Bonjour Tony
Je regardais un peu le site ce matin en me levant et je me suis dit... Bon sang ! Je peux pas ne pas lui écrire à lui...
Ce que tu traverses, là... J'ai connu aussi. J'ai l'impression de relire ce que je n'ai jamais écrit concernant la douleur ressentie. Et, comme le dit très fort justement Zoch, oui, C'EST un traumatisme. Bugs a d'ailleurs raison de parler d'état proche de celui d'un deuil.
Raccroche-toi à toutes les branches que tu peux. Tout ce qui te fait du bien, prends.
Pour la suite, je suis partagé, comme bon nombre de mes comparses ici. Il n'y a qu'en faisant le chemin que tu sauras si oui ou non tu supporteras l'insupportable. Malheureusement, pas d'autre sortie.
Je voudrais revenir sur tes interventions...
Et te montrer que, de manière relative, c'est
mieux barré que pour moi.
Tony60 a écrit : Concernant d'abord les antecedants de ma femme.
Une enfance difficile avec un pere alcoolique et tres violent, une mere qui multiplie les rencontre avec des hommes chez elle et en presence de ma femme ( ado a ce moment ).
Passif familial lourd. Facteur aggravant. En gros, dans ses schémas de pensée, dès qu'une difficulté se présente, refaire ce qu'a fait maman pour s'en sortir est LA solution. Alors qu'il y en a d'autres.
Si thérapie de couple, et, cela me semble indispensable, ça doit être mis sur la table et si ton guignol de psy ne "croit pas" dans les déterminismes familiaux, vire le. Et ceci pour une raison très conne à comprendre : on ne change pas une personne en 10, 20 ans de vie commune alors que ce qui est imprimé depuis la plus tendre enfance (et qui continue puisque, dans certains cas, l'emprise parentale et les fantômes du père ou de la mère continuent à hanter les sujets).
Ca te fera de la lecture, mais en même temps, j'imagine que tu occuperas ton esprit à tenter quelque chose pour ton couple. Après tu prends ou pas. Mais ta femme me semble être un cas d'école (contrairement à d'autres puisque on est sur des probabilités pas sur des certitudes non plus).
Liens :
http://www.soscocu.org/viewtopic.php?f= ... sif#p56147
http://www.soscocu.org/viewtopic.php?f= ... 285#p57053
http://www.soscocu.org/viewtopic.php?f= ... 285#p57086
Pour ma part, madame n'avait conscience de RIEN. Elle savait rien, s'intéressait à rien. Trouvait tout normal. Il a fallu que je déboulonne la mythologie familiale pour découvrir une cave secrète dans laquelle étaient entassées des tas d'immondices qu'on appelait "trésor" de la famille. Au moins, chez toi, c'était clair.
Tony60 a écrit : Ma femme est en depression depuis un peu plus d'un an et suivi par une psy suite a une tentative de suicide en mai dernier, c'est a ce moment la que mon soit disant ami s'est rapproché d'elle pour soit disant la soutenir, elle etait tres faible mentalement a ce moment la, et meme si ca ne l'excuse pas, je pense que ca ne l'a pas aidé a faire les bon choix, car toutes les avanture qu'elle a eu on debutées a peu pret a ce moment.
Pour le coup, son "craquage" n'est pas du tout anodin. Tentative de suicide quand même... Putain ! Ma femme n'a même pas cette excuse là. Alors un point pour toi.
Tony60 a écrit : Nous concernant directement, nous avons toujours eu une sexualité compliqué a cause d'un blocage qu'elle avait avec moi. Selon sa psy, elle m'idealisait trop et avait peur inconsciament de mon regard par rapport a elle.
Ca peut être ça ou autre chose. Ma femme a dû connaître ne trentaine de partenaires sexuels. Jamais arrivée à rien. Ne se connait pas non plus. Bref un cyborg... Qui joue les vamps en furie... Je ne sais pas s'il s'agissait d'idéalisation mais en tous cas, mêmes symptômes. Mais, ne pouvant plus "changer" régulièrement de partenaire parce qu'empêtrée dans les sacrés liens du mariage, elle a fabriqué, via son usine à frustrations, des boules de merde qu'elle m'a envoyées à la gueule au gré de ses humeurs. Et mes "absences" (pas physiques mais mentales, celles qui me protégeaient) n'ont rien arrangé à l'affaire. Ajoutez à ça une beldoche étouffante et critique (justement à l'origine de ces fumeux blocages), et le mélange donne de la nitro pure.
Au moins, dans ton cas, une psy te l'a dit. Moi, il a fallu que j'aille au charbon tout seul comme un grand. D'où les gentillesses du type "tu comprends rien. De quoi tu parles ?" Une personne "autorisée" de ton côté, un point de plus.
Tony60 a écrit : En discutant, elle m'a dit que la premiere fois qu'elle a fait l'amour avec son ami a elle, elle s'est rendu compte qu'elle pouvait reelement avoir du plaisir car avec lui elle avait reussi a ne penser qu'a elle... Dur a entendre tout ca.
Dur mais évident. Ma femme, depuis qu'elle pense à elle (pendant l'acte parce que avant, elle pensait à elle tout court... Tout en se comprimant... Une chaudière quoi) prend également son pied. Cela n'est pas dû forcément à tes "performances" mais à des blocages en elle. Si elle se recentre sur son plaisir, tu peux espérer qu'elle te foute la paix du côté de sa recherche intensive de proies sexuelles à bouffer.
Cela dit, prudence est mère de sûreté : ton immature affective (parce que c'est bien ce qu'elle est vu qu'elle n'a pas fini son développement - à cause de papa alcolo entre autres choses) doit se surveiller. Et être surveillée. Mais gaffe si tu l'étouffes : elle prendra la poudre d'escampette à nouveau.
Tony60 a écrit : Sinon concernant sa facon de me l'annoncer, elle etait vraiment perturbée. Elle tremblait, pleurait, et a meme fait une crise de tétanie a cause du stress. Elle s'est excusé 100 fois en me disant qu'elle regrettait, qu'elle se sentait vivre sexuelement avec eux mais que c'est avec moi qu'elle voulait faire sa vie...
Encore un bon point pour toi.
Moi ma femme, m'a sorti des gentillesses du type "je vous aime tous les deux", "t'as qu'à habiter ailleurs la semaine et venir me baiser le weekend", "dans quelques années, je retournerai en Méditérannée avec ou SANS toi", "Si je m'emmerde à nouveau, je me remettrai la main dans le feu", "tu veux que je l'appelle pour savoir ce qu'il souhaite faire ? D'accord, ça fait longtemps que j'ai pas entendu sa voix, il me manquait" et l'éternel "je l'ai pas fait contre toi mais pour moi", et l'excellent "Oui j'ai couché dans notre lit par commodité, on n'avait nulle part d'autre où aller" (et vous entendez la batterie faire "badoum pchhhh !!!!" comme à la fin de blagues pourries). Donc... Voilà.
Tony60 a écrit : J'etais pommer en entendant tout ca, je ne savais pas quoi penser, mais la voyant si mal, je me suis completement oublié pour la reconforter, con que je suis.
Ben pour le coup, c'est pas con, c'est noble.
Tony60 a écrit : Dernierement, en voyant mon etat, elle m'a proposer de prendre contact avec le CMP de ma ville afin d'entamer un suivi psy car je ne m'en sort pas seul, je ne fait que m'enfoncer sans jamais reussir a respirer
Pour le coup, elle a raison. Fais-toi suivre.
Tony60 a écrit : Bref, le cas n'est pas excusable, mais je pense qu'on fond elle a peut etre des circonstances attenuante, je ne sais pas trop en fait, j'ai trop mal pour etre logique je pense.
Non, non. C'est bien de penser comme ça. Par contre, si tu as le sentiments de te perdre à nouveau, c'est une sonnette d'alarme. PENSE A TOI D'ABORD. Non pas pour devenir égoïste. Mais parce que tu n'as pas un niveau d'écoute suffisant de toi-même. On ne sauve pas des naufragés quand son propre bateau prend l'eau. C'est comme dans les avions : "En cas de dépressurisation... blablablabla PUIS mettez le masque sur la personne en danger à côté de vous".
Tony60 a écrit : Le fait est que nous avons fait l'amour plusieurs fois depuis cette annonce, et je ne la reconnait plus. Plus de douleur, une lubrification parfaite et un plaisir tres intense pour elle, au point d'avoir plusieurs orgasme pendant un meme rapport, c'est a ne rien y comprendre, mais le fait d'avoir tout avoué l'a libéré de ce moid qui la bloquait depuis longtemps.
J'ai eu pareil. Maintenant, c'est elle qui me courre après. Problème... A priori, ce ne serait pas la seule...
Tony60 a écrit : Comment je peux lui faire l'amour apres tout ce qu'elle m'a fait, je me doute que vous vous posez la question. Et bien la reponse est simple, je l'aime.
Se peut comme ne pas. La dépendance affective a le goût de l'amour, l'odeur, tout le reste. Mais c'est du Canada Dry destructeur. En thérapie, c'est la question à se poser. Qu'est-ce qui te rattache à ELLE (en tant que personne réelle, maintenant que tu SAIS qui elle est, et pas à un fantasme, une projection d'elle).
Tony60 a écrit : Je me sent toujours triste, vide, mort, mais lorsque je lui fait l'amour, je ne pense plus a rien, je me sent bien, je vie!
Tout pareil. Mais je suis beaucoup moins atteint maintenant... De l'espoir mon gars. Et des tonnes de prudence.