brassens a écrit : Je m'enlise, m'épuise et me désespère de ne pas réussir à prendre une décision...
Que l'on reste ou que l'on parte le travail, après pareil cataclysme est long. Très long.
Plus ça va et plus je pense que c'est l'intégrité de la personne qui est atteinte dans sa profondeur.
Un viol de l'intérieur de son âme en somme...
Même les plus heureux qui ont quitté sont toujours dans le questionnement. Et pour longtemps.
Pour diverses raisons...
Cela dit, la rupture rationalise les choses. C'est indéniable.
Le cerveau ne travaille plus de manière obsessionnelle.
Il est disponible au bonheur nouveau. Et ça, ça n'a pas de prix.
brassens a écrit : En ce moment, j'ai besoin d'oxygène pour ne pas craquer ...moralement et physiquement.
Je te conseille fortement de ne pas t'en priver. Quelque soit cet oxygène.
La question de "faire pareil" par exemple, revient souvent sur la table avec ses détracteurs et ses aficionados...
Ma réponse est la même que pour le concept de reconstruction : tout est possible mais il y a des conditions à réunir et des pièges qui peuvent détruire davantage. Effet pervers.
brassens a écrit : J'ai une question SP, qu'est-ce qui fait que tu es toujours en couple? Qu'est-ce qui te fait rester malgré les récidives?
Plutôt que de me perdre en rhétoriques absconses, je te livre une liste d'éléments en te laissant le soin de faire les liens...
Il n'y a plus de récidive depuis janvier 2015. Aucune.
Ma femme cherche à se soigner par tous les moyens (parfois elle se perd un peu à mon sens mais c'est la démarche qui compte).
Je n'ai pas le syndrome "cétafote" pour ce qui est des infidélités elles-mêmes.
Un thérapeute lui a clairement dit : "un jour, vos enfants vous jugeront" et cela lui a secoué le cocotier : les triangulations ratées n'engendrent que souffrance et désolation.
Mais je ne laisserai pas faire. Je parlerai à mes enfants en temps voulu.
Pas de secret de famille. Et ils me jugeront aussi.
Je les espère moins malheureux en amour plus tard.
La rupture rationalise les choses. C'est indéniable. Je l'ai dit, je le sais, j'en suis sûr.
Le cerveau ne travaille plus de manière obsessionnelle.
Il est disponible au bonheur nouveau. Et ça, ça n'a pas de prix.
Mais je me connais... Je n'ai pas cette faculté là.
Il me faut TOUT démonter, TOUT trouver, TOUT savoir AVANT...
Je sais que ce ne sera jamais la cas mais je pense avoir atteint mon but toutefois.
Si j'étais parti...
Elle a peur pour son confort. Je le sais : elle ne veut pas que je la quitte, par "amour", mais aussi par confort... En vraie cf qu'elle est, elle ne s'assume pas.
Ni pour elle, ni pour les enfants.
Elle ne se sait pas capable de cela.
J'ai besoin de temps. Pour rester ou partir. J'en profite. Je me pose. Car Rome ne s'est pas faite en un jour...
Je suis admiratif des gens qui partent. Ils se respectent réellement.
Mais il n'y a pas d'énigme à résoudre.
Je tente de comprendre les fondements de la reconstruction... En essayant de la réussir.
Je remarque que pour certaines personnes, elle n'est possible qu'au prix d'un nouvel aveuglement et de nombreuses déconvenues qui continuent de s'enchaîner dans la douleur.
Et quand je vois ces cas, j'avertis, sans convaincre, mais je pense que c'est mon "job"...
Et je check mes conseils avec ma propre situation. Par retour miroir.
Mais c'est la minorité qui m'intéresse. Celle qui réussit dans le "bonheur retrouvé". Une quête.
Je suis ainsi fait. Mais je le suis de moins en moins... Parce qu'il est temps que je me sauve moi.
J'ai bien fait de rester jusqu'à présent. Parce que dans le cas contraire, je n'aurai jamais appris la première glissade.
Cela m'a déculpabilisé. A un point inimaginable:
A l'époque, j'étais fou amoureux, je rêvais d'avoir un enfant avec la femme de ma vie et j'ai pensé à l'avortement... Une incompréhension totale, un dérèglement interne... Une torture paranoïde.
Je me sentais coupable vis-à-vis de cet enfant... Dix ans à me haïr pour avoir voulu qu'il ne soit pas là.
Puis j'ai su: sa mère ne voulait pas être mère. Elle m'avait évacué de notre vie et remplacé.
Maintenant que je sais, je suis en paix avec mon fils. En paix.
Une paix qui n'a pas de prix. Si j'étais parti...
J'ai bien fait de rester...
Je constate que mes intuitions, mes impressions étaient TOUTES fondées... Un élément après l'autre, une phrase, un souffle, une parole expirée dans la démence après l'autre, reconsidérés, revus à la lumière de ce que je SAIS aujourd'hui...
J'ai épousé une famille toxique. Et ma femme n'en est que le produit. On me l'a prêtée. On me l'a reprise.
Mille fois.
Je sais aujourd'hui que, non seulement je ne suis pas fou, mais je sais aussi la vacuité de ces gens qui m'ont fait croire à mon insignifiance.
En ce moment, ils rampent dans leur douleur, dans le bain de leurs propre venin...
Je n'éprouve aucun plaisir à leur souffrance. Aucun.
Mais j'éprouve la joie de me savoir sain d'esprit. Imparfait, blessé, déchiré, mais intact.
Heureux de me considérer à nouveau.
Ma belle-mère est une perverse narcissique qui a élevé sa fille dans les affres de l'incertitude affective.
Toutes les versions officielles du film ont brûlé.
Ne restent que les "off", plus violents, mais ô combien plus vrais.
Ma femme a perdu son meilleur ami dans la bataille. Elle lui a menti aussi. A tous. Une seconde nature.
Si j'étais parti, je serais parti fou... "Comment SP ? t'es vraiment une sous-merde !!! Incapable de t'occuper correctement d'une femme "fantastique" !!! T'as raté ta vie trouduc !"
Et j'aurais sans doute rencontré une autre âme tor tueuse pour panser mes plaies...
J'ai explosé le miroir, et j'ai pensé mes plaies.
Si je pars, je pars moins fou...
J'ai été un fidèle de chez fidèle non par choix, mais par réaction (fils de cocue qui a énormément souffert)
J'ai toujours baigné dans l'insécurité affective, dans la destruction.
Je ne pouvais pas choisir "meilleure" partenaire.
Maintenant que je vois de quelle perversion elle est capable, de quels mensonges elle s'inspire, dont le premier, celui originel, de se croire une enfant désirée, je me dis que j'ai "subi" mes valeurs...
Trop capable d'amour, et incapable de respect.
Elle : incapable d'amour et de respect... Ma "mission cachée" était de lui apprendre...
Peine perdue.
Je sais que cela est IMPOSSIBLE. Il a fallu que je l'apprenne moi-même : le respect ne s'apprend pas. Il s'impose.
Il n'a pas peur d'être seul, de briser un foyer (le manque de respect le brise plus encore...), il n'a pas peur de DIRE, au risque de la perte : "refais ça, et je te quitte !"
Je suis plus fort... Si j'étais parti...
Je fais le chemin vers ce choix qui doit être réel et non virtuel.
J'ai eu une maîtresse. Une histoire magnifique.
Et tout ce que je n'ai pas appris dans les livres ou l'analyse, je l'ai appris avec le corps et le coeur.
Je l'ai appris avec la bouche, sa bouche...
Elle a su me montrer mes failles. Elle a su me dire où j'avais mal, elle-même étant passé par le même chemin de douleur...
Elle a su me dire que, non, je n'étais pas une merde...
Elle a su me dire que mon coeur avait été déchiré mais qu'il battait encore.
Trop faiblement pour partir... Mais battant...
Ma femme n'a plus mérité ma fidélité.
Ce cadeau si précieux que je lui ai donné... Il y avait un contrat.
Pas parce que ce qu'on donne doit être échangé. Mais parce que... Je ne lui appartiens pas.
Si je dois lui appartenir de nouveau, il lui faudra choisir.
Drastiquement, définitivement, et non par complaisance ou convention ou, pire, par confort, parce que moi aussi je suis vivant !
Je suis resté pour changer le cours des choses et partir si ça tourne mal...
Ma mère est restée souffrante, je suis meurtris, mais je suis resté vainqueur de plusieurs batailles et si le temps a raison de moi, et bien, j'assumerai, j'ai récupéré mes billes... Presque toutes.
J'ai vu ma mère rester en s'interdisant le bonheur. J'ai préféré me débarrasser de ma belle-mère et ma femme me remercie pour cela... Elle aussi était en prison !
J'ai vu ma mère sombrer dans la solitude... J'ai préparé la mienne.
Si je pars, j'ai déjà un sac à dos plein de projets de vie...
Si je reste avec rien, ce n'est pas un choix.
Je reste avec un sac plein d'étoiles...
Le temps de la reconquête a commencé. Et ce n'est pas à moi de la faire, contrairement à ce que dit la violence des magazines bien mal intentionnés.
C'est tout ce que j'avais envie de te dire Brassens...
Désolé pour le côté décousu mais il arrive parfois que les mots parlent plus forts que moi...
Prends courage.