Tout ça nécessite que l'autre se soit livré complètement...
Je ne l'ai pas fait, donc je ne peux lui en vouloir d'aimer que ce que je lui ai donné la possibilité d'aimer.
Quant à l'aimer pleinement...
Je pense que là aussi j'ai failli.
La peur de mal faire sans doute, la peur de souffrir à la fin de l'histoire.
J'ai été élevé dans la violence, physique et morale. Je ne vais pas t'expliquer ici les coups, les insultes et les humiliations, mais je me suis mise à l'abri très tôt. Je n' avais pas compris que les adultes portaient des masques, alors en essayant de faire comme eux, je me suis "dédoublée".
J'ai mis la petite fille à l'abri et je leur ai laissé l'autre, le bâtard, parce qu'il était le plus fort, on pouvait le frapper, lui faire les pires coups, il s'en sortait toujours ! "il est dur ce con là" parole du paternel
Par contre question sentiment toujours à la ramasse...
Le sentiment de dégoût n'est plus là pour moi après 7 ans 1/2. Ni envers lui, ni envers moi !
Celui de la trahison n'est plus aussi présent, il affleure de temps à autre.
Je dirai que je continue ma progression, la construction du nouveau moi, réuni, la petite fille et le bâtard.
