Là n'est pas la question d'être sympa ou non il faut être réaliste et ne pas se voiler la face tout simplement !!!
Ouais, ben je verrais bien mi-février. D'ici là, se voiler la face ou pas, ca change rien alors autant essayer de se mettre dans la position la moins inconfortable pour attendre, puisqu'il faut attendre.
Par ailleurs, j'ai eu une discussion assez etonnante avec ma fille ce dimanche. Ca fait plusieurs jours que mes gamins regardent en boucle ces 3 emissions en couleur sur le 2nde guerre mondiale qui sont passées récement à la télé. C'est très bien fait, très complet mais parfois assez choquant.
Donc, nous étions à tables tous les 4 (donc avec mon homme aussi) et ma fille était interloquée par les abats-jours fabriqués avec les tatouages découpés sur la peau des juifs. Elle avait du mal à comprendre comment un être humain pouvait faire ça à un autre être humain, comment jour après jour, il pouvait lire à la lumière d'une lampe en peau d'humain. Et aussi, comment des villageois d'à coté pouvaient ne rien avoir remarqué, et dire qu'ils n'étaient pas au courant... etc
Nous voici donc embarqués dans une grande discussion sur la morale, les aspirations de l'être humain à la grandeur et à la noblesse et à notre faiblesse face à nos minables petites peurs, nos minables petits désirs, notre incapacité à réfléchir avec honneteté intellectuelle et à se dire; "je renonce à ce qui me fait terriblement envie parce ca va à l'encontre de mes idéaux et de l'image de grandeur que je souhaite avoir de moi". Evidemment, au début, on parlait de trucs d'ados (genre "Ne dois-je pas renoncer à acheter ces chaussures qui me font tellement envie parce qu'elles sont fabriquées par des enfants esclaves") mais plus la discussion avancait et plus elle se faisait générale et individuelle du style "qu'est ce qui est le plus important, avoir des fringues mode ou bien savoir que j'y ai renoncé pour m'élever moralement. Est-ce l'image que je donne ou bien l'image que j'ai de moi".
Bref, une fois le repas terminé, j'ai bien vu que mon homme était chamboulé. Il est sorti fumer une clope puis il m'a fait un calin en silence et il est monté se coucher.
Alors je me suis dis 3 choses:
1°) Je sais qu'il avait de lui l'image de quelqu'un d'intègre, pour qui les principes étaient plus importants que l'assouvissement égoiste de minables petits désirs (évidement, engoncé dans la grissaille quotidienne, il a habillé ca des oripaux de la passion mais je sais qu'il reconnait aujourd'hui le coté sordide de cette histoire). Mais, aujourd'hui tout le monde sait ce qu'il a fait, y compris ses enfants. C'est pas quelqu'un de très démonstratif ni de bavard. C'est un taiseux. Mais je sens bien qu'il est cassé par cette histoire, qu'il a terriblement honte. Finalement, je crois que j'aimerais pas être à sa place. Je comprend pourquoi il se cherche des explications, même si je ne suis pas disposée à le laisser faire preuve de complaisance envers lui-même (je le travaille au corps, à tous les sens du terme). Mais je vais quand même pas le marquer à tout jamais du sceau de l'infamie comme on marquait les prostituées au moyen age. Je peux lui dire que ce qu'il a fait est minable mais si je lui passe le message que, lui, est définitivement et irremediablement un minable alors je ne lui laisse pas d'autre choix que de partir.
2°) Je me suis posée la question "Et moi?" C'est vrai, je l'ai jamais trompé mais aussi, je n'en ai jamais eu envie. Chaque fois qu'un type m'a fait des avances, il ne m'a jamais interressé. C'est pas dur de résister sans tentations. Ca prouve rien du tout.
3°) Par contre, comment moi, puis-je être à la hauteur de l'image d'élégance et d'élévation à laquelle j'aspire? En me complaisant dans le misérabilisme et la victimisation? En enfonçant en permanence dans la boue la tête de celui de que prétends aimer? Et est-ce que je ferais pareil avec mes enfants?
Non, je ne peux pas l'empecher de me mentir s'il décide de le faire, et je ne peux pas l'empecher de me tromper s'il le décide aussi mais je peux peut-etre me dire que je suis pas obligée de me rouler dans la fange avec lui. Oublier, jamais, pardonner, dur dur , mais lui mettre le nez dans son caca chaque fois qu'il vient vers moi, faut vraiment que j'arrête. J'ai toujours pensé que mon amour l'élevait mais là, je le rabaisse.
Bien sur, je reste vigilente, il est hors de question d'accepter qu'il ait à nouveau contact avec elle et hors de question que je lui fasse confiance sur parole mais je vais essayer de me centrer sur moi, ce que moi je peux faire pour moi, pour me sentir moins mal, moins impuissante.
Bref, bonnes résolutions. Je me demande si je vais pas retourner à l'église moi.