@Ricochette
Quand je parlais de profil, je parlais d'une certaine cohérence dans le mental des cocus: esprit de sacrifice, foi en la famille, forme de réalisme très attentive à la VRAIE réalité, capacité à écarter le plaisir immédiat au profit d'un projet plus grand, authenticité. Maturité aussi mais, malheureusement, une certaine dépendance affective. Parole de Jaguar : "Je suis grand, je sais ce que je fais" (en mode sauveur du monde, sûr de sa force à changer le monde. Et le cocufiage inflige alors une blessure narcissique des plus atroces, au point que certains ne s'en relèvent pas...) On s'est un peu pris la tête la dessus mais je pense qu'il y a quelque chose de cet ordre qui plane sur nos histoires (et non Ricochette sur cette question tu reliras mes posts, ça fait un bout de temps que je mûris la question. Pas une découverte. Cette question est distincte de celle relative à la reconstruction. Dans mon cas manquent pas mal d'ingrédients pour la recette...).
Je reste persuadé que TOUT est réparable mais le chemin à faire pour le cocu, blessé, terrassé même par l'innommable ET le cocufieur qui doit prendre conscience de l'ampleur des dégâts ET construire de nouvelles barrières mentales qui disent que NON, ça ne recommencera pas, le chemin est plus que semé d'embûches. Non, je ne suis pas résigné mais, oui, les paramètres en jeu dépassent parfois le séisme vécu.
Ma femme m'a quand même dit : "T'imagines deux comme moi ensemble ?" Probablement extinction de l'espèce.
Je remarque d'ailleurs que beaucoup de reconstruits "vivent avec". Faut renoncer à une partie de soi, se mettre entre parenthèse pour bouffer ça (après avoir bouffé le mensonge, le mépris, l'omission, la manipulation). Si cette idée ne m'était pas si insupportable, je ne serai plus un "entre deux", c'est manifeste. Mais je me demande combien de temps, je vais "vivre avec". Je fais confiance à mon instinct.
Bref : aujourd'hui, madame est "revenue", moi aussi. Elle conscientise, fait vraiment ce qu'il faut. Nouveau système d'alarme : elle a des palpitations assez insupportables lorsque le sujet est remis sur le tapis et je pense qu'elles lui serviront de garde-fou pour l'éventuelle prochaine fois. Reste l'équation du moi : est-ce que je PEUX accepter tout ça, par rapport à mes valeurs, à ce que je suis, à ce que je sens, à mes projets de vie ?
Double cocu, une fois pour le sexe et par ennui, une fois par amour et... par ennui. Et encore, peut-être d'autres dans le placard... Ca me ramène à une image de moi d'incapable à satisfaire ma femme et pourtant, elle me lâche pas. Et il n'y a pas que l'aspect matériel... (intime
)
Donc je reste à penser au possible de tout, on est des humains, des êtres capables de pensée, capables de beau...
Mais le plan je te suce jusqu'à la moelle pendant que je t'interdis de t'abreuver alors que tu es en train de dépérir, ça va un temps.
Il existe pour chaque problème complexe une solution simple, directe et fausse (H.L. Mencken)