Mitsou78 a écrit : sam. 9 mai 2020 10:44
Selon, ne pas en savoir plus comme le suppose supersymétrie peut avoir l'effet de laisser une certaine virginité à l'image que tu aurais du nouveau couple.
Pour d'autres malheureusement, les acteurs restant les mêmes, impossible de construire avec eux sans un accord de véracité appuyé, voir intrinsèquement transparent.
Impossible de dire en pareil cas ce qui est bon pour les uns et les autres sur cette question précise avec des données à géométrie variable qui peuvent autant aider que détruire (ça dépend du couple et de la personnalité de chacun).
Simplement, deux éléments absolument importants à considérer :
1) Imaginez vous face à votre enfant de 6 ans qui revient de dehors en train de pleurer en se tenant la joue. Votre premier réflexe sera :"que s'est t il passé ?" (Même à l'annonce du décès d'un proche, une fois la sidération derrière, vous demanderez "que s'est il passé ?")
Vouloir savoir est ancré dans la psyché humaine. Parfois c'est imbécile (si tout le monde se met à courir en hurlant à la sortie d'un bâtiment, il y a de fortes chances que vous fassiez de même même sans comprendre pourquoi. Cependant, le pourquoi resurgira : personne ne suit un troupeau saisi par la panique en se disant après coup : "ben j'ai bien couru." L'heure de l'explication sonne toujours : il y avait un terroriste, un incendie, c'était une caméra cachée ...)
2) Vous avez bien compris que votre enfant en pleurs est allé embêter le chat et qu'il s'était fait griffer.
Allez-vous lui demander jusqu'à sa majorité pourquoi il est allé soûler le chat ? (en réalité, il n'a qu'une partie de l'explication. Mais s'il vous sort que c'est de votre faute, et que vous avez tendance à culpabiliser facilement et que ce n'est pas la première fois que cela arrive, votre question est inutile : il s'agit d'un jeu psychologique et le chat n'est qu'un moyen de vous faire chier).
En admettant que votre enfant ne soit pas spécialement un manipulateur, le harcelerez vous même après que lui-même soit devenu parent pour son oeil qu'il a failli perdre ? Et surtout, le nom du chat est-il si impérieux ?
Bref. Dans ces analogies très imparfaites nous pouvons toutefois dégager deux principes : savoir est important pour tout être humain normalement constitué (ensuite chacun à ses mesures. Mais le détail ne sert pas à grand chose : même avec des pièces manquantes, on voit l'image du puzzle) mais lorsque ça tourne à l'obsession ça devient pathologique (dans un jeu habile de manipulation, le cocu devient le "mauvais objet", le jaloux, celui dont l'ego est à soigner, le parano, l'obscur obsédé).
Des civilisations entières se sont construites sur des mythes pour donner une explication à des phénomènes comme la foudre ou la danse des astres dans le ciel et il serait "sain" ici de ne pas vouloir en savoir plus...
La recherche de la vérité fait de nous des humains.
Ce n'est nullement du savoir dont il faut se protéger mais de nous-mêmes avec nos propres excès.
L'obsession, la paranoïa, la violence sont également des caractéristiques très humaines.
Un équilibre est donc à trouver.
Évidemment, on me rétorquera "mais si l'autre ne nous dit rien ?"
J'aurais tendance à répondre que cette non réponse est une réponse en soi.
Il existe pour chaque problème complexe une solution simple, directe et fausse (H.L. Mencken)