J'ai vécu une situation similaire à la tienne, au lieu de 4 ans ça a duré 2 années, et c'est ma mère qui m'a prévenu de façon discrète et indirecte. Nous étions partis en vacances et à l'époque j'avais fait faire ce qu'on appelait un transfert d'appel chez mes parents, c’était en Aout 1996, je venais de fêter mes 30 ans. Ma femme avait 26 ans.
L'histoire était finie depuis quelques mois, mais l’amant rappelait régulièrement et manque de bol, il tombe sur ma mère croyant parler à ma femme
Au retour de vacances, invité à déjeuner chez mes parents, ma mère m'indique qu'un conseiller financier a appelé pendant mon absence, nous n'étions plus à cette banque depuis deux ans, j'ai compris de suite. Le repas a été vite expédié, et quand on est rentré chez nous il y a eu explication.
D'abord négation de tout puis, j'ai appelé l'amant sur son lieu de travail, il m'a confirmé tranquillement que c’était vrai, pour finir la conversation, il m'a même dit : "ne vous inquiétez pas votre femme vous aime " ... Je ne savais pas si je devais rire ou pleurer.
A la suite de cette sombre découverte, ma femme a avalé une boite de somnifère, ce qui l'a mené directement aux urgences, après avoir frôlé la mort, et après un séjour de 3 semaines en hôpital psy, elle est rentrée à la maison.
Après une courte discussion, nous décidâmes de ne pas divorcer, au moins pour préserver les 3 filles que nous avions ( 6/4/1 an ) , et de continuer comme si de rien n’était.
A cette période, j’ai pris sur moi, et je me suis même culpabilisé en me disant que je ne m’occupais plus de ma femme, et c’était vrai, car par certain coté elle me dégoutait, avec ses tenues provocantes, et son manque de culture.
J’ai refait le film de notre mariage et de notre rencontre, elle était (elle l’est toujours) très jolie, très féminine, une femme dont tout homme peut rêver. Belle, oui , mais élevée dans un milieu complètement différent du mien, et n’ayant aucune idée de l’importance de la communication.
Les 7 années qui ont suivies n’ont été ni pire ni meilleures que celle passées avant, nos rapports étaient souvent très tendus, j’avais l’impression que tout me rappelait sa trahison, un film, une enseigne en ville, un lieu, j’étais comme un zombi. Je croyais plus en rien, ni en mon boulot ( je suis chef d’entreprise), ni en mon couple , ni en mon avenir. Je commençais à picoler de plus en plus ce qui n’arrangeait rien à la situation.
Je n’osais jamais aborder le sujet crucial, car à chaque fois que je tentais d’avoir des infos ma femme faisait une « crise » et menaçait de divorcer, car elle n’en pouvait plus de mes questions.
Nos relations sexuelles étaient très espacées, et voyant qu’elle n’avait plus envie de moi, je lui ai proposé d’aller en club échangiste. Très mauvais expérience.
C’est pour dire ou nous en étions rendus …
Rien n’avait été réglé en fait.
En 2003, je décide de me reprendre en main, je me remets au sport, et cette année là, n’en pouvant plus du manque de communication, je rencontre une jeune femme divorcée avec laquelle j’ai une relation pendant 4 mois.
Mon épouse est très blessée, et se retrouve en état d’anorexie, ce qui la mène une deuxième fois en hôpital psychiatrique, se laissant mourir de faim.
Cette vie était insensée. A la fin de cette année 2003 donc, on peut dire qu’on s’était fait tout le mal que nous pouvions nous faire.
Lors de son séjour à l’hôpital, ma femme rencontré un pasteur, elle a commencé à la suite de ça une démarche spirituelle, de mon coté j’avais aussi soif de spiritualité. Je sentais qu’on s’aimait, mais au final on était incapable de se l’exprimer.
Nous avons dans les mois qui ont suivis voulu tout remettre à plat, ce sur des bases spirituelles saines. Fini les psys ou autres conseillers de malheur, qui y vont chacun de leur petite musique.
A commencer par le principal, bannir le mensonge de notre vie, ceci impliquait que toute la vérité soit faite, que ca soit de son coté comme du mien. Avouer ses mensonges, à la personne qu’on aime, c’est difficile.
A partir de là mon épouse s’est libérée , de toute façon on s’est dit fichu pour fichu autant tout »balancer ». Et c’est ce qu’on a fait, j’ai donc connu tous les détails de l’adultère, mais il a fallut du temps pour que je « digère » cette vérité.
De mon coté, je lui avouais toute mes infidélités, car j’avoue qu’après la sienne je m’en suis donné à cœur joie.
Il a fallut du temps, et encore du temps, pour ce déballage. Quand il a été terminé, nous sommes rentrés dans une phase de pardon. Ca a aussi demandé du temps malgré notre compréhension de plus en plus importante de notre vision spirituelle.
De nombreuses heures d’explications ont fini par faire sortir la cause principale de l’adultère :
Le viol de ma femme à l’âge de 16 ans.
Je le savais mais je n’osais en parler. Son rapport aux hommes a été guidé par cette infamie, on peut facilement retrouver sur internet les conséquences du viol chez une femme. J’ai constaté que la plupart des femmes violées ne respectent plus leur corps. Cette découverte a été pour moi horrible, j’ai énormément culpabilisé de ne pas en avoir pris conscience plus tôt.
Après tout ça, c'est-à-dire une bonne décennie … Notre couple a enfin commencé à fonctionner pour de vrai, et ça c’est bon , tant au niveau intellectuel, spirituel, vision de la vie, autant je détestais ma femme il y quelques années , autant je l’admire et je l’aime aujourd’hui.
Pour fêter ça , en 2011 nous avons fait une petite sœur au 3 grandes , à 40 et 44 ans.
Donc plus de fêlure dans le verre ;)
djam
