Myst a écrit : ↑mar. 8 août 2023 21:22
Sans Prétention a écrit : ↑mar. 8 août 2023 16:36
Mais l'addiction est une maladie. L'amour est trop faible contre ça. Ou précisément le mal amour ne peut rien contre la nature des gens.
Si c'est une maladie, ça ne peut pas être sa nature si?
Faut lire Canguilhem pour comprendre ma réponse (son livre s'intitule "Le normal et le pathologique").
Y a pas de "maladie" à partir du moment où sa vie n'est pas détruite de l'intérieur à cause de ce souci addictif.
S'il était libertin par exemple, et qu'il assumait ses "désirs" et qu'il avait choisi quelqu'un pour partager sa vie dans le même trip (ex : toi en libertine fana de gang bangs) où aurait été le problème ? Les vrais choix des uns et des autres ne se contestent pas... Mais les faux choix, a minima, se commentent.
Actuellement, on est dans une situation dans laquelle ni lui ni toi ne voulez ça (consciemment du moins) pour votre couple et ce bordel non seulement vous fait souffrir mais vous détruit tous les deux (la souffrance on s'en accommode parfois en gagnant autre chose à côté. La destruction c'est plus radical : atteinte à l'intégrité morale et parfois physique). Vous êtes un couple d'opposés avec relation asymétrique. En d'autres termes les pulsions non maîtrisées de l'un décide pour la raison des deux.
Ensuite, il faut distinguer maladie passagère (prenons le cas de quelqu'un qui s'est mis à boire après avoir perdu son emploi par exemple) d'une maladie chronique (le drogué qui a déjà tout perdu et qui commence à voler pour continuer ses shoots).
Dans le premier cas un traitement léger et l'appel à la raison, aux sentiments, un bon entourage suffira. Dans l'autre, ben c'est des années de galère avec des rechutes, des déceptions, de la destruction. Si la personne s'en sort dans cette configuration (heureusement qu'on peut s'en sortir

), il faut bien comprendre que son entourage doit être assaini (on ne fréquente pas de toxico de près ou de loin), les comportements surveillés (triste mais même un simple pétard signifie une replongée dans la drogue).
Je schématise mais oui, à partir du moment où c'est inscrit dans sa personnalité, oui, ça fait partie de lui puisque c'est "chronique" (j'utilise parfois le mot structurel). Je veux dire il a grandi comme ça, a évolué comme ça, a toujours géré ses relations de la sorte, ce n'est pas un accident tardif.
Attention : je ne dis pas que ce n'est pas "maîtrisable" (on peut y arriver

), je dis que ça ne disparaît pas et qu'il faut être tout le temps sur le qui-vive. Est-ce la vie que tu veux avoir ?
De ce que je sais, les reconstructions ne sont déjà pas le merveilleux que l'on vend sur les plateaux télé ou dans les magazines. C'est une décision certes courageuse, belle, parfois, mais très coûteuse. Tout le temps.
Dans ta configuration, ce sera encore plus coûteux que la moyenne et de grâce, n'évoque pas l'amour pour justifier cela. Il faudra bien autre chose.
Qu'est-ce que tu es prête à perdre mais aussi gagner pour que ta relation perdure sachant que le risque chez toi c'est l'usure de ton âme en quelque sorte (dans un couple qui va engloutir tes rêves) et des possibilités de perte au niveau de la santé.
Toi seule a la réponse (certains y arrivent mais il faut avoir une tournure d'esprit particulière...) . Pour toi mais pas seulement : si tu as des enfants, quel avenir affectif leur proposes-tu ? Quel modèle à suivre ?
Aucun jugement, juste un avertissement sur les risques.
A côté de ça, je ne peux pas être aveugle sur le positif : il a le comportement adéquat et le courage d'affronter son monstre intérieur. C'est vraiment rare. Mais pas d'emballement : la partie sombre est souvent plus forte (si ce n'était pas le cas, il serait "normal" au sens évoqué plus haut).
On est là en cas de besoin.
Il existe pour chaque problème complexe une solution simple, directe et fausse (H.L. Mencken)