leur femme que de ses analyses, de ses bilans, de ses chimios, de ses drains, de ses résultats… ils se retrouvent alors contraints de penser à la fragilité de la vie, à l’occurrence de la mort, et ça leur est insupportable. Certains hommes estiment même avoir la part la plus difficile.
Carrément.
Quel courage !

Une seule conclusion s'impose...
Il existe pour chaque problème complexe une solution simple, directe et fausse (H.L. Mencken)
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Lactus Bifidus

Re: Peut-on être infidèle quand on vit avec un malade ?

Message par Lactus Bifidus »

Sans Prétention a écrit : ven. 10 sept. 2021 00:32 Carrément.
Quel courage !
Une seule conclusion s'impose...
"Certains hommes estiment même avoir la part la plus difficile"... Bon sang, ce qu'il ne faut pas entendre. C'est à peu près aussi insupportable que d'écouter les cf dire "tu sais moi aussi j'ai beaucoup souffert".

Inversion complète des valeurs et de la réalité, le même aveuglement qui faisait dire à Hillary Clinton que "les femmes [avaient] toujours été les premières victimes de la guerre", parce qu'elles y perdaient leurs enfants et leurs maris…
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Sans Prétention
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Re: Peut-on être infidèle quand on vit avec un malade ?

Message par Sans Prétention »

Et ça a été rédigé par une femme "spécialiste" des questions sur la sexualité.
:bonk:

Fuyez.
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