je ne trouve pas de titre
Posté : ven. 15 févr. 2013 13:31
Bonjour,
Mon histoire est assez longue. Je vous prie de m'excuser donc par avance du long pâté que je vais vous faire. Peut-être que de vider son sac ne peut finalement pas se faire dans la demie mesure. Cependant, j'en ai réellement besoin.
J'ai rencontré C. à 18 ans. L'amour fou. On a vécu ensemble pendant 7 ans avant de se marier. J'avais 25 ans. Je mettais au monde notre fille l'année suivante. 4 ans plus tard, le couperet tombe. Il a quelqu'un d'autre. Il est perdu. Il ne sait laquelle choisir. On est au mois de mai. Il me dit qu'il se donne jusqu'à la fin de l'année pour réfléchir. En attendant, il nous garde toutes les deux. Je ne répond rien. La douleur est tellement forte qu'aucun mot ne sort. Il sort et va passer la nuit avec elle. Il me dit qu'il revient demain après le boulot. Et moi, follement, je réfléchis à la proposition qu'il me fait : dois-je accepter ou pas ?
La terre s'est arrêtée de tourner. C'est assez curieux comme sensation. Une grosse douleur physique qui part de l'estomac et remonte jusqu'à la gorge. Impossible dans ces conditions d'avaler quoique ce soit. Je perdrai 8 kilos en 5 semaines. Ce qui me laissera sur le carreau en pesant à peine 38 kg pour 1m60.
Mes souvenirs de cette annonce sont devenus assez flous. Je ne me rappelle pas les mots qu'il a employés réellement. Juste des bribes de phrases. Et, dans ma tête, le début du supplice infernal. Des tas de questions, tout le temps. C'était comme un viol de l'esprit. Cela m'a parasité la vie pendant des mois.
C. avait repris ses études avec toute l'aide que j'avais pu lui apporter étant moi-même du même milieu professionnel. Il m'a trompée avec une collègue de promo. Je la connaissais puisque pendant les soirées de révision où des groupes entiers de ces collègues venaient réviser à la maison ... je leur apportait le café, les chips, deux trois conseils...
En prenant les relevés de notre compte joint, il a fallu se rendre à l'évidence. L'histoire durait depuis des mois. Je n'en ai été avertie que lorsque C. a trouvé du boulot suite à la réussite de ses examens et n'avait donc plus besoin de mes services. Tout le monde savait. Sauf moi. Cela a été presque pire à accepter que l'infidélité en elle-même.
Au lendemain matin de cette annonce, j'étais agenouillée devant les WC. J'avais passé une partie de la nuit à vomir. C'est dingue l'influence de l'esprit sur le corps quand même, quand j'y repense. Ma fille (4 ans) est venue me voir et m'a demandé où était son père. C'est là que j'ai su.
La plupart des gens restent mariés parce que c'est mieux pour les enfants. Moi, j'ai demandé le divorce pour ma fille. Je me suis vue là, à moitié à poil, les cheveux en vrac, le maquillage dégoulinant en train de gerber tout ce que je pouvais. Et je me suis dit que ce n'était pas ça, l'image que je voulais donner à mon enfant. Parce que pour ses enfants ... on est quand même un modèle. On doit leur apprendre certaines valeurs. Et moi, je ne voulais pas lui montrer qu'un femme soumise, c'était ce qu'il y avait de normal.
Alors, j'ai préparé les valises de monsieur et je l'ai mis dehors en lui disant que la plus belle preuve d'amour qu'on puisse donner à la personne qu'on aime, c'est de la laisser partir si on sent qu'elle sera mieux ailleurs. Pas de cris, pas de larmes. 12 ans de ma vie foutus en l'air, comme ça, en une nuit.
Cela fait 9 ans maintenant. Nous n'avons plus aucun rapport. Il ne veut plus voir notre fille, qui n'en a plus envie non plus. J'ai tout de même fait une saisie sur salaire pour la pension, parce que ça devenait dur financièrement.
1 an après cette rupture, je rencontre E. J'ai beaucoup de mal à m'investir. Je ne suis plus assez candide. Et avec ma fille, je ne peux pas me permettre de transformer la maison en hôtel de passe. Alors je scrute, j'analyse. Et puis je me laisse aller. Nous nous marions 5 ans plus tard. Et nous avons deux belles petites filles ensemble.
La peur d'être trompée n'est pas toujours présente. C'est surtout le manque de confiance en moi qui est resté. J'ai fait en sorte d'être très autonome financièrement. Je n'ai accepté le mariage que sous séparation de biens. Nous avons des comptes séparés. Comme si d'emblée, je prévoyais la fin de l'histoire et comment nous en sortir aux mieux, moi et les enfants.
Hier, son tel a sonné. Un message. C'est M. qui lui dit que demain, à midi, elle lui prépare des pâtes. Je ne connais pas cette dame. En remontant l'historique, ils se voient depuis début décembre assez régulièrement. Il y a dans ces messages une certaine complicité mais rien de réel qui laisse croire à une forme de relation sexuelle.
Sauf que ... je ne suis plus la même qu'avant. J'ai presque 40 ans et j'ai l'impression d'en avoir 80. Je lui ai dit tout de suite que j'avais vu les messages. Là, j'ai eu droit presque à tout : de la crise de larmes à celle de colère parce que j'ai "fouillé" son portable. "Moi, je ne me le serais jamais permis". De "ce n'est qu'une amie" à "mais j'ai besoin d'un peu de temps pour moi. A la maison, avec les 3 enfants, ça n'arrête pas, je suis fatigué, je ne me sens pas assez écouté". Blablabla... Pareil : des bribes de phrases pendant que dans ma tête, le chaos. La sensation me revient comme un boomerang. Elle ne m'avait pas manqué.
Garder les idées claires. Prendre rdv au dispensaire pour des tests. Merci pour l'humiliation au passage. Appeler un avocat. Prendre rdv aussi.
Ce midi, je l'ai appelé avec une voix ferme et sans trembler. Je me suis excusée de le déranger parce que je savais qu'il avait prévu d'être occupé. Je lui ait demandé s'l était avec la dame en question. Il a commencé a s'emballer même si oui, il y est et parce qu'il faut que j'arrête avec cette crise de jalousie infondée. Je lui ai répondu que je ne doutais pas un instant qu'il s'agisse bien d'une relation purement platonique mais que vu qu'en 8 ans de vie commune, je n'avais jamais été invitée à déjeuner... Il valait mieux pour son estomac qu'il reste là où il était.
Alors, tout doucement, je lui ai donné la date et le lieu de rdv de l'avocat. Il a marqué un blanc. Il m'a dit de ne pas bouger, qu'il arrivait. J'ai dit que je n'étais pas à la maison. Premier mensonge en 8 ans. Finalement, ce n'est pas si dur que ça... Depuis, je gerbe...
Tout se mélange dans ma tête : 3 gamins de deux pères différents. C'est tellement loin de l'image d'Epinal que je me faisais de ma vie. J'ai merdé.
Mon histoire est assez longue. Je vous prie de m'excuser donc par avance du long pâté que je vais vous faire. Peut-être que de vider son sac ne peut finalement pas se faire dans la demie mesure. Cependant, j'en ai réellement besoin.
J'ai rencontré C. à 18 ans. L'amour fou. On a vécu ensemble pendant 7 ans avant de se marier. J'avais 25 ans. Je mettais au monde notre fille l'année suivante. 4 ans plus tard, le couperet tombe. Il a quelqu'un d'autre. Il est perdu. Il ne sait laquelle choisir. On est au mois de mai. Il me dit qu'il se donne jusqu'à la fin de l'année pour réfléchir. En attendant, il nous garde toutes les deux. Je ne répond rien. La douleur est tellement forte qu'aucun mot ne sort. Il sort et va passer la nuit avec elle. Il me dit qu'il revient demain après le boulot. Et moi, follement, je réfléchis à la proposition qu'il me fait : dois-je accepter ou pas ?
La terre s'est arrêtée de tourner. C'est assez curieux comme sensation. Une grosse douleur physique qui part de l'estomac et remonte jusqu'à la gorge. Impossible dans ces conditions d'avaler quoique ce soit. Je perdrai 8 kilos en 5 semaines. Ce qui me laissera sur le carreau en pesant à peine 38 kg pour 1m60.
Mes souvenirs de cette annonce sont devenus assez flous. Je ne me rappelle pas les mots qu'il a employés réellement. Juste des bribes de phrases. Et, dans ma tête, le début du supplice infernal. Des tas de questions, tout le temps. C'était comme un viol de l'esprit. Cela m'a parasité la vie pendant des mois.
C. avait repris ses études avec toute l'aide que j'avais pu lui apporter étant moi-même du même milieu professionnel. Il m'a trompée avec une collègue de promo. Je la connaissais puisque pendant les soirées de révision où des groupes entiers de ces collègues venaient réviser à la maison ... je leur apportait le café, les chips, deux trois conseils...
En prenant les relevés de notre compte joint, il a fallu se rendre à l'évidence. L'histoire durait depuis des mois. Je n'en ai été avertie que lorsque C. a trouvé du boulot suite à la réussite de ses examens et n'avait donc plus besoin de mes services. Tout le monde savait. Sauf moi. Cela a été presque pire à accepter que l'infidélité en elle-même.
Au lendemain matin de cette annonce, j'étais agenouillée devant les WC. J'avais passé une partie de la nuit à vomir. C'est dingue l'influence de l'esprit sur le corps quand même, quand j'y repense. Ma fille (4 ans) est venue me voir et m'a demandé où était son père. C'est là que j'ai su.
La plupart des gens restent mariés parce que c'est mieux pour les enfants. Moi, j'ai demandé le divorce pour ma fille. Je me suis vue là, à moitié à poil, les cheveux en vrac, le maquillage dégoulinant en train de gerber tout ce que je pouvais. Et je me suis dit que ce n'était pas ça, l'image que je voulais donner à mon enfant. Parce que pour ses enfants ... on est quand même un modèle. On doit leur apprendre certaines valeurs. Et moi, je ne voulais pas lui montrer qu'un femme soumise, c'était ce qu'il y avait de normal.
Alors, j'ai préparé les valises de monsieur et je l'ai mis dehors en lui disant que la plus belle preuve d'amour qu'on puisse donner à la personne qu'on aime, c'est de la laisser partir si on sent qu'elle sera mieux ailleurs. Pas de cris, pas de larmes. 12 ans de ma vie foutus en l'air, comme ça, en une nuit.
Cela fait 9 ans maintenant. Nous n'avons plus aucun rapport. Il ne veut plus voir notre fille, qui n'en a plus envie non plus. J'ai tout de même fait une saisie sur salaire pour la pension, parce que ça devenait dur financièrement.
1 an après cette rupture, je rencontre E. J'ai beaucoup de mal à m'investir. Je ne suis plus assez candide. Et avec ma fille, je ne peux pas me permettre de transformer la maison en hôtel de passe. Alors je scrute, j'analyse. Et puis je me laisse aller. Nous nous marions 5 ans plus tard. Et nous avons deux belles petites filles ensemble.
La peur d'être trompée n'est pas toujours présente. C'est surtout le manque de confiance en moi qui est resté. J'ai fait en sorte d'être très autonome financièrement. Je n'ai accepté le mariage que sous séparation de biens. Nous avons des comptes séparés. Comme si d'emblée, je prévoyais la fin de l'histoire et comment nous en sortir aux mieux, moi et les enfants.
Hier, son tel a sonné. Un message. C'est M. qui lui dit que demain, à midi, elle lui prépare des pâtes. Je ne connais pas cette dame. En remontant l'historique, ils se voient depuis début décembre assez régulièrement. Il y a dans ces messages une certaine complicité mais rien de réel qui laisse croire à une forme de relation sexuelle.
Sauf que ... je ne suis plus la même qu'avant. J'ai presque 40 ans et j'ai l'impression d'en avoir 80. Je lui ai dit tout de suite que j'avais vu les messages. Là, j'ai eu droit presque à tout : de la crise de larmes à celle de colère parce que j'ai "fouillé" son portable. "Moi, je ne me le serais jamais permis". De "ce n'est qu'une amie" à "mais j'ai besoin d'un peu de temps pour moi. A la maison, avec les 3 enfants, ça n'arrête pas, je suis fatigué, je ne me sens pas assez écouté". Blablabla... Pareil : des bribes de phrases pendant que dans ma tête, le chaos. La sensation me revient comme un boomerang. Elle ne m'avait pas manqué.
Garder les idées claires. Prendre rdv au dispensaire pour des tests. Merci pour l'humiliation au passage. Appeler un avocat. Prendre rdv aussi.
Ce midi, je l'ai appelé avec une voix ferme et sans trembler. Je me suis excusée de le déranger parce que je savais qu'il avait prévu d'être occupé. Je lui ait demandé s'l était avec la dame en question. Il a commencé a s'emballer même si oui, il y est et parce qu'il faut que j'arrête avec cette crise de jalousie infondée. Je lui ai répondu que je ne doutais pas un instant qu'il s'agisse bien d'une relation purement platonique mais que vu qu'en 8 ans de vie commune, je n'avais jamais été invitée à déjeuner... Il valait mieux pour son estomac qu'il reste là où il était.
Alors, tout doucement, je lui ai donné la date et le lieu de rdv de l'avocat. Il a marqué un blanc. Il m'a dit de ne pas bouger, qu'il arrivait. J'ai dit que je n'étais pas à la maison. Premier mensonge en 8 ans. Finalement, ce n'est pas si dur que ça... Depuis, je gerbe...
Tout se mélange dans ma tête : 3 gamins de deux pères différents. C'est tellement loin de l'image d'Epinal que je me faisais de ma vie. J'ai merdé.