Je parcours vos témoignages et vos réponses depuis deux semaines maintenant ; ils m'apportent beaucoup, c'est bon de ne pas se sentir seul dans ses émotions ; c'est aussi assez triste de penser que l'on est tous les mêmes ! Sacrés humains

J'ai 36 ans. Je suis en couple depuis dix ans, avec une femme plus vieille de 7 ans. Nous avons deux beaux enfants de 6 ans. Nous sommes des parents attentionnés, un couple très heureux, communiquant, partageant, le couple idéal comme beaucoup de couples l’étaient ici...vraiment le bonheur réel et partagé.
A la fin de l'été, en vacances à la campagne, j'ai ressenti une baisse dans cette communication, pas vraiment un éloignement de ma femme mais quelque chose d'anormal...j'ai mis ça sur le compte de la fatigue pour moi (beaucoup de travail en été et pas vraiment de vacances pour moi...) et peut être de la fin des vacances pour ma femme ; rien de bien grave en soit, la rentrée allait nous retrouvé en famille unie comme toujours.
Nous en avons parlé dès le retour en ville. Elle me confirme, qu’elle était heureuse en vacances et ne voulait pas que ça finisse, un petit coup de blues passager, rien de grave. La vie reprends son cours, rentrée des classes, sorties entre amis, vie sexuelle épanouie (comme d’habitude !) Nous sommes très « open » sur nos relations, tant sentimentales que physiques. Mais le coup de blues se fait plus prononcé, elle n’arrive pas à me parler et je le ressens, c’est nouveau pour nous ; je lui parle, lui écrit que je suis là pour elle, qu’elle peut tout me dire, que je suis là pour l’aider, qu’aucun problème n’est insupportable si on en parle.
Elle m’écrit plus tard : elle ne s’est pas méfiée, n’a rien vu venir : le prof de cheval lui a fait du gringue et elle a été réceptive, ils se sont regardés, se sont séduits, se sont embrassés une fois…elle a honte ; honte de gâcher notre belle relation, honte de ne pas pouvoir me parler de ça ; ils comptent se revoir !
Tout s’écroule ! Comment cela peut nous arriver à nous ! Quelque part j’avais compris que c’était grave à ce point, lorsque j’avais ressenti ce manque de communication. Après réflexion, (je suis un cérébral !) je me dis : c’est sûrement normal, ça fait dix ans qu’on se connaît, la lassitude du couple (même et surtout inconsciente), la vie tout court fait que nous ne sommes que des êtres humains, j’ai sûrement loupé quelque chose d’important qui aurait pu nous éviter d’en arriver là. Nous en parlons. « Non. Rien de loupé, la vie est magique avec moi, si douce, si belle… » Elle ne comprends pas et moi non plus. Est-ce juste un plan cul ? Quelque chose de plus sérieux ? Je la satisfais à tout les niveaux, mais son désir de l’autre est encore là et bien là.
Et là arrive mon erreur, je pense (à vous de me le dire si vous n’êtes pas encore endormi par mon histoire… !) Je vois un plan cul, quelque chose de différent pour elle ; je lui dis que peut-être elle doit aller au bout de ce truc, pour pouvoir comprendre et m’expliquer. Nous parlons du but de la vie, que l’on doit en profiter ! je pense : Qui suis-je pour l’empêcher de vivre les trucs qu’elle désire vivre ? On parle de notre coté « coquin ». Que peut-être nous n’avons pas assez mis l’accent dessus, dans notre vie sexuelle, vie qui était très simple mais très épanouie. En gros on peut se mettre au libertinage, en établissant des « règles » pour que l’on reste dans le partage. Ce partage qui m’est si cher. Et à elle aussi. Elle prévoit de retourner à la campagne pour aller « tirer » son coup, pour ce faire cette « bulle » dont nous avons parlé et dont elle semble avoir besoin. Je lui demande de tout me dire, de tout me raconter ; cela m’empêchera de me faire des films et peut-être cela peut me faire partager un peu son excitation, son désir. Elle est d’accord.
Pendant une semaine, je commence à réaliser ce que nous venons de déclencher. Je ne vois plus du tout le partage dans cette histoire à venir, mais la tromperie. Dans ce contexte, ce n’est pas du libertinage, c’est de l’infidélité. Je suis entré dans le club des cocus avant même de l’être réellement! Je perds 7 kilos en une semaine ! Je ne dors plus, je ne mange plus, je m’assomme avec l’alcool, pour ne plus penser à ce qui va se passer. Je lui écrit, nous nous parlons, nous couchons ensemble : j’essaye de la garder auprès de moi, de l’arrêter dans son projet. Elle s’inquiète pour moi, pour ma santé mais son entêtement à vouloir aller jusqu’au bout ne fait que me détruire de plus en plus. C’est comme une enfant gâtée à qui on voudrait retirer un jouet.
Elle part là-bas. Ils font leur truc une fois. Elle me raconte. Ils vont recommencer. J’arrive à la convaincre que recommencer consisterait vraiment, dans ce contexte, en de l’infidélité. Elles ne se rendent pas compte. Elle accepte de renoncer à ça. Ouf ?! Ou pas…
« Elles se rendent pas compte » disait Boris Vian. C’est exactement ça. Elle me dit que nous sortirons plus fort de tout ça, qu’elle m’aime plus que tout, qu’elle ne veut pas partir. Je lui dis que c’est trop « facile » : elle veut tout et ne voit pas ce qu’elle peut perdre, ne voit pas le mal qu’elle me fait. J’ai un métier passionnant, je pars travailler sans le vouloir, je perdu toute concentration, je ne veux plus rien de la vie, même mes enfants n’arrivent plus à me donner goût à la vie, pourtant je suis un papa « gâteau », Quand je ne suis pas chez moi je veux y rentrer le plus vite possible et quand je suis chez moi j’ai envie de partir loin. Je veux disparaître dans le plus profond trou qui existe ; je n’y arrive pas ; je suis quelqu’un de joyeux : les idées les plus noires m’ont poussées au bord du précipice. Mais cela non plus je n’y arrive pas. Je n’arrive à rien. Tout cela est trop dur. Tous mes souvenirs se noircissent, je ne vois pas le bout…les lieux deviennent « lourds ». Ils ont fait ça dans ma maison d’enfance, dans notre lit de couple ! C’est un détail, mais comment voulez vous que je retourne dans cette maison ! Ça fait pourtant 30 ans que j’y vais…Je pourrai partir. Je n’y arrive pas. Elle reste tout pour moi. Je n’envisage pas la vie sans elle (et elle sans moi). La seule sortie est d’en finir, je n’y arrive pas comme je l’ai dis.
Donc maintenant il faut reconstruire ! Il faut pardonner. Il faut s’expliquer. Je suis pressé d’en être là. Elle semble encore floue dans sa tête quand à la manière de réagir à tout ce qui nous arrive. Le temps est notre meilleur allié, mais en ce moment j’attends qu’elle revienne vers moi et le temps est beaucoup trop long. Vous, femmes infidèles mais amoureuses, n’ayez pas peur de nous parler, de nous expliquer, de nous rassurer. Je pense que c’est nécessaire dans de tels cas. Communiquons ! Ça à l’air compliqué comme ça, mais cela pourrai être si simple !
Pardon d’avoir été si long.
Bonne soirée à tous.