Re: conjoint addict aux prostituées
Posté : mer. 24 juin 2015 08:58
Hello !grabuge a écrit :Bonjour SP :
Il faut bien dire les choses pour en avoir conscience. Je vais vite, vite :grabuge a écrit :je ne sais pas si tous ces termes psy ne sont pas un peu simplificateurs (co-dépendance, rationalisation, blessure narcissique , "pseudo-amour"), en tout cas ils peuvent s'appliquer à toutes les histoires de tromperie . Or chacune est unique !
Passe-moi mon short. Ca ? Non, ça c'est un pull ! Passe moi mon short... Ca ? non, ça c'est un PANTALON ! Le short c'est l'autre machin !!!
Donc, quand on a pas le mot, on croit que le monde est lisse, simple... Et on appelle "lanterne" des vessies.
Alors amour : on est dépendant l'un de l'autre, dans un rapport équilibré, respect du contrat : je te trompe pas, je te respecte, je t'aime, fort, je te fais pas de mal (du moins pas exprès) et surtout pas aux endroits où tu es le plus fragile, PARCE QUE je t'aime et que je veux ce qu'il y a de mieux dans le monde pour toi, pour nous. Et tout ça est LIBREMENT consenti.
Dépendance (il y a un dominant et un dominé) : Je respecte pas notre contrat parce que... (et là, on trouve pleiiiiiin de motifs plus ou moins valables), je suis capable de te faire du mal, en tapant de préférence à l'endroit où tu es le plus sensible mais toi, si tu fais pareil, je te quitte. Et je sais que toi, tu ne me quittera pas (jusqu'à ce que...)
Co-dépendance : On n'est pas heureux, on se fracasse la gueule, on a presque une vie de merde, MAIS on reste ensemble malgré tout. Pour pas se séparer, parce que... (et là on trouve tout un tas de raisons plus ou moins valables pour pas se séparer)
Pseudo amour : aime-moi, aime-moi, aime-moi ! Ben si on demande tout le temps c'est que ce n'est pas partagé.
Laisse-moi vivre, laisse-moi vivre, laisse-moi vivre ! Si on demande tout le temps, c'est qu'on a pas trop envie de rester.
Conclusion : ça ressemble à de l'amour, ça en a le goût, mais l'un des deux, ou les deux ne jouent pas le jeu. Souvent en piétinant le contrat de départ : on est heureux ENSEMBLE ET chacun de son côté. Comme on s'aime réellement, pas besoin de thérapie, de se forcer, de réfléchir 40 ans. Quand on aime, on ne fait pas (consciemment) du mal à l'autre.
Rationalisation : c'est "normal" que telle chose parce que, le pauvre.... Oui, il m'a fait du mal, il me trompe encore mais il faut comprendre que... Elle m'a piétiné, mais il fait savoir que... Ca rend la vie supportable. Ca c'est l'aspect positif. L'aspect négatif, c'est qu'à jouer à ça tout le temps, on finit par avaler des couleuvres en disant que c'est de la réglisse. Sauf que, un moment, ça passe plus.
Franchement, un mec sympa et imparfait mais sensible à tes besoins viendrait te dire : "Grab, je te promets pas la lune, j'ai des défauts aussi, mais jamais je te ferai du mal"... Tu pars pas ?
Ensuite, chacun ses traumas. Vous avez de la chance : ton mari le sait, la femme de Step également. Jusqu'à présent, pour ma femme qui a eu un nombre incaculable d'histoires d'amour non abouties, c'était encore de la faute du partenaire, en l'occurrence... MOI ! Coupable tout désigné pour cette frustration illimitée, je m'en suis pris plein la gueule. Et je parle pas de l'infidélité... Ca c'est le putain de melon sur le gâteau.
Donc oui, il y a quand même de ces rapports de domination dans toutes les histoires ici, à des degrés variables. Faut le savoir et après faire ses choix.
Tout ça, c'est gagné. Mais je m'en veux parce que dans l'affaire, si j'ai "réussi", je me rends compte que j'ai perdu beaucoup, beaucoup de moi.grabuge a écrit :"Je regrette amèrement", dis-tu : quoi donc : d'être resté ? d'avoir fait confiance à tort plusieurs fois ? Jusqu'à ce qu'enfin (j'espère pour toi) elle ait compris ? Mais compris quoi ?
-ce qu'est l'amour pour toi ,
-qu'il ne faut pas dépasser certaines limites,
-qu'elle t'aime
-que ce qu'elle fait est mauvais pour elle
Y compris ce que j'avais de meilleur. Traumatisé, dépressif, vindicatif, manipulateur parfois, incapable de pardon. Douleurs tous les jours, tristesse. Gestion de mon boulot approximative, de plus en plus. Légère paranoïa. Et tout ça... C'est... De l'amour ?
Tu sais que je ressemble de plus en plus à mon père pour éviter d'être ma mère qui a failli se jeter du haut d'un pont ? Est-ce la mon destin ?
Elle réalise aussi. Mais tout le temps de notre vie à deux, plusieurs éléments me reviennent en mémoire et ils sont douloureux comme des épines me traversant la gorge les yeux et le coeur : elle ne m'a JAMAIS aimé correctement, du moins, comme je le voulais (tu sais comme j'ai décrit "amour" plus haut) : sans douleur, sans rejet, sans inconscience de nous.grabuge a écrit :Dans mon cas je crois que le dernier point est important : il réalise qu'il se détruit en agissant comme celà (et pas seulement moi). L'instinct de survie peut faire changer..
Bon je vais voir ton post ;
Aujourd'hui elle a compris. Il lui a fallu 15 ans. 15 ans pendant lesquels j'ai supporté toutes sortes de mise au ban parce que soit disant, "j'avais un problème". Papy et mamie parlent, ma femme prend conscience de ses manques, de son trou affectif impossible à combler.
L'instinct de survie se réveille chez elle aussi parce que je parle de plus en plus de partir.
Parole positive aujourd'hui :
Moi : "Je suis moins bien qu'avant. Je suis plein de colère, je deviens parano, j'étais pas jaloux, j'ai plus confiance."
Elle : "Le problème venait de moi. Entièrement de moi. Si je change, tu redeviendras comme avant."
Et je m'énerve encore tout seul parce que j'avais raison. On m'a pas écouté.