supersymetrie a écrit : ↑ven. 11 sept. 2020 11:00
Tout a fait ! Je trouve que les psys de couple sont tombés dans un féminisme déconcertant.
Est-ce bien du féminisme ? Et surtout lequel ?
supersymetrie a écrit : ↑ven. 11 sept. 2020 11:00
Nous avions été en voir une. Comme je ne voulais que personne ne soit au courant, ne voulant pas voir quelqu'un dise à mes enfants intentionnellement ou non s ce qui s'était passé (ça ne les regarde pas au final) ... j'ai voulu régler ça avec une Tirece personne voulant peut être entendre
"C'est pas bien ! Qu'avez vous fait ? Quoi ? Vous avez pensé à votre mari ? Un type si formidable, les autres femmes vous rouleraient sur le corps pour l'avoir au quotidien et vous ... vous le trompé avec un crétin pas beau ? Honte sur vous Madame ! Quoi ? Il ne s'occupait pas de vous ? Quoi ... il était triste quelques moi ... Vous n'êtes pas capable d'attendre quelques mois ? Mais il était en deuil c'était à vous de vous occuper de lui ! Vraiment vous ne le méritez pas ! Vous avez de la chance qu'il veut bien faire une thérapie cela prouve que c'est un homme formidable !!!!"
Voila ce que j'aurais voulu entendre ... voila ce que j'ai entendu
"Mais c'est de votre faute Monsieur ! Vous étiez en deuil ? Et c'est une raison pour ne pas s'occuper de votre femme pendant quelques mois ? Non elle a essayé de s'extirper, de se sentir vivante. Il ne faut surtout pas culpabiliser une femme ! Elle fait ce qu'elle peu ! Mais c'est bien pour vous, vous l'avez mise sur un piedestal maintenant elle revient à son vrai niveau, une femme normale"
Je sais pas pour vous mais j'aime bien mettre celle que j'aime au dessus de toutes les autres ... je sais je suis con
Ce que je viens d'écrire n'est pas au mot près mais c'était réellement ça, c'était de ma faute car, pour la reconstruction il ne fallait surtout pas la culpabiliser ... moi, je n'étais pas le premier et surement pas le dernier à qui ça arrive mais elle,elle devait être dans les meilleurs conditions pour se reconstruire.
J'avais ressenti la même chose lors de la première grossesse de ma femme. Nous venions d'apprendre que notre bébé était mort dans son ventre. Je parlais au chirurgien obstétricien qui ne m'entendais pas. Ma femme répétait mes questions et il répondait. Quand je lui ai demandé s'il m'entendais ou non ... il m'a répondu ... C'est difficile pour elle, elle a perdu son enfant ! Et moi ? Je n'ai pas perdu un enfant ? Ok je ne le portais mais j'avais aussi perdu cet enfant.
A mon sens, ces formulations manquent de nuance et dans le fond et dans la forme, mais force est de constater qu'au prétexte d'éviter un sexisme dit "patriarcal", on tombe dans un système réactif étrange qui est peut-être encore plus sexiste, notamment parce qu'il s'ignore en tant que tel (on ne peut plus dire, et
c'est heureux, "toutes les femmes sont..." mais on s'autorise allègrement "tous les hommes sont...", a minima, complices de l'oppression et, sans sourciller, selon une ligne directrice fourre-tout dans laquelle la contradiction fait partie intégrante du décor, il n'y a plus d'hommes ou de femmes
, mais toute opposition à une idée féminine- qu'on s'épuise à démontrer qu'elle n'existe pas- est forcément une agression
. Et l'on convoque pour cela la caution de la science qui pourtant ne valide aucune de ces positions extrêmes
).
On fustige,
à raison, la violence "patriarcale" mais on la remplace par une violence "légitime".
Le diffus prend le pas sur la nuance : luttons contre les stéréotypes tout en affirmant "tous les mêmes"
. On dira par ailleurs que "c'est un juste retour des choses"...
Souffrant de la domination masculine, on ne souhaite pas l'abolir, on souhaite au final l'égalité de domination.
De là, une forme de binarisme idiot : la femme est forcément celle qui souffre, l'homme non. La femme a des raisons de faire ce qu'elle fait. L'homme non. La femme doit être entendue. L'homme non, parce qu'il parle déjà trop, etc... Le plus drôle dans l'affaire, est que le légitime, lorsque celui-ci l'est réellement, lorsqu'il tente du mieux qu'il peut d'être présent, affectueux, engagé, est systématiquement discrédité au profit de celui qui ne prend aucune responsabilité, celui qui est là pour "faire passer du bon temps", celui qui souvent disparaîtra et très souvent n'aime pas la femme, mais leur corps.
Et en face, des imbéciles heureux : les femmes ne souffrent pas, elles manipulent. Les hommes sont les seuls à souffrir (ah ? Et le sandwich dont le harem se compose d'une douzaine de "trophées", ton épouse comprise, on lui offre un cadeau ?). Les hommes sont bâillonés, "féminisés".
Affligeant.
Il aurait mieux valu, justement au nom d'une égalité à construire, interroger, dans le cadre d'une thérapie, des individus (hommes ou femmes) avec leurs histoires respectives, leurs valeurs intrinsèques, "toutes choses étant égales par ailleurs", contextualiser. Faire cas de tou.te.s. en comprenant bien les tendances sociétales et ses héritages (sexistes notamment) mais en révélant également les spécificités de chacun. Voilà un bon thérapeute...
Pour en revenir au savoureux exemple de Supersymétrie, il ne fait aucun doute que la "règle" thérapeutique est à géométrie variable et c'est sans doute cela le plus grave : je précise que même si le rôle du psy n'est absolument pas d'engueuler l'éventuel "fautif" comme un gosse de 4 ans qui aurait fait une grosse bêtise, ni de se substituer à un juge annonçant les "peines conjugales" encourues, il faut bien admettre que si ELLE avait été en deuil et que LUI avait fait un pas de côté, bien sûr, la charge aurait été encore plus lourde contre l'homme. Pile, je gagne, face tu perds. Insupportable régression intellectuelle de notre temps qui pense compenser (con penser) les errements des bourrins machistes qui s'en sortent très bien de toutes les manières. Y compris au détriment d'autres hommes.
De manière réactive, on constate un mouvement qui disqualifie systématiquement toutes les femmes.
La débilité humaine n'a pas de limite.
Je m'arrête là