Je ne sais plus trop où j'en suis

[a_vif]

Bonjour à tous

Mon histoire, je vous préviens, semblera certainement ridiculement insignifiante par rapport à ce que beaucoup d'entre vous vivent.

Il n'en demeure pas moins que depuis six mois, la souffrance ne fait que croître et mon couple de péricliter. Peu enclin aux confidences, renfermé, je viens vers vous pour me libérer un peu de ce poids.

Mais je manque à tous mes devoirs. J'ai bientôt 40 ans et suis père de quatre enfants. Marié depuis 11 ans avec celle qui est, qui demeure la femme de ma vie, j'avais l'impression de vivre une histoire merveilleuse, une complicité rare qui était souvent mise en avant, d'ailleurs par ceux qui nous côtoyaient.

Tout a basculé, et c'est bien ma faute... le regretterai je jamais assez durement ... par un fantasme, qui a petit a petit pris place, s'est développé et a fini par gangrener nos jeux sexuels. La voir, la savoir dans les bras d'un autre.... quelle connerie, quels moments aussi, au lit. Intensité rare, mélange subtil de jalousie et d'excitation. Elle a fini par s'imaginer très bien avec un de mes potes. La distance faisait frein à ses penchants pour lui mais elle s'est débrouillée pour lui rendre visite quelques fois pour préparer notre déménagement.

Ce déménagement a mis plus d'un an à être concrétisé. Il fut pour moi l'occasion de mettre à plat ma vie professionnelle et il fut décidé que je m'occuperai de nos terrains et nos animaux pendant qu'elle exercerait ce métier qui lui plait. Durant cette année de préparatifs, son penchant pour lui n'a cessé de croître, malgré mes réticences (pas facile de se dire que sa femme en pince pour un pote).... jusqu'à ce qu'elle m'assène ce "je crois que je l'aime".... peu avant le départ pour notre nouvelle maison.

Arrivés ici, tout s'est dégradé rapidement. Cela a commencé par un après midi interminable à l'attendre à la maison.... avant de recevoir un coup de fil pour me prévenir qu'elle était allée "boire un café avec lui".

Nous avons rapidement discuté de tout cela, j'ai en particulier regretté amèrement ce fantasme débile, et nous l'avons officiellement remisé dans nos souvenirs... Elle m'a dit souhaiter continuer à le voir, m'a certifié que ce n'était qu'un ami, et il ne se serait jamais rien passé entre elle et lui. Je n'ai demandé alors qu'à la croire.

Le problème, c'est que j'ai eu beaucoup de mal a supporter alors l'impression pénible de passer au second plan... elle a continué ces soirées où elle communique avec lui par e mail, des stages culturels de trois jours avec lui, des coups de fil passes de cabines téléphoniques alors qu'elle était juste partie chercher le pain, des après midis où elle va se balader avec lui. Nous avons eu quelques scènes violentes. verbalement, j'entends.

Elle m'a promis a l'issue de celles ci de faire des efforts, de ne plus l'appeler de l'extérieur, de limiter les échanges de mails. En contrepartie, je la laissais libre d'aller le voir plus souvent.... résultat, les mails sont toujours omniprésents, elle l'avertit des stages que nous pourrions faire en famille avant que je sois au courant de leur existence (ca donne envie d'y aller quand on sait qu'on risque de tomber sur lui...) et le compromis selon lequel elle s'engageait a ne pas le voir les jours où nous sommes en famille, elle l'a foulé au pieds pas plus tard qu'hier soir en me disant qu'il pouvait quand même arriver qu'il lui demande... et que ce stage, là, dont elle lui a parlé et qui l'intéresse aussi, il serait dommage de ne pas le faire.

La tendresse, de son côté a totalement disparu ou presque. Je suis réduit a mendier les calins, les baisers (et encore... du bout des lèvres) Elle me dit que je l'ai trop souvent repoussée... ce qui est certainement vrai, quelque part, cette situation m'ayant quelque peu coupé les envies par périodes... elle me dit qu'il lui faut du temps, que je l'ai blessée... Elle dit, elle jure sur la tête des enfants qu'il n'y a que de l'amitié, une "relation privilégiée" entre eux... Elle dit regretter de me faire autant souffrir.

Je ne sais plus que faire. Si les enfants n'étaient pas là, la voie serait toute trouvée. Mais je dois hélas rester vivant pour eux.

Je n'ai plus goût à rien. La lecture, le bricolage, plus rien ne m'attire. Je suis capable de rester des heures fixer les défauts du plafond ou de m'abrutir dans les taches physiques les plus épuisantes pour chercher un dérivatif. Je ne compte plus les coups de poings, de tête, de pieds que j'ai pu donner dans les murs.... Mais ma souffrance n'est visiblement pas comprise. Marre.

Bon, je vous ai assez ennuyés avec mon histoire et je ne récolte que ce que j'ai semé.

[motrix]

Dur dur ton histoire, ça doit vraiment être destructeur au quotidien. Je ne veut pas rajouter de l'huile sur le feu, mais on dirait que c'est plus qu'un "bon ami" ce gars, ta femme te mène en bateau et je crois que tu le sais d'aprés ce que je lis.

[Nas]

Salut, bienvenue à toi.

Ton histoire n'a rien d'insignifiante. Tu souffres finalement de la trahison de règles qui ont été mises en place. Sauf justement que là ou le bas blesse, c'est que celles ci n'ont pas été explicitement posées.
Du coup ce fantasme qui aurait du être uniquement sexuel, a basculé.
Je vais pas insister la dessus.

Je crois aussi que cette amitié n'en est pas une puisqu'elle avoue elle même l'aimer, et se cache de leurs relations.
Bon.

Mais que dit-elle du futur? Souhaite-t-elle rompre?

[a_vif]

merci pour vos messages. Ca fait du bien d'en parler.

J'ai hier pris le taureau... par les cornes. J'ai envoyé un message a ce pote, que je considérais comme un ami. Et que je sais être quelqu'un de droit quelque part.

Il m'a répondu, un mail plutôt blessant, où il me dit n'avoir qu'une relation d'amitié avec elle. Je sais au fond qu'elle n'est pas son genre,, mais cela m'a rassuré, même si je m'en suis pris plein la gueule.

J'ai montré cet échange a ma femme... je ne sais pas si cela a eu pour effet d'améliorer la situation ou de précipiter les choses.

Elle est restée très pensive, moi (et c'est pas mon genre, sauf en ce moment) j'ai fondu en larmes. Elle m'a redit l'avoir beaucoup blessée lors de nos scènes, que j'avais de la chance de réussir à pleurer... et puis elle m'a pris dans les bras, maternellement, dirais je. J'ai passé une des pires soirées de ma vie, a me dissimuler pour ne pas montrer mes larmes aux enfants. J'ai dormi, assommé, comme cela devient mon habitude.

Elle dit vouloir que ça se passe bien avec eux, qu'on reste ensemble parce qu'il y a tout ce que nous avons vécu ensemble, par ce que les enfants doivent vivre avec leur papa et leur maman... Elle, elle a besoin de temps, n'a aucune envie concernant nous deux... Et elle m'a dit que depuis des mois, si elle le voyait en ami, c'était parce qu'elle s'efforçait de le voir ainsi. Qu'un seul homme lui avait autant plu : moi.

Elle me répète qu'elle a tout foutu en l'air, qu'elle est une sale c... Je crois qu'elle a compris à quel point je l'aimais, à quel point je me débats dans des sables mouvants, chaque effort fait en sa direction, chaque sacrifice semblant bousiller un peu plus notre situation. Elle semble vouloir réorganiser les choses autour des enfants, mais comment faire pour retrouver un peu de naturel avec eux, si tout mon univers est en miettes autour? J'ai besoin d'elle pour cela, j'ai besoin au minimum d'espoir.

Je ne peux pas vivre sans cet espoir, bien vacillant, qu'on se retrouve. La vie n'est pas envisageable de cette façon.

Elle s'est montrée tant hier soir que ce matin très tendre, me prenant dans ses bras. C'est le seul point positif.

Désolé pour le côté décousu du message et encore merci!

Du coup ce fantasme qui aurait du être uniquement sexuel, a basculé.
Je vais pas insister la dessus.

je te remercie. Je m'en veux suffisament comme ca. Torture quotidienne.

Pour vous répondre sur le plan de l'amitié, je pense que leur relation est vraiment amicale. Mais qu'elle cultive autre chose au fond de son coeur. Cela m'effraie.

[motrix]

C'est un début, accroches toi et ne baisse pas les bras, ne perds surtout pas le dialogue!! Montres lui ce que tu as dans le coeur et expose tes resentis depuis que cete dérive s'est installée dans votre vie.
Courage!

[bumad]

Dur, dur ! Mais il y a un espoir, parce qu'elle pense.

Bon, maintenant, il ne faut pas se voiler la face, tu vas devoir la reconquérir. Tu as montré que tu étais sensible, mais il va falloir commencer par faire le deuil de ce que vous étiez et recommencer à zéro : sorties, promenades, discussions, ...
Vous ne vous retrouverez jamais comme avant, ça sera différent, mais il faut s'accrocher. Ca n'ira pas aussi vite que ce que tu veux, ça peut prendre des mois, la séduction. En tout cas, c'est ce que tu vas devoir faire après ton deuil.

Enfin, c'est mon avis !

[Nas]

Motrix a raison, garde le dialogue ouvert en grand, c'est essentiel de comprendre les tenants et les aboutissants avant d'agir, éventuellement...
Ce qu'il faut je crois, c'est que ton épouse se livre sur son ressenti. A-t-elle été blessée par ton fantasme? Quels sont ses sentiments pour toi?


Sois fort..
Nous on reste là, parler ça fait du bien.

[a_vif]

Ca fait du bien de vous avoir pour en parler. Hier fut une journée dure... bien dure.

Elle a commencé par des larmes et fini... je ne saurais dire comment précisément.

Elle est partie travailler en me disant qu'elle ne savait rien nous concernant, qu'elle ne savait pas si elle avait envie que ça s'arrange. Elle m'a pris dans ses bras, voyant que j'étais mal. J'ai ensuite ressassé jusqu'à ce que j'appelle quelqu'un de ma famille pour en parler.

J'ai remonté un peu la pente avant son retour.... Faible répit
Déjà, elle m'annonce qu'elle a appelé l'autre, lui a laissé un message... alors que nous nous étions entendus pour qu'elle ne l'appelle plus de l'extérieur. Elle a eu l'air navré, prétendu qu'elle n'avait pas pensé à ça en le faisant. La dessus, elle dit vouloir que les enfants vivent heureux, qu'ils voient leur papa et leur maman... Je lui demande alors : on continue a vivre sous le même toit? Et elle de me répondre "je sais pas". Elle dit ne pas vouloir que je souffre lorsqu'elle va voir l'autre, ne pas vouloir me mettre dehors... bref, aucune proposition, juste des négatifs ne me donnant finalement que deux option : le départ volontaire ou la pendaison. Le départ volontaire est a exclure : je ne sais même pas où aller, je n'ai plus de boulot, et aucun espoir d'en trouver. Surtout, je ne me vois pas vivre sans elle, sans mes enfants, recommencer une vie qui ne m'intéresse pas avant d'avoir commencé.

Bref, après avoir sauté un n-ième repas, je pars de mon côté et elle du sien. Naturellement, je n'arrive pas a travailler, tout se percute dans ma tête. Je rentre. Elle finit par rentrer, me trouve abattu au lit.
Explications, discussion. Elle finit par m'avouer qu'elle ne peut plus le voir en pensant que c'est un ami. A force de lui dire d'être franche, elle me dit qu'elle l'aime.
Là dessus, je lui ré expose mes deux options, et me prépare. Elle m'interrompt, le grand débarque, me demande ce qui va pas... et là, j'ai craqué. Je lui ai dit que j'allais partir. Il a fondu en larmes, me brisant le coeur un peu plus. Elle arrive dans la pièce a ce moment, la petite soeur aussi.... on essaie d'expliquer dans les sanglots du grand. Et là, je n'y ai plus tenu. J'ai dit qu'il y avait une autre solution : qu'on se fasse une armure autour de l'intérêt des enfants, qu'on ne s'engueule plus et qu'on se donne a fond pour leur bonheur.Naturellement, les enfants étaient d'accord, et elle a également accepté. Nous avons établi des règles de conduite.
Celle qui était acceptée jusque là, à savoir qu'elle ne le voit pas le week end, ne vaut plus car l'emploi du temps de l'autre ne lui permettra peut être pas qu'elle le voit a d'autres moments a partir de septembre. Elle m'a dit qu'elle s'efforcerait de passer le plus de week ends possibles avec nous. Nous avons parlé de faire chambre a part.
Hier soir elle l'a rappelé. Elle doit le rappeler encore ce midi, de l'extérieur. Elle m'a dit a ce propos que l'important c'était que je sache qu'elle l'appelle. Elle m'a certifié que leur relation était amicale. En attendant, hier soir, je n'ai pas pu dormir avec elle. Pas la force. Pas pu supporter de rester allongé auprès d'un corps ne me donnant aucune tendresse.
Ce matin, elle m'a serré dans ses bras avant de partir. Cela m'a fait du bien.

Je ne sais que penser. J'ai tellement envie que ça marche, j'ai tellement peur que les gamins filent un mauvais coton si je pars ou si je fais une connerie. Je m'accroche a eux car ils sont tout ce qui me reste mais j'ai peur de ce vide qui me ronge. J'ai peur que comme hier, j'aille voir mes arbres, mais cette fois avec tout le nécessaire.

Comme vous le dites, il faut dialoguer... Il faut que je réussisse a sortir de mes pensées négatives, que je parvienne à lui parler d'autres choses. Pas facile.

Ce qu'il faut je crois, c'est que ton épouse se livre sur son ressenti. A-t-elle été blessée par ton fantasme? Quels sont ses sentiments pour toi?

Non, je ne pense pas qu'elle ait été blessée par ce fantasme. Nous l'avons partagé, d'ailleurs. Ce furent des moments intenses mais terribles. Des bombes a retardement...

[motrix]

Cette situation est atroce, elle va te détruire, ne perds pas le nord et ne fait surtout pas de connerie, penses à tes enfants!!!
Tu devrais envisager de prendre le large quelques jours, il faut que tu sortes de cette salle de torture!!! Tu ne peux pas aller chez des proches quelques jours pour faire le point déjà sur toi-même?
Ne vas pas dire que si tu t'absentes, tu as peur qu'elle en proffite pour voir l'autre, car elle ne s'en privera jamais même avec toi dans les parages!
Il faut que tu partes dans un lieu neutre, avec des personnes qui t'aiment pour souffler un bon coup et remettre de l'ordre dans tes idées, autrement tu te lances dans une bataille totalement désarmé, tu vas aller au carton là!!
Courage, accroches toi!!

[djam]

Ton histoire n'est pas ridiculement insignifiante...oui tout a basculé...mais j'ai envie de te dire qu'il te reste quelques cartes en mains!
Reprends toi, ressaisis toi, fais toi aider, tu as besoin de parler...
Bats toi, ne baisse pas les bras...je me doute qu'en ce moment c'est très dur pour toi, mais pour toi, tes enfants, tu n'as pas le droit de baisser les bras!
"Elle me dit que je l'ai trop souvent repoussé..." "elle me dit qu'il lui faut du temps que je l'ai blessée"... tente de la reconquérir, bats toi, donne lui envie de revenir vers toi.
Pour tes enfants, ne baisse pas les bras, éloignes toi un temps, retrouves toi,prends soin de toi.
Ce que tu vis est très dur, c'est une terrible épreuve de la vie, mais ne vas pas voir les arbres avec tout le nécessaire...le temps, il te faut du temps pour y voir plus clair en attendant parle, mais ne t'isole pas.

[a_vif]

Quel réconfort de vous trouver là à m'écouter, à me soutenir. Je tiens en partie grâce à vous, à un ami, mon seul ami, que j'avais lamentablement délaissé et à ma tante avec qui je ne partageais pas grand chose jusque là... et à mes enfants.

Hier, elle a donc appelé l'autre en rentrant le midi, de l'extérieur pour pouvoir lui parler pendant sa pause de midi. J'ai attendu, attendu son retour. Elle m'avait promis de faire en sorte que ça soit pas trop long car nous avions prévu de faire quelques courses l'après midi avant de récupérer les enfants. Elle est rentrée tard mais j'ai été digne, pas de scène, pas de pleurs. Elle m'a dit être arrivée tard parce qu'elle avait été retardée au travail avant de l'appeler. Je la crois. Au point où on en est, je pense qu'elle ne me ment pas. Je pense qu'elle ne m'a jamais menti, d'ailleurs. Que c'est plus compliqué que cela.

Nous avons discuté. Je lui ai dit combien je souffrais, combien je regrettais, combien mon amour pour elle était là, encore grandi, quelque part par la souffrance. Je lui ai dit quels efforts j'étais prêt a faire. La laisser le voir, avoir cette relation amicale et cesser de lui pourrir la vie là dessus.

Et elle m'a répondu que le problème était plus vaste. Que lui n'était qu'un révélateur. Que je suis trop exclusif, et finalement m'a fait comprendre à quel point j'ai pu l'étouffer dans son rapport avec le monde extérieur. Cela, je l'avais saisi, confusément. Je suis quelqu'un de pas forcément très sociable. J'ai été élevé dans la solitude, mes amis ont toujours été comptés sur un ou deux doigts de la main, mes relations amoureuses très difficiles et surtout, un handicap pour dire aux gens que je les aime, un gros problème avec les câlins, bisous, bref tout cela... fruit d'une éducation très particulière où la femme me fut présentée comme Satan (sans exagération aucune, il s'agit des termes employés) J'ai peut être voulu trop la garder pour moi. Surement, j'ai désiré trop ardemment qu'elle fut comme moi, axée sur moi comme je suis axé sur elle. Quel monstre je suis... Quel monstre ai je pu devenir au fur et a mesure que ma jeunesse s'écoulait dans la solitude..

Bref, elle a fait un pas dans l'explication du malaise. Nous sommes allés en courses et donc, après lui avoir fait cette déclaration, nous avons réussi à discuter un peu d'autre chose... avant qu'elle ne me demande où nous allons acheter un matelas. La chambre à part, ce palier qui me fait si peur, que je redoute comme quelque chose de définitif est venu jeter une ombre, me re projeter dans le trou. Paf. Je lui ai demande si nous ne pouvions pas, elle dormir dans le lit, moi dans le canapé... mais non. Exclu. Elle veut que les choses soient claires

Là dessus, nous faisons les courses. Qu'il est dur de parler normalement à des gens gentils qui vous entretiennent de la pluie et du très beau temps, qui vous disent comme vos deux petites gamines sont mignonnes, quelle chance elles ont d'être à la maison avec leur papa, quelle chance a madame d'avoir un mari qui fait à manger... Envie de leur demander de lui expliquer ça en détail qu'ils essaient, eux, de la convaincre.

En rentrant, en voiture, je lui ai répété tout ce que je lui avais dit. Que je suis désolé, que je sais que je l'ai blessée, que j'ai été dur, que j'ai manqué de confiance en elle, mais que tout cela, si je l'ai fait, c'est parce que je ne savais plus comment lui dire que je ne voulais pas la perdre, que je souffrais abominablement, que ce sommet dans la souffrance, elle m'y a mené aussi. Que les murs entre nous dont elle m'attribuait la construction, nous étions deux à les avoir bâtis, avec les gamins au milieu.

Elle m'a confié la rancoeur, les rancoeurs qu'elle avait à mon encontre. Les mots durs, certains devant les enfants, la façon dont j'avais présenté les choses aux enfants la veille, la confiance que je ne lui avait pas faite.... Mais cette confiance, comment pouvait elle exister alors que des le début, des qu'elle m'a parlé de lui pour ce fantasme, je lui ai dit que non, je ne souhaitais pas que ce fut lui, que cela était malsain. Comment aurais je pu avoir confiance alors que ce que je pressentais depuis le début culminait quelques mois plus tard avec cet aveu, ce "je crois que je l'aime"? Comment pouvais je avoir confiance.... et pas seulement en elle, mais dans le cours des événements?

Elle dit me comprendre, elle dit savoir que je suis prêt a des efforts, elle sait que j'ai changé, que j'ai compris que cette relation était amicale.... Mais il lui faut du temps pour cicatriser. Elle est vide.... Quand je l'entends, j'ai l'impression de m'entendre.... mais moi, je sais que mon amour est toujours là, comme une plaie béante, qui s'agrandit encore sous les coups de scalpel qu'elle y plante involontairement. La disparition de tous ces gestes simples de la tendresse quotidienne me déchire.

Le soir, j'ai fait un malaise avant de coucher les enfants.Je suis tombé net dans la cuisine puis dans les escaliers. Elle a fini, une fois que je me suis posé dans un fauteuil par poser sa main sur mon épaule. Je manque de sommeil et je ne me nourris plus assez. Je n'ai plus envie de manger. Je fais les repas pour les enfants et elle, mais je ne compte plus ceux que j'ai sautés, souvent à la suite.

Elle a réécrit a l'autre, plusieurs fois. Je sais qu'elle en a besoin. Je l'accepte. Mais quelle souffrance de la voir si proche de lui, si concentrée sur ses messages alors que j'étais a plat dans le canapé.

J'ai à nouveau très mal dormi. Fondu en larmes, ce qui l'a réveillée. Je lui ai redit mon amour... et le reste. Elle m'a redit comprendre, savoir que je suis sincère.

Je ne sais plus . Ou plutôt si, je sais que je n'ai pas d'autre issue, si je ne veux pas aller communier définitivement avec mes arbres, de lui laisser le temps. Mais j'ai peur. J'ai peur que la chambre à part, le temps qu'elle passera avec lui en mails, au téléphone, et physiquement ne finisse de l'éloigner de moi.

Elle m'a dit aussi que lui comme elle continuent cette relation sur le plan amical. J'y crois, mais quel mal cela fait. La confiance doit être là sans quoi ... Je vais m'y efforcer. Je veux faire germer la confiance.

Pour te répondre, Motrix, je n'ai pas de porte de sortie, de lieu d'accueil. Certes, il y a ma tante et mon oncle mais je ne sais pas s'ils accepteraient de me prendre un moment avec eux. C'est mon parrain, après tout, mais j'ai peur de leur refus.

Il y aurait aussi la solution de retourner chez mes parents, avec qui je suis brouillé depuis plus de 10 ans. Aucun contact. Ils ne savent pas précisément combien d'enfants nous avons.... et il y a tout l'historique de pressions et de tortures psychologiques qui m'ont amené à rompre avec eux. J'y ai songé, mais j'y songe lorsque je suis au plus bas, comme un ultime recours pour ne pas aller gigoter au bout d'une branche. J'y songe au nom des enfants et je l'oublie au nom même de mes enfants. Déjà parce qu'ils vivraient mal la séparation physique avec leur papa et ensuite parce que cette solution, je le sens bien, finirait tôt ou tard par le suicide et dans un environnement nettement moins apaisant qu'ici. Je ne veux pas d'une mort glauque, après avoir perdu ce que j'avais eu tant de mal à conquérir : mon indépendance vis a vis de mes parents, qui me permit de me construire et de me réaliser. Je ne veux pas montrer à mes enfants non plus l'image d'un père qui brise ainsi sa liberté, foule au pieds ses principes, ce qu'il leur a dit depuis leur naissance.

Non, je crois qu'il faut que je m'accroche ici, dans notre maison, pour eux. Il ne faut pas qu'ils ressentent d'autre culpabilité ou du moins d'autre responsabilité que celle là. Si je ne me tue pas, c'est pour eux, et je m'accroche à un espoir fugace, l'espoir que moi et leur maman pourrons bâtir quelque chose ensemble, qu'ils en seront les fondations. Je ne veux pas qu'ils soient brisés et je pense que cette solution est la meilleure.

Merci encore, je sais que vous êtes conscients du bien que vous me faites.

[inconnu]

Bonjour à toi a_vif

Sauter des repas et avoir envie d’aller voir les arbres c’est une situation que d’autre on connu, mais il y a un pas à franchir avant de passer à l’acte et on trouve toujours des raisons pour ne pas le faire.
La situation de ta femme me parait assez ambigüe .Si ce n’est qu’un simple ami, pourquoi éprouve t elle tant le besoin de communiquer avec lui ? Et je comprends très bien ton désarroi et ta peine. Si j’ai bien lu tu es actuellement sans travail et les journées doivent être pénibles à vivre. Tu pourrais à l’improviste aller la chercher pendant sa pause du midi pour voir sa réaction. Et puis avec l’aide de ton unique ami pourquoi, lorsque ta femme rentrera après avoir téléphoné à son ami toi, tu ne lui dirais pas d’un ton ferme et décidé, JE VAIS PASSER LA SOIREE AILLEURS !
Cela peut lui faire une sorte d’électrochoc et débloquer cette situation qui est pour toi insoutenable et qui ne peut durer ainsi. Les conseils sont aisés à donner, je sais.
Courage continu à t’accrocher.


A bientôt

[motrix]

Quoi qu'il en soit, il faut que tu t'aères!! Inconnu a raison, essayes de sortir avec ton amis, changes de contexte de temps en temps. Là, t'es en train de t'enfermer dans une prison de souffrances, ce n'est pas bon, il faut trouver le moyen de te recharger les neuronnes.
J'ai pensé à aller voir les arbres, comme beaucoup ici et il m'arrive encore d'y penser, mais je pense aux enfants car ils nous font tenir debout.
Là c'est chaud tout ça, c'est l'horreur dans tous ses états, c'est normal d'être complètement démoli et déboussolé. Mais il y a toujours une lumière au bout du tunnel, ne te perds pas, ne perds pas ceux que tu aimes. Alors vas t'aérer, respirer un air plus sain que celui de ta maison.
Tiens bon!!

[Lapin]

Tu es grave mon gars...un soir par semaine tu lui laisses les gamins et tu vas faire la fête avec tes copains.

[bumad]

Il est clair que ta vie tourne autour d'elle. Comme les autres, prend du temps et sort. Force-toi à sortir.

Ensuite, tu es acquis, de son point de vue. Il faut que ça change, tu ne peux pas lui faire de déclaration toutes les 5 minutes. Limite même, ne lui parle pas, mais fais des choses qui lui plaisent, c'est le principe de la séduction : une fois que tu dis les choses clairement, tu as limite perdu. Joue, réapprends à la connaître, ... Qu'est ce qui lui plaît ? Qu'est ce qu'elle aime/aimait faire pour toi ? Passer du temps à t'écouter ? Si oui, passe du temps à l'écouter elle, sans juger, sans aider, juste écouter.

Pas facile, mais il y a des outils pour qu'elle se rende compte que tu es plus important pour elle que l'ami. Même si ça prend des mois.