Salut SP.
Je crois qu'on ne se comprend pas.
Dans ma situation, cela s'est passé à plus de 300 km de chez moi, n'a duré qu'une semaine, elle aurait pu très bien ne jamais rien me raconter et je n'aurais jamais rien su (à l'époque, pas de smartphone, aucune photo, aucune trace).
Je ne serais alors pas dans ma situation maintenant.
Il suffisait qu'elle se taise, qu'elle garde sa culpabilité pour elle, et cette histoire aurait été enterrée.
Je considère donc qu'elle a été égoïste à se décharger en m'avouant en plus qu'une partie des faits à l'époque, pour me dire la suite plus de 20 ans après. Si elle m'avait tout dit tout de suite, je l'aurais quittée immédiatement, je ne serais pas dans cet état maintenant, à devoir assumer son infidélité avec encore moins d'option, ne serait-ce qu'à cause des enfants que nous n'avions pas à l'époque.
Maintenant, il est clair que si elle avait une relation avec un type de notre coin, il y aurait un risque qu'à un moment je l'apprenne, d'une façon ou d'une autre, ce serait bien sûr plus difficile, mais pas infaisable, pour elle de me cacher la vérité surtout si la relation dure dans le temps.
Malgré tout, si c'était le cas, je préfèrerais ne rien savoir, ne rien détecter, et si vraiment elle continuait à avoir des sentiments pour moi, à se montrer normale et naturelle à mes côtés, bref si notre vie de couple et de famille n'en pâtissait pas, pourquoi voudrais-je absolument savoir l'horreur de ses actes pour m'infliger une douleur insupportable à vie ?
Si elle me le dit, il y a 100% de chances que je le sache, c'est logique.
Si elle tente de me le cacher, il y a une forte probabilité que je ne l'apprenne jamais, et au final, personne n'en serait malheureux.
Et si je l'apprenais autrement que par sa bouche, on reviendrait à la première situation, celle où elle me l'avoue, avec les mêmes douleurs au final. Certes, il y aurait la sensation de mensonge sur la durée qui se rajouterait, mais au moins, elle aurait essayé de m'épargner le plus longtemps possible. Que ce soit l'adultère, l'acte, ou le mensonge, le mal est fait, il faut tout de même prendre une décision, rester ou partir.
Donc oui, je maintiens que si vraiment la personne qui trompe parvient à cacher ses actes, car elle tient tout de même sincèrement à son conjoint, alors il vaut mieux cela pour le bonheur de tous.
Si je devais tromper ma femme un soir, je lui cacherais, car je sais maintenant que ça ne lui apporterait rien de le savoir à part de la souffrance. Par contre, si je devais tromper ma femme et qu'après cela je me rendais compte que je ne l'aimais plus vraiment, que je préfère ma maitresse, alors là oui, je lui avouerais et je la quitterais, je ne resterais pas avec elle dans le mensonge et la tromperie.
Par contre, je considère que jamais on ne devrait arriver à une telle situation : l'adultère ne devrait pas exister.
J'estime que si dans un couple, l'une des personnes n'est plus heureuse ou connait un manque quelconque, au point d'avoir envie d'aller voir ailleurs, alors elle devrait assumer ses envies, l'annoncer à son conjoint, se séparer de lui réellement, et ENSUITE se permettre de chercher bonheur ailleurs.
Ca s'appelle le respect.
Cela m'est arrivé justement.
Au début de notre relation, nous nous connaissions depuis moins de 3 ans, j'ai été pris d'un doute, j'avais peur de l'engagement, et surtout j'assumais alors mal le fait de n'avoir connu qu'une seule femme dans ma vie, et il y avait justement une autre fille qui semblait me plaire, et j'ai fait la plus grande erreur de ma vie, j'ai quitté celle qui allait devenir ma femme.
Je ne l'ai pas trompée avec l'autre, j'ai considéré que par respect, je devais d'abord la quitter.
Il s'avère finalement que cette rupture m'a ouvert les yeux, je me suis rendu compte immédiatement à quel point j'aimais ma femme, que l'autre n'avait aucune signification pour moi, et d'ailleurs, après cette rupture, je ne suis même pas allé vers cette autre fille, rien, nada, j'ai réalisé qu'elle ne comptait pas du tout pour moi, mais par contre que je venais de perdre la seule qui avait de l'importance à mes yeux et dans mon coeur.
Il s'avère que j'ai pu la reconquérir, malgré la peine que je venais de lui infliger, et sans entrer dans les détails, sache que j'ai été puni de la plus horrible des façons pour mon geste de goujat.
Cela m'a servi de leçon et j'en souffre encore aujourd'hui.
Et cela explique aussi à quel point je lui en veux à elle car quelques années plus tard elle n'a pas été aussi respectueuse avec moi de m'avoir trompé sans se poser de questions.
Pour revenir au fait de l'apprendre ou non, certes, si le conjoint trompé a des soupçons, détecte des sms louches, constate un réel changement de comportement de son mari ou de sa femme, il peut suspecter une infidélité et exiger alors de savoir pour ne pas rester dans le doute.
Mais s'il n'y a aucun signe, pourquoi chercherait-on à s'infliger une telle douleur ?
Certes aussi, une fois l'adultère révélée au grand jour, je pense que chaque cocu(e) souhaite vraiment tout savoir dans les détails, d'où les multiples questions qu'on pose dans ces cas là, de manière comme tu le dis à prendre ensuite une décision en connaissance de cause.
C'est justement ce que je reproche à la mienne : si elle m'avait dit il y a plus de 20 ans que leur relation est allée plus loin qu'un simple slow et un petit baiser, je ne serais pas restée avec elle, j'en suis certain. Ou alors, si c'était le cas, ben aujourd'hui j'aurais digéré son acte.
Mais tant que l'infidélité n'est pas sue, à quoi bon la révéler pour anéantir la vie de tout le monde ?
Quand on ne sait pas, SP, franchement, comme pourrait-on être usé, lessivé, glissé dans le désarroi pour quelque chose qu'on ne sait pas ?
Tiens, je rebondis juste sur une de tes phrases : "ta femme n'est sans doute pas une trompeuse pathologique (même si elle se/te protège)" ... tu penses donc que pour me protéger ou se protéger, elle continue à me mentir ?
Contrairement à Asturias et toi, je maintiens :
- on espère tous ne jamais être cocu, ok
- si cocu on l'est, il vaut mieux ne jamais rien savoir, la vie peut au moins continuer normalement
- si par contre on l'apprend, de la bouche de son conjoint ou de toute autre façon, alors là oui, on souhaite tout savoir pour d'une part ne pas s'imaginer des choses plus horribles encore que la réalité, et ensuite pour décider en toute connaissance de cause s'il faut quitter ou rester.
Je pourrais faire l'analogie avec un cancer bénin : on peut tous en avoir un en nous et ne pas le savoir, on continue alors à vivre normalement et à profiter du bonheur qui nous entoure. Le jour où on l'apprend, cela nous bouleverse et nous inquiète tellement que notre vie change radicalement et on perd une part de bonheur.
Tant qu'il n'y a pas de symptômes, est-ce vraiment important de savoir qu'on qu'on a une tumeur bénigne ?
L'apprendre nous apporterait que stress et angoisse.
Oui, je pense que parfois, il faut mentir à son conjoint ou ne pas tout lui révéler si ça peut éviter de le blesser ou de ternir la relation.
Bien évidemment, les choses les plus graves (maladie, licenciement, etc) ne peuvent pas être cachées, et le couple doit y faire face ensemble, pour le meilleur et pour le pire.
Mais l'infidélité est un acte personnel à la base, et si elle peut être cachée, surtout si c'est faisable facilement car c'était une erreur d'un soir, alors oui, pour préserver l'être qu'on aime vraiment, on peut cacher une faute qu'on a commise.
La dire, c'est juste se déculpabiliser, comme un enfant qui dit la vérité en espérant que faute avouée est à moitié pardonnée, mais non, le dire, c'est surtout infliger à l'autre une douleur incommensurable et éternelle, donc dans la mesure du possible, on ne dit rien et au final, le couple peut continuer à vivre heureux toute sa vie, seule la cocufieuse devra assumer son acte seule toute sa vie, mais après tout, c'est elle qui l'a cherché, on ne va pas encore la plaindre de s'être accordé du bon temps au dépend de son mari !!!
La communication, ce n'est pas forcément tout dire pour se dédouaner au risque de traumatiser l'autre.
Ce n'est pas dire à son mari : "Chéri, j'ai baisé avec mon collègue, je préfère te le dire, on ne l'a fait qu'une fois, mais je voulais absolument essayer avec une grosse queue et tenter la sodomie, et lui m'a apporté tout cela, par contre, sache que je t'aime et que je veux rester avec toi"...
La communication, c'est surtout parler dans le couple pour éviter d'en arriver à ce stade de l'infidélité, c'est se dire ce qui ne va pas comme ce qui va, c'est partager ses sentiments dans l'intérêt du couple, pas pour le détruire.
Et si la communication ne passe pas, si vraiment le conjoint est sourd aux appels qu'on lance, parfois de manière pas assez claire il faut le dire, alors il reste la menace de la rupture ou carrément la rupture plutôt que l'adultère.
Le mensonge ne fait pas passer le cocu pour une quiche si le cocu ne sait rien.
Bonne nuit